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Insee Conjoncture Corse · Juin 2023 · n° 44
Insee Conjoncture CorseBilan économique 2022 - Corse L’économie insulaire résiste même si les contraintes s’accumulent

En 2022, en dépit des événements sanitaire, géopolitique, climatique ou inflationniste, l’économie régionale reste résiliente. Grâce à une avant-saison retrouvée et une arrière-saison dynamique, le nombre de passagers hors croisiéristes atteint, comme en 2019, 8,3 millions de voyageurs. Ainsi, les chiffres d’affaires de l’hébergement-restauration et les nuitées passées dans les hôtels, campings et autres hébergements collectifs de tourisme dépassent même leur niveau d’avant crise.

Par rapport à 2021, les entreprises enquêtées par la Banque de France confirment l’augmentation de leur chiffre d’affaires et les recettes de TVA déclarées à la Direction régionale des finances publiques sont excédentaires. En matière de dépenses d’investissement, la hausse se poursuit dans l’industrie et la construction mais pas dans les établissements touristiques. Les encours de crédits bancaires progressent portés par les crédits à l’habitat et à l’équipement.

Avec 128 300 emplois en fin d’année, la croissance annuelle de l’emploi salarié perdure mais retrouve son rythme moyen d’avant crise. L’emploi dans la construction reste bien orienté. L’hébergement-restauration contribue à l’embellie avec de nombreux recrutements tandis que dans le commerce la croissance s’atténue. L’emploi industriel régional se stabilise. La hausse des créations d’entreprises reste portée par les micro-entreprises et les procédures de défaillances reprennent après leur suspension pendant la période Covid-19. Avec 6,0 % de la population active, le chômage, à l’instar du nombre de demandeurs d’emploi, se situe au point bas. Le marché de la construction reste en berne engendrant un faible stock de logements neufs en vente. En dépit des aléas, aussi climatiques, les productions de vins et clémentines sont abondantes et de qualité. La situation est plus mitigée pour les autres vergers et les productions animales.

Insee Conjoncture Corse
No 44
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Chômage et politique de l’emploi - Un marché du travail bien orienté en 2022 Bilan économique 2022

Valérie Torre (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités)

Fin 2022 en Corse, le taux de chômage s’établit à 6,0 % de la population active, soit -0,2 point sur un an. La baisse du nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) se poursuit de façon plus soutenue que pour les personnes qui cumulent une activité réduite et la recherche d’un autre emploi (catégories B et C). Tous les publics tirent profit de cette évolution favorable. En particulier, le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée décroît fortement. Dans ce contexte, le recours à certaines mesures d’aides à l’emploi dédiées aux jeunes s’amoindrit, conjointement à une augmentation des entrées en apprentissage.

Insee Conjoncture Corse

No 44

Paru le :01/06/2023

Avertissement sur les DEFM

La généralisation du nouveau formulaire d’actualisation en fin de mois des demandeurs d’emploi, intervenue par étapes au cours de l’année 2022, a un impact pérenne à la baisse sur le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, en contrepartie d'une hausse des catégories B et C liées à la meilleure déclaration des heures d’activité réduite et d’une légère hausse des sorties de listes.

Pour plus de détails, voir la note de la Dares : « Ouvrir dans un nouvel ongletIncidents et changements de procédure » (pages 4 et 5).

Avertissement

Le nombre de demandeurs d’emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d’emploi à la fin des mois d’octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.

En Corse, région pilote, les demandeurs d’emploi ont été comptabilisés via une nouvelle procédure dès janvier 2021. Par conséquent, l’impact a surtout porté sur l’année 2021.

Un marché du travail qui continue de s’améliorer

Fin 2022, le taux de chômage diminue de 0,2 point sur un an et s’établit à 6,0 % de la population active (figure 1). L’évolution nationale suit le même rythme avec un taux de chômage qui recule de -0,3 point sur un an et concerne 7,2 % de la population active en fin d’année. Néanmoins, par rapport à la situation d’avant-crise, la baisse est plus forte en région avec -1,8 point contre -1,0 au niveau national. La Corse figure ainsi parmi les régions de France métropolitaine ayant le taux de chômage le moins élevé après la Bretagne et les Pays de la Loire. Sur l’île, le chômage demeure à un niveau historiquement bas retrouvant sa tendance baissière amorcée en 2015.

Figure 1Évolution du taux chômage trimestriel

(en % de la population active)
Évolution du taux chômage trimestriel ((en % de la population active))
Corse France hors Mayotte France métropolitaine
4ᵉ trim. 2009 8,4 9,5 9,2
1ᵉ trim. 2010 8,4 9,4 9,0
2ᵉ trim. 2010 8,4 9,3 8,9
3ᵉ trim. 2010 8,5 9,2 8,9
4ᵉ trim. 2010 8,6 9,2 8,8
1ᵉ trim. 2011 8,7 9,2 8,8
2ᵉ trim. 2011 8,5 9,1 8,7
3ᵉ trim. 2011 8,7 9,2 8,8
4ᵉ trim. 2011 8,8 9,3 9,0
1ᵉ trim. 2012 8,8 9,5 9,1
2ᵉ trim. 2012 9,0 9,7 9,4
3ᵉ trim. 2012 9,0 9,7 9,4
4ᵉ trim. 2012 9,5 10,2 9,8
1ᵉ trim. 2013 9,7 10,3 10,0
2ᵉ trim. 2013 9,7 10,5 10,1
3ᵉ trim. 2013 9,8 10,3 9,9
4ᵉ trim. 2013 9,7 10,1 9,8
1ᵉ trim. 2014 9,6 10,1 9,8
2ᵉ trim. 2014 9,9 10,2 9,8
3ᵉ trim. 2014 10,2 10,3 9,9
4ᵉ trim. 2014 10,5 10,5 10,1
1ᵉ trim. 2015 10,4 10,3 10,0
2ᵉ trim. 2015 10,6 10,5 10,2
3ᵉ trim. 2015 10,4 10,3 10,0
4ᵉ trim. 2015 10,2 10,2 9,9
1ᵉ trim. 2016 10,2 10,2 9,9
2ᵉ trim. 2016 10,0 10,0 9,7
3ᵉ trim. 2016 9,8 9,9 9,6
4ᵉ trim. 2016 10,0 10,0 9,8
1ᵉ trim. 2017 9,7 9,6 9,3
2ᵉ trim. 2017 9,5 9,5 9,2
3ᵉ trim. 2017 9,5 9,5 9,2
4ᵉ trim. 2017 9,1 9,0 8,7
1ᵉ trim. 2018 9,3 9,3 8,9
2ᵉ trim. 2018 8,8 9,1 8,8
3ᵉ trim. 2018 8,6 9,0 8,6
4ᵉ trim. 2018 8,5 8,8 8,5
1ᵉ trim. 2019 8,6 8,7 8,4
2ᵉ trim. 2019 8,0 8,4 8,1
3ᵉ trim. 2019 7,8 8,4 8,1
4ᵉ trim. 2019 7,8 8,2 8,0
1ᵉ trim. 2020 7,6 7,9 7,6
2ᵉ trim. 2020 7,5 7,1 7,0
3ᵉ trim. 2020 9,2 9,0 8,8
4ᵉ trim. 2020 7,0 8,1 7,9
1ᵉ trim. 2021 6,9 8,2 8,0
2ᵉ trim. 2021 7,1 7,9 7,7
3ᵉ trim. 2021 6,9 8,0 7,8
4ᵉ trim. 2021 6,2 7,5 7,3
1ᵉ trim. 2022 6,3 7,3 7,1
2ᵉ trim. 2022 6,0 7,4 7,2
3ᵉ trim. 2022 6,1 7,3 7,1
4ᵉ trim. 2022 6,0 7,2 7,0
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 1Évolution du taux chômage trimestriel

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Les deux départements insulaires sont concernés par ce recul annuel (figure 2). Le taux de chômage de la Haute-Corse reste cependant supérieur de 0,7 point à celui de la Corse-du-Sud.

Figure 2Taux de chômage trimestriel par département

(en % de la population active)
Taux de chômage trimestriel par département ((en % de la population active))
Zonage 2022 T1 2022 T2 2022 T3 2022 T4 Évolution 2022 T4 / 2021 T4 (points de %) Évolution 2022 T4 / 2019 T4 (points de %)
Corse-du-Sud 6,1 5,7 5,7 5,7 -0,2 -1,8
Haute-Corse 6,5 6,4 6,5 6,4 -0,1 -1,7
Corse 6,3 6,0 6,1 6,0 -0,2 -1,8
France hors Mayotte 7,3 7,4 7,3 7,2 -0,3 -1,0
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Une demande d’emploi toujours en retrait

Cette bonne tenue sur le front du chômage se retrouve dans le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi. Fin 2022 en Corse, 18 890 personnes sont inscrites à Pôle emploi en catégories ABC (figure 3), soit 5,5 % de moins sur un an, au même rythme qu’au niveau national (-5,1 %). Depuis la crise Covid-19 , la baisse du nombre de demandeurs d’emploi de catégories ABC est plus marquée en Corse (-11,8 %) qu’au niveau national (-6,4 %).

Le recul annuel s’explique notamment par la réduction du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, sans aucune activité (-7,2 %). Simultanément, le nombre d’inscrits à Pôle emploi qui cumulent une activité réduite courte (catégorie B) ou longue (catégorie C) et la recherche d’un autre emploi se replie aussi de -1,7 % sur un an. Au niveau national, la baisse atteint 9,2 % pour la catégorie A tandis que les catégories BC progressent de 0,8 %.

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Décomposition Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2022 Évolution 2022 T4 / 2021 T4
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 8 470 5 900 44,8 46,8 -5,7 -7,4
Femmes 10 420 6 710 55,2 53,2 -5,4 -7,3
Moins de 25 ans 2 240 1 570 11,9 12,4 -5,9 -6,0
De 25 à 49 ans 10 930 7 060 57,9 55,9 -5,5 -7,1
50 ans ou plus 5 730 3 990 30,3 31,6 -5,1 -8,1
Inscrits depuis un an ou plus 5 390 nd 28,5 nd -16,4 nd
dont inscrits depuis 2 ans ou plus 2 490 nd 13,2 nd -21,2 nd
Corse 18 890 12 620 100,0 100,0 -5,5 -7,2
France entière 5 389 500 3 052 700 100,0 100,0 -5,1 -9,2
  • nd : données non disponibles.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Cette amélioration annuelle concerne les deux départements de l’île, mais elle est plus marquée en Corse-du-Sud où elle atteint -7,5 % (figure 4) contre -3,7 % en Haute-Corse (figure 5).

Figure 4Demandeurs d'emploi en fin de mois - Corse-du-Sud

Demandeurs d'emploi en fin de mois - Corse-du-Sud
Décomposition Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2022 Évolution 2022 T4 / 2021 T4
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 3 970 2 780 45 47 -8,3 -9,4
Femmes 4 780 3 110 55 53 -6,6 -8,8
Moins de 25 ans 1 050 740 12 13 -6,2 -6,3
De 25 à 49 ans 5 030 3 260 58 55 -8,0 -9,2
50 ans ou plus 2 660 1 890 30 32 -7,0 -10,0
Inscrits depuis un an ou plus 2 360 nd 27 nd -21,3 nd
dont inscrits depuis 2 ans ou plus 1 110 nd 13 nd -20,7 nd
Corse-du-Sud 8 740 5 890 100 100 -7,5 -9,1
Corse 18 890 12 620 100 100 -5,5 -7,2
  • nd : données non disponibles.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Figure 5Demandeurs d'emploi en fin de mois - Haute-Corse

Demandeurs d'emploi en fin de mois - Haute-Corse
Décomposition Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2022 Évolution 2022 T4 / 2021 T4
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Corse 18 890 12 620 100 100 -5,5 -7,2
Hommes 4 510 3 120 44 46 -3,0 -5,2
Femmes 5 640 3 610 56 54 -4,2 -5,7
Moins de 25 ans 1 190 830 12 12 -5,6 -5,7
De 25 à 49 ans 5 890 3 800 58 56 -3,4 -5,0
50 ans ou plus 3 060 2 100 30 31 -3,5 -6,2
Inscrits depuis un an ou plus 3 030 nd 30 nd -12,2 nd
dont inscrits depuis 2 ans ou plus 1 380 nd 14 nd -21,1 nd
Haute-Corse 10 150 6 730 100 100 -3,7 -5,5
  • nd : données non disponibles.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Une évolution favorable qui concerne tous les publics

Tous les publics tirent profit de cette évolution favorable. Le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée atteint 5 390 personnes, soit une baisse de 16,4 % sur un an. Par conséquent, leur part diminue de 3,7 points dans la demande d’emploi et représente 28,5 % des inscrits fin 2022.

Le recul engagé post-crise sanitaire pour les moins de 25 ans se poursuit (-5,9 % entre 2021 et 2022), ainsi que pour les 25-49 ans (-5,5 %). Cette tendance favorable concerne aussi les seniors avec un repli de 5,1 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi et de -8,1 % pour ceux de catégorie A.

Enfin, la demande d’emploi féminine se réduit au même rythme que celle des hommes, elle représente 55 % des demandeurs d’emploi de catégories ABC.

Un important développement de l’apprentissage

Si la tendance demeure positive sur le marché du travail, les dispositifs de politiques de l’emploi sont toujours mobilisés et contribuent à la dynamique (figure 6).

Avec l’instauration d’une aide exceptionnelle à l’embauche, l’apprentissage se renforce avec 2 890 nouveaux contrats d’apprentissage signés en 2022, soit une progression de 470 contrats supplémentaires par rapport à 2021. Bien que moins nombreuses, les entrées dans les contrats de professionnalisation évoluent aussi favorablement sur la période avec 310 contrats commencés sur l’année, soit 40 contrats supplémentaires sur un an.

Le renforcement de l’accompagnement des jeunes a également abouti en mars 2022 à la mise en place d’un contrat engagement jeunes (CEJ) destiné aux moins de 26 ans durablement sans emploi ni formation ou ayant des difficultés d’accès à un emploi durable et aux personnes de moins de 30 ans reconnues handicapées. Ce dispositif, déployé désormais par les missions locales et Pôle emploi, permet d’accompagner 1 600 jeunes depuis sa création.

L’attention portée aux personnes les plus éloignées de l’emploi s’est également traduite par une hausse des entrées dans les structures d’insertion par l’activité économique : 1 320 personnes ont bénéficié d’un accompagnement renforcé visant à faciliter leur insertion professionnelle. Ce sont 200 entrées supplémentaires par rapport à l’année antérieure.

À l’inverse, après avoir été fortement mobilisé en 2021, pour lutter contre le chômage des jeunes face à la crise sanitaire, le recours aux parcours emploi compétences dans les secteurs marchand (PEC-CIE) et non marchand (PEC-CAE) diminue. Il représente 535 entrées en 2022 contre 780 un an auparavant.

Figure 6Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Corse

Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Corse
Type d'aide  2021   2022 
Aides à l'emploi 4 593 5 061
dont contrats aidés 1 894 1 855
Parcours emploi compétences (PEC) et contrats d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 461 294
Contrats initiative emploi (CUI-CIE) 318 241
Insertion par l'activité économique (IAE) ¹ 1 115 1 320
dont contrats en alternance 2 699 3 206
Apprentissage 2 427 2 894
Contrats de professionnalisation 272 312
Accompagnement des jeunes 2 812 3 203
Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) 2 812 1 600
dont Garantie jeunes 798 112
Contrat d’engagement jeune nd 1 603
dont premières entrées nd 1 451
Emplois francs 56 50
  • ¹ : année glissante de décembre N-1 à novembre N.
  • nd : non disponible.
  • Note : les entrées comprennent les conventions initiales et les reconductions de contrats.
  • Source : Dares, extraction du 13/04/2023.

Encadré - Les demandeurs d’emploi déjà en emploi

L’évolution positive du marché du travail ne doit pas pour autant occulter l’existence de travailleurs dont les parcours sont marqués par des contrats de courte durée. C’est notamment le cas des demandeurs d’emploi de catégorie B, tenus de rechercher un emploi et qui exercent une activité réduite (78 heures ou moins). Leur nombre progresse de 6,5 % sur un an. D’autres demandeurs d’emploi (catégories E), qui sont à l’inverse non tenus de rechercher un emploi, peuvent également cumuler un emploi et un statut de créateur d’entreprise ou bénéficier d’un contrat aidé. Leur nombre augmente de 12,8 % sur un an.

Publication rédigée par :Valérie Torre (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les demandeurs d'emploi sont regroupés en cinq catégories.

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi durant une semaine donnée
  • être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
  • avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Contrat d’engagement jeune :

le contrat d’engagement jeune (CEJ) s’adresse à tous les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus (ou 29 ans révolus lorsqu’ils disposent de la reconnaissance de travailleur handicapé), qui rencontrent des difficultés d'accès à l'emploi durable. Mis en œuvre à la fois par Pôle emploi et les missions locales depuis le 1er mars 2022, il propose à ces jeunes éloignés de l’emploi un programme d’accompagnement intensif (avec un objectif de 15 à 20 heures d’accompagnement par semaine), et une mise en activité régulière. Le parcours est prévu pour durer de 6 à 12 mois. Le bénéficiaire peut toutefois quitter le dispositif de façon anticipée ou au contraire le prolonger jusqu’à 18 mois maximum. Les jeunes peuvent percevoir une allocation mensuelle pouvant aller jusqu’à 520 euros, en fonction de ses ressources et sous condition de respecter ses engagements. Contrairement à la Garantie jeunes qui s’inscrivait nécessairement dans un Pacea, le CEJ ne peut pas être concomitant avec un Pacea.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Demande d'indemnisation pour activité partielle :

le dispositif de l’activité partielle (ou chômage partiel) permet aux établissements confrontés à des difficultés temporaires de diminuer ou suspendre leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation pour compenser leur perte de salaire. L’activité partielle fait l’objet de demandes d’autorisation préalables (DAP) déposées par les établissements souhaitant recourir à l’activité partielle en raison de la crise sanitaire, ainsi que les demandes d’indemnisation (DI). Lors de la phase d’indemnisation, il est possible que le nombre d’heures effectivement consommé soit inférieur à celui qui avait été demandé. L’ensemble des données présentées sur l’activité partielle sont susceptibles d’être révisées.

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Demandeurs d'emploi de très longue durée / DETLD :

les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits à Pôle emploi depuis deux ans ou plus.

Emplois francs :

expérimenté à partir du 1er avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1er janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’une aide financière lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), en CDI ou en CDD d’au moins six mois.

Garantie jeunes :

expérimentée à partir d'octobre 2013 puis généralisée en janvier 2017, la Garantie jeunes est un dispositif à destination des jeunes de 16 à 25 ans révolus, ni en études, ni en emploi, ni en formation (NEET) et en situation de précarité. Elle mêle d’une part un accompagnement vers l’emploi et la formation, assuré par les missions locales, et d’autre part le versement d’une allocation mensuelle selon les revenus du jeune. Sa durée initiale est de 9 ou 12 mois, pouvant atteindre 18 mois après renouvellement. La Garantie jeunes est une modalité et une phase d’accompagnement spécifique du Pacea. Au 1er mars 2022, la Garantie jeunes est remplacée par le Contrat d’engagement jeune.

Insertion par l’Activité Économique (IAE) :

l’insertion par l’activité économique (IAE) consiste en un accompagnement dans l’emploi destiné à aider les personnes très éloignées de l’emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles afin de faciliter leur insertion sur le marché du travail. La spécificité du parcours d’insertion consiste à proposer un contrat de travail, doublé d’un accompagnement social et professionnel personnalisé, de façon à lever les principaux freins d’accès à l’emploi. En complément de l’accompagnement dispensé, les salariés peuvent bénéficier de formations adaptées à leurs besoins.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) :

mis en place à partir de 2017, le PACEA est le cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus. Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.

En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune en PACEA, destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie.

Parcours emploi compétences (PEC) :

depuis janvier 2018, les contrats aidés du secteur non-marchand (CUI-CAE) sont transformés en parcours emploi compétences.

Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, est modulé selon le type de public (PEC « tout public », PEC QPV-ZRR, PEC Jeunes).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

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