Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineBilan économique 2018 - Nouvelle-Aquitaine

L’économie néo-aquitaine retrouve des couleurs

En Nouvelle-Aquitaine, la croissance perdure en 2018, mais avec une moindre intensité, à l’image du PIB français qui augmente de 1,7 % après + 2,3 % en 2017. L’essor des créations d’entreprises et le bon niveau d’activité de la plupart des secteurs économiques participent à la progression de l’emploi salarié, et notamment des emplois durables, favorisant ainsi le recul du chômage.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 18
Paru le :Paru le06/06/2019
Catherine Hardy, Draaf Nouvelle-Aquitaine
Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine No 18- Juin 2019

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par l'Insee.
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Agriculture : productions végétales – Encore une année de cultures marquée par les aléas climatiques Bilan économique 2018

Catherine Hardy, Draaf Nouvelle-Aquitaine

La baisse des surfaces en grandes cultures et des rendements décevants expliquent une production parmi les moins bonnes de ces dix dernières années. La faible récolte de 2017 a impacté la commercialisation des vins à appellations. En revanche, les expéditions de Cognac poursuivent leur progression. Les conditions climatiques affectent les récoltes de fruits et légumes. Concernant les cours, la campagne est correcte pour la fraise, difficile pour le melon et exceptionnelle pour la carotte primeur.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine

No 18

Paru le :06/06/2019

Une année morose pour les grandes cultures

La progression des surfaces néo-aquitaines en oléagineux (+ 6,4 %) par rapport à 2016-2017 ne compense pas la diminution de celles en céréales (– 3,7 %) et en protéagineux (– 14,3 %). Pour la quasi-totalité des cultures de céréales, oléagineux et protéagineux (COP), les surfaces reculent et les rendements faiblissent. Ces derniers, pénalisés par un été chaud et sec, sont presque tous inférieurs aux moyennes des cinq dernières années. Ainsi, la récolte régionale en COP se rétracte de 12 %, soit une production (9,4 millions de tonnes) parmi les moins bonnes de ces dix dernières années (figure 1). À défaut de quantité, la qualité des céréales prévaut, notamment celle des premiers blés tendres moissonnés.

Figure 1Production des principales grandes cultures en Nouvelle-Aquitaine en 2017 et 2018

Tonnes
Production des principales grandes cultures en Nouvelle-Aquitaine en 2017 et 2018 (Tonnes)
Cultures Production 2017 Production 2018
Maïs grain 4 468 494 3 766 811
Blé tendre 3 260 885 3 060 771
Orge 847 818 733 053
Tournesol 593 600 431 271
Colza 407 396 383 700
Blé dur 323 660 292 193
Triticale 339 401 271 257
  • Source : Ministère de l’agriculture et de l’alimentation – Statistique agricole annuelle.

Figure 1Production des principales grandes cultures en Nouvelle-Aquitaine en 2017 et 2018

  • Source : Ministère de l’agriculture et de l’alimentation – Statistique agricole annuelle.

La faiblesse annoncée de la récolte hexagonale et celle des autres pays exportateurs participe à la progression du cours du blé jusqu’à fin août avant de se stabiliser (figure 2).

Figure 2Cotations base juillet - Blé tendre (rendu Rouen)

Euros/quintal
Cotations base juillet - Blé tendre (rendu Rouen) (Euros/quintal)
2018 2017 Moyenne 2015-2016-2017
Janv. 15,14 16,80 17,08
Fév. 15,50 16,94 16,43
Mars 15,58 16,59 16,12
Avril 15,74 15,56 15,53
Mai 16,24 15,58 15,26
Juin 16,46 15,78 15,83
Juil. 18,98 16,78 17,03
Août 20,81 15,50 16,00
Sept. 19,90 15,38 15,49
Oct. 19,88 15,67 16,02
Nov. 19,81 15,48 16,35
Déc. 19,98 15,37 15,87
  • Source : FranceAgriMer.

Figure 2Cotations base juillet - Blé tendre (rendu Rouen)

  • Source : FranceAgriMer.

Le cours du maïs profite aussi de ce contexte jusqu’en août où la révision à la hausse des productions américaine et ukrainienne le fait reculer (figure 3).

Figure 3Cotations base juillet - Maïs grain (rendu Bordeaux)

Euros/quintal
Cotations base juillet - Maïs grain (rendu Bordeaux) (Euros/quintal)
2018 2017 Moyenne 2015-2016-2017
Janv. 14,45 16,20 15,07
Fév. 14,41 16,44 14,94
Mars 15,21 16,25 15,05
Avril 15,44 16,15 15,21
Mai 15,73 15,98 15,16
Juin 15,23 15,72 15,71
Juil. 16,25 15,10 15,79
Août 17,90 14,98 15,41
Sept. 17,05 14,64 14,96
Oct. 16,47 14,36 15,19
Nov. 16,91 14,60 15,48
Déc. 17,15 15,68
  • Source : FranceAgriMer.

Figure 3Cotations base juillet - Maïs grain (rendu Bordeaux)

  • Source : FranceAgriMer.

Une bonne récolte dans les vignobles

Au printemps, grêle et mildiou occasionnent des dégâts importants dans les vignes. Mais un été exceptionnellement sec et chaud favorise une récolte 2018 de bonne qualité, dont le volume augmente de 46 % par rapport à la mauvaise année 2017.

Souffrant d’une faible récolte lors de la campagne précédente et malgré un déstockage important, les sorties de chais se replient de 8 %. La hausse des prix ne suffit pas à compenser cette baisse des volumes (figure 4).

Figure 4Cotations et volumes mensuels du bordeaux rouge vrac

Cotations et volumes mensuels du bordeaux rouge vrac
Cours (Euros/tonneau) Volumes (Hectolitres)
Campagne 2012-2013 – Août 1 007 51 510
Campagne 2012-2013 – Septembre 975 45 283
Campagne 2012-2013 – Octobre 981 67 503
Campagne 2012-2013 – Novembre 1 024 57 568
Campagne 2012-2013 – Décembre 1 000 83 594
Campagne 2012-2013 – Janvier 1 008 193 678
Campagne 2012-2013 – Février 1 021 247 962
Campagne 2012-2013 – Mars 1 044 165 964
Campagne 2012-2013 – Avril 1 069 115 114
Campagne 2012-2013 – Mai 1 075 84 145
Campagne 2012-2013 – Juin 1 097 89 881
Campagne 2012-2013 – Juillet 1 088 66 000
Campagne 2013-2014 – Août 1 141 62 500
Campagne 2013-2014 – Septembre 1 190 44 000
Campagne 2013-2014 – Octobre 1 212 38 778
Campagne 2013-2014 – Novembre 1 251 37 819
Campagne 2013-2014 – Décembre 1 271 82 299
Campagne 2013-2014 – Janvier 1 270 186 314
Campagne 2013-2014 – Février 1 311 232 713
Campagne 2013-2014 – Mars 1 341 142 973
Campagne 2013-2014 – Avril 1 362 97 005
Campagne 2013-2014 – Mai 1 361 73 990
Campagne 2013-2014 – Juin 1 361 52 296
Campagne 2013-2014 – Juillet 1 333 52 322
Campagne 2014-2015 – Août 1 320 23 000
Campagne 2014-2015 – Septembre 1 309 27 644
Campagne 2014-2015 – Octobre 1 284 22 847
Campagne 2014-2015 – Novembre 1 271 23 363
Campagne 2014-2015 – Décembre 1 188 80 933
Campagne 2014-2015 – Janvier 1 175 151 509
Campagne 2014-2015 – Février 1 186 176 404
Campagne 2014-2015 – Mars 1 215 144 951
Campagne 2014-2015 – Avril 1 208 106 998
Campagne 2014-2015 – Mai 1 217 71 803
Campagne 2014-2015 – Juin 1 225 88 222
Campagne 2014-2015 – Juillet 1 265 103 772
Campagne 2015-2016 – Août 1 255 38 315
Campagne 2015-2016 – Septembre 1 220 42 724
Campagne 2015-2016 – Octobre 1 211 40 364
Campagne 2015-2016 – Novembre 1 229 37 335
Campagne 2015-2016 – Décembre 1 210 85 833
Campagne 2015-2016 – Janvier 1 208 235 281
Campagne 2015-2016 – Février 1 247 158 352
Campagne 2015-2016 – Mars 1 263 145 966
Campagne 2015-2016 – Avril 1 280 96 569
Campagne 2015-2016 – Mai 1 288 71 484
Campagne 2015-2016 – Juin 1 289 98 819
Campagne 2015-2016 – Juillet 1 294 62 010
Campagne 2016-2017 – Août 1 315 40 957
Campagne 2016-2017 – Septembre 1 314 42 497
Campagne 2016-2017 – Octobre 1 256 37 866
Campagne 2016-2017 – Novembre 1 268 45 140
Campagne 2016-2017 – Décembre 1 299 24 290
Campagne 2016-2017 – Janvier 1 225 201 954
Campagne 2016-2017 – Février 1 231 205 226
Campagne 2016-2017 – Mars 1 265 162 164
Campagne 2016-2017 – Avril 1 241 91 979
Campagne 2016-2017 – Mai 1 357 75 760
Campagne 2016-2017 – Juin 1 413 102 387
Campagne 2016-2017 – Juillet 1 406 100 008
Campagne 2017-2018 – Août 1 398 38 274
Campagne 2017-2018 – Septembre 1 447 44 310
Campagne 2017-2018 – Octobre 1 502 34 680
Campagne 2017-2018 – Novembre 1 469 75 383
Campagne 2017-2018 – Décembre 1 478 112 932
Campagne 2017-2018 – Janvier 1 503 182 551
Campagne 2017-2018 – Février 1 521 156 703
Campagne 2017-2018 – Mars 1 536 100 361
Campagne 2017-2018 – Avril 1 497 69 277
Campagne 2017-2018 – Mai 1 538 16 287
Campagne 2017-2018 – Juin 1 502 46 323
Campagne 2017-2018 – Juillet 1 475 39 281
Campagne 2018-2019 – Août 1 533 16 982
Campagne 2018-2019 – Septembre 1 444 14 701
Campagne 2018-2019 – Octobre 1 455 23 370
Campagne 2018-2019 – Novembre 1 465 16 544
Campagne 2018-2019 – Décembre 1 400 48 041
Campagne 2018-2019 – Janvier
Campagne 2018-2019 – Février
Campagne 2018-2019 – Mars
Campagne 2018-2019 – Avril
Campagne 2018-2019 – Mai
Campagne 2018-2019 – Juin
Campagne 2018-2019 – Juillet
  • Note : Une campagne s'étale du mois d'août au mois de juillet.
  • Source : CIVB.

Figure 4Cotations et volumes mensuels du bordeaux rouge vrac

  • Note : Une campagne s'étale du mois d'août au mois de juillet.
  • Source : CIVB.

Les exportations de vins au départ de la Nouvelle-Aquitaine progressent de 4 % en valeur mais diminuent de 12 % en volume, un recul porté principalement par la diminution des expéditions à destination de la Chine.

Le Cognac, fer de lance des exportations

Malgré les aléas climatiques et les maladies, le rendement 2018 des vignes destinées à la production de vin pour Cognac s’avère bien meilleur que prévu. Pour la quatrième campagne consécutive, les expéditions de Cognac poursuivent leur progression : + 8,2 % en volume et + 5,4 % en valeur. Le cap record des 200 millions de bouteilles expédiées sur la campagne est ainsi franchi.

Avec 3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 98 % de la production exportée, la filière contribue largement à l’excédent commercial des vins et spiritueux français. Pesant pour 40 % de la valeur à l’export, les États-Unis confortent leur place de leader en 2018. Malgré un recul à destination de la Chine, les exportations vers l'Asie continuent de progresser. Dans un contexte économique plus difficile sur certains marchés, la valeur des expéditions vers l’Europe se replie (figure 5).

Figure 5Campagne de commercialisation du Cognac (1ᵉʳ août au 31 juillet)

Campagne de commercialisation du Cognac (1ᵉʳ août au 31 juillet)
Sorties de Cognac sur la campagne 2017/2018 (hl alcool pur) Écart par rapport à 2016/2017 (%)
Total des sorties 616 298 6,8
dont :
marchés étrangers 564 561 8,5
marché français 11 920 – 4,6
autres utilisations 39 817 – 10,5
  • Source : BNIC.

La production de fruits et légumes pénalisée par les conditions climatiques

La production totale de tomates en frais diminue de 5 %, en dépit de l’augmentation des surfaces d’environ 3 %. La campagne de commercialisation est marquée par plusieurs crises conjoncturelles.

Les superficies dédiées à la culture du melon régressent de 5 % et la production chute de 10 %. Un début de production tardif, des tonnages en retrait et mal répartis sur la saison, ainsi qu’une forte concurrence rendent la campagne difficile (figure 6).

Figure 6Cotation du melon charentais jaune Sud-Ouest (cat I - cal 800-950g)

Euro HT/kg
Cotation du melon charentais jaune Sud-Ouest (cat I - cal 800-950g) (Euro HT/kg)
Semaines 2018 2017 Moyenne 2015-2016-2017
25 1,40 1,29
26 1,11 1,01
27 1,55 0,9 1,16
28 1,40 0,88 1,18
29 0,98 0,75 0,94
30 0,77 0,74 0,82
31 0,85 0,75 0,87
32 1,09 0,94 0,91
33 1,27 1,27 0,98
34 1,18 1,29 0,99
35 1,02 1,10 1,00
36 0,86 0,96 0,99
37 0,93 0,82 0,94
38 0,80 0,92
39 0,89 1,02
40 1,10
  • Source : FranceAgriMer – Réseau des nouvelles des marchés (RNM).

Figure 6Cotation du melon charentais jaune Sud-Ouest (cat I - cal 800-950g)

  • Source : FranceAgriMer – Réseau des nouvelles des marchés (RNM).

Le développement des cultures de fraises sous serre se poursuit (+ 9 ha). Le froid et le manque de luminosité retardent le début de campagne des fraises de plein air. Malgré les intempéries de mai et juin, les volumes de production se maintiennent. Hormis pour les fraises rondes, les cours demeurent fermes.

Après une année 2017 catastrophique, la carotte primeur connaît une campagne exceptionnellement bonne tant en termes de prix que d’écoulement. La moyenne des cours est doublée.

La production de pruneaux baisse de 30 % par rapport à 2017 et de 20 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La chute du rendement est due notamment à un faible taux de sucre au démarrage de la récolte des prunes qui pénalise fortement le calibre du pruneau.

Les surfaces en pommiers poursuivent leur repli (– 2 %). La production se rétracte de 8 %, en lien avec le phénomène d’alternance (baisse naturelle du rendement de la plante suite à une bonne année), et le développement de la maladie des taches amères. La concurrence, interrégionale et à l’export, entraîne une pression sur les cours, les rendant moins rémunérateurs.

Pour la châtaigne et la noix, les volumes récoltés sont bien plus élevés qu’en 2017, mais la qualité et les cours sont en retrait par rapport à la dernière campagne.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Production récoltée (agriculture) :

Le concept de production récoltée est issu de la « statistique agricole annuelle » produite par le service de la Statistique et de la Prospective (SSP) du ministère en charge de l'agriculture. Le rendement qui sert à calculer cette production est dit « en récolte », il exclut ainsi :

  • les pertes sur le champ ;
  • les pertes en cours de transfert jusqu'à la ferme ;
  • les parties de produits inutilisables ;
  • les produits fatals.