En 2018, grâce à une météo favorable aux vignobles, la production de vins progresse dans l’ensemble de la région après une année 2017 marquée par le gel, notamment dans le nord et l’est de la région (figure 1).

Dans le Jura, qui avait perdu la moitié de sa récolte l’an dernier, la production est 60 % au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. La récolte dans les autres départements de vignoble est également supérieure à la moyenne quinquennale : de 32 % dans l’Yonne, 28 % dans la Côte-d'Or, 18 % dans la Nièvre et 8 % en Saône-et-Loire.

Du fait de la récolte abondante de 2018, le volume des transactions de vins en vrac augmente de 20 % par rapport à l’année précédente et approche les 800 000 hl. Le Crémant de Bourgogne est en hausse de 44 % et les vins blancs de 24 % alors que les transactions de vins rouges et rosés sont stables.

Compte tenu des volumes importants disponibles à la vente, le cours des vins en vrac est orienté à la baisse pour la plupart des appellations régionales : le Chablis, notamment, accuse une baisse de son prix de 31 %.

Les exportations augmentent peu en volume, + 0,2 %, mais nettement en valeur, + 3,6 %. Les exportations de vins blancs baissent de 2 % en volume mais augmentent de 3,2 % en valeur. Les exportations de vins rouges progressent de 4 % en volume comme en valeur. Les États-Unis restent le premier importateur devant le Royaume-Uni, dont les importations reculent de 9 % en volume.

L’année 2018 est en demi-teinte pour la production d’oléoprotéagineux et de céréales, l’humidité du printemps et la sécheresse de l’été n’ayant pas été très favorables aux cultures. La production est au-dessus de la moyenne quinquennale pour la plupart des cultures mais en retrait pour toutes par rapport à 2017. Le blé, qui représente 40 % de la production régionale, est ainsi 3 % au-dessus de la moyenne des cinq dernières années malgré une baisse de 6 % par rapport à 2017. À noter la baisse particulièrement forte de la production de maïs : - 32 % sur un an, 26 % en dessous de la moyenne quinquennale.

La baisse des productions est mondiale, ce qui tire les prix vers le haut. La tonne de blé et la tonne d’orge passent notamment de 150 € à plus de 200 € en un an (figure 2). Même tendance à la hausse pour le colza, dont le cours est toutefois plus chahuté, pour un niveau fin 2018 toujours très inférieur au cours du début d’année 2017.

En 2018, les livraisons de lait sont supérieures de 1,3 % à la moyenne des trois dernières années, avec un pic à 1,6 milliards de litres en mai. Pourtant, la sécheresse du printemps et de l’été a freiné la production de lait sur la fin de l’année : la baisse en quantité et en qualité des foins a contraint les éleveurs à abattre ou à vendre un certain nombre de leurs vaches laitières (figure 3).

Le prix du lait suit la même tendance. À la baisse sur le troisième trimestre, il reste en moyenne plus élevé qu’en 2017 : 451 € les mille litres, en hausse de 2,2 %. Même constat pour le lait AOP, dont les mille litres s’échangent à 545 € en moyenne sur l’année, en hausse de 2,5 % malgré la baisse de novembre.

En 2018, la production de fromages à pâtes pressées cuites est en baisse de 12 % alors que celle de pâtes pressées non cuites se stabilise, à l’exception du Morbier plus pénalisé par la sécheresse (- 7 %).

Les pâtes molles et les produits frais continuent à augmenter, respectivement de 3,2 % et 2 % par rapport à 2017.

Les abattages de bovins sont en repli de 1,1 % par rapport à 2017 à 319 000 têtes. Ceux de jeunes bovins diminuent de 1,4 % à 39 000 têtes, les sécheresses à répétition ayant entraîné une baisse de la fertilité. Les abattages d’ovins sont en forte hausse de 18 % à 154 000 têtes, ceux de porcins augmentent de 2,5 % à 349 000 têtes.

Le prix moyen du veau reste élevé mais recule légèrement : 3.93 €/kg contre 3.99 €/kg en 2017 (figure 4). Le marché de la viande maigre est dynamique et les cours se situent au-dessus de 2,60 €/kg sur l’année : la génisse par exemple se négocie en moyenne à 2,63 €/kg. À l’inverse le marché du bovin gras fléchit. Le prix de la vache à viande R passe ainsi de 3,74 €/kg en moyenne en 2017 à 3,65 €/kg en 2018. La viande bovine subit toujours l’impact de la modification des habitudes alimentaires et la concurrence du porc moins cher (figure 5), dont le prix baisse également : 1,40 €/kg contre 1,60 €/kg l’an en 2017. L’agneau, lui, tire son épingle du jeu : 6,90 €/kg contre 6,80 €/kg.