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Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes · Juillet 2021 · n° 27
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesBilan économique 2020 - Auvergne-Rhône-Alpes

Succédant à trois années dynamiques, l’année 2020 restera marquée par le grand coup d’arrêt porté à l’économie régionale. De confinements en couvre-feux en passant par la fermeture de certains établissements, tous les secteurs et tous les acteurs économiques ont été touchés par la pandémie de Covid-19, à des degrés divers toutefois. En Auvergne-Rhône-Alpes, l’emploi salarié baisse de 1,7 % et, dans le même temps, le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 6,1 %. Le secteur du tourisme, particulièrement présent dans la région, est durement touché, plus fortement dans les hôtels que dans les campings. Très impacté par la limitation des déplacements, le secteur des transports souffre avec une chute de 68,5 % du trafic aérien, exprimé en nombre de passagers transportés, et une baisse générale du nombre de véhicules neufs vendus. La construction est également concernée par la baisse de l’activité, seul l’emploi du secteur résiste et termine en hausse (+ 2,1 %). Enfin, l’évolution du nombre de créations d’entreprises surprend, battant un nouveau record en dépit des circonstances sanitaires si particulières.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 27
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
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Crédit - Les prêts garantis par l’État dopent les encours de crédits Bilan économique 2020

Stéphane Albert, Sandrine Arthaud (Banque de France)

La distribution des crédits en Auvergne-Rhône-Alpes a atteint des records avec une hausse de + 9,8 %, après + 6,0 % en 2019. La politique de soutien aux entreprises, destinée à atténuer les conséquences économiques de la crise sanitaire, a eu pour effet une augmentation exceptionnelle des encours de crédits de trésorerie (+ 68 %).

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes

No 27

Paru le :08/07/2021

En 2020, avec plus de 275 milliards d’euros d’encours, la distribution de crédits à destination de la clientèle non financière (entreprises et ménages) enregistre une croissance exceptionnelle en Auvergne-Rhône-Alpes. La hausse est de + 9,8 %, similaire au rythme national (+ 9,5 %). La région représente toujours 11,4 % de l’encours national des crédits et reste au deuxième rang derrière l’Île-de-France, largement devant les régions Nouvelle-Aquitaine, Grand Est, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur ou Hauts-de-France qui oscillent entre 150 et 180 milliards d’euros.

Ralentissement des crédits à l’habitat

Les crédits à l’habitat correspondent à 61,5 % des encours totaux de la région, légèrement plus que les 60,5 % de la France de province (figure 1). Ces financements sont souscrits à 82 % par des particuliers, une proportion stable au fil des années.

Figure 1Répartition des encours de crédit en Auvergne-Rhône-Alpes et en France de province en 2020

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Répartition des encours de crédit en Auvergne-Rhône-Alpes et en France de province en 2020 (en %)
Types d'encours Auvergne-Rhône-Alpes France de province
Crédits à l'habitat 61,5 60,5
Crédits à l'équipement 25,9 26,2
Crédits de trésorerie 11,3 12,0
Crédits à l'exportation 0,1 0,1
Créances commerciales 0,0 0,0
Autres crédits 0,3 0,2
Crédit bail 0,0 0,1
Comptes ordinaires débiteurs 1,0 0,9
Total 100 100
  • Source : Banque de France - Centralisations financières territoriales - décembre 2020

Figure 1Répartition des encours de crédit en Auvergne-Rhône-Alpes en 2020

  • Source : Banque de France - Centralisations financières territoriales - décembre 2020

La progression des crédits à l’habitat est encore importante dans la région (+ 5,7 %), mais, du fait de la crise sanitaire, plus modérée que les années passées (+ 6,9 % en 2019 et + 6,4 % en 2018). Elle est également plus faible qu’au plan national, avec ou sans l’Île-de-France (figure 2).

Figure 2Évolution des différents types d'encours en Auvergne-Rhône-Alpes entre 2019 et 2020

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Évolution des différents types d'encours en Auvergne-Rhône-Alpes entre 2019 et 2020 (en %) - Lecture : entre 2019 et 2020, en Auvergne-Rhône-Alpes, les crédits à l'habitat ont augmenté de 5,7 %, les crédits à l'équipement de 5,8 % et les crédits de trésorerie de 68,1 %.
Types d'encours Auvergne-Rhône-Alpes France de province France métropolitaine
Crédits à l'habitat 5,7 6,1 6,0
Crédits à l'équipement 5,8 5,6 5,2
Crédits de trésorerie 68,1 51,0 30,7
  • Lecture : entre 2019 et 2020, en Auvergne-Rhône-Alpes, les crédits à l'habitat ont augmenté de 5,7 %, les crédits à l'équipement de 5,8 % et les crédits de trésorerie de 68,1 %.
  • Source : Banque de France - Centralisations financières territoriales – décembre 2020

Figure 2Évolution des crédits à l'habitat et des crédits à l'équipement entre 2019 et 2020

  • Lecture : entre 2019 et 2020, en Auvergne-Rhône-Alpes, les crédits à l'habitat ont augmenté de 5,7 %, les crédits à l'équipement de 5,8 % et les crédits de trésorerie de 68,1 %.
  • Source : Banque de France - Centralisations financières territoriales – décembre 2020

Les taux de financements se sont stabilisés à des niveaux qui demeurent historiquement bas (figure 3). Le taux moyen des nouveaux crédits à destination des entreprises ou des particuliers ont cessé de baisser (respectivement 1,31 % et 1,24 %). La part des flux de rachats ou de renégociations diminue encore, pour atteindre son niveau le plus bas depuis plus de cinq ans, à 14,2 %.

Figure 3Évolution des crédits à l’habitat et des taux de financement en Auvergne-Rhône-Alpes

Évolution des crédits à l’habitat et des taux de financement en Auvergne-Rhône-Alpes - Lecture : en 2020, en Auvergne-Rhône-Alpes, les encours de crédits à l'habitat se montent à 169,3 milliards d'euros. Les taux de financement des nouveaux crédits sont de 1,31 % pour les sociétés non financières (SNF) et de 1,24 % pour les particuliers.
Année Crédit à l'habitat (SNF¹ et particuliers) en milliards d’euros Taux effectif moyen (en %) des nouveaux crédits immobiliers aux SNF Taux (en %) des nouveaux crédits immobiliers aux particuliers toutes durées
2014 118,8 2,68 2,55
2015 126,2 2,28 2,33
2016 133,0 1,85 1,50
2017 140,7 1,70 1,61
2018 149,7 1,58 1,49
2019 160,1 1,30 1,17
2020 169,3 1,31 1,24
  • 1SNF : sociétés non financières
  • Lecture : en 2020, en Auvergne-Rhône-Alpes, les encours de crédits à l'habitat se montent à 169,3 milliards d'euros. Les taux de financement des nouveaux crédits sont de 1,31 % pour les sociétés non financières (SNF) et de 1,24 % pour les particuliers.
  • Source : Banque de France - Centralisations financières territoriales - décembre 2020

Figure 3Évolution des crédits à l’habitat et des taux de financement en Auvergne-Rhône-Alpes

  • 1SNF : sociétés non financières
  • Lecture : en 2020, en Auvergne-Rhône-Alpes, les encours de crédits à l'habitat se montent à 169,3 milliards d'euros. Les taux de financement des nouveaux crédits sont de 1,31 % pour les sociétés non financières (SNF) et de 1,24 % pour les particuliers.
  • Source : Banque de France - Centralisations financières territoriales - décembre 2020

Les crédits à l’équipement continuent leur progression

Les conditions de financements bancaires restent très favorables. Ainsi, le taux de crédit à l’équipement est stable pour les entreprises, autour de 1,20 %, et le taux de crédit à la consommation des ménages remonte faiblement, de 3,52 % à 3,58 %. Les encours régionaux atteignent 71,2 milliards d’euros, avec un rythme de croissance proche de celui de 2019 (+ 5,8 % après + 5,5 %). Comme les années précédentes, la hausse reste plus vigoureuse que celle observée sur l’ensemble du territoire (+ 5,2 %).

Cette année, le Rhône devient le deuxième département de France en volume de crédits d’équipements distribués, avec 23,8 milliards d’euros, derrière Paris, mais désormais devant les Hauts-de-Seine.

Explosion des crédits de trésorerie

La distribution des crédits de trésorerie a été dopée par la large souscription de prêts garantis par l’État (PGE), pour plus de 14 milliards d’euros dans la région sur les 130 milliards octroyés au plan national.

Ainsi, avec + 68,1 %, l’année 2020 est atypique et marque une rupture nette de la tendance au ralentissement observée ces deux dernières années.

Dans le même temps, les encours enregistrés sur les comptes ordinaires débiteurs reculent sensiblement (– 22,2 %), à 2,8 milliards d’euros dans la région.

Rhône, Isère et Haute-Savoie concentrent près de 60 % des encours

Le Rhône, l’Isère et la Haute-Savoie concentrent la majorité de la distribution des crédits au plan régional, avec 58,1 % des encours, en partie du fait de leur poids économique dans la région (figure 4, Pour comprendre les résultats).

Figure 4Répartition départementale des encours de crédits

Répartition départementale des encours de crédits
Code Département Encours de crédits au 31 décembre 2020 (en milliards d’euros) Évolution des encours de crédits entre 2019 et 2020 (en %)
01 Ain 18,7 5,6
03 Allier 7,0 6,1
07 Ardèche 6,3 6,8
15 Cantal 4,2 5,0
26 Drôme 16,1 8,8
38 Isère 40,3 11,9
42 Loire 22,8 9,1
43 Haute Loire 5,5 7,8
63 Puy de Dôme 20,7 9,5
69 Rhône 81,2 11,7
73 Savoie 14,1 12,8
74 Haute Savoie 38,5 8,1
  • Source : Banque de France - Centralisations financières territoriales - décembre 2020

Figure 4Répartition départementale des encours de crédits

  • Source : Banque de France - Centralisations financières territoriales - décembre 2020
Publication rédigée par :Stéphane Albert, Sandrine Arthaud (Banque de France)

Pour comprendre

Les centralisations financières territoriales recensent, sur une base conventionnelle, les opérations – dépôts et crédits – traitées par environ 300 banques adhérentes à la Fédération bancaire française, pour le compte de leur clientèle non financière (résidente et non résidente).

Ne participent à cette centralisation ni les sociétés financières ni les institutions financières spécialisées.

Les centralisations sont élaborées en fonction de l'implantation géographique des guichets ayant traité les opérations et sont agrégées par département de la France métropolitaine. Compte tenu de la surreprésentation de l’Île-de-France dans l’encours national, notamment dans les crédits de trésorerie en raison de la concentration des sièges sociaux sur Paris et ses environs, la comparaison avec la « France de province » (hors Île-de-France) pourra être privilégiée.

Les variations des données peuvent refléter les modifications affectant les réseaux bancaires.