Insee Conjoncture GuadeloupeBilan économique 2019 - Guadeloupe

Une dynamique économique encore positive

En 2019,en Guadeloupe, la dynamique économique continue sur sa trajectoire positive. Parmi les signes positifs, l’investissement des entreprises se maintient à un niveau élevé et la création d’emplois salariés augmente dans la majorité des secteurs d’activité. Le tertiaire marchand génère à lui seul deux tiers des emplois supplémentaires de la région. Parallèlement, la baisse de la demande d’emploi s’est poursuivie en 2019 (– 6,4 %). L’activité touristique se maintient avec 2,5 millions de passagers à l’aéroport Pôle Caraïbes même sila fréquentation hôtelière marque le pas. Pour autant, et malgréun niveau d’inflation modéré, la consommation des ménages s’essouffle.

Insee Conjoncture Guadeloupe
No 09
Paru le :Paru le18/06/2020
Alexandre Ducrot, Josy Clodine-Florent (Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt)
Insee Conjoncture Guadeloupe No 09- Juin 2020

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.

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Agriculture - Une année bien terne Bilan économique 2019

Alexandre Ducrot, Josy Clodine-Florent (Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt)

L’année 2019 est marquée par une conjoncture difficile dans l’ensemble des filières agricoles, avec la baisse de la production de sucre, malgré une richesse saccharine exceptionnelle, et celle de la filière banane qui n’a pas encore reconstitué son potentiel de production depuis le passage du cyclone Maria en 2017. L’élevage présente également une conjoncture orientée à la baisse tant pour les bovins, que pour les porcins.

Insee Conjoncture Guadeloupe

No 09

Paru le :18/06/2020

La canne à sucre dans le creux de la vague

Touchée par le cyclone Maria en septembre 2017, la production de canne à sucre avait résisté en 2018 avec une campagne qualifiée de moyenne. En 2019, le tonnage chute à nouveau sous l’effet d’épisodes pluvieux qui ont eu pour conséquence de ralentir, voire parfois de suspendre totalement la récolte. Les deux usines sucrières de Gardel au Moule et de Grande Anse à Marie-Galante ont traité au final moins de 500 000 tonnes de cannes, bien loin de la très bonne campagne 2017 qui avait atteint près de 700 000 tonnes. C’est le second plus mauvais résultat de la décennie avec une diminution de la production de 8 % par rapport à la récolte 2018. Ce faible tonnage est en partie compensée par une excellente richesse saccharimétrique (supérieure à 10 % en moyenne sur la campagne) et permet de limiter le fléchissement de la production de sucre à 4 % seulement avec 50 000 tonnes produites.

Comme pour la campagne sucrière, la production de rhum accuse un retrait marqué avec une baisse des volumes de 14 %. Les exportations sont également en repli de près de 5 %, mais cette baisse concerne uniquement le rhum de sucrerie (– 10 %). Les exportations de rhum agricole poursuiventleur progression depuis 2017, avec une augmentation de près de 10 % en 2019. Elles représentent un tiers des exportations de rhum (un quart en 2017).

La banane confirme son retour en production

La filière banane poursuit son redressement suite au passage du cyclone Maria fin 2017 en enregistrant une augmentation de 51 % du tonnage par rapport à la campagne 2018. Avec 43 000 tonnes expédiées, les volumes restent cependant encore bien en deçà des campagnes précédant le passage de l’ouragan dont les volumes de production se situaient au-delà des 60 000 tonnes entre 2012 et 2016.

La production de viande poursuit sa chute

Les principales productions animales sont orientées à la baisse en 2019. Entre 2009 et 2019, la tendance à la diminution progressive du cheptel et de la production bovine se fait au rythme moyen de 3,2 % par an pour atteindre 1 356 tonnes (1 900 tonnes en 2009). À l’inverse, durant ces dix années, la production porcine a progressé à un rythme annuel de 2,8 %, égalant la production bovine (moins de 1 000 tonnes en 2009). Néanmoins, en 2019, la production porcine chute brutalement de 12 %, marquant un coup d’arrêt à sa progression quasi continue. Avec 1 320 tonnes, les volumes repassent en dessous de ceux de la viande bovine.

Une campagne maraîchère en retrait

En 2018, la campagne maraîchère avait permis d’obtenir des rendements élevés qui ont orienté les prix à la baisse. En 2019, les prix sont repartis à la hausse en raison des volumes de production mis sur le marché en retrait et se traduisent par un rééquilibrage des prix. Ainsi, le prix moyen producteur de la tomate a été observé à 1,55 €/ kg sur l’année 2019, contre 1,19 €/ kg l’année précédente. Sur le marché intérieur, le melon affiche un prix moyen annuel à 1,25 €/kg en progression de 24 %.

En revanche, pour la christophine, après une année 2018 de transition avec le rendu nécessaire suite au passage du cyclone Maria, les prix observés en 2019 sont en baisse de 11 %.

Commerce extérieur

En 2019, le volume des importations totales en fruits et légumes, principalement en provenance de France métropolitaine, atteint 41 000 tonnes, soit + 2,4 % par rapport à 2018. Avec une progression de 7,4 % par rapport à 2018, ce sont les fruits qui contribuent à cette hausse de tonnage. Depuis plusieurs années, la part de fruits importés augmente régulièrement par rapport à celle des légumes.

Figure 1Chiffres clés

Chiffres clés
2019 2018 Evolution (%)
Cannes broyées (tonne) 574 630 631 501 -9
* usines 497 067 540 796 -8
* distilleries 77 563 90 705 -14
Prix payés planteurs (euros/t)
* part usines 36,86 32,34 14
* part État 29,31 31,65 -7
* distilleries 62,76 59,14 6
Rémunération bagasse (Gardel – Euros/tonne) 10,85 10,85
Sucre produit (tonne) – SEA 50 046 52 239 -4
Richesse en saccharine (%) 10,07 8,90 13
Mélasse (tonne) 20 468 22 050 -7
  • Sources : Syndicat des producteurs de sucre et de rhum/ DAAF

Figure 2La canne à sucre dans le creux de la vagueCannes à sucre broyées par les usines (en millier de tonnes)

La canne à sucre dans le creux de la vague
Cannes broyées en Tonne
2008 689,985
2009 699,151
2010 737,010
2011 722,623
2012 658,659
2013 504,836
2014 670,373
2015 659,880
2016 590,299
2017 772,279
2018 631,501
2019 574,630
  • Sources : Syndicat des producteurs de sucre et de rhum/ DAAF

Figure 2La canne à sucre dans le creux de la vagueCannes à sucre broyées par les usines (en millier de tonnes)

  • Sources : Syndicat des producteurs de sucre et de rhum/ DAAF

Figure 3La banane confirme son retour en productionExportation de la banane de Guadeloupe dans l’Union européenne (en tonne)

La banane confirme son retour en production
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Janv 4 853 5 122 7 102 6 161 4 064 3 473 0 3 140
Fév 4 445 4 519 5 525 4 997 4 067 2 806 0 2 766
Mars 3 967 4 638 4 795 4 598 5 235 3 381 0 3 225
Avril 4 322 5 117 5 157 4 505 5 351 4 211 306 3 429
Mai 5 632 5 995 6 025 5 221 6 267 4 977 3 353 3 538
Juin 6 103 6 597 6 094 5 445 5 804 5 037 6 296 3 692
Juil 5 565 6 413 6 956 4 789 5 874 4 513 4 826 4 283
Août 5 867 6 642 6 342 5 603 5 979 5 872 3 011 4 129
Sept 6 344 6 035 6 817 5 650 7 223 5 845 2 304 4 075
Oct 7 066 7 388 6 779 6 328 5 812 173 2 761 4 266
Nov 6 436 6 618 5 823 4 514 5 777 20 2 770 3 758
Déc 4 262 6 033 5 494 4 422 4 755 0 2 889 2 748
  • Sources : CIRAD/ DAAF

Figure 3La banane confirme son retour en productionExportation de la banane de Guadeloupe dans l’Union européenne (en tonne)

  • Sources : CIRAD/ DAAF

Figure 4La production de viande poursuit sa chuteVolume de viande produite par espèce (en tonne)

La production de viande poursuit sa chute
Production viande (en tonne) Bovins Porcins Caprins
2007 1 930 957 7
2008 1 995 1 044 10
2009 1 881 997 8
2010 1 986 1 226 9
2011 1 905 1 207 9
2012 1 779 1 292 7
2013 1 701 1 451 8
2014 1 728 1 244 7
2015 1 628 1 200 6
2016 1 569 1 409 5
2017 1 516 1 521 5
2018 1 408 1 497 4
2019 1 356 1 320 3
  • Source : DAAF.

Figure 4La production de viande poursuit sa chuteVolume de viande produite par espèce (en tonne)

  • Source : DAAF.

Figure 5Recul des importations de légumesPrincipaux fruits et légumes importés en 2019 en Guadeloupe (en tonne)

Recul des importations de légumes
2019 2018 Evolution (%)
Fruits comestibles 17 553 16 348 7,4
dont :
Orange 3 484 3 329 4,6
Citrons 2 412 2 332 3,4
Ananas frais ou secs 1 789 1 463 22,3
Avocats frais ou secs 385 374 2,9
Pamplemousses 300 247 21,4
Goyaves, mangues et mangoustans, frais ou secs 211 168 25,4
Légumes, plantes, racines et tubercules 23 837 24 089 -1,0
dont :
Carottes et navets 1 896 1 723 10,1
Ignames 1 170 1 424 -17,8
Tomates 952 1 126 -15,5
Piments doux ou poivrons 405 309 31,2
Choux blancs et choux rouges 226 230 -1,6
Laitues et chicorées 170 189 -10,2
Salades, autres que laitues 157 190 -17,3
Céleris 108 142 -23,8
Racines de manioc 105 216 -51,4
Total 41 390 40 437 2,4

Figure 6Production et exportation de rhum agricole et de sucrerie

Production et exportation de rhum agricole et de sucrerie
RhumsTraditionnels (Unité : HAP) Production Exportations totales Marché local
2019 2018 2017 Evolution 2019/2018 2019 2018 2017 Evolution 2019/2018 2019 2018 2017 Evolution 2019/2018
Agricole 37 924 46 826 47 169 -19,0% 18 598 16 980 14 240 9,5% 18 360 18 675 17 901 -1,7%
Sucrerie 42 443 47 126 59 512 -9,9% 37 972 42 320 43 165 -10,3% 14 12 9 16,7%
Total 80 367 93 952 106 681 -14,5% 56 570 59 300 57 405 -4,6% 18 374 18 687 17 910 -1,7%
  • HAP : Hectolitre d’alcool pur
  • Source : Douanes

Le repalissage consiste à fixer de nouveau les branches d'un végétal à un support pour le faire grimper afin d’assurer un meilleur rendement.

Le repalissage consiste à fixer de nouveau les branches d'un végétal à un support pour le faire grimper afin d’assurer un meilleur rendement.