Insee
Insee Conjoncture Guadeloupe · Juillet 2021 · n° 10
Insee Conjoncture GuadeloupeBilan économique 2020 - Guadeloupe

En 2020, l’économie de la Guadeloupe est marquée comme les autres régions françaises par les impacts de la pandémie mondiale  L’effet du confinement du printemps 2020 lié à la Covid 19 aurait impacté négativement le PIB à hauteur de -3 %. Pour autant, la structure de l’économie de l’archipel particulièrement marquée par le poids important du secteur non marchand et des administrations publiques ainsi que les dispositifs d’aides utilisés par les entreprises ont permis d’amortir les effets de la pandémie. Ainsi, l’emploi ne recule que légèrement tandis que la création d’entreprises demeure à un niveau élevé. Néanmoins, l’agriculture et le tourisme, deux secteurs porteurs de l’économie, connaissent des difficultés majeures. L’épargne des ménages comme celle des entreprises est en forte croissance, corollaire de la consommation des ménages qui a fortement baissé durant les semaines de confinement.

Insee Conjoncture Guadeloupe
No 14
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Consulter

Commerce extérieur - Les échanges extérieurs guadeloupéens se contractent Bilan économique 2020

Emmanuel Thioux (Insee)

La crise sanitaire liée à la Covid-19 touche également les échanges commerciaux de la Guadeloupe : importations et exportations sont en baisse. Les mesures restrictives et le confinement affectent surtout les importations et les exportations de carburants qui pèsent sur l’ensemble des échanges. La balance commerciale, structurellement déficitaire, s’améliore néanmoins de 185 millions d’euros en un an et s’établit à – 2,6 milliards d’euros.

Insee Conjoncture Guadeloupe

No 10

Paru le :08/07/2021

En 2020, les échanges extérieurs de la Guadeloupe se contractent. Le montant total des importations atteint 2,8 milliards d’euros, soit une baisse de 7 % par rapport à l’année précédente. Les exportations diminuent de 9 % et s’élèvent à 251 millions d’euros. Le solde de la balance commerciale s’améliore et atteint – 2,6 milliards d’euros. Le déficit s’est réduit de 185 millions d’euros.

Les importations de carburants chutent d’un tiers

Les importations de produits pétroliers raffinés sont les principales responsables du repli des importations : elles diminuent de 33 %. Cette baisse, conjuguée à celle des cours du pétrole de plus de 20 % sur l’année, traduit une diminution des volumes encore plus importante. Les mesures restrictives, et en particulier le confinement de mars à mai ont provoqué une baisse très forte de la demande : elle a diminué en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane. La consommation de Jet (kérosène pour les avions) a également chuté, du fait de la baisse de l'activité aérienne. 

Hors produits pétroliers raffinés, la baisse des importations est plus modérée ( – 2 %). Outre les carburants, elle touche notamment les biens durables. Les importations de matériels de transport sont en recul de 14,1 %. Ce repli concerne surtout les achats de bateaux de plaisance.

Les importations d’équipements mécaniques, de matériel électrique, électronique et informatique sont en légère hausse par rapport à 2019 ( +0,4 %). C’est aussi le cas pour les produits agricoles (+ 0,4 %).

En revanche, l’augmentation est plus marquée pour les denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac (+ 2,6 %).

Enfin, avec la crise sanitaire Covid-19, les importations de produits pharmaceutiques progressent de 8,9 %.

Les exportations reculent de 9 %

En 2020, le montant total des exportations guadeloupéennes baisse de 9 % par rapport à l’année précédente. Les réexpéditions de produits pétroliers raffinés sont à l’origine de ce repli. Elles reculent de 46,9 % à cause de la baisse de consommation des pays et régions voisins, suite aux restrictions liées à la crise sanitaire. 

Hors produits pétroliers raffinés, les exportations progressent de 3,2 %. Trois ans après le passage de l’ouragan Maria qui avait détruit les plantations de banane, la production continue sa progression malgré des pertes dues à l’exceptionnelle sécheresse. Les exportations de ce produit phare augmentent de 46 % par rapport à 2019, permettant au secteur de l’agriculture de progresser de 33 %.

Les exportations de matériels de transport augmentent de 20,5 %, passant de 37 millions d’euros en 2019 à 45 millions d’euros en 2020. Cette hausse est notamment liée à l’exportation d’un avion. Dans le même temps, les exportations de l’industrie automobile, principalement des réexpéditions de véhicules, augmentent de 29,8 %.

La part des échanges avec la France métropolitaine augmente

En 2020, la France métropolitaine reste le partenaire commercial privilégié de la Guadeloupe en lui délivrant 62 % de ses importations (+ 4 points par rapport à 2019) et en réceptionnant 47 % de ses exportations (+ 7 points par rapport à 2019). Près des trois quarts des denrées alimentaires, des équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique ainsi que des autres produits industriels proviennent de la France métropolitaine. C’est également le cas pour la moitié du matériel de transport.

L'Union Européenne (hors France) est le second fournisseur de la Guadeloupe avec une part de 13 %, en hausse de 1 point par rapport à 2019. Avec la crise sanitaire, les échanges avec les États-Unis, la Martinique et la Guyane constitués essentiellement de pétrole se replient.

Enfin, les échanges commerciaux avec les autres pays de la Caraïbe sont beaucoup moins dynamiques qu’en 2019 : les importations et les exportations reculent respectivement de 19 % et 40 %.

Figure 1Le déficit commercial s’amélioreValeur des importations et exportations (en millions d’euros)

Le déficit commercial s’améliore
2015 2016 2017 2018 2019 2020
Importations 2 590 2 528 2 775 2 939 3 024 2 813
Exportations 209 223 283 280 276 251
Solde des échanges -2 381 -2 305 -2 492 -2 659 -2 748 -2 562
  • Source : Douanes, calculs Insee

Figure 2Les importations de pétrole raffiné chutentMontants et évolutions des importations et des exportations par activité (en million d'euros et en %)

Les importations de pétrole raffiné chutent
Importations Exportations
Valeur Évolution en 2020 Valeur Évolution en 2020
AZ - Agriculture, sylviculture et pêche 70,7 0,4 32 32,7
DE - Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets 24,8 -25,4 13,3 -9,9
C1 - Denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac 479,5 2,6 61 4,4
C2 - Produits pétroliers raffinés et coke 321,7 -33,1 42,3 -46,9
C3 – Équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique 538,1 0,4 18,9 -4,6
C4 - Matériels de transport 335,4 -14,1 45 20,5
dont industrie automobile 285,1 -2,6 17 29,8
C5 - Autres produits industriels 1 026,6 0 37,4 -7,4
dont pharmacie 174,8 8,9 1 9,6
Autres 16,6 -13,5 0,8 -32,5
Total 2 813,4 -7 250,8 -9
  • Source : Douanes, calculs Insee

Figure 3La France métropolitaine reste le premier fournisseur de la GuadeloupeRépartition des importations selon leur provenance (en millions d’euros)

La France métropolitaine reste le premier fournisseur de la Guadeloupe
Importations
France métropolitaine 1 746,5
Union européenne hors France 377,5
États-Unis 189,9
Caraïbe 100,1
Martinique 48,5
Autre 350,9
  • Source : Douanes, calculs Insee

Figure 3La France métropolitaine reste le premier fournisseur de la GuadeloupeRépartition des importations selon leur provenance (en millions d’euros)

  • Source : Douanes, calculs Insee

Figure 4La France métropolitaine, première destination des marchandises guadeloupéennesRépartition des exportations selon leur destination de 2016 à 2020 (en millions d’euros)

La France métropolitaine, première destination des marchandises guadeloupéennes
France métropolitaine Guyane Martinique Union Européenne hors France Caraïbe Autre
2016 113,3 10,4 39,5 27,1 5,7 21,5
2017 101,5 75,9 35,8 30,9 11,1 27,4
2018 122,2 48,2 43,8 19 16,3 30,6
2019 109,2 71,3 46,1 18,8 8,7 21,6
2020 116,7 40,6 43 18,6 5,2 26,7
  • Source : Douanes, calculs Insee

Figure 4La France métropolitaine, première destination des marchandises guadeloupéennesRépartition des exportations selon leur destination de 2016 à 2020 (en millions d’euros)

  • Source : Douanes, calculs Insee
Publication rédigée par :Emmanuel Thioux (Insee)