Insee Conjoncture NormandieBilan économique 2018 - Normandie

La Normandie poursuit sa reprise sur une pente douce

Dans un contexte de ralentissement de la croissance française, l’économie normande s’est bien comportée en 2018. Quel que soit le secteur d’activité (industrie, services ou BTP), le chiffre d’affaires des entreprises progresse, à un rythme toutefois modéré par rapport à 2017. Le commerce extérieur constitue pourtant un point noir. La remontée du prix du pétrole est en grande partie responsable de la détérioration du déficit commercial normand, qui dépasse 9 milliards en 2018.

En lien avec la croissance modérée de l’économie, l’emploi normand progresse. En 2018, notre région gagne près de 3 000 emplois (+ 0,3 % par rapport à 2017) ; cette hausse reste toutefois deux fois moins vive que celle observée en France (+ 0,6 %). Les effectifs de la quasi-totalité des grands secteurs d’activité augmentent, c’est le cas de l’agriculture (+ 1,2 %), l’industrie (+ 0,4 %), la construction (+ 0,7 %) et le tertiaire marchand (+ 0,6 %). Seule la dynamique du tertiaire non marchand reste négative avec une baisse significative de 1,6 %. Les tendances normandes sont les mêmes qu’au niveau national, avec une pente généralement moins favorable. À cet égard, l’industrie fait figure d’exception, l’augmentation normande s’avérant légèrement supérieure à celle de la France. En nombre, c’est le tertiaire marchand qui apporte la plus forte contribution à la hausse des effectifs normands avec un solde positif de 3 200 salariés.

À la fin de l’année 2018, le taux de chômage s’établit en Normandie à 8,7 %. Concomitamment à la hausse de l’emploi, la baisse du chômage s’est donc poursuivie en 2018 (- 0,2 %), à un rythme cependant beaucoup moins soutenu qu’en 2017 (- 1,1 %). Le taux de chômage régional atteint là son niveau le plus bas depuis une dizaine d’années. L’amélioration du marché du travail profite en premier lieu aux jeunes de moins de 25 ans et aux hommes. Au contraire, les femmes ne profitent que peu de cette embellie et les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans sont en légère augmentation. De même, la part des personnes inscrites à Pôle emploi depuis plus d’un an ne cesse de croître, cette situation concernant aujourd’hui presque un chômeur sur deux.

Comme le marché du travail, la démographie d’entreprise montre une dynamique positive, le chiffre de plus de 22 000 entreprises créées en 2018 constituant même un record en Normandie. Mais, cette hausse spectaculaire est exclusivement portée par les entreprises individuelles et les micro-entreprises.

Insee Conjoncture Normandie
No 18
Paru le :Paru le06/06/2019
Camille Hurard, Insee Normandie
Insee Conjoncture Normandie No 18- Juin 2019

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par l'Insee.
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Démographie d'entreprise - Un niveau record de créations d’entreprise en 2018, porté par le micro-entreprenariat et l'entreprise individuelle Bilan économique 2018

Camille Hurard, Insee Normandie

En 2018, plus de 22 300 entreprises ont été créées en Normandie soit près de 20 % de plus qu’en 2017. Cette hausse spectaculaire est portée par le micro-entreprenariat et les entreprises individuelles tandis que les créations de société sont en léger repli. La dynamique concerne tous les secteurs d’activité et plus particulièrement ceux du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration. Dans le même temps, le recul du nombre de défaillances d’entreprise se poursuit.

Insee Conjoncture Normandie

No 18

Paru le :06/06/2019

En 2018, plus de 22 300 entreprises ont été créées en Normandie (figure 1). Ce niveau est le plus élevé depuis l’an 2000 et dépasse les niveaux historiques de 2009 et 2010, lors de la création du statut d’auto-entrepreneur. L’accélération des créations d’entreprise en Normandie est plus forte qu’en France métropolitaine (+ 19 % contre + 17 %). Elle est portée par les créations de micro-entreprise (+ 32 %), qui bénéficient de l’élévation des plafonds de chiffre d’affaires autorisés, mais aussi par celles d’entreprise individuelle (+ 24 %). Les créations de société sont, quant à elles, en léger repli (- 0,7 %).

Figure 1Créations d'entreprises dans la région Normandie

Créations d'entreprises dans la région Normandie
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs
2010 4 703 3 740 13 730
2011 4 950 3 610 10 857
2012 4 648 3 114 11 428
2013 4 546 4 427 9 405
2014 4 997 4 333 9 867
2015 5 075 5 440 6 784
2016 5 592 5 982 6 538
2017 6 004 6 230 6 553
2018 5 963 7 696 8 674
  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 1Créations d'entreprises dans la région Normandie

  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Une embellie générale dans tous les départements

Les immatriculations d’entreprise progressent dans tous les départements normands (figure 2). C’est en Seine-Maritime et dans le Calvados que les hausses sont les plus fortes (+ 23 % et + 22 %). En Seine-Maritime, les créations d’entreprise individuelle et de micro-entreprise (+ 35 % chacune) compensent largement la baisse des immatriculations de société. Dans le Calvados et la Manche, les hausses concernent tous les types d’entreprise mais surtout les micro-entreprises (+ 43 % et + 25 %). L’Eure se distingue par une progression sensible des immatriculations d’entreprise individuelle (+ 27 %) tandis que les créations de micro-entreprise sont moins dynamiques qu’ailleurs et que celles de société sont en retrait. Dans l’Orne la progression des créations d’entreprise est inférieure à 10 %, malgré la plus forte hausse des enregistrements de société (+ 5 %). Cette faible progression s’explique par un recul, observé uniquement dans ce département, des créations d’entreprise individuelle. Les immatriculations de micro-entreprise y progressent cependant nettement (+ 25 %).

Figure 2Créations d'entreprises par département

en %
Créations d'entreprises par département (en %)
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Régime de micro-entrepreneur Ensemble
Évolution 2018/2017 Évolution 2018/2017 Évolution 2018/2017 Créations en 2018 (nombre) Évolution 2018/2017
Calvados 0,8 19,1 42,9 5 764 22,1
Eure -1,3 26,7 17,9 3 918 14,6
Manche 0,1 12,7 25,4 2 484 12,4
Orne 5,3 -1,3 24,6 1 449 8,8
Seine-Maritime -2,5 35,6 35,0 8 718 22,7
Normandie -0,7 23,5 32,4 22 333 18,9
France entière 1,6 20,0 27,5 691 283 16,9
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Une hausse dans tous les secteurs

Les immatriculations dans les secteurs regroupés du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration sont en très nette progression (+ 37 %). Cette hausse est liée à la très forte augmentation (+ 86 %) des créations de micro-entreprise (figure 3). C’est dans le Calvados que la progression de ces secteurs regroupés est la plus remarquable (+ 54 %) avec des créations de micro-entreprise qui ont plus que doublé (+ 130 %). Le secteur de l’industrie est également en net progrès (+ 31 %), notamment dans la Manche et en Seine-Maritime. Il s’agit du seul secteur bénéficiant d’une augmentation des créations de société. L’augmentation des immatriculations dans le secteur de la construction est plus modérée même si elle reste importante (+ 7 %). La hausse des créations de micro-entreprise y est plus mesurée et les immatriculations de société se réduisent. Dans l’Eure et la Manche, le nombre de créations dans ce secteur est stable entre 2017 et 2018.

Figure 3Évolution annuelle du nombre de créations d'entreprises entre 2017 et 2018 dans la région Normandie

en %
Évolution annuelle du nombre de créations d'entreprises entre 2017 et 2018 dans la région Normandie (en %)
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs Ensemble
Ensemble -0,7 23,5 32,4 18,9
Industrie 24,5 36,5 27 30,7
Construction -3,5 15 12,5 7,1
Commerce, transport, hébergement, restauration -0,1 43 85,8 37,2
Services aux entreprises -3,1 20,3 16,7 9,9
Services aux particuliers -0,9 4,9 20,4 11,8
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 3Évolution annuelle du nombre de créations d'entreprises entre 2017 et 2018 dans la région Normandie

  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Des défaillances toujours moins nombreuses

Pour la troisième année consécutive, le nombre de défaillances d’entreprise baisse en Normandie comme en métropole (figure 4). Toutefois, ce recul s’effectue sur un rythme plus modeste que l’an passé (- 1,5 % contre - 6 %). Le département de la Manche est le seul qui n’en bénéficie pas (+16 % en 2018), et ce pour la deuxième année de suite.

Figure 4Évolution des défaillances d'entreprises dans la région Normandie

indice base 100 en décembre 2010
Évolution des défaillances d'entreprises dans la région Normandie (indice base 100 en décembre 2010)
Normandie France entière
déc. 2005 71,2 81,8
janv. 2006 70,9 81,1
févr. 2006 72,1 80,2
mars 2006 71,1 79,8
avril 2006 70,4 78,9
mai 2006 68,5 78,3
juin 2006 68,6 77,9
juil. 2006 69,5 77,9
août 2006 69,1 78,1
sept. 2006 69,6 78
oct. 2006 69,1 78,4
nov. 2006 70,2 78,9
déc. 2006 70,2 79,4
janv. 2007 71,4 80,1
févr. 2007 70,4 81,2
mars 2007 71,9 81,9
avril 2007 71,7 82,5
mai 2007 73,3 82,9
juin 2007 72,6 83,6
juil. 2007 73,7 84,5
août 2007 74,6 84,5
sept. 2007 74,6 84,5
oct. 2007 75,5 85,3
nov. 2007 75,2 85,1
déc. 2007 74,4 85,1
janv. 2008 74,2 85,1
févr. 2008 75,5 85,5
mars 2008 74,6 85,2
avril 2008 76,1 86,4
mai 2008 77,1 86,2
juin 2008 77,6 86,2
juil. 2008 77,2 86,6
août 2008 76,7 86,8
sept. 2008 78 88,1
oct. 2008 78,6 89,2
nov. 2008 79,6 90,2
déc. 2008 82,5 92,1
janv. 2009 85,1 93,4
févr. 2009 86,2 94,8
mars 2009 89,9 97,6
avril 2009 94,5 98,9
mai 2009 94,2 100,4
juin 2009 97,6 101,8
juil. 2009 98 103
août 2009 98,1 103,7
sept. 2009 99 105
oct. 2009 100 104,7
nov. 2009 100,8 105,1
déc. 2009 100,5 104,8
janv. 2010 100,1 104,8
févr. 2010 100,3 104,8
mars 2010 100,3 104,8
avril 2010 98 103,8
mai 2010 98,2 103,7
juin 2010 98 103,7
juil. 2010 99,6 103
août 2010 100,4 103,1
sept. 2010 101,4 102,1
oct. 2010 101,3 101,3
nov. 2010 100,4 100,9
déc. 2010 100 100
janv. 2011 99,8 100,1
févr. 2011 101,8 100
mars 2011 101,2 99,4
avril 2011 101,8 99
mai 2011 103 100,3
juin 2011 101,4 99,3
juil. 2011 100,1 98,7
août 2011 101 98,7
sept. 2011 100,4 98,4
oct. 2011 100,1 98,5
nov. 2011 100,8 98,8
déc. 2011 101,3 98,6
janv. 2012 103 99,4
févr. 2012 101,1 99,4
mars 2012 101 98,7
avril 2012 100,2 99
mai 2012 100,1 97,6
juin 2012 100,2 97,6
juil. 2012 102 99
août 2012 102,2 98,8
sept. 2012 101,4 98,4
oct. 2012 101,9 100
nov. 2012 102,6 100,1
déc. 2012 103,4 101,3
janv. 2013 103,1 101
févr. 2013 102,5 100,8
mars 2013 102,4 100,6
avril 2013 104,2 101,8
mai 2013 103,8 102
juin 2013 105,3 102,4
juil. 2013 105,1 103,1
août 2013 104,5 103
sept. 2013 107,2 103,8
oct. 2013 108,5 103,8
nov. 2013 109,5 103,6
déc. 2013 108,4 103,6
janv. 2014 109,5 103,8
févr. 2014 112,7 104,8
mars 2014 110,9 104,8
avril 2014 111,4 105
mai 2014 111 104,5
juin 2014 110,5 104,7
juil. 2014 111,3 104,7
août 2014 113,1 104,7
sept. 2014 111,7 105
oct. 2014 111,7 104,8
nov. 2014 110,9 104,9
déc. 2014 112,6 103,4
janv. 2015 112,1 103,9
févr. 2015 111,1 103,8
mars 2015 114,5 105,6
avril 2015 114,6 105,7
mai 2015 112,3 103,5
juin 2015 114,2 105
juil. 2015 114,8 104,5
août 2015 112,5 104,1
sept. 2015 113,7 104,3
oct. 2015 113,2 102,9
nov. 2015 113,5 103,2
déc. 2015 113,7 104,4
janv. 2016 111,8 103,2
févr. 2016 111,9 102,6
mars 2016 110,6 101,2
avril 2016 108,9 100,2
mai 2016 112 102,6
juin 2016 110,1 101,2
juil. 2016 108,7 99,7
août 2016 109,1 99,6
sept. 2016 105,8 98,6
oct. 2016 105,9 98,3
nov. 2016 105,6 97,8
déc. 2016 102 96,2
janv. 2017 102 95,9
févr. 2017 100,2 95
mars 2017 100,2 94,8
avril 2017 99,1 93,6
mai 2017 98,7 93,5
juin 2017 97,8 92,4
juil. 2017 97,1 92,1
août 2017 97,4 92,1
sept. 2017 95,8 91,1
oct. 2017 94,4 90,7
nov. 2017 93,2 90,1
déc. 2017 95,4 90,4
janv. 2018 95,6 89,6
févr. 2018 96 89,1
mars 2018 95,7 88,1
avril 2018 96,5 88,3
mai 2018 96 87,4
juin 2018 93,8 87,5
juil. 2018 93,9 87,9
août 2018 94,5 88,3
sept. 2018 95,2 88,6
oct. 2018 96 89,5
nov. 2018 96,3 89,4
déc. 2018 93,9 89,5
  • Notes : données brutes, en date de jugement. Chaque point correspond au cumul des 12 derniers mois.
  • Source : Banque de France, Fiben (extraction du 16 avril 2019).

Figure 4Évolution des défaillances d'entreprises dans la région Normandie

  • Notes : données brutes, en date de jugement. Chaque point correspond au cumul des 12 derniers mois.
  • Source : Banque de France, Fiben (extraction du 16 avril 2019).

Les défaillances diminuent dans les secteurs de la construction, du commerce / transports / hébergement / restauration et des services aux particuliers. En revanche, elles augmentent en 2018 dans l’industrie et les services aux entreprises, après un repli en 2017 (figure 5).

Figure 5Évolution annuelle des défaillances d'entreprises selon le secteur d'activité entre 2017 et 2018 dans la région Normandie

en %
Évolution annuelle des défaillances d'entreprises selon le secteur d'activité entre 2017 et 2018 dans la région Normandie (en %)
Normandie France entière
Ensemble ¹ -1,5 -0,9
Industrie 9,9 0,1
Construction -1,4 -2,5
Commerce, transport, hébergement, restauration -5,7 -1,2
Services aux entreprises 9,6 2,9
Services aux particuliers ² -6,3 -1,5
  • ¹ : y compris agriculture.
  • ² : hors administration publique, activités des ménages en tant qu'employeurs et activités extra-territoriales.
  • Note : données brutes, en date de jugement.
  • Source : Banque de France, Fiben (extraction du 16 avril 2019).

Figure 5Évolution annuelle des défaillances d'entreprises selon le secteur d'activité entre 2017 et 2018 dans la région Normandie

  • ¹ : y compris agriculture.
  • ² : hors administration publique, activités des ménages en tant qu'employeurs et activités extra-territoriales.
  • Note : données brutes, en date de jugement.
  • Source : Banque de France, Fiben (extraction du 16 avril 2019).

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Cessation d'entreprise :

Il s'agit de l'arrêt total de l'activité économique de l'entreprise.

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance avec la notion plus large de cessation. Les liquidations qui font suite à une défaillance ne représentent qu'une partie, variable avec le temps et le secteur d'activité, de l'ensemble des cessations.

Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Micro-entrepreneur :

Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d'entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.

Le micro-entrepreneur bénéficie ainsi notamment :

– du régime fiscal de la micro-entreprise ;

– du régime micro-social ;

– d'une exonération ou d’une franchise de TVA.

Le régime peut concerner des activités commerciales, artisanales ou libérales, à titre principal ou complémentaire.

Sont exclus du régime :

– les activités rattachées à la Mutualité sociale agricole (MSA) ;

– les professions libérales réglementées ne relevant pas de la caisse de retraite de la Cipav (professions juridiques et judiciaires, professions de santé, experts comptables, agents généraux d’assurance...) ;

– les activités relevant de la TVA immobilière (opérations des marchands de biens, lotisseurs, agents immobiliers…);

– les activités artistiques relevant de la Maison des artistes ou de l’association Agessa ;

– les activités de dirigeant majoritaire d’une entreprise ;

– le cumul avec une activité de travailleur indépendant non salarié déjà immatriculé et relevant de la Sécurité sociale des indépendants.

Le régime de l’auto-entrepreneur a été initialement créé par la loi de modernisation de l'économie (LME) n°2008-776 du 4 août 2008 et est entré en vigueur au 1er janvier 2009.

La loi Pinel du 18 juin 2014 l’a transformé en régime du micro-entrepreneur à partir du 19 décembre 2014. Elle lui a imposé de nouvelles obligations comme l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) pour les commerçants ou au répertoire des métiers (RM) pour les artisans. Elle a également mis fin à l’exonération de la taxe pour frais de chambre consulaire et exigé le paiement de la cotisation foncière des entreprises dès la deuxième année d’activité et non plus à partir de la quatrième année. Elle a aussi prévu la fusion du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social à partir du 1er janvier 2016.

Ainsi, depuis cette date, les entrepreneurs individuels relevant du régime fiscal de la micro-entreprise sont automatiquement soumis au régime micro-social.

Depuis le 1er janvier 2023, les seuils de chiffre d’affaires permettant l’accès au régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social ont été doublés. Ils s’appliquent désormais aux entreprises dont le chiffre d’affaires de l’année civile précédente ou de l’avant-dernière année n’excède pas :

- 188 700 euros pour une activité de vente de marchandises, d'objets, d'aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement ;

- 77 700 euros pour une activité de prestations de services ou une profession libérale.

Ce régime doit être distingué de la catégorie des microentreprises définie par l’article 51 de la loi de modernisation de l’économie (LME) et précisée par le décret n° 2008-1354.

Remarque :
  • Depuis janvier 2011, le micro-entrepreneur peut bénéficier du statut de l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL) en affectant à son activité professionnelle un patrimoine spécifique séparé de son patrimoine personnel. Il conserve toutefois le régime fiscal et social forfaitaire lié au régime de la micro-entreprise.
  • Ce régime doit être distingué à la fois du régime micro-fiscal (dit parfois régime fiscal de la micro-entreprise) ainsi que de la catégorie des microentreprises définie par l'article 51 de la loi de modernisation de l'économie (LME) et précisée par le décret n° 2008-1354.

Services rendus aux entreprises :

Les services rendus aux entreprises regroupent globalement les activités scientifiques et techniques les services administratifs et de soutien.

Les activités scientifiques et techniques requièrent un niveau de formation élevé et apportent aux utilisateurs des connaissances et compéténces spécialisées, contrairement aux services administratifs et de soutien, qui n'ont pas pour objectif premier le transfert de connaissances spécialisées.

Remarque :

L'Insee classant les services marchands en fonction de leur utilisateur principal, les services juridiques, les activités de contrôle, de location sont des services aux entreprises, même lorsqu'ils sont partiellement consommés par les particuliers.

Ils sont détaillés dans la nomenclature d'activité française (NAF rév.2).

Services rendus aux particuliers :

Les services aux particuliers se caractérisent par la mise à disposition d'une prestation technique ou intellectuelle principalement à destination des particuliers (ou ménages), même si certains d’entre eux concernent également les entreprises.

Remarque :

L'Insee classant les services marchands en fonction de leur utilisateur principal, la blanchisserie ou la réparation sont des services aux particuliers, même lorsqu'ils sont partiellement consommés par les entreprises.

Pour en savoir plus

Tableau de bord de la conjoncture régionale

Gourdon H., « Les créations d’entreprises en 2018 », Insee Première n°1734, janvier 2019