Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesBilan économique 2017 - Auvergne-Rhône-Alpes

L’année 2017 est marquée par un dynamisme dans la plupart des secteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’emploi salarié connaît une croissance soutenue, et le chômage poursuit son recul. Les créations d'entreprises s’accélèrent, notamment grâce aux micro-entrepreneurs. Les secteurs de la construction et des transports confirment leur reprise. La fréquentation touristique de la région atteint un niveau record. En revanche, le bilan est plus mitigé pour l’agriculture.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 13
Paru le :Paru le31/05/2018
Michèle Tavernet, Christine Jakse, Direccte Auvergne-Rhône-Alpes
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes No 13- Mai 2018
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Chômage - Nouveau recul du chômage mais davantage de chômeurs en activité réduite Bilan économique 2017

Michèle Tavernet, Christine Jakse, Direccte Auvergne-Rhône-Alpes

Fin 2017, le taux de chômage en Auvergne-Rhône-Alpes s’élève à 7,6 %, en net recul par rapport à fin 2016. Le nombre de demandeurs d’emploi sans emploi inscrits à Pôle emploi diminue de 1 % sur un an, alors que ceux exerçant une activité réduite sont plus nombreux. Toutefois, la situation est contrastée selon les populations.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes

No 13

Paru le :31/05/2018

Taux de chômage en recul

Fin 2017, le taux de chômage régional s’établit à 7,6 %, en recul de 1,1 point sur un an. Il reste 1 point en deçà de la moyenne nationale (figure 1). Le taux de chômage est néanmoins toujours supérieur à celui de l’avant-crise (6,2 % au 4e trimestre 2007).

Figure 1Le taux de chômage recule de plus d’un pointÉvolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Le taux de chômage recule de plus d’un point (en % de la population active)
Auvergne-Rhône-Alpes France métropolitaine
1er trim. 2005 7,2 8,3
2e trim. 2005 7,4 8,4
3e trim. 2005 7,5 8,6
4e trim. 2005 7,5 8,7
1er trim. 2006 7,5 8,7
2e trim. 2006 7,4 8,6
3e trim. 2006 7,3 8,5
4e trim. 2006 6,9 8,0
1er trim. 2007 7,0 8,1
2e trim. 2007 6,8 7,8
3e trim. 2007 6,7 7,6
4e trim. 2007 6,2 7,1
1er trim. 2008 5,9 6,8
2e trim. 2008 6,1 7,0
3e trim. 2008 6,2 7,1
4e trim. 2008 6,6 7,4
1er trim. 2009 7,5 8,2
2e trim. 2009 8,2 8,8
3e trim. 2009 8,1 8,8
4e trim. 2009 8,4 9,1
1er trim. 2010 8,3 9,0
2e trim. 2010 8,1 8,9
3e trim. 2010 7,9 8,8
4e trim. 2010 7,9 8,8
1er trim. 2011 7,8 8,8
2e trim. 2011 7,8 8,7
3e trim. 2011 7,9 8,8
4e trim. 2011 8,0 9,0
1er trim. 2012 8,1 9,1
2e trim. 2012 8,4 9,4
3e trim. 2012 8,4 9,4
4e trim. 2012 8,7 9,7
1er trim. 2013 8,9 9,9
2e trim. 2013 9,0 10,1
3e trim. 2013 8,7 9,9
4e trim. 2013 8,6 9,8
1er trim. 2014 8,6 9,8
2e trim. 2014 8,7 9,8
3e trim. 2014 8,8 10,0
4e trim. 2014 8,9 10,1
1er trim. 2015 8,9 10,0
2e trim. 2015 9,1 10,2
3e trim. 2015 9,0 10,1
4e trim. 2015 8,9 9,9
1er trim. 2016 8,9 9,9
2e trim. 2016 8,6 9,7
3e trim. 2016 8,7 9,7
4e trim. 2016 8,7 9,7
1er trim. 2017 8,3 9,3
2e trim. 2017 8,1 9,1
3e trim. 2017 8,3 9,3
4e trim. 2017 7,6 8,6
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 1Le taux de chômage recule de plus d’un pointÉvolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Fin 2017, Auvergne-Rhône-Alpes est au troisième rang des régions présentant le taux le plus faible de France métropolitaine, à égalité avec l’Île-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté, derrière les Pays de la Loire et la Bretagne.

Dans la région, le taux de chômage varie de 5,3 % dans le Cantal à 10 % en Ardèche. Il recule dans tous les départements, mais les évolutions annuelles présentent une forte amplitude, de – 0,8 point en Ardèche à – 1,3 point dans la Loire (figure 2).

Figure 2La baisse du taux de chômage profite à tous les départementsTaux de chômage par département

en % de la population active
La baisse du taux de chômage profite à tous les départements (en % de la population active)
2016 T4 2017 T1 2017 T2 2017 T3 2017 T4 (p) Évolution 2017 T4/2016 T4 (en points de %)
Ain 7,3 6,9 6,8 6,9 6,2 -1,1
Allier 10,5 10,0 9,9 10,2 9,3 -1,2
Ardèche 10,8 10,4 10,1 10,5 10,0 -0,8
Cantal 6,2 5,9 5,7 5,8 5,3 -0,9
Drôme 11,0 10,5 10,3 10,5 9,8 -1,2
Isère 8,3 8,0 7,9 8,0 7,4 -0,9
Loire 9,9 9,4 9,2 9,5 8,6 -1,3
Haute-Loire 8,1 7,6 7,5 7,6 7,0 -1,1
Puy-de-Dôme 8,7 8,3 8,1 8,3 7,5 -1,2
Rhône 8,9 8,4 8,3 8,6 7,8 -1,1
Savoie 7,7 7,3 7,2 7,2 6,6 -1,1
Haute-Savoie 7,2 6,9 6,7 6,8 6,3 -0,9
Auvergne-Rhône-Alpes 8,7 8,3 8,1 8,3 7,6 -1,1
France métropolitaine 9,7 9,3 9,1 9,3 8,6 -1,1
  • p : données provisoires.
  • Notes : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Le recul ne concerne que les hommes et les moins de 50 ans

Fin 2017, 383 400 personnes sans aucun emploi (catégorie A ; encadrés) sont inscrites à Pôle emploi dans la région. Même s’il reste important, ce nombre a reculé de 1,0 % sur un an, soit davantage qu’au niveau national (– 0,2 %). La baisse n’a concerné que les hommes (– 3,1 % contre + 1,4 % pour les femmes). Ils restent toutefois majoritaires dans le total des personnes sans aucun emploi (51 % sont des hommes). Par ailleurs, le nombre de chômeurs sans emploi de 50 ans ou plus continue d’augmenter (figure 3).

Figure 3Une évolution défavorable aux femmes et aux seniorsDemandeurs d'emploi en fin de mois

Une évolution défavorable aux femmes et aux seniors
Demandeurs d'emploi au 31/12/2017 (en milliers) Évolution 2017/2016 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 309,6 196,5 0,4 -3,1
Femmes 334,8 186,8 4,5 1,4
Moins de 25 ans 86,6 51,3 -2,4 -5,5
25 à 49 ans 402,2 231,9 2,3 -1,3
50 ans ou plus 155,6 100,1 5,8 2,4
Inscrits depuis un an ou plus 276,1 nd 5,0 nd
Auvergne-Rhône-Alpes 644,4 383,4 2,5 -1,0
France métropolitaine 5 683,2 3 523,6 2,5 -0,2
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2016 et le 31/12/2017.
  • Note : données brutes.
  • Sources : Pôle emploi ; DARES.

Le nombre de chômeurs avec activité réduite augmente

En incluant les personnes qui cumulent une situation d’emploi et de chômage (activité réduite, catégories B et C ; encadrés), le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi s’élève à 644 400. Cet effectif est en hausse sensible sur un an (+ 2,5 %), alors qu’il s’était stabilisé l’an passé.

Tandis que le nombre de chômeurs toutes catégories confondues décroît dans le Cantal (– 2,7 %), il augmente partout ailleurs, de + 0,2 % en Savoie à + 5,6 % en Ardèche (figure 4).

Figure 4 Toutes catégories confondues, le nombre de chômeurs continue d’augmenterÉvolution du nombre de demandeurs d’emploi (cat. ABC) entre 2016 et 2017 (en %)

Toutes catégories confondues, le nombre de chômeurs continue d’augmenter
Département Évolution
Ain 2,1
Allier 0,9
Ardèche 5,6
Cantal -2,7
Drôme 3,6
Isère 1,8
Loire 1,9
Haute-Loire 0,6
Rhône 3,6
Puy-de-Dôme 2,6
Savoie 0,2
Haute-Savoie 2,1
Auvergne-Rhône-Alpes 2,5
  • Sources : Pôle emploi ; Dares

Figure 4 Toutes catégories confondues, le nombre de chômeurs continue d’augmenterÉvolution du nombre de demandeurs d’emploi (cat. ABC) entre 2016 et 2017 (en %)

  • Sources : Pôle emploi ; Dares

Les évolutions sont également contrastées selon l’âge. Le nombre de chômeurs toutes catégories recule chez les moins de 25 ans (– 2,4 %, une baisse plus faible qu’en 2016) mais progresse au-delà (+ 2,3 % pour les 25-49 ans et + 5,8 % pour les 50 ans ou plus). Depuis décembre 2007, dernière année d’amélioration du chômage avant la crise de 2008, le nombre des demandeurs d’emploi de 50 ans ou plus a plus que triplé. Dans le même temps, celui des 25-49 ans a presque doublé.

L’écart entre hommes et femmes se creuse

Le nombre de femmes inscrites à Pôle emploi toutes catégories confondues est supérieur à celui des hommes (334 800 contre 309 600), car elles sont plus nombreuses en catégories B et C. L’écart s’est creusé en 2017, avec une hausse plus marquée pour les femmes (+ 4,5 %) que pour les hommes (+ 0,4 %). Quelle que soit la tranche d’âge, l’évolution est toujours défavorable pour les femmes. C’est particulièrement le cas pour les moins de 25 ans, où le nombre de demandeurs d’emploi toutes catégories baisse de 5,1 % pour les jeunes hommes alors qu’il augmente de 0,5 % chez les jeunes femmes.

Le chômage de longue durée est de nouveau en hausse

Le nombre d’inscrits depuis au moins 12 mois sur les listes de Pôle emploi repart à la hausse de + 5,0 % sur un an après – 1,2 % en 2016. Fin 2017, 43 % des chômeurs inscrits à Pôle emploi (toutes catégories confondues) sont ainsi des chômeurs de longue durée, contre 42 % fin 2016. Tout en restant majoritaire, la part des personnes inscrites depuis plus de deux ans parmi les chômeurs de longue durée est quasi stable sur un an (53 % en 2017).

Comparaison des indicateurs

Le taux de chômage rapporte le nombre de chômeurs, au sens du BIT, à la population active. Les données de Pôle emploi ne couvrent que le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi. Ainsi, certains demandeurs d’emploi ne sont pas chômeurs au sens du BIT et, inversement, certains chômeurs au sens du BIT ne sont pas inscrits à Pôle emploi. Par exemple, le taux de chômage peut être stable et le nombre de chômeurs peut augmenter pour la même période.

Catégories de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi

- Catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;

- Catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;

- Catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois).

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).