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Insee Conjoncture Guadeloupe · Juillet 2021 · n° 14
Insee Conjoncture GuadeloupeBilan économique 2020 - Guadeloupe

En 2020, l’économie de la Guadeloupe est marquée comme les autres régions françaises par les impacts de la pandémie mondiale  L’effet du confinement du printemps 2020 lié à la Covid 19 aurait impacté négativement le PIB à hauteur de -3 %. Pour autant, la structure de l’économie de l’archipel particulièrement marquée par le poids important du secteur non marchand et des administrations publiques ainsi que les dispositifs d’aides utilisés par les entreprises ont permis d’amortir les effets de la pandémie. Ainsi, l’emploi ne recule que légèrement tandis que la création d’entreprises demeure à un niveau élevé. Néanmoins, l’agriculture et le tourisme, deux secteurs porteurs de l’économie, connaissent des difficultés majeures. L’épargne des ménages comme celle des entreprises est en forte croissance, corollaire de la consommation des ménages qui a fortement baissé durant les semaines de confinement.

Insee Conjoncture Guadeloupe
No 14
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
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Démographie d’entreprises - La création d’entreprises se maintient à un niveau élevé Bilan économique 2020

Marion Lauvaux (Insee)

Avec 5 336 nouvelles entreprises créées en 2020, le nombre d’immatriculations d’entreprises est stable par rapport à l'année précédente. Il reste à un niveau élevé malgré la crise sanitaire. La forte croissance de créations d’entreprises individuelles sous le régime du micro-entrepreneur permet à certains secteurs d’activité de faire preuve de résilience. Les immatriculations augmentent dans les services aux entreprises ainsi que dans le commerce, l’hébergement, la restauration et les transports. La création reste concentrée dans le pôle économique de l’île, autour de Pointe-à-Pitre.

Insee Conjoncture Guadeloupe

No 14

Paru le :08/07/2021

En 2020, 5 336 entreprises ont été créées en Guadeloupe. Les immatriculations augmentent de 0,2 % malgré une année difficile, marquée par la crise sanitaire. La fermeture des centres de formalités des entreprises (CFE) a ralenti la création d’entreprises au deuxième trimestre. Grâce au rattrapage du troisième trimestre et au nombre conséquent de créations au quatrième trimestre, les immatriculations d’entreprises atteignent un niveau inégalé depuis 2011 en Guadeloupe.

Progression des micro-entrepreneurs dans tous les secteurs

Le régime des micro-entrepreneurs est celui qui a le plus progressé (+ 21,5 %) en 2020. Avec près de 2 300 créations, il représente 43 % de l’ensemble. Cette croissance est visible dans tous les secteurs d’activités et particulièrement dans ceux de la construction (+ 81 %) et de l’industrie (+ 53 %) qui, traditionnellement, utilisent peu ce régime juridique.

Les sociétés représentent 41 % des nouvelles entreprises créées. Le nombre d’immatriculations sous cette forme juridique augmente de 3,3 % en 2020 soit 2 200 sociétés créées. Il reste à un niveau très élevé, notamment dans les services aux particuliers et dans la construction.

Les créations d'entreprises individuelles classiques sont en fort recul (- 35 %) et ne représentent plus que 16 % des entreprises créées en 2020. Avec moins de 900 entreprises, le niveau de ce statut n’a jamais été aussi bas. Il est en recul dans tous les secteurs d’activités.

Le secteur des services résiste à la crise

En 2020, le niveau des créations dans l’ensemble des services est en hausse de 2,4 % mais, dans le détail, il a progressé uniquement dans le secteur du commerce, de l’hébergement, de la restauration et des transports et dans celui du service aux entreprises. En Guadeloupe, huit entreprises créées sur dix sont des entreprises de services.

Un tiers de l’ensemble des nouvelles entreprises sont créées dans le secteur des services aux entreprises, en progression de 6,8 % avec 1700 entreprises créées. Le régime juridique des sociétés est le plus représenté dans les services aux entreprises : en 2020, la création sous ce statut augmente de 16,7 % et atteint un niveau inégalé jusqu’alors (plus de 800 créations). Les créations d’entreprises sous le régime de micro-entrepreneurs sont également au plus haut, en augmentation de 14,5 %. Seules les créations d’entreprises individuelles classiques sont en fort recul (- 42 %) et ne représentent plus que 8 % des immatriculations du secteur.

Un tiers des entreprises créées le sont dans le secteur du commerce, de l’hébergement, de la restauration et des transports. Les créations de ce secteur augmentent de 3,7 % grâce au régime des micro-entrepreneurs qui croît fortement (+ 29,9 %). Dans le même temps, les entreprises individuelles classiques ainsi que les sociétés sont en retraits (respectivement - 27,9 % et - 3,4 %).

Le secteur des services aux particuliers recule de 5,5 %. Il compte pour 20 % de l’ensemble des créations de l’année. Le régime du micro-entrepreneur est particulièrement prisé et représente la moitié des créations du secteur. C’est le seul régime dont les immatriculations résistent (+ 4,2 %) alors qu’elles sont en net recul pour les entreprises individuelles classiques (- 13,1 %) et pour les sociétés (− 12,9 %).

Les entreprises créées dans le secteur de la construction représentent 10 % de l’ensemble des créations. Elles diminuent de 4,0 % en 2020, mais reste tout de même à un niveau élevé grâce à la forte croissance des créations sous le régime de micro-entrepreneur (+ 81,3 %).

Les créations d’entreprises industrielles sont celles qui ont le plus souffert (- 17,6 %) et ne représentent plus que 6 % de l’ensemble des entreprises créées en 2020. Néanmoins, elles restent à un haut niveau de création après une année 2019 exceptionnelle pour le secteur (7,7 % en 2019). Seules les créations de micro-entrepreneurs résistent (+ 53,2 %).

Les nouvelles entreprises concentrées autour de Pointe-à-Pitre et des Abymes

Véritable poumon économique de l’île, la Communauté d’agglomération de Cap Excellence concentre, à elle seule, un quart des habitants âgés de 15 à 64 ans de Guadeloupe, 39 % des entreprises guadeloupéennes, et regroupe un tiers des créations. Sa voisine, la Riviera du Levant exerce également une forte attractivité puisqu’elle attire 23 % des créations d’entreprises alors qu’elle accueille 20 % des entreprises.

Dans les autres Communautés d’agglomération de Guadeloupe, les créations d’entreprises sont sous-représentées au regard de leur population. Ainsi, le Grand Sud Caraïbes compte 14 % des nouvelles entreprises, avec 20 % de la population et 14 % des entreprises. La Communauté d’Agglomération du Nord Basse Terre comble son déficit d’entreprises (15 %) au regard de sa population (20 %) en accueillant 18 % des créations.

Des défaillances en baisse

Au 31 décembre 2020, la Guadeloupe compte 54 434 entreprises actives. Le qui s’établit à 9,8 % pour l’année est quasi stable par rapport à celui de 2019 (- 0,5 points). Ce taux est de 8,8 % en Martinique et de 10,9 % en Guyane.

Depuis quatre ans, les défaillances d’entreprises sont en diminution. Sur l’année, 171 entreprises ont fait l’objet d’une liquidation, en diminution de 28,2 % par rapport à 2019.

Les défaillances ne recouvrent pas l’ensemble des cessations d’activité. Pour faire l'objet d’une procédure judiciaire en liquidation, l’entreprise doit avoir des actifs comme des moyens de production ou des salariés. Les défaillances ne concernent donc qu’une infime partie des cessations d’entreprises.

Figure 1Créations d'entreprises

en %
Créations d'entreprises (en %)
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Régime de micro-entrepreneur Ensemble
Évolution 2020/2019 Évolution 2020/2019 Évolution 2020/2019 Créations en 2020 (nombre) Évolution 2020/2019
Guadeloupe 3,3 -35,0 21,5 5 336 0,2
France entière -0,2 -13,5 9,2 848 164 4,0
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 2Demandes de création d'entreprises sous régime de micro-entrepreneur

en %
Demandes de création d'entreprises sous régime de micro-entrepreneur (en %)
Industrie Construction Commerce, transport, hébergement et restauration Services aux entreprises Services aux particuliers Ensemble
Évolution 2020/2019 Évolution 2020/2019 Évolution 2020/2019 Évolution 2020/2019 Évolution 2020/2019 Créations en 2020 (nombre) Évolution 2020/2019
Guadeloupe 53,2 81,3 29,9 14,5 4,2 2 272 21,5
France entière 13,4 9,2 32,2 0,4 -6,9 548 114 9,2
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 3Créations d'entreprises - Guadeloupe

Créations d'entreprises - Guadeloupe
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs
2010 1 442 1 998 2 071
2011 1 489 1 894 2 236
2012 1 374 1 524 2 106
2013 1 369 1 370 1 677
2014 1 356 1 387 1 407
2015 1 589 1 158 1 334
2016 1 899 1 017 1 182
2017 2 110 984 1 305
2018 2 208 1 157 1 577
2019 2 132 1 324 1 870
2020 2 203 861 2 272
  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 3Créations d'entreprises - Guadeloupe

  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 4Évolution par secteur du nombre de créations d'entreprises entre 2019 et 2020 - Guadeloupe

en %
Évolution par secteur du nombre de créations d'entreprises entre 2019 et 2020 - Guadeloupe (en %)
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs Ensemble
Ensemble 3,3 -35 21,5 0,2
Industrie -2,5 -66,7 53,2 -17,6
Construction 4,7 -56 81,3 -4
Commerce, transport, hébergement, restauration -3,4 -27,9 29,9 3,7
Services aux entreprises 16,7 -42,2 14,5 6,8
Services aux particuliers -12,9 -13,1 4,2 -5,5
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 4Évolution par secteur du nombre de créations d'entreprises entre 2019 et 2020 - Guadeloupe

  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 5Défaillances d'entreprises par département

Défaillances d'entreprises par département
Défaillances 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%)
Guadeloupe 172 -27,7
France entière 31 277 -38,9
  • Note : données brutes, en date de jugement.
  • Source : Banque de France, Fiben (extraction du 19 avril 2021).
Publication rédigée par :Marion Lauvaux (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Cessation d'entreprise :

Il s'agit de l'arrêt total de l'activité économique de l'entreprise.

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance avec la notion plus large de cessation. Les liquidations qui font suite à une défaillance ne représentent qu'une partie, variable avec le temps et le secteur d'activité, de l'ensemble des cessations.

Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Micro-entrepreneur :

Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d'entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.

Services rendus aux entreprises :

Les services rendus aux entreprises regroupent globalement les activités scientifiques et techniques et les services administratifs et de soutien.

Services rendus aux particuliers :

Les services aux particuliers se caractérisent par la mise à disposition d'une prestation technique ou intellectuelle principalement à destination des particuliers (ou ménages), même si certains d’entre eux concernent également les entreprises.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Nomenclature agrégée 2008 / NA 2008 :

Avec le passage à la NAF rév. 2 (nomenclature d'activités française révisée au 1er janvier 2008), la nomenclature économique de synthèse (NES) associée à la NAF rév. 1 disparaît en tant que telle. En effet, cette nomenclature strictement française ne permettait pas de comparaisons internationales car elle ne s'emboîtait pas dans l'arborescence de la CITI et de la NACE.

La NAF rév. 2 contient deux niveaux agrégés « standard » : les sections et divisions en, respectivement, 21 et 88 postes. Ces niveaux sont communs à la nomenclature internationale d'activités CITI rév. 4, à la nomenclature européenne d'activités NACE rév. 2 et à la NAF rév. 2.

Il était toutefois nécessaire de disposer de niveaux de regroupements supplémentaires pour répondre aux besoins de l'analyse économique et de la diffusion en matière de données de synthèse.

Sept niveaux d'agrégation sont ainsi associés à la NAF rév. 2, dénommés « A xx » où xx représente le nombre de postes du niveau. Ils constituent la nomenclature agrégée (NA) :

· A 10 : niveau international, regroupement de sections ;

· A 17 : niveau français intermédiaire entre les niveaux A 10 et A 38.

Au niveau des sections (A 21), l'industrie manufacturière est détaillée en cinq postes et, inversement, certaines activités de services sont regroupées.

· A 21 : sections, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;

· A 38 : niveau international, intermédiaire entre sections et divisions ;

· A 64 : niveau européen, intermédiaire entre les niveaux A 38 et divisions (A 88), provisoire ;

· A 88 : divisions, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;

· A 129 : niveau français intermédiaire entre les niveaux divisions (A 88) et groupes.

Entreprise :

L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes.

Établissement / Siret :

L'établissement est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services : ce peut être une usine, une boulangerie, un magasin de vêtements, un des hôtels d'une chaîne hôtelière, la « boutique » d'un réparateur de matériel informatique...