Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'AzurBilan économique 2016 - Provence-Alpes-Côte d’Azur

L'économie régionale poursuit son redressement en 2016

En 2016, l'activité mondiale a augmenté quasiment au même rythme que les années précédentes. Après un fort ralentissement l’année dernière, l’activité a repris quelques couleurs dans les pays émergents mais elle a ralenti dans les économies avancées essentiellement du fait des Etats-Unis.

En France, l'économie a à peine accéléré en 2016. Porté par l'emploi salarié du secteur marchand non agricole, l'emploi total a connu une accélération et le taux de chômage a baissé modérément passant de 10,2 % fin 2015 à 10,0 % fin 2016.

Dans ce contexte, l'activité économique a poursuivi son redressement en Provence Alpes Côte d'Azur. Le nombre d'emplois a encore augmenté, le taux de chômage s’est légèrement replié et la hausse du nombre de demandeurs d’emploi a nettement ralenti dans la région. Mis à part le tourisme pénalisé par une chute de fréquentation étrangère, le redressement a concerné la majorité des secteurs d'activité. En particulier, le rebond de la construction s’est confirmé, le secteur créant de l'emploi pour la première fois depuis dix ans. L’amélioration de la conjoncture se traduit également par l’augmentation du nombre de créations d'entreprises tandis que les défaillances étaient moins nombreuses.

Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 15
Paru le :Paru le23/05/2017
Françoise Cazenave, DRAAF Provence-Alpes-Côte d’Azur
Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur No 15- Mai 2017
Consulter

Agriculture - Les productions régionales tirent globalement leur épingle du jeu Bilan économique 2016

Françoise Cazenave, DRAAF Provence-Alpes-Côte d’Azur

L'année 2016 est marquée par une météorologie défavorable aux productions agricoles sur les trois quarts de la France, inondations au printemps et longue sécheresse d'été.

À l'inverse en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la campagne céréalière s'inscrit comme une des meilleures années et la viticulture comme un très bon cru. Les cours des fruits et légumes d'été ont globalement progressé, dans un contexte de concurrence réduite par les intempéries.

Deux exceptions cependant, les tomates régionales sous-serre ont été confrontées aux méventes du printemps froid et humide sur le reste du pays, et le prix du lait a continué de reculer sur la majeure partie de l'année.

Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur

No 15

Paru le :23/05/2017

Des cours à haut niveau pour les fruits d’été

Les marchés des fruits d’été se sont caractérisés par des cours globalement supérieurs à la moyenne quinquennale du fait d'une offre réduite dans un contexte de moindre concurrence européenne et nationale, tandis que la demande était bien présente. La campagne de pêche, avec des niveaux de prix élevés, a été la meilleure depuis cinq ans pour les producteurs de la région (figure 1). L'abricot régional, peu concurrencé, s’est vendu à un haut niveau de prix. De même, les cours de la poire d'été ont été élevés, conséquence de rendements faibles. La campagne de la cerise, marquée par l'incertitude sur le potentiel de récolte suite à l'interdiction de traitement au diméthoate, s'est finalement conclue sur un cours moyen supérieur de 25 % à la moyenne quinquennale et des pertes relativement limitées.

Pour les tomates le bilan est contrasté. Les productions hors-sol, majoritaires, ont été pénalisées par une demande atone au cours d’un printemps froid et humide. À l’inverse, pour les productions sous-abri hauts (tunnels), les cours élevés de l’été et le retour à des rendements dans la moyenne ont conduit à une meilleure campagne que les précédentes.

Figure 1Prix moyens annuels des principaux fruits et légumes produits en Provence-Alpes-Côte d'Azur

euros par kg
Prix moyens annuels des principaux fruits et légumes produits en Provence-Alpes-Côte d'Azur (euros par kg) -
Prix au stade expédition (départ du Sud-Est) Année 2016 Évolution en %
2016 / 2015 2016 / moyenne 2011-2015
Abricot 2,32 11,3% 12,6%
Cerise de bouche 5,40 36,3% 42,1%
Pêche jaune 1,63 15,2% 13,0%
Pomme golden 0,68 -15,5% -13,3%
Courgette 0,76 -6,0% -3,1%
Laitue pommée (la pièce) 0,53 2,1% 2,7%
Melon 1,01 13,3% -14,0%
Tomate grappe 1,31 0,0% 13,3%
  • Source : Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt - PACA - SRISE

Fruits et légumes d'hiver : des marchés déséquilibrés

Pour la salade, les températures froides de l'hiver ont ralenti la croissance végétative dans la région tandis que les productions espagnoles et italiennes, affectées par la météo, étaient absentes du marché européen. Les cours ont ainsi été élevés sur toute la gamme jusqu'à atteindre des records en janvier 2017, avant de chuter rapidement et terminer la campagne en crise.

La consommation de pommes a été peu dynamique, ne permettant pas d'absorber les volumes produits. La Golden s'est ainsi écoulée lentement, notamment à l'export.

Viticulture : un bon cru

Avec 4,3 millions d’hectolitres la production régionale est restée stable, à l'inverse de la récolte nationale, qui figure parmi les plus faibles de ces 30 dernières années (figure 2).

La production a baissé dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse (respectivement - 7 % et - 2 %), mais a augmenté dans le Var (+ 1,8 %). Les productions de vins non classés (hors AOP et IGP) ont en revanche nettement reculé. Des stocks et une récolte 2016 satisfaisants vont alimenter les marchés et continuer la tendance favorable de valorisation et d'exportations notamment vers les États-Unis.

Figure 2Viticulture en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Viticulture en Provence-Alpes-Côte d'Azur ( ) -
2016 Évolution en %
2016 / 2015 2016 / moyenne 2011-2015
SUPERFICIE en ha
AOP autres que les vins doux naturels 64 225 0,56% -0,26%
Vins doux naturels en AOP 433 -4,42% -16,57%
Ensemble des vins de qualité 64 658 0,53% -0,39%
Autres vins, jus et moûts 20 438 -1,57% -1,70%
Vignes de cuve en production 85 096 0,02% -0,71%
Vignes de cuve non productives 2 553 -0,62% 25,89%
Superficie en vignes de cuve 87 649 0,00% -0,10%
PRODUCTION en hl
AOP autres que les vins doux naturels 2 983 876 -0,83% 4,69%
Vins doux naturels en AOP 6 970 -26,62% -33,34%
Ensemble des vins de qualité 2 990 846 -0,91% 4,55%
IGP, VSIG et autres 1 288 989 -3,22% 2,19%
dont IGP 1 169 459 0,74% 5,01%
Production totale 4 279 835 -1,62% 3,83%
  • AGRESTE données définitives pour 2015 et semi-définitives pour 2016.
  • Données définitives jusqu'en 2012 et provisoires pour 2013.
  • Source : Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt - PACA

Belle année pour les céréales régionales

En 2016, les cours des céréales sont tirés vers le bas par d'importants stocks mondiaux.

Alors que les inondations ont été préjudiciables aux productions céréalières de la moitié nord de la France, la pluie a bien coïncidé avec les besoins des plantes en Provence-Alpes-Côte d’Azur. In fine, les rendements nationaux ont lourdement chuté et ceux de la région ont exceptionnellement dépassé la moyenne nationale.

Les surfaces en blé dur sont reparties à la hausse (+ 13,6 %) (figure 3). À contrario, la sole en blé tendre a reculé (- 16,6 %) avec une forte baisse dans les Alpes-de-Haute-Provence, au bénéfice en partie des plantes à parfum. Au total, les rendements en blé ont atteint leur meilleur niveau depuis 10 ans.

Les surfaces en riz évoluent peu. En 2016, les cours du riz européen ont suivi la tendance baissière des cours mondiaux des céréales tout en restant à un niveau plus élevé.

Figure 3Production en grandes cultures en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Production en grandes cultures en Provence-Alpes-Côte d'Azur ( ) -
Surfaces Productions Rendement
2016 (ha) 2016 / 2015 en % 2016 / moyenne 2011-2015 en % 2016 (T) 2016 / 2015 en % 2016 / moyenne 2011-2015 en % 2016 / moyenne 2011-2015 en %
Blé tendre 9 325 -16,6% -2,8% 39 135 -7,9% 5,3% 8,4%
Blé dur 40 610 13,6% -4,9% 182 449 45,6% 19,6% 25,8%
Seigle et Méteil 408 18,3% -3,4% 1 252 22,9% -0,7% 2,4%
Orge & Escourgeon 10 548 -3,0% 3,2% 44 727 11,7% 14,1% 10,0%
Avoine 1 631 -1,0% -1,2% 4 078 6,0% 3,0% 4,3%
Maïs 3 791 -3,0% -17,0% 33 805 1,1% -18,6% -2,4%
Sorgho 897 -56,3% -48,3% 4 347 -54,9% -51,5% -7,4%
Triticale 3 232 -7,3% -7,3% 12 865 -4,6% -5,8% 1,5%
Autres céréales 320 -77,6% -56,0% 500 -84,4% -62,2% -8,5%
Riz 11 725 1,9% -13,8% 62 494 -1,2% -15,9% -1,9%
Total céréales 82 487 0,4% -7,0% 385 650 14,9% 3,1% 11,0%
Colza 2 738 -19,3% -17,9% 6 209 -7,2% -3,3% 17,7%
Tournesol 8 354 -5,6% 4,8% 17 563 8,6% 20,0% 14,6%
Soja 1 446 -0,8% 143,3% 3 533 -9,3% 128,7% -4,6%
Autres oléagineux 112 14,3% 12,0% 194 16,9% 34,0% 19,1%
Total oléagineux 12 650 -8,3% 5,4% 27 498 2,1% 20,9% 15,0%
Protéagineux 2 127 -7,2% 9,9% 4 303 3,3% -2,8% -12,9%
Jachères 18 775 -4,5% -0,9%
  • AGRESTE données définitives jusqu'en 2015 et semi-définitives pour 2016.
  • Source : Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt - PACA

Davantage de concurrence pour les plantes aromatiques

Les surfaces de lavande et lavandins ont continué leur progression dans la région, dynamisées par un marché porteur. Les volumes récoltés sont en légère hausse, même si sur le plateau de Valensole, les rendements ont reculé. Le marché de la lavande fait face à la concurrence bulgare et à des mises en marché supplémentaires. Les prix attractifs de l'huile essentielle incitent en effet de nombreux producteurs à intégrer lavande ou lavandin dans leur assolement.

Des difficultés marquées pour la filière laitière

En 2016, la collecte laitière s’est repliée (- 10,9 %) (figure 4). Par ailleurs, le prix du lait a nettement reculé, la fin des quotas laitiers ayant engendré une forte hausse de la production européenne (Danemark, Pays-Bas).

Ainsi, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour la deuxième année consécutive le prix moyen du lait baisse et s'établit à 280 €/tonne. Pour de nombreux producteurs, ce prix ne permet pas de couvrir les coûts d'aliments et de main d’œuvre. L'arrivée en 2016 de deux collecteurs de lait Bio redonne cependant des perspectives avec un prix du lait plus stable et plus rémunérateur.

Le cours de l'agneau de boucherie de 16-19 kg s’est stabilisé à 6,4 €/kg, signe d'une consolidation du marché qui est resté à haut niveau tout au long de la campagne. A l'inverse, le marché des agneaux légers destinés à l'exportation (Italie, Espagne) a reculé. Celui des agneaux abattus pour la fête de l'Aïd s'est fermé avec l'avancée de la date de cette fête. En 2016, les effectifs ovins reculent (- 1,1 %) alors que ceux des bovins progressent (+ 0,5 %).

Figure 4Productions ovines et bovines en région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Unités : têtes de bétail et hectolitres
Productions ovines et bovines en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Unités : têtes de bétail et hectolitres) -
2016 Évolution en %
2016 / 2015 2016 / moyenne 2011-2015
BOVINS Vaches laitières 7 286 -1,1% -4,0%
Génisses laitières 6 892 -12,8% -1,0%
Vaches nourrices 17 239 1,8% 7,5%
Génices nourrices 9 017 4,6% 10,1%
Autres bovins 29 842 2,7% 3,8%
Effectif total 70 276 0,5% 4,1%
OVINS Agnelles 94 063 -2,3% -3,2%
Brebis mères 467 979 -2,6% -10,5%
dont brebis mères traites 5 872 3,4% 15,2%
Autres ovins 218 228 0,2% 0,8%
Effectif total 786 142 -1,1% -6,0%
LAIT Lait de vache livré à l'industrie (Hl) 199 700 -10,9% -20,0%
Prix moyen (€/L) 0,293 -6,3% -12,7%
  • AGRESTE données définitives jusqu'en 2015 et provisoires pour 2016.
  • Source : Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt - PACA

Pour en savoir plus

« Ouvrir dans un nouvel ongletConjoncture agricole », la note de conjoncture trimestrielle, DRAAF Paca

« Ouvrir dans un nouvel ongletL’information statistique », site de la DRAAF Paca