Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesBilan économique 2017 - Auvergne-Rhône-Alpes

L’année 2017 est marquée par un dynamisme dans la plupart des secteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’emploi salarié connaît une croissance soutenue, et le chômage poursuit son recul. Les créations d'entreprises s’accélèrent, notamment grâce aux micro-entrepreneurs. Les secteurs de la construction et des transports confirment leur reprise. La fréquentation touristique de la région atteint un niveau record. En revanche, le bilan est plus mitigé pour l’agriculture.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 13
Paru le :Paru le31/05/2018
Aude Lécroart, Insee Auvergne-Rhône-Alpes ; Bruno Patier, Insee Division synthèse conjoncturelle
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes No 13- Mai 2018
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Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2017

Aude Lécroart, Insee Auvergne-Rhône-Alpes ; Bruno Patier, Insee Division synthèse conjoncturelle

L’année 2017 est marquée par un dynamisme dans la plupart des secteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’emploi salarié connaît une croissance soutenue, et le chômage poursuit son recul. Les créations d'entreprises s’accélèrent, notamment grâce aux micro-entrepreneurs. Les secteurs de la construction et des transports confirment leur reprise. La fréquentation touristique de la région atteint un niveau record. En revanche, le bilan est plus mitigé pour l’agriculture.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes

No 13

Paru le :31/05/2018

Synthèse régionale - Une économie régionale dynamique en 2017

Un emploi salarié dynamique sur tous les fronts

L’emploi salarié privé de la région est très dynamique en 2017 (+ 1,9 %), plus encore qu’au niveau national. Tous les départements sont concernés par cette croissance. Le secteur tertiaire marchand continue à porter l’emploi régional et l’emploi intérimaire est au plus haut. Contrairement aux années précédentes, l’industrie et la construction retrouvent de la vigueur en gagnant à nouveau des salariés.

Nouveau recul du chômage

Fin 2017, le taux de chômage en Auvergne-Rhône-Alpes s’élève à 7,6 %, en net recul par rapport à fin 2016. Cette baisse profite à tous les départements. Elle concerne en particulier les hommes et les moins de 50 ans. Le nombre de demandeurs d’emploi sans emploi diminue légèrement sur un an. Toutefois, les chômeurs exerçant une activité réduite sont plus nombreux.

De nombreuses créations de micro-entreprises

Les créations d'entreprises retrouvent presque leur niveau de 2010. Elles sont en nette accélération par rapport à 2016, notamment grâce au dynamisme des immatriculations sous le régime de micro-entrepreneur. Le secteur des services aux entreprises est le principal moteur de cette croissance. Les défaillances d’entreprises sont de moins en moins nombreuses.

Reprise confirmée dans la construction

La construction de logements résidentiels se rapproche du haut niveau constaté en 2011 tandis que les ventes plafonnent. La construction de locaux progresse également. Avec des carnets de commandes en hausse modérée, les travaux publics voient leur activité repartir. La conjoncture profite néanmoins peu à l’emploi salarié de la construction, mais l’intérim et les créations d’entreprises progressent.

Un secteur des transports bien orienté

La croissance des immatriculations de véhicules neufs s’accélère en 2017 et elles atteignent un niveau élevé. Le trafic aérien connaît une année record en termes de passagers transportés. Après plusieurs années de repli, le transport routier de marchandises se redresse, fortement porté par les échanges intra-régionaux.

Une fréquentation touristique record

En 2017, la fréquentation touristique de la région continue de progresser et dépasse 36 millions de nuitées, niveau record de la décennie. Elle augmente de manière importante dans les campings, en lien avec une météo favorable, et reste stable dans les hôtels.

Une année contrastée pour l’agriculture

De fortes gelées tardives puis un été particulièrement chaud et un automne sec marquent la météo 2017. La récolte de céréales bénéficie de rendements de qualité, mais les prix restent bas. La production de vin est historiquement faible, mais promet un beau millésime. Certains fruits souffrent de la grêle et de la sécheresse et les prix ne sont pas toujours au rendez-vous. La collecte de lait de vache se redresse et les prix sont rémunérateurs. La situation est plus contrastée pour la filière viande.

Des émissions de particules fines en baisse

La qualité de l’air, dont l’amélioration est observée depuis plusieurs années, est meilleure en 2017, en lien avec les conditions météorologiques observées. La production d’électricité solaire, éolienne et issue du biogaz progresse, mais à un rythme inférieur à celui du niveau national. La filière biométhane connaît une croissance particulièrement forte dans la région.

Nouvelle accélération de la distribution des crédits

Les encours de crédits à la clientèle non financière en Auvergne-Rhône-Alpes continuent à augmenter en 2017 et leur croissance est supérieure à celle constatée au plan national. Ce dynamisme provient de l’augmentation des crédits à l’habitat, et dans une moindre mesure des crédits d’équipement et de trésorerie.

Contexte national - L’économie française progresse vivement en 2017

La croissance de la zone euro au plus haut depuis 2007

En 2017, l’activité mondiale a accéléré : + 3,9 % après + 3,3 % en 2016. L’activité continue à reprendre quelques couleurs dans les pays émergents (+ 6,5 % après + 4,9 %) : l'activité chinoise se stabilise mais l’activité se reprend au Brésil et en Russie. Dans les économies avancées, l’activité accélère aussi (+ 2,3 % après + 1,7 % en 2016) essentiellement du fait des États-Unis (+ 2,3 % après + 1,5 %) portée par une reprise de la dépense publique et de l'investissement des entreprises. La croissance britannique se stabilise (+ 1,8 % après + 1,9 %). Dans la zone euro, l'activité accélère vivement : + 2,5 % après + 1,8 % avec des niveaux de confiance des entrepreneurs à des plus hauts historiques depuis 17 ans. L'accélération de l'activité dans la zone euro est surtout portée par le commerce extérieur avec des exportations très dynamiques (+ 5,3 % après + 3,4 %). L'investissement reste allant, aidé par la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui reste accommodante et maintient les taux d’intérêt à un niveau faible. Les disparités de croissance demeurent, l'Italie étant moins dynamique que ses principaux partenaires européens. Au total, le commerce mondial se reprend franchement en 2017, à + 5,3 % après + 2,0 %.

L’économie française accélère franchement en 2017

En 2017, le PIB français progresse de 2,2 % en volume, après + 1,2 % en 2016. Il s’agit de la plus forte croissance depuis 2011 (figure 1).

Le commerce extérieur contribue positivement à la croissance du PIB pour la première fois depuis 2012 (+ 0,1 point contre - 0,5 point en 2016) : en effet, les exportations sont particulièrement vigoureuses (+ 4,5 % après + 1,5 %) tandis que les importations accélèrent moins fortement (+ 4,0 % après + 3,0 %). Les entreprises stockent plus en 2017 (contribuant pour + 0,2 point à la croissance annuelle, après - 0,4 point en 2016), compensant le ralentissement de la demande intérieure.

En effet, la demande intérieure hors stocks ralentit un peu (contribution de + 1,8 point à la croissance du PIB en 2017 contre + 2,1 points en 2016), freinée par la consommation (ménages et administrations) dont la contribution au PIB passe à + 0,8 point en 2017 après + 1,5 point en 2016. Le ralentissement de la consommation des ménages (+ 1,1 % après + 2,0 %) provient en partie de celui de leur pouvoir d’achat (+ 1,3 % après + 1,8 %). Du côté de la demande publique, la consommation collective des administrations publiques marque légèrement le pas (+ 0,5 % après + 0,7 %) mais leur investissement accélère (+ 1,4 % après + 0,2 % en 2016 faisant suite à des replis les années précédentes dont - 4,6 % en 2015).

Figure 1Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

Variations annuelles en %, contributions en points
Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution (Variations annuelles en %, contributions en points)
Consommation (ménages et APU*) Investissement Solde du commerce extérieur Variation de stocks Croissance du Produit Intérieur Brut (PIB)
2013 0,63 -0,18 -0,11 0,24 0,58
2014 0,76 0,01 -0,53 0,71 0,96
2015 1,05 0,22 -0,44 0,28 1,11
2016 1,45 0,61 -0,49 -0,40 1,17
2017 0,84 0,99 0,11 0,21 2,16
  • * Administrations publiques.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 1Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

  • * Administrations publiques.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

La vigueur de l’investissement contribue fortement à la croissance du PIB

L’investissement accélère nettement en 2017 (+ 4,5 % après + 2,8 % en 2016) jusqu’à dépasser son rythme de 2008. L’investissement des ménages progresse très fortement (+ 5,6 % après + 2,8 %), notamment du fait d’achats immobiliers très dynamiques. Malgré une diminution des livraisons de matériels militaires, l’investissement public accélère en 2017 (+ 1,4 % après + 0,2 %), porté par les dépenses en bâtiment et en travaux publics. Enfin, l’investissement des entreprises non financières, déjà dynamique en 2016 (+ 3,4 %), accélère encore en 2017 (+ 4,1 %). Le taux d’utilisation de leurs capacités de production atteint en fin d’année des niveaux inédits depuis la crise financière de 2008, tout comme l’ensemble des facteurs de tension sur l’offre (difficultés de recrutement et goulots de production). 

L’accélération de l’emploi a conduit à une baisse d’un point du taux de chômage

L’emploi total accélère : + 261 000 sur un an fin 2017, après + 251 000 un an auparavant. Il est porté par l’emploi salarié marchand non agricole (+ 257 000 après + 213 000) qui bénéficie de l’accélération de l’activité. Ainsi, le taux de chômage en France entière baisse davantage que l’année passée, passant de 10,0 % fin 2016 à 9,0 % fin 2017.

Le pouvoir d’achat des ménages ralentit du fait de l’inflation

En moyenne annuelle, les prix de la consommation retrouvent une progression significative en 2017 après avoir stagné en 2016 (+ 1,3 % après - 0,1 %), tandis que le revenu disponible des ménages accélère nettement (+ 2,6 % après + 1,7 %), du fait de la vigueur des revenus d’activité et du patrimoine et de la modération des prélèvements obligatoires. L’accélération des prix l’emportant sur celle des revenus, le pouvoir d’achat des ménages ralentit légèrement en 2017 (+ 1,3 % après + 1,8 %, figure 2).

Figure 2Évolution du pouvoir d'achat des ménages et de ses composantes

Variations annuelles en %, contributions en points
Évolution du pouvoir d'achat des ménages et de ses composantes (Variations annuelles en %, contributions en points)
Pouvoir d'achat des ménages Revenus d'activité Revenus nets du patrimoine Prestations sociales Prélèvements obligatoires Prix de la consommation
2013 -1,16 0,54 -0,83 1,01 -1,24 -0,64
2014 1,21 0,87 0,20 0,86 -0,62 -0,11
2015 0,93 1,01 0,10 0,55 -0,47 -0,26
2016 1,83 1,26 0,18 0,63 -0,39 0,13
2017 1,34 1,98 0,73 0,67 -0,75 -1,28
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 2Évolution du pouvoir d'achat des ménages et de ses composantes

  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.