Insee Conjoncture Hauts-de-FranceBilan économique 2019 - Hauts-de-France

Un bel élan économique en 2019 stoppé par la crise sanitaire

En 2019, la grande majorité des indicateurs économiques sont au vert dans les Hauts-de-France comme en France. L’emploi repart à la hausse, le chômage est à son plus bas niveau depuis 2008, les créations d’entreprises, portées par le régime des micro-entrepreneurs, et le tourisme, dopé par les excellents résultats des campings, établissent de nouveaux records. Si le début de l’année 2020 est dans la lignée de 2019, la crise sanitaire à partir de mars impose un coup d’arrêt à cette dynamique. Depuis le début du confinement, l’activité recule de 31 % dans la région et de 33 % au niveau national. L’hébergement, la restauration, le commerce et la construction, qui emploient 427 000 salariés et 61 000 intérimaires, sont les plus touchés.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 22
Paru le :Paru le18/06/2020
Franck Lequesne (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)
Insee Conjoncture Hauts-de-France No 22- Juin 2020

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.

Consulter

Construction – Une demande dynamique dans l’immobilier commercial mais des premiers signes d’essoufflement dans l’immobilier résidentiel Bilan économique 2019

Franck Lequesne (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)

En 2019 dans les Hauts-de-France, l’emploi dans le secteur de la construction a progressé de 1,8 % en un an. Sur le marché de la promotion immobilière, la demande ressort en hausse par rapport à 2018. Conséquence d’une offre inférieure à la demande, le stock de logements neufs invendus diminue. Les autorisations de construction de logements baissent et évoluent à un rythme inférieur à celui observé sur l’ensemble du territoire français. En revanche, les mises en chantier cumulées sur un an restent stables. Dans le secteur non résidentiel, le dynamisme du secteur des entrepôts booste la croissance des surfaces de plancher autorisées.

Insee Conjoncture Hauts-de-France

No 22

Paru le :18/06/2020

L’emploi dans le secteur de la construction repart à la hausse

Sur un an, la construction a gagné 1 900 emplois, soit une hausse de 1,8 % par rapport à la fin 2018. Avec 108 600 salariés à la fin 2019, le secteur de la construction représente 5,3 % de l’emploi salarié en Hauts-de-France.

Dans la région, un peu plus de 4 600 entreprises ont été créées dans la construction en 2019, soit 21 % de plus qu’en 2018. Parmi elles, une sur cinq sont le fait de micro-entrepreneurs. Dans le même temps, 800 entreprises du BTP ont déposé le bilan, soit environ 150 de moins qu’en 2018.

Pour la promotion immobilière, les mises en vente baissent malgré une demande tonique

Au cours de l’année 2019, 6 100 logements neufs ont été vendus dans les Hauts-de-France. Les ventes ressortent en hausse de 4,2 % par rapport à 2018. Près de 5 400 appartements neufs ont été vendus et grâce à deux trimestres particulièrement dynamiques (T1 et T3), la progression des ventes atteint 8,8 % sur un an (figure 1). À l’inverse, les ventes de maisons individuelles se replient nettement (– 20,2 %) et s’établissent à 700 logements.

Figure 1Ventes des maisons et des appartements neufs

en %
Ventes des maisons et des appartements neufs (en %)
Hauts-de-France France métropolitaine
En 2019 (nombre ou prix en euro) Évolution 2019/2018 Évolution annuelle moyenne 2018/2013 ² En 2019 (nombre ou prix en euro) Évolution 2019/2018 Évolution annuelle moyenne 2018/2013 ²
Maisons neuves
Nombre de ventes ¹ 733 -20,2 0,4 8 607 -8,9 2,3
Prix moyen par maison 231 398 3,6 1,1 278 795 4,8 1,7
Appartements neufs
Nombre de ventes ¹ 5 364 8,8 12,3 120 940 0,7 9,4
Prix moyen au m² 3 484 3,4 1,3 4 250 4,1 1,2
  • ¹ : réservations avec dépôt d'arrhes.
  • ² : taux d'évolution annuel qu'auraient connu le nombre de ventes ou le prix moyen si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

En 2019, 5 300 logements neufs ont été mis en vente, soit une baisse de l’offre de 9,4 % par rapport à 2018. Cette diminution des mises en vente concerne aussi bien le collectif (– 6,1 %) que l’individuel (– 26,3 %).

En raison d’une offre inférieure à la demande, le stock de logements neufs invendus diminue (– 8,7 %). L’encours proposé à la vente est à son plus bas niveau depuis début 2016, à 5 600 logements.

En Hauts-de-France, le prix de vente d’une maison individuelle neuve atteint un peu plus de 231 000 euros, en hausse de 3,6 % par rapport à 2018 (figure 2). Le prix moyen au mètre carré s’établit à près de 3 500 euros pour l’achat d’un appartement neuf, en hausse de 3,4 % (figure 3).

Figure 2Prix régional moyen des maisons neuves en 2019France métropolitaine : 278 795 € / lot

Prix moyen des maisons (en € / lot)
Prix régional moyen des maisons neuves en 2019 (Prix moyen des maisons (en € / lot) )
Zonage Valeur
Île-de-France 346 601,0
Centre - Val de Loire 240 132,0
Bourgogne-Franche-Comté 200 380,0
Normandie 205 322,0
Hauts-de-France 231 398,0
Grand Est 219 031,0
Pays-de-la-Loire 225 584,0
Bretagne 267 951,0
Nouvelle Aquitaine 276 945,0
Occitanie 250 970,0
Auvergne-Rhône-Alpes 309 006,0
Provence-Alpes-Côte d'Azur 300 949,0
Corse 407 969,0
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Figure 2Prix régional moyen des maisons neuves en 2019France métropolitaine : 278 795 € / lot

  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Figure 3Prix régional moyen des appartements neufs en 2019France métropolitaine : 4 250 € / m²

Prix moyen des appartements (en € / m²)
Prix régional moyen des appartements neufs en 2019 (Prix moyen des appartements (en € / m²))
Zonage Valeur
Île-de-France 4 979,0
Centre - Val de Loire 3 354,0
Bourgogne-Franche-Comté 3 059,0
Normandie 3 336,0
Hauts-de-France 3 484,0
Grand Est 3 392,0
Pays-de-la-Loire 3 789,0
Bretagne 3 678,0
Nouvelle Aquitaine 3 870,0
Occitanie 3 813,0
Auvergne-Rhône-Alpes 4 247,0
Provence-Alpes-Côte d'Azur 4 501,0
Corse 3 514,0
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Figure 3Prix régional moyen des appartements neufs en 2019France métropolitaine : 4 250 € / m²

  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Les autorisations sont en repli, les mises en chantier ne plient pas

En 2019, 25 600 logements ont été autorisés à la construction en Hauts-de-France, soit une baisse de 14,3 % par rapport aux douze mois précédents (figure 4). Les autorisations sur une année évoluent donc à un rythme inférieur à celui observé sur l’ensemble du territoire français (– 2,4 %).

Les autorisations diminuent surtout dans les départements du Pas-de-Calais (– 20,9 %) et du Nord (– 19,8 %) qui représentent plus de 70 % du total de la région. Le département de l’Oise fait figure d’exception, avec une progression de 12,5 % des autorisations par rapport à 2018 (soit près de 3 500 en 2019).

En 2019, le nombre de mises en chantier en Hauts-de-France, atteint 24 300 unités, soit une augmentation de 0,2 % par rapport aux douze mois précédents (figure 5). Le Nord et l’Aisne sont les seuls départements de la région à bénéficier d’une évolution favorable (respectivement + 7,7 % et + 7,0 %). Sur l’ensemble du territoire français, les mises en chantier diminuent de 0,9 % par rapport à la même période.

Figure 4Construction autorisée de logements par département

en %
Construction autorisée de logements par département (en %)
Logements en 2019 (nombre) Évolution 2019/2018 Évolution annuelle moyenne 2018/2013¹
Aisne 1 400 0,1 -2,9
Nord 12 700 -19,8 0,0
Oise 3 500 12,5 -9,2
Pas-de-Calais 5 400 -20,9 -1,1
Somme 2 700 -3,2 0,5
Hauts-de-France 25 600 -14,3 -1,4
France hors Mayotte 449 400 -2,4 1,5
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Notes : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 27 février 2020.

Figure 5Logements commencés par département

en %
Logements commencés par département (en %)
Logements en 2019 (nombre) Évolution 2019/2018 Évolution annuelle moyenne 2018/2013 ¹
Aisne 1 300 7,0 -5,2
Nord 12 800 7,7 1,4
Oise 2 800 -7,8 -3,4
Pas-de-Calais 5 000 -9,1 -1,9
Somme 2 500 -7,4 2,5
Hauts-de-France 24 300 0,2 -0,3
France hors Mayotte 410 600 -0,9 3,2
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Notes : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 27 février 2020.

La construction de locaux, portée par les entrepôts, est bien orientée

Dans les Hauts-de-France, les surfaces de plancher autorisées dans le secteur non résidentiel ont augmenté de 31,2 % en un an (figure 6), contre + 1,3 % en France. En 2019, près de 4,6 millions de mètres carrés de surface de plancher ont été autorisés dans la région, ce qui représente près de 12 % des surfaces autorisées en France.

En 2019, le secteur de l’entreposage poursuit sa forte progression dans la région (+ 94,6 %). Avec plus de 2,1 millions de mètres carrés, il représente près de la moitié des surfaces de plancher autorisées en 2019, dans les Hauts-de-France.

La hausse est également sensible dans les secteurs de l’exploitation agricole ou forestière (+ 16,3 %), des bureaux (+ 15,9 %) et de l’industrie (+ 5,3 %). Les surfaces affectées aux locaux commerciaux accusent la baisse la plus marquée (– 21,2 %) suivie par celles de l’artisanat (– 14,0 %), du service public (– 8,9 %) et de l’hébergement hôtelier (– 5,4 %).

Figure 6Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type

en %
Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type (en %)
Hauts-de-France France entière
Surfaces autorisées en 2019 (en milliers de m²) Évolution 2019/2018 Évolution annuelle moyenne 2018/2013 ¹ Évolution 2019/2018 Évolution annuelle moyenne 2018/2013 ¹
Artisanat 102 -14,0 4,1 -2,1 5,8
Bureaux 493 15,9 11,2 3,6 4,9
Commerce 313 -21,1 1,2 -5,1 -1,9
Entrepôt 2 158 94,6 26,0 22,0 8,8
Exploitation agricole ou forestière 650 16,3 -6,0 -5,1 -4,4
Hébergement hôtelier 57 -5,4 12,0 -1,3 8,8
Industrie 375 5,3 12,5 -1,0 4,0
Service public ou d'intérêt collectif 403 -8,9 -3,1 -8,2 -2,0
Ensemble 4 551 31,2 6,1 1,3 0,9
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de locaux, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 27 février 2020.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.

Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.

En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.

Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la donnée dans l'application Sit@del2.
Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Logement collectif :

Un logement collectif (appartement) fait partie d’un bâtiment dans lequel sont superposés plus de deux logements distincts et dont certains ne disposent pas d’un accès privatif.

Logement individuel :

Un logement individuel est un logement dans une maison individuelle. Une maison individuelle peut comporter deux logements individuels s'ils ont été construits par le même maître d'ouvrage d'après le code de la construction et de l'habitation.