Insee Conjoncture Hauts-de-FranceBilan économique 2019 - Hauts-de-France

Un bel élan économique en 2019 stoppé par la crise sanitaire

En 2019, la grande majorité des indicateurs économiques sont au vert dans les Hauts-de-France comme en France. L’emploi repart à la hausse, le chômage est à son plus bas niveau depuis 2008, les créations d’entreprises, portées par le régime des micro-entrepreneurs, et le tourisme, dopé par les excellents résultats des campings, établissent de nouveaux records. Si le début de l’année 2020 est dans la lignée de 2019, la crise sanitaire à partir de mars impose un coup d’arrêt à cette dynamique. Depuis le début du confinement, l’activité recule de 31 % dans la région et de 33 % au niveau national. L’hébergement, la restauration, le commerce et la construction, qui emploient 427 000 salariés et 61 000 intérimaires, sont les plus touchés.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 22
Paru le :Paru le18/06/2020
David Ferrere (Insee)
Insee Conjoncture Hauts-de-France No 22- Juin 2020

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.

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Démographie d’entreprises – Les créations d’entreprise à un niveau record Bilan économique 2019

David Ferrere (Insee)

En 2019, 48 800 entreprises ont été créées dans la région Hauts-de-France, soit une hausse de 23,3 % par rapport à 2018, supérieure à la moyenne nationale (+ 17,9 %). Portée principalement par l’essor des immatriculations de micro-entrepreneurs, cette augmentation concerne l’ensemble des secteurs d’activité, en particulier les services et l’industrie. Le nombre de défaillances d’entreprises recule de nouveau, de – 7,9 % par rapport à 2018.

Insee Conjoncture Hauts-de-France

No 22

Paru le :18/06/2020

Toujours plus de micro-entrepreneurs

En 2019, 48 800 entreprises ont été créées dans les Hauts-de-France, soit une augmentation de 23,3 % par rapport à 2018 (figure 1). Cette croissance est supérieure au niveau national (+ 17,9 %). Cette hausse, plus importante que celle de l’année dernière (+ 14,3 %) est portée de nouveau par l’essor des créations d’entreprises sous le régime des micro-entrepreneurs (+ 35,1 % par rapport à 2018). Près d’une création sur deux est désormais sous ce régime. Les évolutions législatives apportées au régime fiscal depuis le 1er janvier 2018 continuent de favoriser cette dynamique, au niveau régional comme au niveau national (+ 25,3 %).

Les créations d’entreprises individuelles représentent plus du quart des créations. Leur nombre est en hausse de 18,6 % par rapport à 2018, contre + 15,7 % au niveau national. Représentant près du quart des créations, les créations de sociétés augmentent plus modérément (+ 9,6 %).

Figure 1Créations d'entreprises - Hauts-de-France

Créations d'entreprises - Hauts-de-France
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs
2010 9 683 6 353 22 855
2011 10 029 5 767 19 653
2012 9 254 5 372 20 466
2013 9 028 7 445 17 698
2014 9 676 7 400 17 301
2015 9 685 9 494 13 016
2016 10 557 9 740 12 598
2017 11 086 9 954 13 574
2018 10 765 11 728 17 085
2019 11 796 13 908 23 089
  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 1Créations d'entreprises - Hauts-de-France

  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Hausse dans l’ensemble des départements

Dans tous les départements de la région, le nombre de créations augmente. La hausse est particulièrement marquée dans le Pas-de-Calais (+ 27,4 %) et le Nord (+ 26,2 %) (figure 2). Dans ces deux départements, les créations sous le régime de micro-entrepreneur sont plus dynamiques. À l’inverse, les créations de micro-entreprises n’augmentent que de 10,6 % dans la Somme, pour une augmentation tous régimes confondus inférieure à la moyenne nationale.

Figure 2Créations d'entreprises par département

en %
Créations d'entreprises par département (en %)
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Régime de micro-entrepreneur Ensemble
Évolution 2019/2018 Évolution 2019/2018 Évolution 2019/2018 Créations en 2019 (nombre) Évolution 2019/2018
Aisne 6,6 15,6 24,8 3 108 16,9
Nord 9,3 16,1 42,4 25 273 26,2
Oise 10,4 17,0 21,4 6 848 17,0
Pas-de-Calais 11,6 24,5 40,2 9 396 27,4
Somme 7,2 21,1 10,6 4 168 13,7
Hauts-de-France 9,6 18,6 35,1 48 793 23,3
France entière 8,6 15,7 25,3 815 257 17,9
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

L’industrie et les services plus dynamiques

Les créations d’entreprise augmentent dans tous les secteurs d’activité à des degrés divers. L’industrie (+ 40,9 %) et les services (+ 41,8 % tous services confondus) sont particulièrement dynamiques (figure 3).

Hors micro-entreprises, la hausse est aussi générale. L’industrie se démarque cependant à nouveau avec + 20,4 % de sociétés et + 53,9 % d’entreprises individuelles créées. Concernant le régime des micro-entreprises, la hausse est la plus marquée dans le secteur du commerce, transport, hébergement et restauration qui enregistre la plus forte hausse (+ 48,7 %).

Figure 3Évolution du nombre de créations d'entreprises entre 2018 et 2019 - Hauts-de-France

en %
Évolution du nombre de créations d'entreprises entre 2018 et 2019 - Hauts-de-France (en %)
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs Ensemble
Ensemble 9,6 18,6 35,1 23,3
Industrie 20,4 53,9 41,9 40,9
Construction 8 25,5 28,7 19,8
Commerce, transport, hébergement, restauration 7 11,9 48,7 25,4
Services aux entreprises 10,5 22,6 29,1 21,8
Services aux particuliers 12,7 12 27,2 20
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 3Évolution du nombre de créations d'entreprises entre 2018 et 2019 - Hauts-de-France

  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Une baisse significative des défaillances d’entreprises

En 2019, 3 912 défaillances d’entreprises ont été enregistrées dans l’ensemble de la région, soit une baisse de 7,9 % par rapport à 2018. Les défaillances sont en recul dans tous les départements, sauf dans l’Oise (+ 10,5 %). C’est le Pas-de-Calais qui enregistre la baisse la plus significative (– 19,4 %) (figure 4).

Figure 4Défaillances d'entreprises par département

Défaillances d'entreprises par département
Défaillances 2019 (nombre) Évolution 2019/2018 (%)
Aisne 318 -10,2
Nord 1 922 -6,2
Oise 528 10,5
Pas-de-Calais 825 -19,4
Somme 319 -7,3
Hauts-de-France 3 912 -7,9
France entière 51 165 -5,2
  • Note : données brutes, en date de jugement.
  • Source : Banque de France, Fiben (extraction du 20 mars 2020).

Les défaillances d’entreprises sont en nette baisse dans la construction (– 17,0 %) et l’agriculture (– 15,5 %). Comme en 2018, c’est dans le secteur du commerce, transport, hébergement et restauration que les défaillances sont les plus nombreuses (plus de 1 600), malgré une baisse de 6,7 %. Les services aux particuliers sont le seul secteur qui subit une hausse des défaillances (+ 2,7 %) (figure 5).

Figure 5Défaillances d'entreprises selon le secteur d'activité

Défaillances d'entreprises selon le secteur d'activité
Hauts-de-France France entière
Défaillances 2019 (nombre) Évolution 2019/2018 (%) Défaillances 2019 (nombre) Évolution 2019/2018 (%)
Agriculture 49 -15,5 1 400 -1,2
Industrie 294 -9,5 3 429 -12,0
Construction 768 -17,0 11 064 -6,7
Commerce, transport, hébergement et restauration 1 668 -6,7 20 015 -3,9
Services aux entreprises 644 -4,3 9 822 -3,6
Services aux particuliers 462 2,7 5 110 -4,5
Ensemble 3 912 -7,9 51 165 -5,2
  • Notes : données brutes, en date de jugement. La somme des secteurs peut ne pas correspondre au total de la région.
  • Source : Banque de France, Fiben (extraction du 20 mars 2020).

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Cessation d'entreprise :

Il s'agit de l'arrêt total de l'activité économique de l'entreprise.

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance avec la notion plus large de cessation. Les liquidations qui font suite à une défaillance ne représentent qu'une partie, variable avec le temps et le secteur d'activité, de l'ensemble des cessations.

Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Micro-entrepreneur :

Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d'entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.

Le micro-entrepreneur bénéficie ainsi notamment :

– du régime fiscal de la micro-entreprise ;

– du régime micro-social ;

– d'une exonération ou d’une franchise de TVA.

Le régime peut concerner des activités commerciales, artisanales ou libérales, à titre principal ou complémentaire.

Sont exclus du régime :

– les activités rattachées à la Mutualité sociale agricole (MSA) ;

– les professions libérales réglementées ne relevant pas de la caisse de retraite de la Cipav (professions juridiques et judiciaires, professions de santé, experts comptables, agents généraux d’assurance...) ;

– les activités relevant de la TVA immobilière (opérations des marchands de biens, lotisseurs, agents immobiliers…);

– les activités artistiques relevant de la Maison des artistes ou de l’association Agessa ;

– les activités de dirigeant majoritaire d’une entreprise ;

– le cumul avec une activité de travailleur indépendant non salarié déjà immatriculé et relevant de la Sécurité sociale des indépendants.

Le régime de l’auto-entrepreneur a été initialement créé par la loi de modernisation de l'économie (LME) n°2008-776 du 4 août 2008 et est entré en vigueur au 1er janvier 2009.

La loi Pinel du 18 juin 2014 l’a transformé en régime du micro-entrepreneur à partir du 19 décembre 2014. Elle lui a imposé de nouvelles obligations comme l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) pour les commerçants ou au répertoire des métiers (RM) pour les artisans. Elle a également mis fin à l’exonération de la taxe pour frais de chambre consulaire et exigé le paiement de la cotisation foncière des entreprises dès la deuxième année d’activité et non plus à partir de la quatrième année. Elle a aussi prévu la fusion du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social à partir du 1er janvier 2016.

Ainsi, depuis cette date, les entrepreneurs individuels relevant du régime fiscal de la micro-entreprise sont automatiquement soumis au régime micro-social.

Depuis le 1er janvier 2023, les seuils de chiffre d’affaires permettant l’accès au régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social ont été doublés. Ils s’appliquent désormais aux entreprises dont le chiffre d’affaires de l’année civile précédente ou de l’avant-dernière année n’excède pas :

- 188 700 euros pour une activité de vente de marchandises, d'objets, d'aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement ;

- 77 700 euros pour une activité de prestations de services ou une profession libérale.

Ce régime doit être distingué de la catégorie des microentreprises définie par l’article 51 de la loi de modernisation de l’économie (LME) et précisée par le décret n° 2008-1354.

Remarque :
  • Depuis janvier 2011, le micro-entrepreneur peut bénéficier du statut de l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL) en affectant à son activité professionnelle un patrimoine spécifique séparé de son patrimoine personnel. Il conserve toutefois le régime fiscal et social forfaitaire lié au régime de la micro-entreprise.
  • Ce régime doit être distingué à la fois du régime micro-fiscal (dit parfois régime fiscal de la micro-entreprise) ainsi que de la catégorie des microentreprises définie par l'article 51 de la loi de modernisation de l'économie (LME) et précisée par le décret n° 2008-1354.

Services rendus aux entreprises :

Les services rendus aux entreprises regroupent globalement les activités scientifiques et techniques les services administratifs et de soutien.

Les activités scientifiques et techniques requièrent un niveau de formation élevé et apportent aux utilisateurs des connaissances et compéténces spécialisées, contrairement aux services administratifs et de soutien, qui n'ont pas pour objectif premier le transfert de connaissances spécialisées.

Remarque :

L'Insee classant les services marchands en fonction de leur utilisateur principal, les services juridiques, les activités de contrôle, de location sont des services aux entreprises, même lorsqu'ils sont partiellement consommés par les particuliers.

Ils sont détaillés dans la nomenclature d'activité française (NAF rév.2).

Services rendus aux particuliers :

Les services aux particuliers se caractérisent par la mise à disposition d'une prestation technique ou intellectuelle principalement à destination des particuliers (ou ménages), même si certains d’entre eux concernent également les entreprises.

Remarque :

L'Insee classant les services marchands en fonction de leur utilisateur principal, la blanchisserie ou la réparation sont des services aux particuliers, même lorsqu'ils sont partiellement consommés par les entreprises.