Les entreprises en France Édition 2020
Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif. Les résultats
sur l’année 2018 sont analysés dans une vue d’ensemble qui rend compte de la diversité
des situations des entreprises, en se basant sur la définition de l’entreprise au
sens économique. Ensuite, un premier dossier étudie les disparités territoriales d’accès
aux commerces. Le second analyse les fonds propres des très petites entreprises et
leur risque de défaillance en 2019.
Enfin, des fiches thématiques et sectorielles présentent les chiffres de référence
sur les entreprises.
Échanges extérieurs et entreprises exportatrices
Insee Références
Paru le :10/12/2020
En 2019, le déficit du solde commercial douanier (CAF‑FAB) de la France se réduit (– 69,0 milliards d’euros après – 73,1 milliards en 2018) (figure 1). Les achats d’hydrocarbures naturels et de produits pétroliers raffinés diminuent en valeur, contribuant à la baisse de la facture énergétique après deux années consécutives de hausse (– 0,9 milliard après + 6,4 milliards en 2018 et + 7,6 milliards en 2017).
tableauFigure 1 – Solde commercial douanier par produit
Année | Agroalimentaire | Produits pétroliers raffinés et bruts | Industrie* | Solde commercial CAF-FAB |
---|---|---|---|---|
2007 | 8,9 | -49,0 | -16,0 | -56,1 |
2008 | 8,7 | -64,0 | -15,2 | -70,5 |
2009 | 5,1 | -42,0 | -21,0 | -58,0 |
2010 | 7,9 | -52,1 | -22,7 | -66,8 |
2011 | 11,4 | -68,3 | -32,0 | -89,0 |
2012 | 11,4 | -74,3 | -18,9 | -81,7 |
2013 | 11,2 | -70,4 | -16,6 | -75,9 |
2014 | 9,0 | -59,9 | -19,9 | -70,8 |
2015 | 9,1 | -44,4 | -22,0 | -57,4 |
2016 | 5,9 | -34,9 | -28,9 | -57,8 |
2017 | 5,5 | -43,4 | -34,0 | -71,9 |
2018 | 6,8 | -51,3 | -28,6 | -73,1 |
2019 | 7,8 | -49,3 | -27,5 | -69,0 |
- * Hors industrie agroalimentaire et produits pétroliers.
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des biens produits jusqu’en 2013 ; France à partir de 2014.
- Source : DGDDI (données estimées CAF-FAB).
graphiqueFigure 1 – Solde commercial douanier par produit
En 2019, le déficit des échanges des hydrocarbures bruts et de l’industrie extractive s’élève à – 33,8 milliards d’euros (figure 2). Il retrouve son niveau de 2017, après un déficit plus marqué en 2018 (– 38,3 milliards). Les échanges de produits de l’informatique‑électronique, des équipements électriques et machines industrielles, de la construction automobile et de l’habillement‑cuir‑textile sont également déficitaires, mais dans une moindre ampleur.
tableauFigure 2 – Principaux excédents ou déficits en 2019
Solde | |
---|---|
Hydrocarbures bruts et industries extractives | -33,8 |
Équipements électriques et machines industrielles | -15,7 |
Produits pétroliers raffinés | -15,5 |
Véhicules automobiles (y compris équipements) | -15,2 |
Informatique, électronique | -14,7 |
Textile, habillement, cuir | -12,1 |
Meubles, bois, papier, carton | -10,5 |
Produits métallurgiques | -8,8 |
Caoutchouc, plastique | -7,2 |
Électricité | 2,0 |
Chimie, hors parfums | 2,5 |
Déchets | 2,6 |
Pharmacie | 6,2 |
Agroalimentaire | 7,8 |
Parfums, cosmétiques | 12,5 |
Aéronautique | 30,8 |
- Champ : France, ensemble des biens produits.
- Source : DGDDI (données estimées CAF-FAB).
graphiqueFigure 2 – Principaux excédents ou déficits en 2019
En revanche, l’aéronautique est nettement excédentaire : + 30,8 milliards d’euros en 2019, un niveau atteint pour la première fois au cours des quinze dernières années. L’excédent dans les échanges de parfums et de cosmétiques atteint 12,5 milliards (+ 10,3 % par rapport à 2018) : les exportations progressent (+ 1,4 milliard) alors que les importations sont quasi stables (+ 0,3 milliard). Les échanges agroalimentaires sont toujours excédentaires (+ 7,8 milliards après + 6,8 milliards en 2018). En effet, l’excédent des échanges de produits des industries agroalimentaires augmente, tout comme celui des autres échanges agroalimentaires, porté par une nouvelle hausse des exportations des produits de la culture et de l’élevage (+ 0,8 milliard après + 1,0 milliard en 2018).
En 2018, 193 100 entreprises exportent, soit 8,5 % de l’ensemble des entreprises des secteurs principalement marchands hors agriculture et services financiers (figure 3). Elles ont déclaré un chiffre d’affaires à l’exportation de biens et services de 758 milliards d’euros, représentant 28,2 % du chiffre d’affaires total des entreprises exportatrices.
tableauFigure 3 – Entreprises exportatrices en 2018
Nombre d'entreprises exportatrices | en % de l'ensemble des entreprises | Chiffre d'affaires à l'export (en milliards d'euros) | Taux d'exportation moyen* (en %) | |
---|---|---|---|---|
Industrie | 29 301 | 16,5 | 492 | 44,4 |
Commerce | 65 145 | 13,1 | 137 | 16,1 |
Transports et entreposage | 8 040 | 8,2 | 44 | 25,1 |
Services aux entreprises | 41 318 | 8,8 | 42 | 21,9 |
Autres secteurs | 49 247 | 4,8 | 43 | 11,8 |
Ensemble | 193 051 | 8,5 | 758 | 28,2 |
- * Taux d'exportation des entreprises exportatrices.
- Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors régime fiscal de la micro‑entreprise et micro‑entrepreneurs.
- Source : Insee, Ésane (données individuelles).
Le taux d’exportation des entreprises exportatrices est plus élevé dans l’industrie (44,4 %) et les transports et l’entreposage (25,1 %). Il est plus faible dans le commerce (16,1 %), mais le montant total des exportations (137 milliards) en fait le deuxième secteur exportateur. En particulier, 83,0 % des exportations du commerce sont portées par le commerce de gros, dont le taux d’exportation atteint 21,9 % ; en revanche, les taux d’exportation sont très faibles dans le commerce de détail (7,0 %) et le commerce et réparation d’automobiles et de motocycles (7,0 %).
Pour l’essentiel, les exportations sont le fait d’un nombre très restreint d’entreprises : en 2018, les 50 premières entreprises quant au chiffre d’affaires à l’exportation concentrent 45 % du total des exportations et les 500 premières en réalisent 73 % (figure 4).
tableauFigure 4 – Répartition du chiffre d'affaires à l'exportation des entreprises exportatrices en 2018
Part dans le chiffre d'affaires à l'exportation (en %) | Part dans le chiffre d'affaires à l'exportation (en % cumulés) | |
---|---|---|
50 entreprises | 45 | 45 |
500 entreprises | 28 | 73 |
5 000 entreprises | 19 | 92 |
193 100 entreprises | 8 | 100 |
- Lecture : les 50 entreprises portant les plus fortes exportations réalisent 45 % du chiffre d’affaires à l’exportation.
- Champ : France, entreprises exportatrices, hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal.
- Source : Insee, Ésane (données individuelles).
graphiqueFigure 4 – Répartition du chiffre d'affaires à l'exportation des entreprises exportatrices en 2018
Les firmes multinationales (FMN) réalisent 90 % du total des exportations, dont 60 % pour celles sous contrôle français (figure 5). Les groupes franco‑français (40 milliards d’euros d’exportations) et les entreprises indépendantes (42 milliards) ont un poids faible face aux 676 milliards des firmes multinationales.
tableauFigure 5 – Répartition du chiffre d'affaires à l’exportation selon le type de groupe en 2018
Chiffre d'affaires à l'exportation | |
---|---|
Groupes franco-français | 40 |
Entreprises indépendantes françaises | 42 |
Firmes multinationales sous contrôle étranger | 224 |
Firmes multinationales sous contrôle français | 452 |
- Lecture : 452 milliards d’euros du chiffre d’affaires à l’exportation sont réalisés par des entreprises dépendant d’une firme multinationale (FMN) sous contrôle français.
- Champ : France, entreprises exportatrices, hors micro-entrepreneurs et micro-entreprises au sens fiscal.
- Source : Insee, Ésane (données individuelles).
graphiqueFigure 5 – Répartition du chiffre d'affaires à l’exportation selon le type de groupe en 2018
Définitions
Solde commercial douanier
Décrit les échanges physiques de marchandises passant la frontière française.
CAF‑FAB
Désigne la valorisation des échanges lorsque les importations sont mesurées CAF (coût, assurance et fret compris jusqu’à notre frontière nationale), tandis que les exportations sont mesurées FAB (franco à bord à notre frontière).
Facture énergétique
Déficit commercial énergétique des positions DE (hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets) et C2 (produits pétroliers raffinés et coke) de la nomenclature agrégée A17.
Taux d’exportation : chiffre d’affaires (CA) à l’export / chiffre d’affaires (CA).
Firme multinationale (FMN)
Entreprise organisée en groupe ayant au moins une unité légale à l’étranger et une en France.
Firme multinationale sous contrôle français (étranger)
Firme multinationale dont la tête de groupe (société contrôlant les autres sans être elle‑même contrôlée) est une société française (étrangère).
Groupe franco‑français
Groupe de sociétés dont la tête de groupe (société contrôlant les autres sans être elle‑même contrôlée) est une société française et dont toutes les sociétés sont implantées en France.
Entreprise indépendante
Entreprise de taille intermédiaire constituée en groupe ayant au moins une société à l’étranger et une en France et dont la tête de groupe est une société française. Sa catégorie d’entreprise est déterminée sur son périmètre observé en France.
Pour en savoir plus
« Les comptes de la nation en 2019 », Insee Résultats, mai 2020.
« L’industrie manufacturière en 2017 – Des créations d’emploi malgré une croissance en demi‑teinte », Insee Première n° 1706, juillet 2018.
« Les petites et moyennes entreprises réalisent 17 % des exportations », Insee Première n° 1692, mars 2018.
Site internet de la Direction générale des douanes et droits indirects : Ouvrir dans un nouvel ongletLe kiosque.