Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2018 - Guyane

L’économie guyanaise redémarre

L’année 2018 poursuit la dynamique de reprise économique amorcée au second semestre 2017. Dans un contexte régional, national et international favorable, la mise en oeuvre du plan d’urgence donne des gages supplémentaires de confiance aux entreprises et aux ménages. L’industrie spatiale reste dynamique et investit pour faire face à une concurrence qui s’intensifie. Bien qu’attentiste, le secteur du BTP fait face à des chantiers d’importance pour quelques années. Le secteur du tourisme est au plus haut et la démographie toujours soutenue et porteuse de demande. L’emploi salarié progresse dans tous les secteurs d’activités, permettant de baisser le taux de chômage.

Insee Conjoncture Guyane
No 05
Paru le :Paru le06/06/2019
Rémi Charrier, Insee
Insee Conjoncture Guyane No 05- Juin 2019

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par l'Insee.
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Construction - Zoom sur le logement social : Un parc en progression constante Bilan économique 2018

Rémi Charrier, Insee

Au 1er janvier 2018, le patrimoine locatif social de la Guyane poursuit son expansion mais reste encore en deçà des besoins de la population. Plus de la moitié des logements sont situés sur les communes de Cayenne et de Kourou. La dynamique de construction est très forte sur le territoire de la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral et à Saint-Laurent-du-Maroni.

Insee Conjoncture Guyane

No 05

Paru le :06/06/2019

En Guyane, le parc locatif social compte 17 497 logements au 1er janvier 2018, soit 654 logements de plus qu’au 1er janvier 2017. Cette hausse annuelle de 3,9 % est proche de la croissance moyenne observée depuis 2014. Elle est néanmoins à nuancer si on la rapproche du besoin estimé de 4 400 à 5 200 nouveaux logements à construire par an jusqu’en 2030, dont une grande partie de logements sociaux. Le nombre de logements sociaux augmente de 2,6 % au niveau national et de 3,7 % dans les autres départements d’outre-mer (DOM).

Forte croissance des besoins en logements sociaux

Cet investissement des pouvoirs publics permet de mieux répondre à une demande croissante en logements sociaux, conséquence de la forte augmentation de la population guyanaise. Celle-ci dispose de 60,9 logements pour 1 000 habitants au 1er janvier 2018 contre 60,6 pour 1 000 habitants un an plus tôt. Si le nombre de logements sociaux par habitant augmente régulièrement, il demeure largement inférieur à ceux de la France entière (74,8 log/hab.) et des DOM (74,0 log/hab.). Pour rattraper la moyenne nationale, la Guyane devrait disposer de 4 000 logements supplémentaires par an, soit un parc de 21 500 logements sociaux.

Un parc concentré sur le littoral et dans l’Ouest

Le parc de logements sociaux se situe essentiellement sur le littoral. La Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (CACL) concentre 65 % du parc guyanais, la Communauté de Communes des Savanes 19 %, la Communauté de Communes de l’Ouest Guyanais 14 % et la Communauté de Communes de l’Est Guyanais 2 %.

À l’intérieur de ces zones, les logements sociaux ne sont pas également répartis. Les six communes les plus peuplées de Guyane concentrent à elles seules 94 % du parc de logements sociaux : Cayenne (35 %), Kourou (17 %), Saint-Laurent-du-Maroni (12 %), Macouria (11 %), Matoury (10 %) et Rémire-Montjoly (8 %).

Les nouvelles constructions de logements sociaux se font en grande majorité sur le territoire de la CACL (74 % des livraisons en 2017). La dynamique est particulièrement forte à Cayenne et à Macouria. L’ouest guyanais devient le deuxième secteur de construction de logements sociaux notamment à Saint-Laurent-du-Maroni. La croissance démographique est particulièrement vive dans cette zone et les besoins en logements très importants. Enfin autour de Kourou, la construction de logements sociaux est faible depuis 2010.

Le taux de vacance reste élevé, 7,5 % du parc au 1er janvier 2018. Ce chiffre demeure très supérieur à la moyenne nationale (3 %) et à la moyenne des DOM (3,5 %). Une partie de cette vacance s’explique par les nombreuses livraisons de logements au cours de l’année 2017 et en particulier en fin de saison sèche. Il y a en effet un délai entre la livraison du logement et l’arrivée de l’occupant.

Des financements en hausse

Au cours de l’année 2018, 36,80 M€ d’autorisations d’engagement ont été consacrées à la construction et à la réhabilitation des logements locatifs sociaux et très sociaux, soit 49,6 % de plus qu’en 2017 (24,60 M€). En 2019, l’État prévoit d’octroyer 36 M€ de crédits en faveur de la construction et de la réhabilitation des logements locatifs sociaux, soit un maintien de l’enveloppe de 2018.

Figure 1Chiffres-clés

Chiffres-clés
2017 2018 Évolution 2017/2018
Logements sociaux 16 843 17 497 + 3,9
  • Source : RPLS DEAL.

Figure 2Augmentation constante du parc de logements sociauxNombre de logements sociaux du parc en Guyane au 1er janvier (en millier)

Augmentation constante du parc de logements sociaux
logements sociaux du parc
2012 13
2013 13
2014 15
2015 16
2016 16
2017 17
2018 17
  • Source : RPLS DEAL.

Figure 2Augmentation constante du parc de logements sociauxNombre de logements sociaux du parc en Guyane au 1er janvier (en millier)

  • Source : RPLS DEAL.

Figure 3La vacance est plus élevée en GuyaneTaux de vacance des logements du parc social (en %)

La vacance est plus élevée en Guyane
Logements du parc social
Guyane 7,5
Guadeloupe 5,4
Martinique 3,5
France entière 3,0
  • Source : RPLS DEAL.

Figure 3La vacance est plus élevée en GuyaneTaux de vacance des logements du parc social (en %)

  • Source : RPLS DEAL.

Figure 4Un parc de logements sociaux concentré dans les communes urbainesRépartition des logements sociaux par communes et EPCI au 1er janvier 2018 (en nombre et en %)

Un parc de logements sociaux concentré dans les communes urbaines
EPCI Commune TotalPar commune ProportionPar commune TotalPar EPCI ProportionPar EPCI
CCEG Régina 69 0,4 282 1,6
Saint-Georges 213 1,2
CACL Cayenne 6 039 34,5 11 458 65,5
Macouria 1 968 11,2
Matoury 1 782 10,2
Remire-Montjoly 1 408 8,0
Roura 95 0,5
Montsinery-Tonnegrande 166 0,9
CCDS Iracoubo 40 0,2 3 307 18,9
Kourou 3 060 17,5
Sinnamary 207 1,2
CCOG Mana 205 1,2 2 450 14,0
Saint-Laurent-du-Maroni 2 080 11,9
Maripasoula 32 0,2
Grand-Santi 43 0,2
Apatou 63 0,4
Awala-Yalimapo 5 0,0
Papaichton 22 0,1
ENSEMBLE 17 497 100 17 497 100
  • Source : RPLS DEAL.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.

Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.

En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.

Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la donnée dans l'application Sit@del2.
Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Logement collectif :

Un logement collectif (appartement) fait partie d’un bâtiment dans lequel sont superposés plus de deux logements distincts et dont certains ne disposent pas d’un accès privatif.

Logement individuel :

Un logement individuel est un logement dans une maison individuelle. Une maison individuelle peut comporter deux logements individuels s'ils ont été construits par le même maître d'ouvrage d'après le code de la construction et de l'habitation.