Insee Conjoncture Hauts-de-FranceBilan économique 2018 - Hauts-de-France

En 2018, la croissance économique en France se poursuit à un rythme modéré (+ 1,7 %). Les Hauts-de-France s’inscrivent dans la tendance nationale même si certains indicateurs économiques, à commencer par l’emploi salarié, marquent légèrement le pas. Ainsi, le taux de chômage atteint son plus bas niveau depuis 10 ans et les créations d’entreprises restent dynamiques, portées par le régime de la micro-entreprise.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 18
Paru le :Paru le06/06/2019
Anya Bouamama, David Ferrere, Insee Hauts-de-France
Insee Conjoncture Hauts-de-France No 18- Juin 2019

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par l'Insee.
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Démographie des entreprises – Les créations d’entreprises en 2018 : un dynamisme, porté par le régime des micro-entrepreneurs Bilan économique 2018

Anya Bouamama, David Ferrere, Insee Hauts-de-France

En 2018, près de 39 600 entreprises ont été créées dans les Hauts-de-France, soit 14,3 % de plus en un an. Cette hausse, plus importante qu’en 2017, reste cependant un peu plus faible qu’au niveau national (+ 16,9 %). Portée par les micro-entreprises (+ 25,9 %) dont le régime a évolué depuis le 1er janvier 2018, l’augmentation concerne tous les départements et profite à tous les secteurs. Les défaillances d’entreprises, quant à elles, sont en hausse de 3 % par rapport à 2017 alors qu’elles baissent au niveau national (– 0,9 %).

Insee Conjoncture Hauts-de-France

No 18

Paru le :06/06/2019

Boom du régime des micro-entrepreneurs

En 2018, un peu moins de 39 600 entreprises (figure 1) ont été créées dans les Hauts-de-France, soit 14,3 % de plus qu’en 2017. Cette croissance reste légèrement en deçà du niveau national (+ 16,9 %). Cette forte hausse, comparée à l’année précédente (+ 5,2 %), est portée par l’essor des immatriculations sous le régime des micro-entrepreneurs : + 25,9 % par rapport à 2017. Elle s’explique principalement par les évolutions législatives apportées sur ce régime fiscal depuis le 1er janvier 2018, avec notamment le doublement des seuils de chiffre d’affaires. Cette tendance s’observe également au niveau national (+ 27,5 %) et dans l’ensemble des départements de la région. Les créations de micro-entreprises représentent 43,2 % des créations régionales. Les créations d’entreprises individuelles augmentent de + 17,8 % par rapport à 2017 (contre + 20,0 % au niveau national). Elles représentent 29,6 % des créations régionales. À l’inverse, les créations d’entreprises sous forme de sociétés sont en baisse sur un an (– 2,9 %), contrairement à la tendance nationale (+ 1,6 %). Elles représentent toutefois 27,2 % des créations régionales.

Figure 1Créations d'entreprises dans la région Hauts-de-France

Créations d'entreprises dans la région Hauts-de-France
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs
2010 9 683 6 353 22 855
2011 10 029 5 767 19 653
2012 9 254 5 372 20 466
2013 9 028 7 445 17 698
2014 9 676 7 400 17 301
2015 9 685 9 494 13 016
2016 10 557 9 740 12 598
2017 11 086 9 954 13 574
2018 10 765 11 728 17 085
  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 1Créations d'entreprises dans la région Hauts-de-France

  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Des augmentations dans tous les départements, en particulier dans la Somme

La hausse des créations d’entreprises profite à tous les départements, en particulier à la Somme (+ 37,6 %) (figure 2), et dans une moindre mesure, au Nord (+ 15,3 %) et l’Oise (+ 12,0 %).

Les créations sous le régime du micro-entrepreneur augmentent de manière similaire dans tous les départements, sauf dans la Somme où la hausse est plus prononcée (+ 56 %).

Les créations d’entreprises individuelles s’inscrivent dans la même tendance. À l’exception de l’Aisne (- 4,4 %), leur nombre progresse dans tous les départements, notamment dans la Somme (+ 44,7 %).

À l’inverse, les créations de sociétés n’augmentent que dans la Somme (+ 6,1 %) et le Nord (+ 0,6 %).

Figure 2Créations d'entreprises par département

en %
Créations d'entreprises par département (en %)
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Régime de micro-entrepreneur Ensemble
Évolution 2018/2017 Évolution 2018/2017 Évolution 2018/2017 Créations en 2018 (nombre) Évolution 2018/2017
Aisne -7,8 -4,4 23,3 2 659 3,7
Nord 0,6 21,6 22,8 20 023 15,3
Oise -7,9 20,8 24,2 5 854 12,0
Pas-de-Calais -9,3 7,7 25,7 7 377 8,5
Somme 6,1 44,7 56,0 3 665 37,6
Hauts-de-France -2,9 17,8 25,9 39 578 14,3
France entière 1,6 20,0 27,5 691 283 16,9
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Des hausses qui profitent à l’ensemble des secteurs d’activité

Dans les Hauts-de-France, la répartition des créations d’entreprises par secteur d’activité suit de près la tendance nationale. Comme en 2017, les services regroupent plus de la moitié des créations d’entreprises : 52,3 % (55,5 % au niveau national). Le commerce, transport et hébergement représente à lui seul une création sur trois (figure 3).

En 2018, tous les secteurs ont connu une hausse notamment celui du commerce (+18,3 % contre + 23,3 % au niveau national). Dans ce secteur, le volume de créations d’entreprises a presque doublé en un an dans la Somme. Comme au niveau national, la construction connaît la hausse la plus modérée (+ 8,0 %). Ce secteur recule même dans l’Oise et le Pas-de-Calais (respectivement – 0,9 % et – 2,7 %).

Figure 3Évolution annuelle du nombre de créations d'entreprises entre 2017 et 2018 dans la région Hauts-de-France

en %
Évolution annuelle du nombre de créations d'entreprises entre 2017 et 2018 dans la région Hauts-de-France (en %)
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs Ensemble
Ensemble -2,9 17,8 25,9 14,3
Industrie -1,5 25,2 21,9 15,4
Construction -7,8 19,9 19 8,1
Commerce, transport, hébergement, restauration -2,7 22,8 35,7 18,2
Services aux entreprises -0,5 26,9 27 16,3
Services aux particuliers -6,8 5,2 16 9
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 3Évolution annuelle du nombre de créations d'entreprises entre 2017 et 2018 dans la région Hauts-de-France

  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Des défaillances en augmentation, notamment dans la construction

En 2018, le nombre de défaillances d’entreprises s’élève à un peu moins de 4 300 dans la région, soit une hausse de 3,0 % par rapport à l’année précédente (figure 4), alors qu’il baisse au niveau national (– 1,2 %).

Cette hausse s’observe dans tous les départements hormis l’Oise (- 11,1 %). C’est dans la Somme (+ 15,3 %) et le Pas-de-Calais (+ 9,6 %) que le nombre de défaillances augmente le plus.

Malgré une baisse par rapport à 2017 (– 2,9 %), le secteur le plus touché est celui du commerce, transport, hébergement et restauration avec un peu moins de 1 800 défaillances.

Les défaillances progressent essentiellement dans la construction (+ 18,4 %), et plus modérément dans les services aux entreprises (+ 6,8 %) et l’agriculture (+ 3,6 %).

Figure 4Évolution annuelle des défaillances d'entreprises selon le secteur d'activité entre 2017 et 2018 dans la région Hauts-de-France

en %
Évolution annuelle des défaillances d'entreprises selon le secteur d'activité entre 2017 et 2018 dans la région Hauts-de-France (en %)
Hauts-de-France France entière
Ensemble ¹ 3 -0,9
Industrie -0,3 0,1
Construction 18,4 -2,5
Commerce, transport, hébergement, restauration -2,9 -1,2
Services aux entreprises 7,1 2,9
Services aux particuliers ² -2,8 -1,5
  • ¹ : y compris agriculture.
  • ² : hors administration publique, activités des ménages en tant qu'employeurs et activités extra-territoriales.
  • Note : données brutes, en date de jugement.
  • Source : Banque de France, Fiben (extraction du 16 avril 2019).

Figure 4Évolution annuelle des défaillances d'entreprises selon le secteur d'activité entre 2017 et 2018 dans la région Hauts-de-France

  • ¹ : y compris agriculture.
  • ² : hors administration publique, activités des ménages en tant qu'employeurs et activités extra-territoriales.
  • Note : données brutes, en date de jugement.
  • Source : Banque de France, Fiben (extraction du 16 avril 2019).

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Cessation d'entreprise :

Il s'agit de l'arrêt total de l'activité économique de l'entreprise.

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance avec la notion plus large de cessation. Les liquidations qui font suite à une défaillance ne représentent qu'une partie, variable avec le temps et le secteur d'activité, de l'ensemble des cessations.

Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Micro-entrepreneur :

Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d'entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.

Le micro-entrepreneur bénéficie ainsi notamment :

– du régime fiscal de la micro-entreprise ;

– du régime micro-social ;

– d'une exonération ou d’une franchise de TVA.

Le régime peut concerner des activités commerciales, artisanales ou libérales, à titre principal ou complémentaire.

Sont exclus du régime :

– les activités rattachées à la Mutualité sociale agricole (MSA) ;

– les professions libérales réglementées ne relevant pas de la caisse de retraite de la Cipav (professions juridiques et judiciaires, professions de santé, experts comptables, agents généraux d’assurance...) ;

– les activités relevant de la TVA immobilière (opérations des marchands de biens, lotisseurs, agents immobiliers…);

– les activités artistiques relevant de la Maison des artistes ou de l’association Agessa ;

– les activités de dirigeant majoritaire d’une entreprise ;

– le cumul avec une activité de travailleur indépendant non salarié déjà immatriculé et relevant de la Sécurité sociale des indépendants.

Le régime de l’auto-entrepreneur a été initialement créé par la loi de modernisation de l'économie (LME) n°2008-776 du 4 août 2008 et est entré en vigueur au 1er janvier 2009.

La loi Pinel du 18 juin 2014 l’a transformé en régime du micro-entrepreneur à partir du 19 décembre 2014. Elle lui a imposé de nouvelles obligations comme l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) pour les commerçants ou au répertoire des métiers (RM) pour les artisans. Elle a également mis fin à l’exonération de la taxe pour frais de chambre consulaire et exigé le paiement de la cotisation foncière des entreprises dès la deuxième année d’activité et non plus à partir de la quatrième année. Elle a aussi prévu la fusion du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social à partir du 1er janvier 2016.

Ainsi, depuis cette date, les entrepreneurs individuels relevant du régime fiscal de la micro-entreprise sont automatiquement soumis au régime micro-social.

Depuis le 1er janvier 2023, les seuils de chiffre d’affaires permettant l’accès au régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social ont été doublés. Ils s’appliquent désormais aux entreprises dont le chiffre d’affaires de l’année civile précédente ou de l’avant-dernière année n’excède pas :

- 188 700 euros pour une activité de vente de marchandises, d'objets, d'aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement ;

- 77 700 euros pour une activité de prestations de services ou une profession libérale.

Ce régime doit être distingué de la catégorie des microentreprises définie par l’article 51 de la loi de modernisation de l’économie (LME) et précisée par le décret n° 2008-1354.

Remarque :
  • Depuis janvier 2011, le micro-entrepreneur peut bénéficier du statut de l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL) en affectant à son activité professionnelle un patrimoine spécifique séparé de son patrimoine personnel. Il conserve toutefois le régime fiscal et social forfaitaire lié au régime de la micro-entreprise.
  • Ce régime doit être distingué à la fois du régime micro-fiscal (dit parfois régime fiscal de la micro-entreprise) ainsi que de la catégorie des microentreprises définie par l'article 51 de la loi de modernisation de l'économie (LME) et précisée par le décret n° 2008-1354.

Services rendus aux entreprises :

Les services rendus aux entreprises regroupent globalement les activités scientifiques et techniques les services administratifs et de soutien.

Les activités scientifiques et techniques requièrent un niveau de formation élevé et apportent aux utilisateurs des connaissances et compéténces spécialisées, contrairement aux services administratifs et de soutien, qui n'ont pas pour objectif premier le transfert de connaissances spécialisées.

Remarque :

L'Insee classant les services marchands en fonction de leur utilisateur principal, les services juridiques, les activités de contrôle, de location sont des services aux entreprises, même lorsqu'ils sont partiellement consommés par les particuliers.

Ils sont détaillés dans la nomenclature d'activité française (NAF rév.2).

Services rendus aux particuliers :

Les services aux particuliers se caractérisent par la mise à disposition d'une prestation technique ou intellectuelle principalement à destination des particuliers (ou ménages), même si certains d’entre eux concernent également les entreprises.

Remarque :

L'Insee classant les services marchands en fonction de leur utilisateur principal, la blanchisserie ou la réparation sont des services aux particuliers, même lorsqu'ils sont partiellement consommés par les entreprises.