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Insee Conjoncture Centre-Val de Loire · Juin 2023 · n° 44
Insee Conjoncture Centre-Val de LoireBilan économique 2022 - Centre-Val de Loire Maintien de l’activité et hausse de l’emploi se conjuguent avec la hausse de l’inflation

La reprise économique de l’année précédente a été confortée en 2022 dans la région Centre-Val de Loire. Les départements berrichons connaissent les évolutions les moins favorables. Sur le plan sectoriel, les niveaux d’activité d’avant la crise sanitaire ne sont pas encore retrouvés dans la construction et l’industrie, malgré la poursuite de la reprise d’activité. L’emploi salarié reste en hausse (+0,8 % sur l’année), mais plus modérée qu’en 2021, tandis que le taux de chômage n’évolue pas (à 6,7 % en fin d’année).

Le fait marquant sur l’année est bien sûr la hausse des prix à la production qui relèvent de dynamiques nationales et internationales et se répercutent localement. Ils se transmettent aux prix à la consommation qui augmentent en moyenne de 5,2 % sur l’année. Les employeurs de la région font par ailleurs face en 2022 à d’importantes difficultés d’approvisionnement et de recrutement.

Insee Conjoncture Centre-Val de Loire
No 44
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Bâtiment - Un secteur résilient en 2022 dans un contexte incertain, malgré des difficultés de recrutement, d’approvisionnement et de hausse des coûts de l’énergie Bilan économique 2022

David Hueber (Banque de France)

Après un fort rebond en 2021, l’activité du bâtiment progresse moins vite en 2022 du fait de plusieurs facteurs notamment du manque de moyens humains et de matériaux. Les perspectives sont plutôt négatives pour 2023.

Insee Conjoncture Centre-Val de Loire

No 44

Paru le :01/06/2023

Un tassement de l’activité dans un contexte qui s’assombrit

Après une perte d'activité (mesurée au travers des soldes d’opinion des chefs d’entreprises) massive pendant le premier confinement de 2020, le secteur du bâtiment a rebondi rapidement en 2021 en dépit des vagues épidémiques.

Durant toute l’année 2022, chaque enquête mensuelle de conjoncture régionale montre un jugement qui reste positif des entrepreneurs du bâtiment sur leur activité malgré une érosion certaine (figure 1). Le gros œuvre est le sous-secteur le plus négativement touché, le second œuvre étant en croissance.

Le fléchissement de l’activité s’accentue dans la deuxième moitié de l’année, en raison de plusieurs facteurs : difficultés d’approvisionnement et de recrutement persistantes, coût de l’énergie, hausse des taux d’intérêts et baisse de la solvabilité de certains dossiers clients. Malgré cela, le solde des opinions demeure en ligne avec sa moyenne de longue période. De même, l’opinion sur les carnets de commandes est qualifiée de satisfaisante par les chefs d’entreprise interrogés (figure 2).

Figure 1Soldes d'opinion sur l’évolution de la production dans le bâtiment

(en point)
Soldes d'opinion sur l’évolution de la production dans le bâtiment ((en point))
Date Soldes d'opinion
01/03/2018 13,5
01/04/2018 11,6
01/05/2018 -4,2
01/06/2018 18,3
01/07/2018 11,3
01/08/2018 8,9
01/09/2018 -1,6
01/10/2018 -0,7
01/11/2018 19,9
01/12/2018 2,3
01/01/2019 -0,7
01/02/2019 17,3
01/03/2019 -1,6
01/04/2019 16,0
01/05/2019 19,6
01/06/2019 -8,1
01/07/2019 14,1
01/08/2019 6,9
01/09/2019 23,1
01/10/2019 13,0
01/11/2019 3,3
01/12/2019 8,2
01/01/2020 9,0
01/02/2020 12,4
01/03/2020 -165,3
01/04/2020 -112,6
01/05/2020 116,2
01/06/2020 78,3
01/07/2020 20,5
01/08/2020 2,9
01/09/2020 -16,3
01/10/2020 -3,3
01/11/2020 8,2
01/12/2020 32,0
01/01/2021 22,1
01/02/2021 -1,9
01/03/2021 29,1
01/04/2021 10,5
01/05/2021 13,9
01/06/2021 13,7
01/07/2021 11,0
01/08/2021 6,2
01/09/2021 17,3
01/10/2021 14,7
01/11/2021 -4,4
01/12/2021 -13,4
01/01/2022 -6,7
01/02/2022 8,5
01/03/2022 6,8
01/04/2022 20,59
01/05/2022 19,94
01/06/2022 -21,86
01/07/2022 -22,88
01/08/2022 1,51
01/09/2022 2,26
01/10/2022 1,62
01/11/2022 -0,40
01/12/2022 3,74
  • Note : le solde d’opinion sur l’évolution de l’activité mesure la différence entre les proportions d’entreprises ayant déclaré une hausse de l’activité et celles ayant déclaré une baisse au cours du mois passé. En évolution, un solde d'opinion positif (négatif) correspond à une hausse (baisse). Les soldes d'opinion agrégés se situent entre les deux bornes -200 et +200. Pour décembre 2022, le solde d’opinion s’établit à 4 points dans le bâtiment. Données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables.
  • Champ : entreprises du bâtiment de la région Centre-Val de Loire.
  • Source : enquête mensuelle de conjoncture, Banque de France.

Figure 1Soldes d'opinion sur l’évolution de la production dans le bâtiment

  • Note : le solde d’opinion sur l’évolution de l’activité mesure la différence entre les proportions d’entreprises ayant déclaré une hausse de l’activité et celles ayant déclaré une baisse au cours du mois passé. En évolution, un solde d'opinion positif (négatif) correspond à une hausse (baisse). Les soldes d'opinion agrégés se situent entre les deux bornes -200 et +200. Pour décembre 2022, le solde d’opinion s’établit à 4 points dans le bâtiment. Données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables.
  • Champ : entreprises du bâtiment de la région Centre-Val de Loire.
  • Source : enquête mensuelle de conjoncture, Banque de France.

Figure 2Soldes d'opinion sur l'état des carnets de commandes des entreprises du bâtiment

(en point)
Soldes d'opinion sur l'état des carnets de commandes des entreprises du bâtiment ((en point))
Date Soldes d'opinion
01/03/2018 32,0
01/04/2018 24,0
01/05/2018 29,3
01/06/2018 5,1
01/07/2018 28,0
01/08/2018 22,8
01/09/2018 26,5
01/10/2018 23,4
01/11/2018 33,2
01/12/2018 25,5
01/01/2019 24,9
01/02/2019 33,7
01/03/2019 35,1
01/04/2019 37,9
01/05/2019 34,6
01/06/2019 38,4
01/07/2019 54,8
01/08/2019 56,7
01/09/2019 58,3
01/10/2019 81,7
01/11/2019 57,3
01/12/2019 52,7
01/01/2020 39,3
01/02/2020 26,6
01/03/2020 10,4
01/04/2020 26,2
01/05/2020 39,2
01/06/2020 17,9
01/07/2020 8,6
01/08/2020 12,3
01/09/2020 11,5
01/10/2020 -5,3
01/11/2020 11,9
01/12/2020 12,6
01/01/2021 27,0
01/02/2021 23,4
01/03/2021 40,5
01/04/2021 44,8
01/05/2021 53,0
01/06/2021 58,3
01/07/2021 65,5
01/08/2021 75,4
01/09/2021 63,1
01/10/2021 61,3
01/11/2021 47,7
01/12/2021 56,7
01/01/2022 42,8
01/02/2022 59,2
01/03/2022 41,5
01/04/2022 42,7
01/05/2022 43,7
01/06/2022 37,4
01/07/2022 19,8
01/08/2022 16,1
01/09/2022 21,7
01/10/2022 31,4
01/11/2022 34,3
01/12/2022 33,1
  • Note : le solde d’opinion sur la situation des carnets de commande mesure la différence entre les proportions d’entreprises ayant déclaré un niveau des carnets de commande considéré au-dessus de la normale et celles ayant déclaré un niveau considéré en dessous de la normale au cours du mois passé. En situation, un solde d'opinion positif (négatif) correspond à une estimation au-dessus de la normale (en-dessous). Les soldes d'opinion agrégés se situent entre les deux bornes -200 et +200. Pour décembre 2022, le solde d’opinion s’établit à 33 points. Données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables.
  • Champ : entreprises du bâtiment de la région Centre-Val de Loire.
  • Source : enquête mensuelle de conjoncture, Banque de France.

Figure 2Soldes d'opinion sur l'état des carnets de commandes des entreprises du bâtiment

  • Note : le solde d’opinion sur la situation des carnets de commande mesure la différence entre les proportions d’entreprises ayant déclaré un niveau des carnets de commande considéré au-dessus de la normale et celles ayant déclaré un niveau considéré en dessous de la normale au cours du mois passé. En situation, un solde d'opinion positif (négatif) correspond à une estimation au-dessus de la normale (en-dessous). Les soldes d'opinion agrégés se situent entre les deux bornes -200 et +200. Pour décembre 2022, le solde d’opinion s’établit à 33 points. Données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables.
  • Champ : entreprises du bâtiment de la région Centre-Val de Loire.
  • Source : enquête mensuelle de conjoncture, Banque de France.

Des difficultés en termes de disponibilité de moyens humains et de matériaux, des incertitudes sur l’avenir

La conjonction de difficultés d’approvisionnement en matériaux de construction, d’un prix de l’énergie en forte hausse et de manque de personnel réfrène l’activité du secteur du bâtiment. Ainsi au cours de l’année 2022, plus de la moitié des entreprises déclarent se heurter à l’insuffisance de moyens humains, les conduisant à différer l’exécution de chantiers et ne plus accepter de nouvelles commandes.

La stabilisation de l’activité, à un haut niveau, reflète pour partie une capacité de production insuffisante pour répondre à la demande. Cette insuffisance de l’offre, conjuguée à la hausse des prix des matériaux de construction et des difficultés d’approvisionnement (un tiers des entreprises interrogées), contribue à revaloriser fortement les prix des devis tout au long de l’année 2022.

De fait, les perspectives pour 2023 sont plutôt négatives : selon les résultats de l’enquête de la Banque de France Centre-Val de Loire sur le bilan 2022 et les réalisations 2023, une légère baisse du chiffre d’affaires est attendue pour 2023 dans tous les sous-secteurs avec une très légère baisse des effectifs et une diminution plus prononcée des investissements.

Publication rédigée par :David Hueber (Banque de France)

Pour comprendre

L‘enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France retrace l’activité dans l‘industrie et le bâtiment. La collecte est effectuée par les succursales du réseau de la Banque auprès d‘un échantillon composé d’environ 8 500 entreprises ou établissements (dont 400 pour la région Centre-Val de Loire). Les informations sont recueillies au cours d’entretiens téléphoniques avec les chefs d‘entreprise, puis traduites sous forme de notations chiffrées, correspondant aux opinions exprimées par les informateurs, sur plusieurs variables (production, livraisons, commandes, stocks, prix, effectifs...), au cours du mois écoulé par rapport au mois précédent. Les réponses possibles s’inscrivent sur une échelle à sept graduations (forte augmentation, augmentation, légère augmentation, stabilité, légère diminution, diminution, forte diminution). Chaque réponse fait ainsi l’objet d’une pondération accordant un poids double aux réponses de variations jugées fortes (à la hausse ou à la baisse) par rapport aux variations jugées «normales», et un poids moitié moindre aux variations jugées légères par rapport à ces mêmes variations «normales». S’agissant de l’état des carnets de commandes, les réponses sont codées suivant une échelle similaire à celle des variations, par rapport à un niveau jugé normal par le chef d’entreprise sur la période considérée. Pour le calcul des résultats, les notations chiffrées sont en outre pondérées en fonction des effectifs moyens et de l’importance relative de chaque entreprise au sein de sa branche, puis par les poids respectifs des branches professionnelles en termes de valeur ajoutée au niveau des agrégats. À divers niveaux de regroupement, les notations permettent de calculer des valeurs synthétiques moyennes, appelées «soldes d’opinion» ; elles expriment la différence entre la proportion d‘entreprises estimant qu‘il y a eu progression ou amélioration et celles qui jugent qu‘il y a eu fléchissement ou détérioration. Les séries chronologiques ainsi constituées sont publiées après correction des jours ouvrables et des variations saisonnières.