Dans un contexte de crise mondiale lié à la Covid-19 qui se traduit par une baisse généralisée de l’activité économique, les échanges entre pays se sont fortement ralentis en 2020, notamment lors du premier semestre. En 2020, les exportations françaises ont fortement reculé par rapport à 2019 (- 16 % passant d’environ 509 mds à 428 mds d’euros). Les importations baissent également, mais plus modérément que les exportations (- 13 %), passant de 567 mds d’euros à 493 mds d’euros. Ainsi, le solde commercial de la France se dégrade de 7,4 mds d’euros par rapport à 2019.

Au niveau régional, la tendance est également à la baisse mais moins qu’au niveau national. Ainsi, les exportations se sont repliées de 10 % par rapport à 2019, passant de 35,2 à 31,6 mds d’euros. Les importations sont nettement plus impactées avec un recul de 22 %, passant de 43 à 33 mds d’euros. La contribution de la Normandie aux exportations nationales est de 7,6 %, et de 6,7 % aux importations. Les régions comparables de ce point de vue sont l’Occitanie pour les exportations et Provence-Alpes-Côte d’Azur également pour les importations (figure 1). La Normandie se classe ainsi, comme en 2019, au 6^e rang des régions exportatrices et au 5^e à l’import.

La baisse des importations en raison de la crise sanitaire et la chute des prix du pétrole ont réduit le déficit commercial de la région de 6 mds d’euros, passant de - 7,8 mds d’euros en 2019 à seulement - 1,8 mds. Hors produits pétroliers, le solde commercial reste positif (+ 1,7 mds d’euros).

À l’exception des produits pharmaceutiques et dans une moindre mesure de l’agriculture dont les exportations ont augmenté respectivement de 15 % et de 1 %, tous les autres secteurs voient leurs exportations baisser. Le recul est particulièrement important pour les produits de la cokéfaction et du raffinage (- 53 %), en lien à la fois avec la chute du trafic et avec les restrictions de déplacements liés à la pandémie, mais aussi pour les produits informatiques, électroniques et optiques (- 30 %), les produits textiles (- 28 %) et les matériels de transport (- 24 %). Les produits métallurgiques perdent 18%, les produits chimiques 15 %, les machines 10 % et les équipements électriques 8 %. Les produits alimentaires et boissons sont moins impactés par la crise sanitaire (- 4 % ;  figure 2).

Les importations sont en hausse dans seulement trois secteurs : les produits pharmaceutiques (+ 15 %), les produits de l’agriculture (+ 9 %) et l’habillement (+ 7 %). La baisse touche fortement les produits de cokéfaction et du raffinage (- 66 %) et les hydrocarbures (- 41 %). Elle est un peu moins importante pour les machines et équipements (- 13 %), les matériels de transport (- 13 %), les produits chimiques (- 12 %) et les équipements électriques (- 5 % ; figure 3). Comme à l’exportation, le recul le plus modéré concerne les denrées alimentaires et boissons (- 3 %).

L’Union Européenne demeure le premier partenaire de la Normandie tant à l’export qu’à l’import avec respectivement 48 % et 46 % en valeurs totales. L’Asie vient en deuxième position avec une part de marché de 14 % à l’export et de 15 % à l’import. L’Allemagne reste le premier client de la Normandie et devient son deuxième fournisseur, suivie de l’Italie, des États-Unis, de la Belgique et de la Chine (figure 4 et figure 5).

Avec une contribution à hauteur de 60 % et 70 % de la valeur totale des exportations et des importations régionales, le département de la Seine-Maritime est incontestablement le moteur de l’activité commerciale de la région (figure 6 et figure 7). L’Eure vient en deuxième position avec une part dans les exportations de 26 % et dans les importations de 16 %. La contribution des autres départements est plus modeste : le Calvados représente 8 % et 7 % des exportations et des importations, la Manche 4 % et 3 % et l’Orne un peu plus de 3 % des exportations comme des importations régionales.