Insee Conjoncture GuadeloupeBilan économique 2017 - Guadeloupe

L’activité de la Guadeloupe est bien orientée en 2017 : les imports, l’investissement, les créations de sociétés sont en hausse. Le taux de chômage a légèrement baissé même s’il reste à un niveau structurellement très élevé. La consommation des ménages reste très dynamique et les importations ont fortement augmenté. L’inflation reprend légèrement mais reste contenue. Le cyclone Maria a perturbé le deuxième semestre pour l’agriculture, mais le tourisme est resté très dynamique : trafic aérien élevé, nuitées hôtelières en forte croissance, profitant même parfois d’un déport de la clientèle de Saint-Martin, plus durement touchée par un autre cyclone, Irma.

Insee Conjoncture Guadeloupe
No 4
Paru le :Paru le31/05/2018
Matthieu CORNUT, Insee
Insee Conjoncture Guadeloupe No 4- Mai 2018
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Prix - Retour de l’inflation sur les trois premiers trimestres 2017 Bilan économique 2017

Matthieu CORNUT, Insee

En 2017, les prix ont légèrement augmenté par rapport à l’année 2016. Le prix de l’énergie, de nouveau à la hausse, ne permet plus de compenser la hausse des produits de première nécessité. Les prix des services et des produits alimentaires contribuent eux aussi à l’inflation. Les prix des produits manufacturés sont stables.

Insee Conjoncture Guadeloupe

No 04

Paru le :31/05/2018

En moyenne, entre 2016 et 2017, les prix ont augmenté de 0,8 % en Guadeloupe. Cette hausse est légèrement supérieure à celle observée en Martinique et similaire à celle mesurée en Guyane. Elle résulte de l’augmentation conjointe des tarifs de l’énergie, des prix des services et des produits alimentaires.

Les tarifs pétroliers repartent à la hausse

Après quatre années de baisses consécutives, les tarifs de l’énergie et plus particulièrement des produits pétroliers sont en hausse et contribuent fortement à l’élévation du niveau général des prix. Sur une année, ils augmentent de 4,8 % et 6,6 %, retrouvant ainsi un niveau proche de celui de 2015. Dès le mois de janvier, les tarifs énergétiques subissent une hausse de 5,9 %, dont 8,3 % pour les produits pétroliers. Les variations sont contenues le reste de l’année, à l’exception d’une nouvelle augmentation significative au mois d’octobre. En dehors des mois de juillet et septembre, les prix de l’énergie ont toujours été supérieurs à ceux mesurés un an auparavant.

Forte contribution des services à l’inflation

Avec l’énergie, le secteur des services contribue le plus à la hausse moyenne des prix en Guadeloupe en 2017. L’augmentation des prix des services reste contenue à 0,6 % mais leur poids dans la consommation des ménages explique cette prépondérance dans l’indice des prix moyen.

La variation annuelle des tarifs des services masque la disparité des mouvements de prix affectés à ce poste. En effet, alors que les loyers et services associés progressent de 1,2 % et les services de santé de 2 %, les services de communication contrebalancent le mouvement grâce à une baisse de leurs tarifs de 3,6 %. Le prix des services de transports reste relativement stable.

Les produits alimentaires nourrissent l’inflation

Représentant 16 % des dépenses des ménages guadeloupéens, les produits alimentaires, dont le prix a augmenté de 1,4 % en 2017, contribuent de manière conséquente à la hausse globale des tarifs. Alors que l’année semblait avoir bien commencé avec une légère baisse, les consommateurs ont assisté à une hausse régulière de leurs prix au second semestre.

Avec une augmentation de 4,9 %, le secteur des produits frais est celui dont les prix ont le plus augmenté en 2017, juste derrière les produits pétroliers. La hausse des prix des produits frais de 7,3 % au mois de novembre est caractéristique de la tendance de fin d’année.

Stabilité des prix des produits manufacturés

En 2017, les prix des produits manufacturés n’ont que très peu évolué dans l’ensemble. Les importantes baisses de prix des produits d’habillement et des chaussures constatées durant les soldes de janvier et d’octobre ont été rattrapées. La forte baisse des prix des produits de santé, de 3 % sur l’année, compense la hausse des autres produits manufacturés.

Figure 1Chiffres clésIndice des prix à la consommation en 2017

en Indice base 100 année 2015 et en %
Chiffres clés (en Indice base 100 année 2015 et en %)
Pondérations 2017 Indices moyens 2016 Indices moyens 2017 Variation 2017/2016 (en %) Contributions à la hausse des prix en 2017 (en point)
Alimentation 1 620 101,2 102,6 1,4 0,2
Produits Frais 179 102,2 107,2 4,9 0,1
Alimentation hors produits frais 1 441 100,8 101,8 1,0 0,1
Tabac 89 101,1 102,1 1,0 0,0
Produits manufacturés 3 344 100,0 99,9 -0,1 0,0
Habillement et chaussures 482 99,5 99,5 0,0 0,0
Produits de santé 572 97,7 94,8 -3,0 -0,2
Autres produits manufacturés 2 290 100,5 101,2 0,7 0,2
Énergie 694 94,7 99,2 4,8 0,3
Produits pétroliers 498 92,1 98,2 6,6 0,3
Services 4 253 100,5 101,1 0,6 0,3
Loyers et services rattachés (1) 774 100,4 101,6 1,2 0,1
Services de santé 715 100,4 102,4 2,0 0,1
Services de transports 223 94,6 95,0 0,4 0,0
Services de communications 409 99,8 96,2 -3,6 -0,1
Autres services (2) 2 132 100,7 101,6 0,9 0,2
Ensemble 10 000 99,9 100,7 0,8 0,8
  • (1) Les services rattachés représentent les produits et les services pour la réparation et l'entretien du logement, l'adduction d'eau, l'enlèvement des ordures et les services d'assainissement.
  • (2) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.

Figure 2Les produits pétroliers favorisent l’inflationContribution des postes à l’évolution générale des prix

en nombre de points
Les produits pétroliers favorisent l’inflation (en nombre de points)
Contribution 2017 Contribution 2016
Produits pétroliers 0,330 -0,393
Énergie 0,330 -0,368
Services 0,254 0,213
Alimentation 0,224 0,194
Autres services (1) 0,191 0,149
Alimentation hors produits frais 0,143 0,115
  • (1) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.

Figure 2Les produits pétroliers favorisent l’inflationContribution des postes à l’évolution générale des prix

  • (1) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.

Figure 3Retour de l’inflation après une période de stabilitéÉvolution des prix entre 2002 et 2017 aux Antilles-Guyane et en France métropolitaine

en indice
Retour de l’inflation après une période de stabilité (en indice)
Guadeloupe Martinique Guyane France métropolitaine
2002 81,0 80,8 82,1 82,8
2003 82,7 82,4 83,7 84,6
2004 83,8 84,1 84,7 86,4
2005 86,5 86,1 86,0 87,9
2006 88,3 88,2 87,9 89,3
2007 89,5 90,4 90,8 90,7
2008 91,5 92,9 94,1 93,2
2009 91,7 92,6 94,6 93,3
2010 94,2 94,1 94,9 94,7
2011 96,6 96,5 96,8 96,7
2012 98,5 97,9 98,2 98,6
2013 99,4 99,1 99,6 99,5
2014 99,7 99,9 100,1 100,0
2015 100,0 100,0 100,0 100,0
2016 99,9 99,8 99,9 100,2
2017 100,7 100,3 100,7 101,2
  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.

Figure 3Retour de l’inflation après une période de stabilitéÉvolution des prix entre 2002 et 2017 aux Antilles-Guyane et en France métropolitaine

  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.

Pour comprendre

Méthodologie

L'indice des prix à la consommation (IPC) est désormais publié en base 2015

Jusqu’en décembre 2015, l'IPC était publié en base 100 par rapport à 1998. À partir de février 2016, l'année de référence est 2015 : la moyenne des indices des prix pour l’année 2015 vaudra 100. L’IPC a régulièrement changé de base : l'indice base 2015 est ainsi la huitième génération d'indice. Un changement de base comprend des opérations simples, de nature purement calculatoire. Le niveau de l’indice, qui est modifié avec le changement de l’année de référence, importe peu : c’est l’évolution de l’indice que l’on souhaite mesurer et cette évolution n’est pas affectée par l’année de référence dans le cas d’un indice chaîné comme l’IPC. Le changement de base 2015 a également permis d’intégrer un nombre important d’améliorations, rendues nécessaires étant donné le temps écoulé depuis le précédent changement de base. La série agrégée « transport-communications » par exemple, a été dissociée entre les « services de transport » d'une part et les « services de communication » d'autre part, compte tenu du poids grandissant de ces derniers. Des informations complémentaires concernant ce changement sont disponibles sur la page web de cet indicateur.

Les pondérations de l'IPC sont entièrement mises à jour

C'est en particulier le cas pour les indices des prix des DOM, qui intègrent désormais la dernière enquête budget des familles de 2011. Ce changement de pondérations ne change pas les tendances, mais peut les amplifier.

Le calcul de l’indice a été amélioré

Les changements de base sont aussi l’occasion de mettre en œuvre des évolutions méthodologiques importantes. Ainsi, pour les produits frais, la méthodologie d’agrégation de l’indice a été modifiée : les produits frais seront traités comme les autres variétés et leurs prix de base seront mis à jour chaque année.

Sources

L’indice des prix à la consommation

Instrument de mesure de l’inflation, il permet d’estimer la variation moyenne des prix des produits consommés par les ménages entre deux périodes. C’est une mesure synthétique de l’évolution des prix des produits, à qualité constante. Il est publié chaque mois au Journal Officiel.

Le glissement annuel rapporte le niveau atteint un mois donné à celui du même mois, un an auparavant (par exemple décembre N par rapport à décembre N-1). L’évolution en moyenne annuelle compare la moyenne d'une année à la moyenne de l'année précédente.