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Insee Conjoncture Pays de la Loire · Juillet 2021
Insee Conjoncture Pays de la LoireBilan économique 2020 - Pays de la Loire Les Pays de la Loire résistent mieux face à la crise

En 2020, le produit intérieur brut français chute de 8,0 %, particulièrement impacté par la chute de la consommation privée. Dans les Pays de la Loire, l’activité se contracte moins qu’en France. La baisse de la consommation, approchée par le volume des transactions par carte bancaire, est moindre qu’au niveau national. L’emploi salarié recule moins dans la région (– 0,6 %) qu’en France (– 1,1 %). Il fléchit pour la première fois depuis 2009. Ainsi, la région perd 9 100 emplois salariés en un an. La crise sanitaire affecte les comportements de recherche active d’emploi et entraîne une baisse en « trompe-l’œil » du taux de chômage (au sens du BIT). Avec un taux de 6,7 %, les Pays de la Loire se situent au troisième rang des régions ayant le plus faible taux de chômage. Pour faire face à la crise, le recours au chômage partiel explose. En 2020, les créations d’entreprises sont plus dynamiques qu’au niveau national. Le nombre de bénéficiaires de minima sociaux augmente de 5 %. Les ventes de logements neufs diminuent de 20,7 %. Les mises en chantier de logements restent stables, en revanche la surface de locaux non résidentiels autorisée s’effondre. Dans les transports, la mobilité des voyageurs est plus touchée par la crise sanitaire que les trafics de marchandises. La crise désorganise les marchés agricoles, la filière viticole et les volailles festives sont mises à mal, faute de débouchés. La fréquentation hôtelière chute de 40 % dans la région.

Insee Conjoncture Pays de la Loire
No 34
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
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Agriculture - La crise sanitaire désorganise les marchés Bilan économique 2020

Olivier Jean (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt)

En 2020, les rendements des céréales sont décevants. Les ventes de légumes sont facilitées par la préférence française. Le commerce viticole souffre faute de débouchés. La collecte de lait progresse avec des prix en repli. La filière bovine est diversement touchée. Les cours du porc sont sous tension. Hormis pour le poulet et la dinde, la filière volaille est en difficulté, avec la fermeture de la restauration hors domicile et de l’export. Le cours des œufs finit l’année en forte baisse.

Insee Conjoncture Pays de la Loire

Paru le :08/07/2021

Des résultats contrastés pour les productions végétales

Depuis les semis de l’automne 2019, les conditions climatiques défavorables impactent fortement les rendements régionaux (figure 1). La production d’orge de printemps, habituellement très faible, augmente fortement afin de compenser la baisse de production d’orge d’hiver perturbée par les fortes pluies (figure 2). Les cours moyens des graines progressent en 2020, sous l’effet d’achats dynamiques de la Chine en blé, maïs et oléoprotéagineux à partir de l’été. L’année reste porteuse pour les poires, tandis qu’une production limitée de pommes soutient les prix dans un marché atone. Le bilan est globalement positif pour les légumes, avec des ventes facilitées par la préférence française et des prix soutenus. Les vendanges sont généreuses et de bonne qualité mais la filière viticole est mise à mal par la crise sanitaire, en raison de la fermeture de nombreux débouchés (cafés, restaurants, salons) et de la prolongation de la surtaxe américaine sur les vins français. Toutefois, la situation diffère selon les appellations.

Lait : dynamique cassée et marché devenu hésitant

En début d’année, la vigueur du marché du lait de vache est ébranlée par l’épidémie de coronavirus et le confinement printanier. En plein pic saisonnier stimulé par la bonne productivité du cheptel laitier, la demande, jusqu’alors soutenue, devient attentiste. Les groupes laitiers incitent à réduire la production. La collecte repart en été, puis ralentit dès l’automne sous l’effet du manque de fourrages et de la décapitalisation du cheptel. Sur l’ensemble de l’année 2020, la collecte régionale progresse légèrement par rapport à 2019. Le prix du lait poursuit son recul, conséquence du bon niveau de la production européenne, de la frilosité des acheteurs et d’une concurrence à l’exportation plus intense. Dans la région, le prix est inférieur de 3 % à celui de 2019 (figure 3). La collecte en lait biologique progresse encore nettement (+ 15 %) et compense la légère baisse des volumes en lait conventionnel.

Viande bovine : marché intérieur recentré sur l’origine française

Les mesures de confinement, les difficultés de circulation et la fermeture de la restauration hors domicile déstabilisent la filière bovine. Les abattages régionaux de vaches sont en baisse. En raison d’une offre en repli et d’une origine française recherchée, les cotations se maintiennent, voire progressent, pour les animaux les mieux conformés. L’encombrement du marché, la concurrence européenne vive et la demande morose concourent à retarder les sorties des jeunes bovins, générant au printemps un surstock en fermes. Les abattages régionaux reprennent à l’approche de l’été. Dans ce contexte, les cours sont dégradés. Faute de transactions suffisantes, la filière des veaux de boucherie connaît une crise prononcée au premier semestre. La reprise progressive de la restauration hors domicile fluidifie le marché et favorise la remontée des cotations à la fin de l’été. L’année se termine avec des valeurs proches des moyennes quinquennales.

Un marché du porc porté par les achats de la Chine

L’année 2020 débute avec un marché européen du porc saturé et des tensions sur les prix. Les confinements intra-européens exacerbent la concurrence qui profite à la Chine, de retour aux achats dès le printemps. Durant l’été, le cours du porc stagne malgré une offre amoindrie et des échanges fluides. Les cotations remontent en septembre avec les opérations promotionnelles, évitant la baisse redoutée après l’embargo chinois envers l’Allemagne, touchée par la fièvre porcine africaine. Le prix français se replie lors du confinement automnal, avant de se stabiliser en décembre grâce à la hausse des achats pour les fêtes de fin d’année et à la demande chinoise. Le cours moyen annuel est inférieur de 5 % à celui de 2019 (figure 4).

Les volailles festives durement touchées

Déjà fragilisée par une surproduction européenne en 2019, la filière canard est amputée de la majorité de ses débouchés avec la fermeture de la restauration hors domicile et de l’export. Les abattages de canard reculent fortement, ainsi que ceux des autres volailles festives (pintades, cailles, pigeons). En revanche, les filières dinde et poulet profitent d’un report partiel des volumes vers la grande distribution et donc vers les ménages. Ainsi, les abattages annuels de dindes progressent et ceux des poulets sont stables. Les volumes abattus et la consommation de lapin restent en repli. Après un niveau élevé lors du confinement printanier, les cours des œufs de consommation se replient et finissent en forte baisse au dernier trimestre.

En 2020, la moyenne annuelle de l’indice du prix d’achat des moyens de production agricoles fléchit de 1 %, en lien avec la baisse des cours de l’énergie. Le poste alimentation des animaux progresse au dernier trimestre, en raison de la revalorisation des cours des matières premières et des coûts de transport (figure 5).

Figure 1Grandes cultures : surfaces, rendements et productions dans les Pays de la Loire en 2020 et évolutions

Grandes cultures : surfaces, rendements et productions dans les Pays de la Loire en 2020 et évolutions
Cultures Surface (en ha) Évolution par rapport à la moyenne 2015-2019 (en %) Rendement (en q/ha) Évolution par rapport à la moyenne 2015-2019 (en %) Production (en milliers de quintaux) Évolution par rapport à la moyenne 2015-2019 (en %)
Céréales  644 175
dont  :
Blé tendre 304 150 – 23 56 – 19 17 032 – 38
Orge d'hiver 60 200 – 17 49 – 25 2 950 – 38
Orge de printemps 25 600 408 42 – 21 1 075 299
Triticale 24 960 – 34 45 – 22 1 123 – 49
Blé dur 19 870 – 35 52 – 18 1 033 – 47
Avoine 5 070 – 6 38 – 33 193 – 37
Maïs grain 159 345 33 79 – 6 12 588 24
Oléoprotéagineux  146 755
dont  :
Colza 71 700 – 5 27 – 17 1 936 – 21
Tournesol 51 450 79 24 – 6 1 235 68
Pois protéagineux 12 710 21 29 – 24 369 – 8
Maïs fourrage 264 945 – 2 116 1 30 734 – 1
  • Sources : Agreste – Statistique agricole annuelle ; FranceAgriMer Pays de la Loire.

Figure 2Températures et précipitations dans les Pays de la Loire

Températures et précipitations dans les Pays de la Loire
Mois Précipitations en mm Températures en °C
Précipitations 2020 Précipitations normales Températures 2020 Températures normales
Janvier 80,18 80,94 7,67 5,40
Février 75,66 59,38 9,41 5,79
Mars 84,96 59,14 9,23 8,37
Avril 51,66 59,30 14,31 10,51
Mai 35,40 64,56 16,23 14,21
Juin 84,30 45,78 17,37 17,40
Juillet 5,94 51,92 19,71 19,42
Août 66,62 43,76 21,04 19,34
Septembre 58,74 61,00 18,41 16,53
Octobre 103,84 84,08 12,67 13,01
Novembre 33,64 79,58 10,39 8,42
Décembre 130,46 84,62 7,41 5,73
  • Source : Météo-France.

Figure 2Températures et précipitations dans les Pays de la Loire

  • Source : Météo-France.

Figure 3Prix du lait de vache dans les Pays de la Loire (en euros/1000 litres, primes comprises, retenues et taxes déduites)

Prix du lait de vache dans les Pays de la Loire (en euros/1000 litres, primes comprises, retenues et taxes déduites)
Mois 2018 2019 2020
Janvier 369 379 383
Février 368 377 378
Mars 353 362 372
Avril 338 367 360
Mai 335 365 355
Juin 340 370 356
Juillet 357 377 361
Août 368 386 365
Septembre 379 395 373
Octobre 386 396 383
Novembre 388 397 382
Décembre 379 395 380
  • Source : Enquête Mensuelle Laitière SSP – FranceAgriMer.

Figure 3Prix du lait de vache dans les Pays de la Loire (en euros/1000 litres, primes comprises, retenues et taxes déduites)

  • Source : Enquête Mensuelle Laitière SSP – FranceAgriMer.

Figure 4Cotation régionale des porcs charcutiers (moyennes mensuelles en euros/Kg de carcasse)

Cotation régionale des porcs charcutiers (moyennes mensuelles en euros/Kg de carcasse)
Mois 2018 2019 2020
Janvier 1,35 1,40 1,80
Février 1,40 1,41 1,71
Mars 1,46 1,44 1,77
Avril 1,42 1,60 1,75
Mai 1,42 1,67 1,62
Juin 1,43 1,73 1,58
Juillet 1,44 1,76 1,55
Août 1,45 1,81 1,54
Septembre 1,50 1,90 1,61
Octobre 1,43 1,93 1,61
Novembre 1,40 1,91 1,55
Décembre 1,40 1,92 1,44
  • Note : taux de muscle des pièces d'au moins 60 %.
  • Source : Cotation FranceAgriMer - Région Ouest (commission de Nantes).

Figure 4Cotation régionale des porcs charcutiers (moyennes mensuelles en euros/Kg de carcasse)

  • Note : taux de muscle des pièces d'au moins 60 %.
  • Source : Cotation FranceAgriMer - Région Ouest (commission de Nantes).

Figure 5Prix des intrants (base 100 en 2015)

Prix des intrants (base 100 en 2015)
Mois Indice général des produits intrants Énergie et lubrifiants Engrais et amendements Aliments des animaux
janv.-15 99,2 94,9 100,7 99,3
févr.-15 100,5 105,0 102,4 100,1
mars-15 100,7 106,1 102,8 100,3
avr.-15 101,0 107,3 103,0 100,3
mai-15 101,1 108,6 102,5 100,3
juin-15 100,5 106,0 99,5 100,0
juil.-15 100,2 101,7 98,7 100,2
août-15 99,8 95,6 98,8 100,7
sept.-15 99,7 96,5 98,4 100,4
oct.-15 99,6 95,7 98,3 99,9
nov.-15 99,4 95,4 97,8 99,4
déc.-15 98,5 87,2 97,4 99,1
janv.-16 98,0 84,0 96,5 98,7
févr.-16 97,7 83,9 95,9 97,9
mars-16 97,6 88,0 94,8 96,9
avr.-16 97,5 88,5 93,9 96,2
mai-16 97,7 94,7 91,5 95,6
juin-16 97,7 96,3 87,5 96,1
juil.-16 97,2 93,5 84,8 96,4
août-16 96,9 91,8 83,5 96,4
sept.-16 97,0 93,2 83,0 96,1
oct.-16 97,2 98,0 82,9 95,5
nov.-16 97,1 95,9 83,3 95,4
déc.-16 98,0 104,6 85,8 95,5
janv.-17 98,3 104,3 88,1 96,0
févr.-17 98,8 104,8 89,5 96,7
mars-17 98,7 102,0 89,9 96,9
avr.-17 98,8 103,1 89,7 96,8
mai-17 98,5 99,2 88,0 96,5
juin-17 97,8 95,5 84,6 96,3
juil.-17 97,6 96,5 82,9 96,0
août-17 97,7 98,5 82,8 95,7
sept.-17 98,0 101,9 83,9 95,2
oct.-17 98,5 103,7 86,0 94,9
nov.-17 98,7 106,7 86,7 94,5
déc.-17 98,9 106,8 87,2 94,4
janv.-18 99,6 111,1 87,8 95,0
févr.-18 99,6 107,9 88,3 95,4
mars-18 100,0 108,4 88,6 95,9
avr.-18 100,6 112,3 88,6 96,4
mai-18 101,4 118,0 88,3 97,1
juin-18 101,4 117,1 87,3 97,3
juil.-18 101,6 116,9 88,5 97,4
août-18 102,1 117,6 90,0 98,2
sept.-18 103,0 120,1 92,4 99,4
oct.-18 103,8 123,8 94,4 100,0
nov.-18 103,9 118,9 96,0 100,7
déc.-18 103,3 112,4 96,7 100,9
janv.-19 103,1 110,3 96,8 101,3
févr.-19 103,5 114,2 96,7 101,5
mars-19 103,7 115,4 96,1 101,5
avr.-19 103,9 117,0 95,5 101,2
mai-19 103,7 117,5 94,6 100,5
juin-19 103,2 112,9 93,4 100,5
juil.-19 103,0 114,4 92,9 99,9
août-19 102,6 112,9 93,3 99,5
sept.-19 102,9 116,0 93,1 98,9
oct.-19 102,7 115,7 92,8 98,5
nov.-19 102,5 115,8 92,3 98,5
déc.-19 102,8 118,5 91,0 98,7
janv.-20 102,8 117,9 90,5 99,0
févr.-20 102,7 112,9 90,2 99,6
mars-20 101,8 101,8 90,2 100,1
avr.-20 101,4 94,1 89,9 100,7
mai-20 101,2 94,5 88,7 100,6
juin-20 101,4 97,5 87,1 100,6
juil.-20 101,2 99,5 86,6 100,5
août-20 101,3 98,6 86,4 100,3
sept.-20 101,1 95,4 86,2 100,5
oct.-20 101,6 96,5 86,5 101,3
nov.-20 102,1 98,1 86,6 102,7
déc.-20 102,6 102,2 86,9 103,7
  • Note : l’indice moyen de l’année 2015 est égal à 100.
  • Sources : Insee ; Agreste.

Figure 5Prix des intrants (base 100 en 2015)

  • Note : l’indice moyen de l’année 2015 est égal à 100.
  • Sources : Insee ; Agreste.
Publication rédigée par :Olivier Jean (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt)

Pour en savoir plus

« Ouvrir dans un nouvel ongletBilan de l’année agricole 2020 », Draaf des Pays de la Loire, mars 2021.