Insee Conjoncture Hauts-de-FranceBilan économique 2017 - Hauts-de-France

En 2017, le rythme de croissance de l'économie française accélère. Le produit intérieur brut progresse de 2,2 % après 1,2 % en 2016.

Dans ce contexte de reprise, les Hauts-de-France affichent des indicateurs économiques bien orientés. La situation dans l'ensemble des secteurs s'améliore même si la croissance reste principalement portée par les services marchands.

L'emploi salarié progresse ainsi de 0,9 % : la région compte 11 200 emplois marchands de plus qu'en 2016. Le taux de chômage s'établit à 11,1 % de la population active en fin d'année ; soit 1,1 point de moins que l'année dernière.

Le nombre de créations d'entreprises progresse (+ 5,2 %), tandis que les défaillances reculent (– 11,6 %). Le secteur tertiaire reste le principal moteur de l'économie régionale (+ 1,7 % d'emplois),malgré un ralentissement du recours à l'intérim.

L'activité touristique est portée par les campings (+ 10 % de nuitées).

Les productions agricoles végétales atteignent des niveaux records après une année en demi-teinte.

Dans la construction, l'emploi se stabilise, mais le secteur reste en retrait de la dynamique nationale.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 13
Paru le :Paru le31/05/2018
Auteur : Sandra Delaby, DRAAF, Hauts-de-France
Insee Conjoncture Hauts-de-France No 13- Mai 2018
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Agriculture – Des productions record en 2017 Bilan économique 2017

Auteur : Sandra Delaby, DRAAF, Hauts-de-France

En 2017, la moisson des céréales tient ses promesses, mais les cours restent déprimés. La production de betteraves sucrières s’avère exceptionnelle. Le prix du lait connaît une embellie qui limite l’abattage des vaches de réforme et ainsi soutient les cours de la viande bovine. Avec une baisse de la demande chinoise, la filière porcine doit trouver d’autres débouchés à l’exportation pour maintenir les cours à un niveau intéressant. La hausse du prix de l’énergie et des engrais s’est globalement répercutée sur le prix des produits agricoles. Toutefois, le prix d’achat des moyens de production agricole est toujours inférieur à celui des produits agricoles à la production.

Insee Conjoncture Hauts-de-France

No 13

Paru le :31/05/2018

Les cultures industrielles gagnent du terrain

Première région française pour la production de blé tendre d’hiver, la région Hauts-de-France est considérée comme le grenier de la France. En dépit d’un hiver sec et de gelées printanières tardives, la récolte des céréales est satisfaisante tant en quantité qu’en qualité. Les rendements en blé tendre et en orge, respectivement de 87 et de 79 quintaux par hectare, sont proches des moyennes décennales. Cependant, les céréales affichent des indices de prix à la production en baisse depuis 2013 (figure 1).

Figure 1Des prix en grandes cultures bas et moins soumis aux variations saisonnièresIndice des prix des céréales, oléagineux et betteraves à la production (base 100 en 2010)

Des prix en grandes cultures bas et moins soumis aux variations saisonnières
années Céréales Oléagineux Betteraves
2010 73 76 94
71 79 94
69 82 94
74 85 94
77 84 94
80 88 94
101 94 94
125 100 94
133 106 94
127 110 100
129 119 100
140 132 100
2011 153 139 100
153 133 100
138 126 100
145 126 100
144 125 100
141 125 100
130 118 100
132 114 100
130 116 100
120 113 124
118 113 124
117 111 124
2012 126 119 124
130 122 124
130 127 124
130 132 124
129 129 124
131 127 124
149 135 124
160 139 124
158 139 124
156 131 131
162 130 131
155 130 131
2013 150 129 131
144 128 131
143 129 131
143 127 131
137 123 131
127 121 131
123 107 131
116 97 131
115 98 131
117 99 112
120 101 112
121 100 112
2014 115 96 112
115 102 112
121 107 112
122 105 112
114 99 112
111 95 112
110 88 112
106 86 112
97 84 112
103 86 91
110 91 91
116 93 91
2015 116 95 91
110 97 91
109 100 91
107 102 91
99 103 91
105 107 91
117 105 91
105 101 91
100 99 91
105 103 93
107 105 93
103 103 93
2016 96 98 93
91 95 93
89 94 93
91 97 93
93 98 93
97 100 93
101 96 93
101 98 93
99 101 93
101 103 95
103 105 95
102 110 95
2017 105 110 95
105 111 95
103 108 95
100 104 95
99 98 95
102 95 95
103 96 95
98 96 95
98 95 95
98 94 95
98 97 95
97 94 95
  • Source : Agreste-Insee.

Figure 1Des prix en grandes cultures bas et moins soumis aux variations saisonnièresIndice des prix des céréales, oléagineux et betteraves à la production (base 100 en 2010)

  • Source : Agreste-Insee.

Encouragés par l’arrêt des quotas et l’aval de la filière, les exploitants se tournent vers des cultures aux cours moins volatils comme les betteraves industrielles. Ainsi, alors que les superficies cultivées en blé tendre d’hiver et orge diminuent respectivement de près de 20 000 et 15 000 hectares, près de 40 000 hectares supplémentaires de betteraves sont ensemencés (+ 20 %) (figure 2). En 2017, la campagne betteravière se termine en février, contre janvier habituellement, et arrive à un niveau de production record (plus de 22 millions de tonnes).

Figure 2Les cultures industrielles se développent dans la régionÉvolution des principales cultures de la région

Hectares
Les cultures industrielles se développent dans la région (Hectares)
2016 2017
Blé tendre 836 500 816 270
Betteraves industrielles 195 422 235 100
Orge et escourgeon 178 500 163 790
Oléagineux 163 447 157 582
Fourrages annuels 113 255 111 695
Pommes de terre 105 350 113 730
Protéagineux 38 610 29 200
Plantes à fibre 29 765 33 100
  • Source : Agreste - SAA 2016 - SAP 2017.

Figure 2Les cultures industrielles se développent dans la régionÉvolution des principales cultures de la région

  • Source : Agreste - SAA 2016 - SAP 2017.

En ce qui concerne les pommes de terre, la faiblesse des récoltes en 2015 et 2016, cumulée à des cours intéressants, engendre une augmentation de plus de 8 000 hectares des surfaces implantées en 2017 (+ 8 %). La production atteint 4,1 millions de tonnes de pommes de terre de consommation, soit le niveau le plus haut jamais atteint. Soucieux de diversifier leurs productions, les exploitants se tournent aussi davantage (+ 25 % en deux ans) vers des cultures prometteuses comme les plantes à fibre (lin) ou vers des cultures énergétiques (miscanthus).

Vers une sortie de crise pour les productions animales

La collecte de lait progresse de 0,5 % en 2017 et avoisine 22,7 millions d’hectolitres. En décembre 2017, le prix moyen de 1 000 litres de lait atteint 355 euros contre 307 euros l’année dernière. Après une baisse de 8 % de janvier à juin 2017, le prix moyen mensuel du lait augmente de plus de 12 % au second semestre (figure 3). Toutefois, si la situation est moins défavorable pour les éleveurs laitiers, les cours ne reviennent pas encore à leur niveau d’avant l’arrêt des quotas : en décembre 2013, le prix moyen mensuel de 1 000 litres de lait s’élevait à près de 372 euros. Le stock important de poudre de lait de l’Union européenne continue de peser négativement sur les prix.

Figure 3Embellie sur le prix du laitPrix moyen mensuel du lait

en € pour 1000 litres
Embellie sur le prix du lait (en € pour 1000 litres)
Prix moyen mensuel du lait
2015 322,9 323,8 317,3 307,7 321,1 314,9 320 329,6 336,8 315,9 305,6 299,7
2016 292,7 292,4 289,2 281,9 277,2 275,9 273,3 285,3 294,3 300,1 302,2 306,9
2017 343,5 326,5 319,4 320,6 318,1 315,7 337,4 347,9 364,5 370,2 356,4 355,2
  • Source : FranceAgriMer – Enquête mensuelle laitière.

Figure 3Embellie sur le prix du laitPrix moyen mensuel du lait

  • Source : FranceAgriMer – Enquête mensuelle laitière.

Conséquence de l’embellie de la conjoncture laitière, moins de vaches laitières sont abattues en 2017, ce qui permet un redressement des cours. En moyenne annuelle, le cours de la vache de type laitière en entrée abattoir est de 2,82 €/kg de carcasse en 2017, contre 2,61 en 2016. Celui de la vache à viande est de 3,74 €/kg de carcasse, contre 3,67 en 2016.

Concernant la production porcine, la demande chinoise faiblit en 2017. Après une hausse des cours jusqu’en avril, le prix du porc amorce un repli qui perdure jusqu’à la fin de l’année. En effet, le cours du porc s’effondre durant l’été, période pourtant propice à sa consommation (figure 4). Les achats de viande fraîche de porc baissent et la demande à l’exportation est atone. Cependant, le bilan de l’année reste positif avec un cours moyen annuel de 1,56 €/kg de carcasse, contre 1,46 en 2016.

Figure 4Un cours moyen annuel du porc charcutier supérieur de 7 % à celui de 2016Cotation du porc charcutier entrée abattoir classe E+S - Bassin Nord-Est

prix en euros par kg de carcasse
Un cours moyen annuel du porc charcutier supérieur de 7 % à celui de 2016 (prix en euros par kg de carcasse)
Semaine 2016 2017 Moyenne / 5ans
1 1,24 1,48 1,39
2 1,25 1,49 1,39
3 1,26 1,5 1,39
4 1,27 1,51 1,38
5 1,28 1,52 1,4
6 1,28 1,55 1,41
7 1,28 1,56 1,41
8 1,28 1,57 1,44
9 1,29 1,58 1,46
10 1,29 1,58 1,46
11 1,29 1,59 1,46
12 1,3 1,6 1,47
13 1,3 1,64 1,47
14 1,3 1,68 1,47
15 1,3 1,72 1,48
16 1,3 1,74 1,49
17 1,3 1,73 1,5
18 1,31 1,72 1,48
19 1,34 1,68 1,48
20 1,38 1,67 1,48
21 1,4 1,66 1,48
22 1,43 1,66 1,49
23 1,47 1,67 1,52
24 1,5 1,67 1,55
25 1,53 1,67 1,58
26 1,58 1,67 1,62
27 1,61 1,67 1,63
28 1,63 1,67 1,62
29 1,64 1,67 1,63
30 1,64 1,66 1,65
31 1,64 1,66 1,65
32 1,64 1,66 1,65
33 1,64 1,65 1,67
34 1,64 1,63 1,68
35 1,65 1,6 1,69
36 1,66 1,56 1,71
37 1,67 1,57 1,72
38 1,71 1,53 1,71
39 1,71 1,49 1,68
40 1,69 1,46 1,65
41 1,65 1,41 1,61
42 1,6 1,41 1,56
43 1,53 1,39 1,53
44 1,48 1,39 1,51
45 1,48 1,36 1,48
46 1,48 1,36 1,48
47 1,48 1,36 1,48
48 1,48 1,36 1,45
49 1,48 1,36 1,44
50 1,48 1,36 1,42
51 1,48 1,35 1,43
52 1,48 1,33 1,41
  • Source : RNM Lille - FranceAgriMer.

Figure 4Un cours moyen annuel du porc charcutier supérieur de 7 % à celui de 2016Cotation du porc charcutier entrée abattoir classe E+S - Bassin Nord-Est

  • Source : RNM Lille - FranceAgriMer.

Légère hausse du coût des intrants

Porté par une remontée des prix du pétrole, le coût d’achat des moyens de production des exploitants augmente. Ainsi, l’indice général moyen annuel des produits intrants (base 100 en 2010) passe de 106,3 en 2016 à 107,4 en 2017. Il reste toutefois en deçà de l’indice général moyen annuel des prix des produits agricoles à la production qui s’élève à 116 en 2017 contre 112,4 en 2016. Contrairement au prix de l’énergie, les prix des produits de protection des cultures, des semences, des engrais et amendements baissent en moyenne annuelle (figure 5). Le coût des aliments se stabilise : 112,6 en 2017contre 112,5 en 2016.

Figure 5Les coûts des moyens de production agricole toujours inférieurs à ceux de 2014Évolution des indices des prix des moyens de production agricole (base 100 en 2010)

Les coûts des moyens de production agricole toujours inférieurs à ceux de 2014
Semences et plants Énergie et lubrifiants Engrais et amendements Produits de protection des cultures Aliments des animaux
2014 109 118 114 99 126
109 118 117 99 126
109 116 119 99 126
109 116 120 100 126
109 116 120 100 126
109 117 117 100 126
109 117 115 100 124
109 115 114 100 122
109 116 115 100 120
109 111 116 100 118
109 109 117 100 117
108 100 118 99 117
2015 109 93 120 99 117
109 102 122 99 118
109 103 123 99 119
109 104 123 100 119
109 106 122 100 118
109 103 119 100 118
109 99 118 100 118
109 94 118 99 118
109 95 118 100 117
109 94 117 100 117
109 94 117 100 116
109 86 116 99 116
2016 109 83 115 99 115
108 83 114 98 114
108 87 113 98 113
109 88 112 99 112
109 93 109 99 111
109 95 104 99 112
108 92 100 99 113
108 91 99 99 113
108 92 98 99 112
107 96 98 99 112
107 94 98 99 112
107 102 101 98 112
2017 106 102 104 98 113
106 103 105 98 114
106 100 106 98 114
107 101 106 98 114
107 98 104 98 114
106 94 99 98 113
106 95 97 98 113
106 97 97 98 113
106 100 99 98 112
106 102 101 98 111
106 105 102 98 111
106 104 103 97 111
  • Source : Agreste-Insee

Figure 5Les coûts des moyens de production agricole toujours inférieurs à ceux de 2014Évolution des indices des prix des moyens de production agricole (base 100 en 2010)

  • Source : Agreste-Insee

En 2017, la conjoncture économique est globalement favorable à l’activité agricole avec un indice des prix d’achat des moyens de production agricole toujours inférieur d’environ dix points à l’indice des prix des produits agricoles à la production.

Pour en savoir plus

Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt Hauts-de-France, Ouvrir dans un nouvel ongletBilans de campagne agricole