En 2019, les trafics passagers des ports et aéroports de Corse (croisiéristes compris) diminuent nettement. Même s’ils atteignent plus de 9 millions de voyageurs au départ et à l’arrivée, leur nombre baisse de 3,3 % par rapport à 2018. Le recul des trafics maritimes sur lignes régulières n’est pas compensé par l’aérien, lui-même en léger repli. L’année 2019 s’achève donc sur une perte nette de près de 311 000 passagers. Elle contraste ainsi avec une année 2018 particulièrement favorable aux transports grâce à une saison touristique remarquable (figure 1).

Les « trafics croisières » accusent une baisse brutale de 12,5 %. Ainsi, en 2019, 855 000 croisiéristes ont débarqué ou embarqué en Corse, soit le plus bas niveau de fréquentation depuis 2016, les conditions météorologiques ayant été moins favorables.

Avec 8,2 millions de passagers, les trafics passagers aériens et maritimes (hors croisiéristes) régressent de 2,3 % en 2019 après une croissance ininterrompue depuis 10 ans (figure 2). 72 % du trafic annuel est assuré durant la saison estivale 2019, de mai à septembre. Les trafics globaux sur l’étranger sont stables par rapport à l’année précédente (- 0,1 %), en revanche le repli des lignes françaises est marqué (- 2,9 %).

En 2019, les trafics aériens de passagers représentent 4,3 millions de voyageurs (figure 3). En diminution de 0,6 % par rapport à 2018, ils mettent ainsi un terme à une belle dynamique amorcée en 2011. Néanmoins, pour la deuxième année consécutive, les flux aériens annuels dépassent ceux du maritime et creusent l’écart avec 325 000 passagers en plus.

Alors que le trafic demeure stable sur les lignes françaises, celui avec l’étranger diminue. Des quatre aéroports insulaires, seuls Bastia et Calvi voient leur fréquentation progresser respectivement de 2,3 % et 0,5 %. À l’inverse, elle décroît à Ajaccio (- 3,3 %) et Figari (- 1,0 %).

Dans ce contexte, l’aérien demeure, malgré tout, soutenu par le dynamisme des compagnies Low Cost qui représentent désormais 35 % de la desserte aérienne de l’île. Avec 1,5 million de voyageurs, elles enregistrent une hausse annuelle de 1,6 % du nombre de passagers. Leurs trafics sont concentrés à 74 % sur la France et à 81 % sur la saison estivale. Volotea et Easyjet assurent respectivement 47 % et 43 % du marché Low Cost. Au niveau des aéroports, les trafics Low Cost baissent de 26 % sur Calvi et 1 % sur Ajaccio alors qu’ils augmentent de 2 % sur Bastia et de 9 % sur Figari.

Les trafics diminuent sur l’étranger (- 4,4 %). En Europe, seule la Suède enregistre une hausse de trafic avec la Corse (plus de 10 %). Ces destinations étrangères représentent 15 % des flux aériens.

Le trafic aérien reste néanmoins stable sur les lignes françaises (+ 0,1 %). Les trafics de bord à bord sur Marseille et Nice progressent de 3 %. En revanche, ceux sur Paris diminuent de 2 %. Les autres destinations nationales demeurent également stables (+ 0,1 %) et représentent toujours un tiers du trafic national, soit trois fois plus qu’en 2010.

Avec 3,9 millions de voyageurs sur les lignes régulières, les trafics maritimes demeurent orientés à la baisse (- 3,9 %). C'est en particulier le cas des échanges avec la France (- 6,9 %). À l'inverse, ils progressent avec l’Italie (+ 2,0 %) (figure 4).

À l’exception de Bonifacio et Porto-Vecchio qui affichent un trafic en hausse de 5,4 % et 0,8 %, les reculs sont très nets dans les ports de Corse. La diminution est de - 4,9 % à Ajaccio, - 2,5 % à Bastia, - 10,4 % à Propriano et - 17,1 % à l’Île-Rousse.

Depuis le mois d’octobre 2019, des liaisons infra-régionales complètent l’offre des trafics réguliers Corse-Continent du maritime. Elles ont ainsi permis de transporter près de 4 000 passagers d’un port insulaire à un autre.

Côté France continentale et Italie, les ports de Toulon et Santa-Teresa (Sardaigne) progressent respectivement de 8 % et 5 % ainsi que ceux de Livourne et Savone (+ 1 %) alors que Nice et Gènes perdent respectivement 40 % et 3 % de passagers en 2019.

En 2019, deux compagnies progressent : Blu Navy (+ 30 %) et Corsica Linea (+ 11 %). La Méridionale recule de 23 % tandis que Moby Line cède 9 % après une hausse importante en 2018 (+ 19 %). La baisse est plus faible pour Corsica Ferries (- 4 %).

En 2019, avec 2,2 millions de tonnes nettes transportées, entrées et sorties cumulées, le trafic maritime de marchandises diminue de 0,9 % en un an. Cette baisse concerne tous les types de fret (figure 5). Elle est notable pour les hydrocarbures, le gaz liquide (- 8 % chacun) et pour le ciment (- 5 %). Le trafic roulier (entrée + sortie) augmente quant à lui de 1 %. Les échanges diminuent de 0,8 % avec la France continentale. Ils se contractent pour la première fois depuis 2015, avec l’Italie (- 1,6 %).