Selon les estimations formulées par les chefs d’entreprise interrogés par la Banque de France début 2022 (méthodologie), le chiffre d’affaires dans l’industrie a connu un net rebond en 2021 (+4,7 %) par rapport au recul enregistré en 2020 au début de la crise épidémique (figure 1). Cette hausse du chiffre d’affaires total de l’industrie pour 2021 est d’ailleurs plutôt en ligne avec les prévisions des chefs d’entreprise lors de la précédente enquête annuelle (+6,5 %).

Toutefois, cette progression du chiffre d’affaires n’a pas été homogène selon les secteurs. Ainsi, elle a été limitée par la poursuite des difficultés dans le secteur de la fabrication de matériels de transport, en particulier dans l’industrie automobile, unique secteur ayant vu son activité reculer. En définitive, si l’on excepte la situation dans ce secteur qui a connu un arrêt des chaînes de production avec la fermeture de plusieurs sites, le chiffre d’affaires des autres composantes de l’industrie est en progression, sous l’effet de la levée des restrictions de circulation par rapport à 2020 et d’une reprise vigoureuse des exportations avec l’augmentation de la demande mondiale pour les biens industriels (figure 2).

S’agissant de l’investissement, en dépit d’un environnement économique et sanitaire très incertain, les industriels ont généralement accéléré leur effort d’investissement. Toutefois, à l’image du rebond observé sur le chiffre d’affaires global de l’industrie, la situation est hétérogène dans l’investissement, avec un recul marqué dans les équipements électriques. En effet, à l’opposé de la tendance observée en 2020 où ce dernier secteur des équipements électriques avait été le seul à présenter un bilan positif en termes d’investissement, les chefs d’entreprise semblent avoir préféré reporter leurs projets d’investissement pour 2022.

Après un recul de 1,3 % en 2020, le chiffre d’affaires dans les services marchands a progressé de 10,8 % en 2021, bien au-delà des anticipations formulées un an plus tôt (+5,2 %), si bien qu’au cours de l’année, les services marchands sont restés l’un des principaux moteurs du dynamisme de l’activité régionale (figure 3). L’allégement des contraintes sanitaires a favorisé une normalisation progressive de l’activité dans des secteurs très touchés comme le commerce, les transports ou l’hébergement-restauration.

Au sein des secteurs, le dynamisme de l’activité a été particulièrement marqué dans le secteur des services aux entreprises (intérim, conseil en gestion, publicité) et dans une moindre mesure dans l’informatique, compte tenu des besoins de digitalisation au sein des entreprises qui se sont considérablement amplifiés depuis 2020 dans les secteurs privés comme publics, du fait du développement massif du télétravail et des achats à distance (figure 4).

Concernant l’investissement, après un net recul en 2020 (-14,4 %), l’évolution est restée relativement mesurée (+2,0 %) mais néanmoins bien au-delà des anticipations (-3,1 %). Au sein des services marchands, le secteur de l’information et de la communication a largement contribué à la hausse de l’investissement.

En 2021, en dépit d’une nette progression d’activité par rapport à 2020 portée par le maintien d’un haut niveau de carnet de commandes, le secteur du bâtiment-travaux publics a continué de souffrir des difficultés de recrutement et d’approvisionnement, de la volatilité du coût des matières premières et des incertitudes sanitaires.

La production totale, qui comprend le chiffre d’affaires et la production stockée, est estimée en hausse par rapport à 2020 (figure 5). Les estimations 2021 sont par ailleurs nettement supérieures aux perspectives formulées l’année dernière : les entreprises interrogées attendaient une hausse plus mesurée de 4,9 %.

Après une année 2020 prudente en termes d’investissements (figure 6), un regain de visibilité en 2021 a permis aux entreprises de réaliser les investissements ayant été différés auparavant. Le secteur des travaux publics indique une hausse plus mesurée ; toutefois, celle-ci reste plus favorable que les perspectives formulées l’année précédente.