Les entreprises en France Édition 2020

Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif. Les résultats sur l’année 2018 sont analysés dans une vue d’ensemble qui rend compte de la diversité des situations des entreprises, en se basant sur la définition de l’entreprise au sens économique. Ensuite, un premier dossier étudie les disparités territoriales d’accès aux commerces. Le second analyse les fonds propres des très petites entreprises et leur risque de défaillance en 2019.
Enfin, des fiches thématiques et sectorielles présentent les chiffres de référence sur les entreprises.

Insee Références
Paru le :Paru le10/12/2020
Les entreprises en France- Décembre 2020
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Investissement

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Paru le :10/12/2020

En 2018, l’ des (hors micro‑entrepreneurs et micro‑entreprises au sens fiscal) des s’élève à 210,3 milliards d’euros. Il progresse de 5,2 % (en valeur) par rapport à 2017, plus vite que la valeur ajoutée hors taxes (+ 2,6 %). Le s’établit à 19,3 %, en très légère progression par rapport à 2017 (+ 0,5 point) (figure 1).

Figure 1Investissement et taux d’investissement en 2018

en milliards d'euros
Investissement et taux d’investissement en 2018 (en milliards d'euros)
Investissements corporels bruts hors apports Valeur ajoutée hors taxes Taux d'investissement (en %)
Industrie 62,9 305,2 20,6
dont industrie manufacturière 37,4 256,1 14,6
Construction 9,9 99,4 10,0
Commerce de gros, de détail, automobile et motocycle 23,2 216,3 10,7
Transports et entreposage 24,7 88,1 28,0
Hébergement et restauration 8,7 44,3 19,6
Information et communication 13,6 95,2 14,3
Activités immobilières 39,5 43,9 90,0
Autres services principalement marchands 27,9 197,8 14,1
Ensemble 210,3 1 090,2 19,3
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Les secteurs qui investissent le plus sont l’industrie (62,9 milliards d’euros), dont 19,4 milliards d’euros dans l’énergie, puis l’immobilier, les services aux entreprises, les transports et l’entreposage, le commerce et l’information‑communication, secteur dans lequel 70 % des investissements sont concentrés dans les télécommunications. Au sein de l’industrie, l’industrie manufacturière cumule 37,4 milliards d’euros d’investissements, grâce notamment à l’agroalimentaire (8,3 milliards), à la fabrication de matériels de transport (6,1 milliards d’euros), à la fabrication d’équipements électriques, électroniques informatiques et de machines (4,2 milliards d’euros), à la métallurgie (4,1 milliards d’euros), à l’industrie chimique (3,8 milliards d’euros) et à l’industrie du caoutchouc (3,7 milliards d’euros).

En 2018, sur les 2,3 millions d’entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers (hors micro‑entrepreneurs et micro‑entreprises au sens fiscal), 1,0 million ont réalisé des investissements, soit 46 %. Les plus grosses structures investissent presque toutes : 100 % des (GE), 98 % des (ETI) et 90 % des PME hors microentreprises. En revanche, moins de la moitié des (MIC) investissent (43 %) (figure 2). Ces proportions sont structurelles et évoluent peu. Si un entrepreneur individuel peut se permettre, notamment pour certains métiers de services, d’investir rarement après son installation, les investissements sont une nécessité pour les plus grosses structures.

Figure 2Répartition des entreprises selon leur taille et leur investissement en 2018

en %
Répartition des entreprises selon leur taille et leur investissement en 2018 (en %)
Entreprises ayant investi Entreprises n'ayant pas investi
Microentreprises (MIC) 42,6 57,4
PME hors MIC 89,7 10,3
Entreprises de taille intermédiaire 97,9 2,1
Grandes entreprises 100,0 0,0
Ensemble 45,6 54,4
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 2Répartition des entreprises selon leur taille et leur investissement en 2018

  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Les montants investis par les MIC sont faibles, en raison notamment du niveau de leur activité. Pour un quart d’entre elles, leur dépense d’investissement est inférieure à 1 500 euros ; et pour une sur deux, elle est inférieure à 5 000 euros. Le montant investi médian des PME hors microentreprises est huit fois supérieur à celui des microentreprises ; celui des ETI l’est 484 fois plus. Pour les GE, le montant médian de l’investissement s’élève à 70 millions d’euros (figure 3).

Figure 3Dispersion de l’investissement des entreprises ayant investi en 2018

en milliers d'euros
Dispersion de l’investissement des entreprises ayant investi en 2018 (en milliers d'euros)
1er quartile Médiane 3e quartile
Microentreprises (MIC) 1,5 4,8 17,8
PME hors MIC 11,1 39,1 131,6
Entreprises de taille intermédiaire 701,5 2 322,9 7 374,5
Grandes entreprises 31 941,6 69 956,6 161 326,9
Ensemble 1,7 6,1 23,8
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal, ayant investi en 2018.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 3Dispersion de l’investissement des entreprises ayant investi en 2018

  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal, ayant investi en 2018.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Ainsi, l’investissement en France est concentré sur un nombre relativement faible d’entreprises : parmi les entreprises ayant investi en 2018, 2 % d’entre elles réalisent chacune un investissement supérieur à 500 000 euros et concentrent à elles seules 88 % du montant total de l’investissement des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers ; à l’opposé, 59 % d’entre elles réalisent un investissement inférieur à 10 000 euros et ne comptabilisent que 1 % du total de l’investissement corporel brut hors apports (figure 4).

Figure 4Répartition de l'investissement et des entreprises ayant investi selon le montant dépensé en 2018

en %
Répartition de l'investissement et des entreprises ayant investi selon le montant dépensé en 2018 (en %) - Lecture : 2 % des entreprises ayant investi en 2018 ont réalisé chacune un investissement de 500 000 euros ou plus. Leurs investissements représentent 88 % de l'investissement total.
Montant investi (en milliers d'euros) Entreprises ayant investi Investissement
Moins de 10 59 1
10 à moins de 50 27 3
50 à moins de 500 12 8
500 ou plus 2 88
  • Lecture : 2 % des entreprises ayant investi en 2018 ont réalisé chacune un investissement de 500 000 euros ou plus. Leurs investissements représentent 88 % de l'investissement total.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal, ayant investi en 2018.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Figure 4Répartition de l'investissement et des entreprises ayant investi selon le montant dépensé en 2018

  • Lecture : 2 % des entreprises ayant investi en 2018 ont réalisé chacune un investissement de 500 000 euros ou plus. Leurs investissements représentent 88 % de l'investissement total.
  • Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal, ayant investi en 2018.
  • Source : Insee, Ésane (données individuelles).

Sur la base des comptes nationaux annuels, le taux d’investissement des entreprises non financières dans la zone euro est quasi stable en 2018 (+ 0,2 point). Il progresse très légèrement en France, en Allemagne et en Italie, plus nettement en Espagne (+ 1,3 point). Hors zone euro, il recule au Royaume‑Uni (– 0,8 point). En 2018, parmi ces pays, seule la France a retrouvé son niveau de 2007 ; dans les autres pays, le taux d’investissement en 2018 est toujours en retrait par rapport au niveau de 2007 : – 3,7 points en Espagne, – 2,1 points au Royaume‑Uni, – 1,7 point en Italie et – 0,2 point en Allemagne (figure 5 ).

Figure 5Taux d'investissement des entreprises non financières

en %
Taux d'investissement des entreprises non financières (en %)
Espagne France Zone euro (19 pays) Italie Allemagne Royaume-Uni
2002 27,0 21,1 22,7 23,8 20,6 20,6
2003 27,6 20,4 22,3 23,1 20,2 19,7
2004 28,5 20,6 22,3 22,8 19,9 18,5
2005 29,8 20,9 22,8 23,0 20,2 20,4
2006 31,1 21,6 23,4 23,5 20,8 19,2
2007 30,2 22,7 24,0 23,4 21,2 19,8
2008 25,7 23,4 23,5 22,7 21,5 18,5
2009 18,8 21,6 21,1 20,5 19,8 16,8
2010 19,3 22,1 21,2 21,4 19,9 16,6
2011 19,5 22,8 21,9 21,9 20,6 16,3
2012 21,7 22,7 22,0 20,9 20,4 16,9
2013 22,6 22,6 21,5 19,7 19,8 17,1
2014 23,9 22,8 21,7 20,0 20,0 17,6
2015 23,4 22,8 22,5 20,4 20,1 18,3
2016 24,5 23,2 23,0 20,7 20,2 18,9
2017 25,2 23,7 23,2 21,1 20,5 18,5
2018 26,5 24,1 23,4 21,7 21,0 17,7
  • Champ : entreprises non financières.
  • Source : Eurostat, comptes de secteurs annuels.

Figure 5Taux d'investissement des entreprises non financières

  • Champ : entreprises non financières.
  • Source : Eurostat, comptes de secteurs annuels.

Les taux d’investissement varient selon les pays en raison notamment de la structure des économies nationales. Ainsi, le taux particulièrement élevé de l’Espagne jusqu’en 2007 tenait au poids de l’immobilier. L’investissement y chute considérablement à partir de 2007 avec l’éclatement de la « bulle immobilière ». Depuis 2012, il repart à la hausse.

Définitions

Investissements corporels bruts hors apports

Somme des dépenses consacrées par les entreprises à l’acquisition ou à la création de moyens de production : bâtiments, terrains, ouvrages existants, matériels et outillage, matériel de transport, construction et génie civil. C’est le flux qui alimente le stock des immobilisations. Il comprend les immobilisations en cours, mais exclut les immobilisations incorporelles et financières et les équipements financés par crédit‑bail.

Entreprise

Le décret n° 2008‑1354 du 18 décembre 2008 d’application de la loi de modernisation de l’économie de 2008 (LME) définit l’entreprise comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. »

Concrètement, l’entreprise est :

  • soit une unité légale (entité juridique identifiée par son numéro Siren, qui peut être un entrepreneur individuel ou une société exerçant une fonction de production) indépendante ;
  • soit un regroupement économiquement pertinent (intervenant sur le marché, regroupant l’ensemble des facteurs de production, ayant une autonomie de décision) d’unités légales appartenant à un même groupe de sociétés.

Le décret de 2008 définit également quatre catégories d’entreprises :

  • les petites et moyennes entreprises (PME) dont les microentreprises (MIC) ;
  • les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ;
  • les grandes entreprises (GE).

Secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers

Il s’agit des secteurs principalement marchands non agricoles hors activités financières et d’assurance.

Taux d’investissement : investissements corporels bruts hors apport / valeur ajoutée (VA).

Catégorie d’entreprise

Quatre catégories d’entreprises sont définies dans le décret d’application de la loi de modernisation de l’économie (décret n° 2008 1354) pour les besoins de l’analyse statistique et économique. Pour déterminer la catégorie à laquelle une entreprise appartient, les données suivantes, afférentes au dernier exercice comptable clôturé et calculées sur une base annuelle, sont utilisées : l’effectif, le chiffre d’affaires et le total du bilan. Sont ainsi distinguées :

  • les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
  • parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;
  • les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des PME et qui, d’une part, occupent moins de 5 000 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1 500 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;
  • les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.

Pour en savoir plus

Les entreprises en France , collection « Insee Références », Édition 2020.

« 11 400 sociétés concentrent 75 % de l’investissement », Insee Focus n° 32, juillet 2015.