Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-ComtéBilan économique 2018 - Bourgogne-Franche-Comté

Bilan économique en demi-teinte en 2018

Le bilan économique de l’année 2018 en Bourgogne-Franche-Comté délivre des points de satisfaction, comme par exemple le chômage, qui baisse pour la quatrième année consécutive, la reprise du marché de l'automobile et l'abondante récolte dans la viticulture. La comparaison avec 2017 est néanmoins souvent défavorable et le décrochage s’accentue par rapport au national, notamment sur l’emploi qui recule de nouveau et particulièrement dans l’intérim. Les créations d'entreprises augmentent, mais surtout sous le régime de la micro-entreprise. Les mises en chantier augmentent, mais les permis de construire sont en baisse. La fréquentation touristique dans les hôtels et les campings reste élevée, mais elle est tout de même en léger repli. Même constat pour les rendements agricoles.

Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté
No 18
Paru le :Paru le06/06/2019
Frédéric Biancucci, Insee
Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté No 18- Juin 2019

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par l'Insee.
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Frontaliers - La croissance de l’emploi frontalier accélère Bilan économique 2018

Frédéric Biancucci, Insee

En 2018, en Bourgogne-Franche-Comté, la croissance du nombre de frontaliers en direction de la Suisse se poursuit à un rythme plus soutenu que l’année précédente et supérieur au rythme national. Les trois départements de la région ayant une frontière avec la Suisse atteignent leur plus haut contingent de frontaliers. Les cantons de Vaud et Neuchâtel accueillent près des trois quarts des navetteurs de Bourgogne-Franche-Comté qui travaillent en Suisse.

Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté

No 18

Paru le :06/06/2019

Fin 2018, près de 35 300 résidents non suisses de Bourgogne-Franche-Comté exercent une activité professionnelle en Suisse, ils sont 40 % de plus que début 2011 (figure 1). Sur l'ensemble de l'année 2018, le nombre de travailleurs frontaliers augmente plus fortement qu'en 2017 : + 1 450 contre + 620.

Une progression de l'emploi frontalier plus forte qu'au plan national

En 2018, la Bourgogne-Franche-Comté reste la troisième région pour le nombre de travailleurs résidents français en Suisse, derrière les régions Auvergne-Rhone-Alpes et Grand-Est. L'écart avec cette dernière, qui enregistre une diminution de 1,5 % de son contingent de frontaliers, s'est fortement réduit.

Le nombre de travailleurs frontaliers de la Bourgogne-Franche-Comté progresse de 4,3 %, un rythme trois fois supérieur au niveau national. Ainsi, plus d'un résident français sur cinq travaillant en Suisse est désormais originaire de la région.

Niveaux records dans les trois départements frontaliers

Le Doubs, qui partage 170 kilomètres de frontière avec la Suisse, est le troisième pourvoyeur de travailleurs à destination de la Suisse derrière la Haute-Savoie et le Haut-Rhin. Les travailleurs frontaliers de Bourgogne-Franche-Comté sont majori-tairement originaires de ce département (72 %), devant le Jura (17 %) et le Territoire de Belfort (9 %) (figure 2). Ces trois départements atteignent leur plus haut contingent de frontaliers.

Le Doubs enregistre 25 520 navetteurs et une progression de 4,5 % en 2018, trois fois plus forte que l'année précédente (figure 3). Le Jura en compte 5 920 pour une progression de 2 % sur l'année.

Les frontaliers du Territoire de Belfort sont 3 130, en hausse de 6 %. Ils bénéficient depuis avril 2017 de la mise en service totale de l'autoroute A16 (Transjurane).

La Saône-et-Loire, la Haute-Saône et la Côte-d'Or affichent de fortes progressions qui sont à relativiser car les effectifs de ces trois départements sont pour chacun de moins de 450 navetteurs en direction de la Suisse.

Pourtant, depuis le 1er juillet 2018, la Suisse applique la loi appelée "préférence indigène" pour privilégier l'embauche de résidents en Suisse dans les secteurs affichant un taux de chômage supérieur à 8 %. Cela concerne les secteurs de l'horlogerie (industrie employant près d'un tiers de travailleurs frontaliers), de la restauration et du bâtiment où les offres d'emploi sont pendant cinq jours d'abord proposées aux résidents suisses.

Près des trois quarts des frontaliers vers les cantons de Vaud et Neuchâtel

Les frontaliers travaillent majoritairement dans les cantons suisses limitrophes : 39 % dans le canton de Vaud, 33 % dans celui de Neuchâtel et 18 % dans le canton du Jura (figure 4).

Si les travailleurs jurassiens sont très majoritairement employés dans le canton de Vaud (87 %) et les belfortains dans le canton suisse du Jura (82 %), les doubistes sont plus équitablement répartis entre celui de Neuchâtel (46 %) et celui de Vaud (34 %).

En Suisse, le nombre de frontaliers en provenance de Bourgogne-Franche-Comté a augmenté dans tous les cantons de l'Arc jurassien, cette progression est partout plus importante que celle de l'an dernier sauf dans le canton de Vaud (figure 5).

Parmi les cinq cantons recevant le plus de navetteurs, c'est celui de Berne qui affiche la plus forte hausse, à 9 % pour 150 travailleurs supplémentaires. Après une stagnation en 2017, le canton de Neuchâtel enregistre quant à lui la plus forte progression en nombre, avec 730 travailleurs supplémentaires pour une progression de 7 %.

Le canton de Fribourg affiche une progression de 28 %, la plus forte côté suisse, mais ses effectifs restent limités (un peu plus de 250 navetteurs originaires de Bourgogne-Franche-Comté y travaillent).

Figure 1Évolution du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et occupant un emploi en Suisse

Indice base 100 au 1ᵉʳ trimestre 2011
Évolution du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et occupant un emploi en Suisse (Indice base 100 au 1ᵉʳ trimestre 2011)
France Doubs Jura Territoire de Belfort Bourgogne-Franche-Comté
2011T1 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
2011T2 102,4 104,7 102,8 106,9 104,6
2011T3 104,6 107,9 106,3 109,8 107,8
2011T4 105,6 110,0 109,5 112,5 110,2
2012T1 107,8 112,5 110,4 114,2 112,5
2012T2 109,3 116,0 113,7 116,8 116,0
2012T3 110,7 118,3 116,5 120,2 118,5
2012T4 112,6 118,6 117,7 120,7 119,1
2013T1 113,4 119,0 117,6 123,3 119,6
2013T2 116,4 123,0 121,7 127,3 123,7
2013T3 117,6 125,7 124,3 130,5 126,5
2013T4 118,0 125,8 125,0 132,7 126,8
2014T1 118,4 125,4 124,2 134,1 126,5
2014T2 119,9 128,2 127,0 139,1 129,6
2014T3 120,4 129,6 128,6 142,1 131,1
2014T4 121,4 129,9 130,4 143,1 131,6
2015T1 121,4 128,4 128,8 141,0 130,1
2015T2 124,1 130,7 131,4 142,5 132,4
2015T3 124,9 131,1 132,9 143,6 133,2
2015T4 125,5 130,7 134,3 141,6 132,9
2016T1 125,9 129,1 134,5 141,7 131,7
2016T2 128,0 130,7 135,6 145,5 133,5
2016T3 128,7 130,3 134,7 147,3 133,2
2016T4 129,1 129,5 133,1 145,8 132,1
2017T1 128,5 128,9 131,2 145,6 131,2
2017T2 130,6 129,9 132,7 147,8 132,4
2017T3 131,0 129,9 134,7 148,0 132,8
2017T8 132,0 131,6 137,3 151,7 134,8
2018T1 131,5 131,1 136,4 151,5 134,2
2018T2 132,9 133,8 138,2 155,1 136,9
2018T3 131,7 135,2 138,2 157,7 138,2
2018T4 133,7 137,5 140,0 160,8 140,5
  • Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)

Figure 1Évolution du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et occupant un emploi en Suisse

  • Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)

Figure 2Répartition du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et travaillant en Suisse au 4ᵉ trimestre 2018 selon le département de résidence

Répartition du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et travaillant en Suisse au 4ᵉ trimestre 2018 selon le département de résidence
Départements Nombre de frontaliers fin 2018
Doubs 25 516
Jura 5 921
Territoire De Belfort 3 130
Haute-Saône 434
Autres départements de Bourgogne-France-Comté 293
  • Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)

Figure 2Répartition du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et travaillant en Suisse au 4ᵉ trimestre 2018 selon le département de résidence

  • Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)

Figure 3Évolution du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et occupant un emploi en Suisse selon le département de résidence

Évolution du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et occupant un emploi en Suisse selon le département de résidence
Lieu de résidence Effectifs au 4ᵉ trimestre 2018 Évolution (%)
2018 / 2017 2017 / 2016
Bourgogne-Franche-Comté dont : 35 290 4,3 2,0
Doubs 25 520 4,5 1,6
Jura 5 920 2,0 3,1
Territoire de Belfort 3 130 6,0 4,1
Haute-Saône 430 9,5 - 4,9
France 171 950 1,3 2,3
  • Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)

Figure 4Répartition du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et travaillant en Suisse au 4ᵉ trimestre 2018 selon le canton de travail

Répartition du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et travaillant en Suisse au 4ᵉ trimestre 2018 selon le canton de travail
Canton Territoire de Belfort Doubs Jura Autres départements de Bourgogne-Franche-Comté
Vaud 33 8 431 5 086 151
Neuchâtel 78 11 390 128 99
Jura 2 449 3 702 11 223
Berne 323 1 404 12 33
Genève 14 202 618 118
Autres cantons 233 387 66 789
  • Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)

Figure 4Répartition du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et travaillant en Suisse au 4ᵉ trimestre 2018 selon le canton de travail

  • Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)

Figure 5Évolution du nombre de frontaliers résidant en Bourgogne-Franche-Comté et occupant un emploi en Suisse selon le canton de travail

Évolution du nombre de frontaliers résidant en Bourgogne-Franche-Comté et occupant un emploi en Suisse selon le canton de travail
Lieu de travail Effectifs au 4ᵉ trimestre 2018 Évolution (%)
2018 / 2017 2017 / 2016
Suisse dont 35 290 4,3 2,0
Vaud 13 700 1,4 2,0
Neuchâtel 11 700 6,7 0,2
Jura 6 380 4,6 2,4
Berne 1 770 9,4 5,2
Genève 950 4,2 6,9
  • Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)

Sources

Au travers de la source Statistique des frontaliers (STAF), l'Office fédéral de la statistique (OFS) suisse fournit trimestriellement des informations quant à l'effectif de travailleurs frontaliers étrangers en activité et leurs principales caractéristiques. Ces données sont collectées à partir du registre des autorisations frontalières délivrées et celui des assurances sociales.

L'Insee produit également des statistiques de frontaliers à partir des lieux de résidence et de travail déclarés au recensement de la population. Contrairement à l'OFS, ces données concernent l'ensemble des résidents, quelle que soit leur nationalité.

Pour autant, les deux sources sont concordantes : en 2015, 33 200 frontaliers travaillent en Suisse au recensement de la population, tandis que l'OFS comptabilise 33 100 frontaliers étrangers en provenance de la Bourgogne-Franche-Comté.

Définitions

Les travailleurs frontaliers comptabilisés par l’Office Fédéral de la Statistique sont des ressortissants étrangers détenteurs d’une autorisation de travail en Suisse (permis G) et domiciliés dans une zone frontalière étrangère.

L’Arc jurassien désigne ici les territoires de part et d’autre de la frontière franco-suisse : en France, les départements du Doubs, du Jura et du territoire de Belfort ; en Suisse, les cantons de Vaud, de Neuchâtel, du Jura et le district nord du canton de Berne.

Pour en savoir plus

Bouriez M., Charton C., René Y., Hmamda N., « Arc jurassien franco-suisse : quatre territoires pour une coopération diversifiée », Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté n° 44, novembre 2018.