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Insee Conjoncture Martinique · Juillet 2021 · n° 14
Insee Conjoncture MartiniqueBilan économique 2020 - Martinique

En 2020, l’économie de la Martinique est marquée comme les autres régions françaises par les impacts de la pandémie mondiale : son PIB devrait subir une chute de -3 % sur l’année, suite  au confinement du printemps. Ce ralentissement arrive sur une économie déjà marquée par une croissance faible depuis 2015. Pour autant, l’impact des restrictions mises en place pour freiner la circulation de la Covid 19 est amorti, d’abord par le poids important du secteur non marchand et celui des administrations publiques dans l’île et ensuite par l’utilisation des différents dispositifs d’aides mis en place par le gouvernement. Ainsi, le recul de l’emploi est relativement faible tandis que la création d’entreprises reste à un niveau élevé tout comme l’activité de construction. En revanche, le tourisme, secteur en croissance et prometteur pour les acteurs économiques martiniquais, subit de plein fouet les effets de la pandémie : il est en recul, d’une manière générale, de moitié. Seul signe encourageant durant cette année particulière, l’épargne des ménages comme celle des entreprises est en hausse, sans pour autant soutenir la consommation.

Insee Conjoncture Martinique
No 14
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
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Transport automobile - Un marché automobile en forte baisse Bilan économique 2020

Philippe DORELON (Insee)

Le marché automobile martiniquais a souffert en 2020, avec une baisse de 28 % des ventes de voitures particulières et commerciales. Le marché de l’occasion a été moins impacté avec un repli de 7,3 %. L’évolution des normes environnementales favorise l’essor des véhicules hybrides et électriques au détriment du diesel. Les émissions de CO₂ affichent une première baisse significative après des années de stabilité. Les ventes de véhicules de transport et spéciaux n’ont pas été impactées par la crise.

Insee Conjoncture Martinique

No 14

Paru le :08/07/2021

Avertissement

Les données sur le Transport Routier de Marchandises relatives à l’année 2020 produites par le Service de la Donnée et des Études Statistiques (SDES) ne sont pas disponibles au moment de la rédaction de ce bilan économique.

En 2020, avec des concessions automobiles fermées pendant plusieurs mois et les incertitudes liées au contexte socio-économique en raison de la crise sanitaire, seulement 11 346 voitures particulières et commerciales neuves ont été immatriculées, contre 15 824 en 2019, soit un recul de 28 %. Le marché retrouve son niveau de 2014. La baisse est similaire en Guadeloupe. En France, le recul est de 25 % avec un retour au niveau de 1972.

Les ventes de véhicules utilitaires légers ont été moins impactées avec 1 826 immatriculations, soit un recul de 11 %.

Une percée des véhicules hybrides et électriques

Les évolutions des taxes sur les carburants, des normes anti-pollutions, du barème du bonus/malus écologique et des aides gouvernementales à l’achat impactent l’offre des constructeurs automobiles. L’effet est notable sur le type de motorisation avec notamment la disparition progressive des motorisations diesel sur les citadines. Ainsi, la part du diesel dans les ventes de voitures poursuit sa baisse. En dix ans, elle a été divisée par trois passant de 59 % en 2010 à 19 % en 2020. La part des motorisations hybrides et électriques progresse fortement en un an, passant de 3,3 % à 10 % en 2020, tandis que le marché français est déjà à 21 %. L’essentiel de ces ventes, (66 %) concerne les hybrides non rechargeables. En 2020, en Martinique, 244 voitures électriques ont été immatriculées, contre 95 en 2019.

En Guadeloupe, la même tendance est observée, la part des hybrides et électriques passe de 3,5 % à 8,9 %. En Guyane, elle passe de 2,7 % à 9 % mais avec un essor plus faible des voitures électriques, moins bien adaptées à l’étendue du territoire.

Les émissions de CO₂ en baisse en 2020

Les trois quarts des automobiles vendues ont une puissance fiscale inférieure à 7 chevaux. L’essor des ventes de « Sport Utility Vehicle » (SUV), plus lourds, nécessitant des motorisations supérieures fait diminuer cette part depuis quelques années. Sur un an, la baisse est de 3 points au profit des véhicules de 7 à 11 chevaux. Les ventes de véhicules de 12 chevaux et plus restent marginales avec seulement 1 % de part de marché.

Depuis le 1er mars 2020, les émissions de CO₂/km sont mesurées selon la nouvelle norme WLTP (voir encadré). En 2020, les émissions des voitures vendues en Martinique s’élèvent en moyenne à 137 grammes de CO₂/km en norme WLTP, et à 107 grammes dans l’ancienne norme NEDC, les chiffres sont équivalents en Guadeloupe et en Guyane. En France, ces émissions sont inférieures d’une dizaine de grammes grâce aux véhicules hybrides et électriques plus nombreux.

Ces dernières années, les émissions de CO₂ des voitures neuves étaient stables en raison de la montée en gamme du parc automobile qui annulait les progrès des motorisations. En 2020, l’essor des motorisations hybrides et électriques permet une baisse de 8 grammes.

Un marché de l’occasion moins impacté

La crise sanitaire a également impacté le marché de l’occasion avec 22 090 ventes en repli de 7,3 % par rapport à 2019. Mécaniquement, le ratio ventes véhicules d’occasion sur ventes véhicules neufs progresse pour s’approcher de 2. Depuis 2010, ce ratio oscille entre 1,5 et 2,3. En Guyane, la baisse des ventes des voitures d’occasion est similaire, en Guadeloupe elle n’atteint que 3,1 %.

Faibles ventes de cyclomoteurs

En Martinique, les ventes de cyclomoteurs sont faibles, seulement 172 en 2020, en baisse de 11 %, à comparer avec les 942 ventes en Guadeloupe et 2 220 en Guyane. Les motocycles, tricycles, quadricycles à moteur attirent davantage avec 761 immatriculations en 2020, en hausse de 17 % sur un an.

Les ventes de voiturettes restent confidentielles : on en compte seulement une vingtaine.

Pas de crise pour les véhicules de transports et spéciaux

En 2020, en Martinique, 83 autobus ou autocars ont été immatriculés contre 67 en 2019. Les ventes de camions et tracteurs routiers sont stables, respectivement 54 et 20. Les ventes de tracteurs agricoles (148) sont en hausse de 57 % sur un an.

Figure 1Immatriculations de véhicules neufs

Immatriculations de véhicules neufs
Véhicules particuliers Véhicules utilitaires légers ¹ Véhicules industriels à moteur ² Ensemble immatriculations ³
2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%) 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%) 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%) 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%)
Martinique 11 346 -28,3 1 825 -3,8 90 23,3 13 344 -25,3
France entière 1 684 697 -24,8 410 020 -15,6 43 877 -23,2 2 144 937 -23,1
  • Note : données brutes.
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • ³ : y compris immatriculations de transports en commun.
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 2Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

indice base 100 en 2013
Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs (indice base 100 en 2013)
Martinique France entière
2013 100 100
2014 101,9 100,6
2015 116,7 107,5
2016 128,1 113,1
2017 131,1 118,6
2018 138,3 122,1
2019 142,8 124,1
2020 102,4 93,3
  • Note : données brutes.
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 2Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

  • Note : données brutes.
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 3Essor important des véhicules de 7 à 11 CV depuis 2013

Immatriculation d'automobiles neuves selon la puissance (en indice, base 100 en 2010)
Essor important des véhicules de 7 à 11 CV depuis 2013 (Immatriculation d'automobiles neuves selon la puissance (en indice, base 100 en 2010))
Puissance administrative 1 à 6 CV et non indiquée 7 à 11 CV 12 CV et plus
2010 100 100 100
2011 97 103 96
2012 86 89 120
2013 88 72 64
2014 89 75 65
2015 102 88 76
2016 108 109 79
2017 110 117 56
2018 120 112 51
2019 120 130 54
2020 82 107 41
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 3Essor important des véhicules de 7 à 11 CV depuis 2013

  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 4Émergence des véhicules hybrides et électriques

(en %)
Émergence des véhicules hybrides et électriques ((en %))
Immatriculations de voitures neuves selon la source d'énergie Autres (hybride, électrique….) Essence Gazole
2010 0 41 59
2011 0 43 57
2012 1 43 57
2013 2 44 54
2014 2 48 50
2015 2 56 42
2016 2 64 34
2017 2 69 29
2018 2 73 24
2019 3 77 19
2020 10 71 19
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 4Émergence des véhicules hybrides et électriques

  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 5Les vente d’automobiles d’occasion moins impactées par la crise sanitaire

(en nombre)
Les vente d’automobiles d’occasion moins impactées par la crise sanitaire ((en nombre))
Immatriculations des véhicules routiers neufs et d'occasion Véhicules d'occasion Véhicules neufs
2010 23 464 13 171
2011 25 027 12 951
2012 24 707 11 524
2013 25 100 11 081
2014 25 451 11 296
2015 26 183 12 935
2016 26 851 14 192
2017 26 052 14 532
2018 25 590 15 320
2019 23 817 15 824
2020 22 090 11 346
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 5Les vente d’automobiles d’occasion moins impactées par la crise sanitaire

  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Encadré – Normes d’homologation des véhicules

Les émissions de CO₂ des véhicules neufs sont mesurées lorsque le constructeur demande l'homologation d'un nouveau modèle. Depuis 1973, elles étaient mesurées selon la norme européenne NEDC (New European Driving Cycle).

En septembre 2018 a été introduite une nouvelle norme internationale, baptisée WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures). Avec cette nouvelle norme, les mesures ont lieu lors d'essais sur route et non pas en laboratoire : elles sont donc beaucoup plus proches des conditions réelles d'utilisation, et les valeurs sont plus élevées d'environ 25 %. À partir du 1er mars 2020, la carte grise doit désormais obligatoirement mentionner la valeur WLTP, toutes les voitures neuves étant désormais homologuées selon la nouvelle norme.

Ce changement réglementaire se traduit par une rupture de série dans les statistiques. Néanmoins les émissions de CO₂ 2020 ont pu être estimées dans les deux normes.

Par ailleurs, le règlement européen n° 443/2009 « fixe l'objectif, applicable à partir de 2020 au parc de voitures neuves, de 95 g de CO₂/km de niveau moyen d'émissions » sur l’année civile en norme NEDC. Pour les constructeurs automobiles, l’amende s’élève à 95 € par gramme excédentaire et par véhicule vendu ne respectant pas l’objectif.

Publication rédigée par :Philippe DORELON (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Immatriculations de véhicules neufs :

Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.