À La Réunion, en 2022, les hôtels et autres hébergements collectifs touristiques enregistrent 1 597 100 nuitées, soit une hausse de 25 % par rapport à 2021 et de 4 % par rapport à 2019. Au niveau national au contraire, la fréquentation touristique baisse de 3 % par rapport à 2019 : ce n’est qu’à partir du mois de mai qu’elle retrouve son niveau d’avant-crise sanitaire et se stabilise.

L’année 2022 fait suite à deux années difficiles. En 2020, la fréquentation avait fortement baissé à La Réunion (-36 % sur 11 mois, hors mois de mars). Elle avait ensuite repris en 2021, mais sans atteindre son niveau de 2019 (-17 %).

En 2022, la fréquentation est surtout dynamique lors des congés scolaires réunionnais tandis que, hors ces périodes, elle augmente modérément ou baisse même (figure 1). La hausse de la fréquentation est portée par la clientèle française. Les nuitées de résidents français (1 493 800 en 2022) représentent 94 % des nuitées totales. Elles sont supérieures de 10 % à leur niveau d’avant-crise. Au contraire, la clientèle étrangère recule de 40 %.

En janvier, avec les congés d’été austral, la fréquentation augmente (+3 %), ainsi que le chiffre d’affaires de l’hôtellerie (+8 %). Cependant, le chiffre d’affaires de la restauration baisse (-4 %) (figure 2). En effet, les mesures sanitaires sont encore nombreuses en début d’année (couvre-feu, jauge dans les établissements recevant du public, limitation du nombre de personnes par table). Ainsi, en février, après les vacances scolaires, fréquentation et chiffres d’affaires reculent, à la fois dans l’hôtellerie et la restauration.

En mars, avec la levée progressive des restrictions sanitaires et les congés scolaires, la fréquentation touristique repart à la hausse. Sur le reste de l’année, la fréquentation dépasse son niveau d’avant-crise les mois de vacances scolaires à La Réunion en mai, juillet, août, octobre et décembre (plus de 6 % de hausse par rapport aux mêmes mois de 2019). En dehors de ces périodes, elle se stabilise ou est inférieure à son niveau de 2019, en avril et novembre. Quant aux chiffres d’affaires de l’hôtellerie et de la restauration, ils atteignent ou dépassent ceux de 2019 et restent élevés jusqu’à la fin d’année.

Chaque mois, les hébergements réunionnais offrent en moyenne 105 900 chambres. En moyenne sur l’année, le taux d’occupation des chambres s’élève à 69 %, soit +4 points par rapport à 2019. Cette augmentation résulte à la fois de la hausse du nombre de chambres occupées (+4 %) et de la baisse de l’offre de chambres (-1 %).

La fréquentation à La Réunion augmente surtout dans les zones les plus touristiques. En effet, dans l’Ouest qui concentre 55 % des chambres, elle croît de 7 % par rapport à 2019, sous l’effet d’une forte hausse du taux d’occupation (+5 points pour atteindre 70 %) dans un contexte d’offre stable (+0,4 %).

La fréquentation augmente plus modérément dans le Sud (+1 %). Avec 25 % des chambres disponibles de La Réunion, le taux d’occupation des chambres croît aussi dans ce territoire : +4 points, avec 63 % des chambres occupées en 2022. Cette hausse compense la légère baisse de capacité (-1 % de chambres offertes).

Au contraire, le nombre de nuitées recule légèrement dans le Nord et l’Est (-1 %), sous l’effet de la réduction du nombre de chambres offertes (-1 %), et malgré un taux d’occupation particulièrement élevé (73 %).

En 2022, la reprise de la fréquentation touristique profite davantage aux établissements classés (1 à 5 étoiles), dont l’offre de chambres augmente (+7 %), tout comme le taux d’occupation (+1 point). Par rapport à 2019, le nombre de nuitées est en forte hausse (+17 %) pour les établissements classés en 1 ou 2 étoiles et en 4 ou 5 étoiles. La hausse est plus modérée pour ceux classés en 3 étoiles. À l’inverse, le nombre de nuitées recule dans les établissements non classés (-17 %), en raison d’une forte baisse de l’offre (-24 %) non compensée par la hausse constatée du taux d’occupation (+10 points).

Au niveau national, la fréquentation touristique augmente uniquement pour les établissements classés en 4 ou 5 étoiles (+3 %) et reste stable pour ceux classés en 3 étoiles. Elle recule pour les établissements classés en 1 ou 2 étoiles (-12 %) et pour ceux non classés (-12 %) (figure 3).