La campagne 2021-2022 est marquée par la sécheresse et des températures élevées. D’octobre 2021 à septembre 2022, le déficit pluviométrique est de 20 % par rapport à la moyenne 1991-2020 et la moyenne des températures dépasse d’un degré la normale (moyenne 1991-2020).

L’été 2021 ayant été humide, les semis de colza se sont déroulés dans de bonnes conditions. Les céréales d’automne sont semées en sols secs, avec des levées hétérogènes. Les pluies de décembre améliorent la réserve utile des sols. L’hiver est plutôt doux. Le printemps sec limite le développement des maladies et des ravageurs. Les pluies de juin permettent de soulager toutes les cultures. La moisson 2022 est avancée de deux semaines. Les rendements sont corrects, sans euphorie, mais la valeur des récoltes progresse, les prix records compensant largement la baisse de la production. Les cultures récoltées en fin d’été souffrent fortement de la sécheresse et des pics de chaleur tout au long de l’été (figure 1 et figure 2).

La production de blé tendre diminue de 10,5 % par rapport à 2021, du fait d’une baisse des surfaces (-5 %) et des rendements (-6 %) (figure 3). La production d’orge est en léger recul (-2 %), malgré une progression des surfaces de plus de 9 %. Du fait de la sécheresse estivale, la production de maïs recule de 22 % sur un an, avec une baisse de 6 % des surfaces. La production de colza progresse de 24 % sur un an, avec des surfaces en hausse (+22 %) et des rendements supérieurs de deux quintaux par hectare à la moyenne quinquennale.

Dans un contexte d’incertitude sur la disponibilité de l’offre suite au conflit en Ukraine, les cours des grandes cultures atteignent des records (figure 4). Le cours du blé tendre gagne 43 % en 2022 par rapport à 2021, celui de l’orge 39 %, le maïs 40 % et le colza, déjà haut en 2021, gagne encore 28 % sur un an, avec un pic à plus de 1 000 euros la tonne en avril.

L’année 2022, marquée par une succession d’aléas climatiques tout au long de la campagne, permet de renouer avec des vendanges satisfaisantes tant au plan quantitatif que qualitatif. La production régionale de vin devrait être supérieure de 58 % à celle de l’année précédente pénalisée par un épisode de gel exceptionnel, et de 11 % par rapport à la moyenne quinquennale. La petite récolte 2021 et le niveau de l’offre disponible entraînent une remontée des cours. L’activité commerciale est soutenue et le marché dynamique.

La campagne de commercialisation des pommes et des poires récoltées en 2021 a été amputée, mais les prix sont restés fermes. Les vagues de chaleur de l’été entraînent des problèmes de qualité des fruits, mais les volumes sont en hausse après une année 2021 désastreuse. Les productions de légumes sont retardées par le prix de l’énergie servant à chauffer les serres. Celles de l’Orléanais subissent de gros dégâts d’orage. La chaleur et la sécheresse compliquent les conditions de cultures, mais les volumes écoulés et les prix sont satisfaisants tout l’été, avec une forte demande.

Les prairies régionales ont souffert du manque d’eau au printemps puis à l’été et la repousse automnale a manqué. Au final, la baisse de production est de 21 % sur un an et de 13 % par rapport au rendement de référence. Les ensilages de maïs non irrigués sont catastrophiques.

Le prix moyen du lait de vache s’envole en 2022 (+18 % sur un an), à 452 euros les 1 000 litres. Les effectifs et le nombre de producteurs poursuivent leur baisse (-3,5 % et -3,8 %, respectivement) et les livraisons régionales diminuent (-0,5 %). Les livraisons de lait de vache bio progressent de 16,5 % sur un an et représentent 2,1 % de la production régionale, mais le prix en bio augmente moins que le prix moyen du lait de vache, de +7 % sur un an.

Le prix du lait de chèvre augmente de 7,5 % par rapport à 2021. Il est supérieur à la moyenne nationale (+49 euros pour 1 000 litres). Le nombre de producteurs et les effectifs baissent, mais les volumes livrés augmentent de 5,4 % sur un an. Les livraisons de lait de chèvre bio représentent 1,2 % des livraisons régionales de lait de chèvre.

Le cours de la viande bovine s’envole en 2022 (+23 % sur un an), à 5,14 euros/kg de carcasse. L’offre manque et ne parvient pas à satisfaire la demande d’origine France, avec une décapitalisation du cheptel encore en cours.

Les exportations de broutards chutent de 7,2 % sur un an, et atteignent le niveau le plus bas depuis 2013. Les prix bondissent de 28 % sur un an, avec une demande italienne et espagnole qui peine à être satisfaite. Le cours des porcs est reparti en forte hausse, à +26 % sur un an. L’offre ne parvient pas à satisfaire une demande croissante.

Les volumes d’abattage sont à la baisse en 2022, sauf pour les ovins. À -5,6 % sur un an, les abattages de bovins freinent leur progression : le volume de vaches abattues baisse de 10 % après une période de forte décapitalisation - de baisse de la taille du cheptel - qui a permis une remontée des cours de la viande. Les abattages de volailles poursuivent leur baisse (-5,6 % sur un an).

Après une année de hausse en 2021 liée à la reprise économique post-crise sanitaire, et sous l’effet du conflit russo-ukrainien depuis le début de l’année, le prix des intrants explose littéralement en 2022, (+29 %, en moyenne annuelle). Le prix des engrais et amendements augmente de 76 % en moyenne annuelle et celui de l’énergie et des lubrifiants gagne 45 %.

Les produits et services vétérinaires poursuivent leur augmentation régulière. Le prix des aliments des animaux a bondi au déclenchement du conflit en Ukraine, les craintes de pénurie de céréales et oléagineux ont affolé les marchés (figure 5).