Insee Conjoncture CorseBilan économique 2019 - Corse

L’activité économique reste bien orientée en 2019

Après le dynamisme constaté en 2018, année marquée notamment par une saison touristique exceptionnelle, l’activité reste bien orientée en 2019 même si le bilan est plus nuancé. La croissance annuelle de l’emploi salarié se poursuit et les déclarations d'embauches augmentent. Le taux de chômage recule pour s'établir à 8,2 % de la population active. Le nombre de demandeurs d’emploi diminue pour la deuxième année consécutive. Les entreprises enquêtées par la Banque de France témoignent d’une hausse de leur chiffre d'affaires (CA) plus modérée qu’en 2018. Il en est de même concernant la croissance des CA et des investissements des entreprises soumises à TVA. Les créations d’entreprises s’accélèrent. Parallèlement, les défaillances d'entreprises se réorientent à la hausse après deux années de repli. Le tertiaire marchand et l’industrie restent dynamiques. À l’inverse, le transport et la fréquentation touristique connaissent un retournement de tendance défavorable. Le bilan est contrasté dans la construction : les autorisations de mises en chantier diminuent tandis que le nombre de logements commencés repart à la hausse. Enfin, l’agriculture pâtit d’un climat difficile et affiche des résultats contrastés.

Insee Conjoncture Corse
No 29
Paru le :Paru le18/06/2020
Valérie Torre (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi de Corse)
Insee Conjoncture Corse No 29- Juin 2020

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.

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Chômage et politiques de l’emploi - Nouvelle amélioration du taux de chômage et de la demande d’emploi en 2019 Bilan économique 2019

Valérie Torre (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi de Corse)

En 2019, la baisse du taux de chômage se poursuit en Corse. Il s’établit à 8,2 % de la population active au dernier trimestre, soit - 0,7 point sur un an. Les deux départements de l’île profitent de cette embellie. Pour la deuxième année consécutive, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi diminue également : - 5,2 % sur un an, soit 1 150 personnes de moins. La situation s’améliore pour tous les publics y compris les seniors. Pour la première fois depuis 2010, le nombre de seniors demandeurs d’emploi diminue de 3 % sur un an. Le recul global de la demande d’emploi s’explique par une stabilité des inscriptions à Pôle emploi couplée à une progression du nombre de sorties. Sur l’ensemble de l’année 2019, le nombre de demandes d’autorisation d’activité partielle déposé par les établissements est également en baisse et concerne à peine plus de 300 salariés. Le motif de recours pour conjoncture économique représente 38 % des demandes.

Insee Conjoncture Corse

No 29

Paru le :18/06/2020

En Corse, la baisse du taux de chômage amorcée fin 2015 se poursuit et s’amplifie en 2019. Au quatrième trimestre, il s’établit à 8,2 % de la population active, soit un repli de 0,7 point sur un an après - 0,6 point un an auparavant. Au niveau national, il se réduit au même rythme que dans la région. Le taux de chômage régional reste proche de la moyenne française (8,1 %) (figure 1). L’écart est d’un dixième de point pour la deuxième année consécutive. Cinq régions ont un taux de chômage compris entre 8,0 % et 10,0 %. La Corse demeure au 4e rang des régions métropolitaines les plus touchées par le chômage.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Corse France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2005 9,2 9
1ᵉʳ trim. 2006 9,2 9,1
2ᵉ trim. 2006 9,2 9
3ᵉ trim. 2006 9,3 8,9
4ᵉ trim. 2006 8,8 8,4
1ᵉʳ trim. 2007 8,8 8,5
2ᵉ trim. 2007 8,5 8,1
3ᵉ trim. 2007 8,3 8
4ᵉ trim. 2007 7,9 7,5
1ᵉʳ trim. 2008 7,7 7,2
2ᵉ trim. 2008 7,6 7,3
3ᵉ trim. 2008 7,5 7,4
4ᵉ trim. 2008 7,7 7,7
1ᵉʳ trim. 2009 8 8,6
2ᵉ trim. 2009 8,2 9,2
3ᵉ trim. 2009 8,4 9,2
4ᵉ trim. 2009 8,9 9,5
1ᵉʳ trim. 2010 8,8 9,4
2ᵉ trim. 2010 8,8 9,3
3ᵉ trim. 2010 8,9 9,2
4ᵉ trim. 2010 9 9,2
1ᵉʳ trim. 2011 9,1 9,1
2ᵉ trim. 2011 9 9,1
3ᵉ trim. 2011 9,2 9,2
4ᵉ trim. 2011 9,3 9,4
1ᵉʳ trim. 2012 9,3 9,5
2ᵉ trim. 2012 9,5 9,7
3ᵉ trim. 2012 9,4 9,8
4ᵉ trim. 2012 9,9 10,1
1ᵉʳ trim. 2013 10,1 10,3
2ᵉ trim. 2013 10,3 10,5
3ᵉ trim. 2013 10,3 10,3
4ᵉ trim. 2013 10,3 10,1
1ᵉʳ trim. 2014 10,2 10,1
2ᵉ trim. 2014 10,5 10,2
3ᵉ trim. 2014 10,8 10,3
4ᵉ trim. 2014 11 10,4
1ᵉʳ trim. 2015 11 10,3
2ᵉ trim. 2015 11,2 10,5
3ᵉ trim. 2015 11,1 10,4
4ᵉ trim. 2015 10,8 10,2
1ᵉʳ trim. 2016 10,7 10,2
2ᵉ trim. 2016 10,5 10
3ᵉ trim. 2016 10,4 9,9
4ᵉ trim. 2016 10,5 10
1ᵉʳ trim. 2017 10,1 9,6
2ᵉ trim. 2017 9,9 9,5
3ᵉ trim. 2017 10,2 9,5
4ᵉ trim. 2017 9,5 9
1ᵉʳ trim. 2018 9,7 9,2
2ᵉ trim. 2018 9,3 9,1
3ᵉ trim. 2018 9,1 9
4ᵉ trim. 2018 8,9 8,8
1ᵉʳ trim. 2019 8,9 8,7
2ᵉ trim. 2019 8,5 8,4
3ᵉ trim. 2019 8,4 8,5
4ᵉ trim. 2019 8,2 8,1
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Les deux départements sont concernés par ce recul annuel. Celui-ci est cependant davantage marqué en Haute-Corse (- 0,9 point) qu’en Corse-du-Sud (- 0,6 point). Fin 2019, le taux de chômage de la Haute-Corse reste toutefois supérieur à celui de Corse-du-Sud : 8,7 % contre 7,7 %, soit un point d’écart (figure 2).

Figure 2Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2018 T4 2019 T1 2019 T2 2019 T3 2019 T4 (p) Évolution 2019 T4 / 2018 T4 (en points de %)
Corse-du-Sud 8,3 8,3 7,9 7,9 7,7 -0,6
Haute-Corse 9,6 9,5 9,1 9,0 8,7 -0,9
Corse 8,9 8,9 8,5 8,4 8,2 -0,7
France hors Mayotte 8,8 8,7 8,4 8,5 8,1 -0,7
  • p : données provisoires.
  • Note : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Deux années consécutives de baisse pour les demandeurs d’emploi

En 2019, la situation du marché du travail régional continue de s’améliorer. En données corrigées des variations saisonnières, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) s’établit à 16 290 en moyenne au dernier trimestre. Il diminue depuis deux années consécutives. Sur un an, cette baisse est de 5,3 %, soit 920 inscrits de moins.

La situation est également favorable pour l’ensemble des demandeurs d’emploi tenus de rechercher activement un emploi (catégories A, B, C). Après avoir diminué de 2,2 % entre 2017 et 2018, leur nombre recule à un rythme plus soutenu entre 2018 et 2019, soit - 5,2 % sur un an. Cette baisse est plus marquée qu’au niveau national (- 3,0 % sur un an). La Corse est la région métropolitaine où le repli du nombre de demandeurs d’emploi est le plus fort. Les deux départements de l’île bénéficient de cette diminution annuelle mais elle est plus rapide en Haute-Corse où elle atteint - 6,9 % contre - 3,2 % en Corse-du-Sud (figure 3).

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2019 Évolution 2019/2018 ¹
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (en % de l'ensemble) Catégorie A (en % de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 9 450 7 590 44,7 46,6 -6,5 -6,8
Femmes 11 680 8 690 55,3 53,3 -4,0 -4,2
Moins de 25 ans 2 720 2 230 12,9 13,7 -3,9 0,0
De 25 à 49 ans 12 340 9 240 58,4 56,7 -6,5 -7,1
50 ans ou plus 6 060 4 820 28,7 29,6 -3,0 -4,2
Inscrits depuis un an ou plus 6 480 nd 30,7 nd -9,7 nd
dont inscrits depuis plus de 2 ans 3 180 nd 15,0 nd -4,2 nd
Corse 21 130 16 290 100,0 100,0 -5,2 -5,3
France entière 5 746 400 3 551 300 100,0 100,0 -3,0 -3,3
  • nd : données non disponibles.
  • ¹ : évolution de l'indicateur entre le quatrième trimestre 2018 et le quatrième trimestre 2019.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Tous les publics bénéficient de l’amélioration du marché du travail

Sur un an, le recul de la demande d’emploi profite davantage aux hommes (- 6,5 %).

Toutefois, le nombre de femmes inscrites en catégories A, B, C diminue plus fortement en 2019 (- 4,0 %) qu’en 2018 (- 1,5 %).

Toutes les catégories d’âge bénéficient de cette tendance favorable. Les demandeurs d’emploi âgés de 25 à 49 ans sont encore moins nombreux que l’année précédente (- 6,5 %). La demande d’emploi des moins de 25 ans est également orientée à la baisse pour la quatrième année consécutive (- 3,9 %). L’année 2019 marque notamment un retournement de tendance pour les inscrits âgés de 50 ans ou plus. Pour la première fois depuis 2010, leur nombre diminue de 3 %. Cette évolution succède à une progression de + 0,3 % un an auparavant. Pour ce public, la Corse enregistre la plus forte baisse des régions métropolitaines. Parallèlement, la part des seniors dans l’ensemble des demandeurs d’emploi ne cesse d’augmenter : elle passe de 17 % en 2010 à 29 % en 2019, soit + 11 points.

La situation est également encourageante pour les demandeurs d’emploi de longue durée. Ils sont 6 480 à être inscrits depuis au moins un an à Pôle emploi, soit une baisse annuelle de 9,7 %. C’est encore la plus forte baisse des régions métropolitaines. La part des inscriptions de longue durée dans la demande d’emploi s’établit à 30,7 % fin 2019. Elle diminue de 1,5 point en un an. Elle est plus importante en Haute-Corse (31,9 %) qu’en Corse-du-Sud (29,3 %) (figure 4). Cette embellie s’explique par une stabilité des inscriptions à Pôle emploi couplée à une augmentation des sorties en 2019. Ces dernières sont portées notamment par une hausse des reprises d’emploi et des entrées en stage.

Figure 4Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois en catégories A, B, C en région Corse

Indice base 100 au 1ᵉʳ trimestre 2010
Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois en catégories A, B, C en région Corse (Indice base 100 au 1ᵉʳ trimestre 2010)
Hommes Femmes Moins de 25 ans 25 à 49 ans 50 ans ou plus
2010T1 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
2010T2 102,8 101,8 106,1 101,0 103,2
2010T3 105,4 103,4 106,5 103,0 106,8
2010T4 106,4 106,5 104,8 105,4 111,8
2011T1 108,0 108,6 106,5 106,8 116,3
2011T2 107,9 110,9 106,9 107,4 120,8
2011T3 111,4 114,1 110,8 109,6 128,1
2011T4 112,5 115,7 114,3 110,5 129,4
2012T1 115,1 116,8 115,2 111,9 133,5
2012T2 117,6 117,7 114,3 113,1 138,9
2012T3 121,7 120,0 118,2 115,5 144,8
2012T4 127,1 127,0 124,2 121,0 154,3
2013T1 131,8 129,1 129,0 123,1 160,6
2013T2 136,1 132,4 129,9 126,5 168,8
2013T3 140,8 135,5 128,1 130,4 177,8
2013T4 144,3 138,4 128,1 133,6 184,2
2014T1 146,8 140,0 127,3 135,4 189,6
2014T2 152,3 145,3 127,3 140,2 203,6
2014T3 160,4 150,0 131,2 145,8 214,0
2014T4 166,2 153,0 135,1 149,4 221,3
2015T1 169,9 155,7 135,9 152,7 226,7
2015T2 175,3 161,5 139,8 157,1 238,9
2015T3 174,4 161,1 135,5 156,3 243,0
2015T4 174,9 160,5 135,9 156,2 242,1
2016T1 173,7 158,5 134,2 154,7 240,3
2016T2 173,9 158,9 131,2 154,0 248,4
2016T3 174,7 159,5 129,4 154,1 253,8
2016T4 173,4 158,5 125,1 152,3 258,8
2017T1 174,2 159,1 126,0 151,6 264,7
2017T2 175,8 163,0 127,3 152,6 276,5
2017T3 175,3 167,0 126,4 154,0 284,2
2017T4 174,6 166,9 123,8 154,5 281,9
2018T1 172,7 165,8 126,0 153,0 276,9
2018T2 169,4 166,6 126,4 150,5 281,0
2018T3 168,6 165,3 122,5 149,5 281,4
2018T4 169,1 164,5 122,5 149,0 282,8
2019T1 165,9 163,2 122,9 147,5 275,6
2019T2 162,7 160,9 119,0 144,0 276,9
2019T3 158,5 158,0 118,6 140,3 271,5
2019T4 158,0 157,8 117,7 139,3 274,2
  • Source : STMT – Pôle emploi ; Dares.

Figure 4Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois en catégories A, B, C en région Corse

  • Source : STMT – Pôle emploi ; Dares.

Recul des demandes d’autorisation d’activité partielle

Instrument de sauvegarde de l’emploi, l’activité partielle permet aux établissements confrontés à des difficultés conjoncturelles de réduire ou suspendre temporairement leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation partiellement prise en charge par l’État et l’Unedic en remplacement de leur salaire.

Sur l’ensemble de l’année 2019, 78 demandes d’autorisations d’activité partielle ont été déposées par les établissements contre 87 un an auparavant. La tempête Fabien et le mouvement social des gilets jaunes ont constitué des événements marquants de l’année. En 2019, les recours pour raisons de « conjoncture économique » représentent 38 % des demandes (contre 50 % au niveau national). Les établissements concernés sont essentiellement de petite taille. Plus des trois quarts d’entre eux ont moins de dix salariés. Le nombre de salariés concernés représente 339 personnes dont six sur dix sont des hommes. Les activités d’hébergement et de restauration sont par ailleurs les plus impactées suivies des activités de commerce et construction.

Les entreprises de la région ont consommé 125 806 heures d’activité partielle en 2019 soit une baisse de 19 % par rapport à l’année précédente.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Depuis la modification des statistiques du marché du travail en 2018, les données des demandeurs d'emploi en fin de mois sont désormais présentées en moyenne trimestrielle. De plus, les données CVS – CJO (correction des variations saisonnières - correction des jours ouvrables) sont désormais prises en compte, au lieu des données brutes.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

La durée du contrat d'apprentissage peut varier de 6 mois à trois ans en fonction du type de profession et de la qualification préparée. L’apprenti perçoit un salaire calculé selon son âge et son ancienneté dans le dispositif. La conclusion d'un contrat d’apprentissage ouvre droit à des aides de l'État pour l’employeur.

Contrat d'insertion dans la vie sociale / CIVIS :

Le contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS), dans son volet « accompagnement vers l'emploi » a été mis en œuvre en 2005. Il s'adresse aux jeunes de 16 à 25 ans faiblement qualifiés et rencontrant des difficultés particulières d'insertion professionnelle. Il a pour objectif d'organiser les actions nécessaires à la réalisation de leur projet d'insertion dans un emploi durable. Ce contrat est conclu avec les missions locales ou les permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO). Sa durée est d'un an renouvelable. Les titulaires d'un CIVIS âgés d'au moins 18 ans peuvent bénéficier d'un soutien de l'État sous la forme d'une allocation versée pendant les périodes durant lesquelles ils ne perçoivent ni une rémunération au titre d'un emploi ou d'un stage, ni une autre allocation.

Remarque :

Le CIVIS n'est pas un contrat de travail. Il a pour principe la mobilisation de mesures dont dispose le service public de l'emploi (parmi lesquelles les emplois aidés) dans une logique de parcours.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Crée par la loi n°2008-1249 du 1er décembre 2008 généralisant le revenu minimum de solidarité active et réformant les politiques d'insertion, le contrat unique d'insertion (CUI) est entré en vigueur au 1er janvier 2010 (dans les départements d'Outre-Mer entrée en vigueur prévue pour le 1er janvier 2011).

A compter du 1er janvier 2010 et suite à la mise en place de ce nouveau contrat, il n'est plus possible de conclure des contrats d'avenir et des contrats d'insertion - revenu minimum d'activité (CI-RMA).

Dans les départements d'Outre-Mer, la mise en œuvre du Contrat Unique d'Insertion (CUI) étant prévue au 1er janvier 2011, la conclusion de CIRMA et de contrats d'avenir reste possible jusqu'au 31 décembre 2010.

Le contrat unique d'insertion qui a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi, se décline sous deux formes :

  • le CUI- Contrat Initiative Emploi (CUI-CIE), s'adresse aux employeurs du secteur marchand et ouvre droit à une aide financière sans exonération spécifique de cotisations sociales ;
  • le CUI- Contrat d'Accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE), s'adresse aux employeurs du secteur non marchand et ouvre droit à une aide financière et à une exonération spécifique de cotisations sociales.
Remarque :

Le CUI succède aux Contrat d'accompagnement dans l'emploi (CAE) dans le non-marchand et aux Contrat initiative emploi (CIE) dans le marchand.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Le contrat de professionnalisation peut être un contrat à durée déterminée ou indéterminée. Il permet aux jeunes de 16-25 ans, aux demandeurs d’emploi de 26 ans ou plus ainsi qu’aux bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active, de l'Allocation Spécifique de Solidarité, de l'Allocation Adulte Handicapé et d'un Contrat Unique d'Insertion, d’acquérir une qualification professionnelle en relation avec les besoins identifiés par les branches professionnelles par le biais d’une formation en alternance.

Cette qualification professionnelle obtenue peut être un diplôme, un titre ou une qualification reconnue.

Depuis 2004, le contrat de professionnalisation s’est substitué aux contrats de qualification, d’adaptation et d’orientation.

Remarque :

Le contrat de professionnalisation a été créé par la loi du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle.

Emploi d'Avenir / EAV : L'emploi d'avenir (EAV) est un contrat d'aide à l'insertion destiné aux jeunes particulièrement éloignés de l'emploi, en raison de leur défaut de formation ou de leur origine géographique. Il comporte des engagements réciproques entre le jeune, l'employeur et les pouvoirs publics, susceptibles de permettre une insertion durable du jeune dans la vie professionnelle. À partir de 2018, seules les reconductions d’anciens emplois d’avenir sont autorisées.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) : Créé en août 2016, le PACEA est le nouveau cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus.
Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.
En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune intégrant un PACEA. Elle est destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie. Le montant mensuel de l’allocation ne peut pas excéder le montant mensuel du revenu de solidarité active (RSA) hors forfait logement. Au 1ᵉʳ avril 2018, cela correspond à un montant de 484,82 €.

Parcours emploi compétences (PEC) : Depuis janvier 2018, les contrats aidés sont transformés en parcours emploi compétences. Ceux-ci sont destinés aux publics les plus éloignés du marché du travail.
La mise en œuvre des parcours emploi compétences repose sur le triptyque emploi-formation-accompagnement : un emploi permettant de développer des compétences transférables, un accès facilité à la formation et un accompagnement tout au long du parcours tant par l’employeur que par le service public de l’emploi, avec pour objectif l’inclusion durable dans l’emploi des personnes les plus éloignées du marché du travail.
Le parcours emploi compétences est prescrit dans le cadre de CUI-CAE dans le secteur non marchand, et dans le cadre de CUI-CIE dans les DOM ou par les conseils départementaux sous certaines conditions (voir définition du ).
L’objectif de durée d’un parcours est de 12 mois et les conventions initiales ne peuvent être inférieures à 9 mois.
Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, pourra être modulé entre 30 % et 60 %, dans la limite des enveloppes financières. Le taux de prise en charge est fixé par arrêté du préfet de région.

Pour en savoir plus

Notes de conjoncture trimestrielles, Insee Conjoncture Corse

Ouvrir dans un nouvel ongletChiffres marché du travail - Site de la Direccte de Corse