Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'AzurBilan économique 2017 - Provence-Alpes-Côte d’Azur

L’économie régionale reste dynamique

En 2017, l'activité mondiale a accéléré : +3,9 % après +3,3 % en 2016. Poursuivant sur la lancée de 2016, l’activité continue à reprendre quelques couleurs dans les pays émergents (+6,5 % après +4,9 %). La croissance de la zone euro est au plus haut depuis 2007. En France, l'économie a franchement accéléré en 2017. Porté par l'emploi salarié du secteur marchand non agricole, l'emploi total connaît une nouvelle accélération et le taux de chômage baisse plus sensiblement cette année, passant de 10,0 % fin 2016 à 9,0 % fin 2017.

Dans ce contexte, l'activité économique poursuit son redressement en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le nombre d'emplois augmente encore, le taux de chômage se replie fortement même si le nombre de demandeurs d’emploi inscrits progresse encore. La situation s’améliore dans la majorité des secteurs d'activité. La fréquentation touristique reprend des couleurs. Le marché immobilier se stabilise à un niveau élevé et la production agricole tire son épingle du jeu malgré la sécheresse. Dans le même temps, les créations d’entreprises accélèrent et les défaillances stagnent.

Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 20
Paru le :Paru le31/05/2018
Vincent Delage, Philippe Winnicki, Insee Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bruno Patier, Insee Division synthèse conjoncturelle
Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur No 20- Mai 2018
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Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2017

Vincent Delage, Philippe Winnicki, Insee Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bruno Patier, Insee Division synthèse conjoncturelle

Dans un contexte national et européen favorable, l’essor de l'activité économique en Provence-Alpes-Côte d'Azur se poursuit en 2017. Le nombre d'emplois augmente encore, le taux de chômage se replie fortement même si le nombre de demandeurs d’emploi inscrits continue de progresser. La situation s’améliore dans la majorité des secteurs d'activité. La fréquentation touristique reprend des couleurs. Le marché immobilier se stabilise à un niveau élevé et la production agricole tire son épingle du jeu malgré la sécheresse. Dans le même temps, les créations d'entreprises accélèrent et les défaillances stagnent.

Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur

No 20

Paru le :31/05/2018

Synthèse régionale - L’économie régionale reste dynamique

15 000 emplois de plus en un an

Fin 2017, Provence-Alpes-Côte d’Azur compte 1 146 000 emplois salariés dans les secteurs marchands hors agriculture et particuliers employeurs. Cela représente 15 000 emplois salariés de plus en un an, soit une augmentation de 1,3 % (+1,8 % en 2016). Au plan national, la hausse est légèrement plus forte (+1,6 %). Comme en 2016, le tertiaire marchand est à l’origine de la majorité des créations d’emplois. La reprise s’est poursuivie dans la construction et les effectifs se stabilisent dans l’industrie. L'emploi salarié progresse dans tous les départements de la région, à l’exception des Alpes-de-Haute-Provence.

Fort recul du taux de chômage en 2017

En 2017, le taux de chômage se replie de façon très marquée en Provence-Alpes-Côte d’Azur comme au niveau national. Sur un an, il baisse de 1,1 point et s’établit à 10,4 % de la population active en fin d’année. Dans le même temps, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, en particulier ceux en activité réduite, ne cesse de progresser. Les publics les plus fragiles ne sont pas épargnés par cette hausse, en particulier les seniors et les demandeurs d’emploi de longue durée. Par ailleurs, le nombre de bénéficiaires de contrat aidé s’amoindrit considérablement. À l’inverse, la reprise de l’apprentissage engagée en 2016 se consolide.

Le nombre d’allocataires du RSA se stabilise

Fin 2017, 155 000 foyers sont allocataires du revenu de solidarité active (RSA) en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Après une forte diminution en 2016 (–6,2 %), le nombre d'allocataires se stabilise en 2017. Au sein de la région, seul le département des Alpes-Maritimes enregistre une baisse sur l’année.

Les bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) sont quant à eux sensiblement plus nombreux qu’en 2016, regroupant 87 000 allocataires.

La fréquentation touristique reprend des couleurs

Après une année 2016 en berne, la fréquentation hôtelière de Provence-Alpes-Côte d’Azur augmente sensiblement en 2017. Ce rebond est lié à la fois à la clientèle française et étrangère.

Le taux d’occupation des hôtels augmente significativement.

Dans les campings de la région, la fréquentation 2017 est également supérieure à celle de 2016.

Le transport de voyageurs poursuit son essor

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, près de 200 000 véhicules neufs ont été immatriculés en 2017, en hausse de 5,6 % par rapport à 2016.

Le transport de voyageurs par avion marque de nouveaux records, confirmant la tendance des dernières années, tandis que le trafic maritime de passagers fléchit.

Par ailleurs, le transport maritime de marchandises stagne et le fret routier reprend son essor.

Agriculture : un gel printanier tardif et une très longue sécheresse

La campagne agricole 2017 est marquée par une succession de phénomènes météorologiques préjudiciables aux cultures.

D'abord un épisode de gel tardif frappe le bassin alpin, l’Est du Vaucluse et le Haut-Var, occasionnant des pertes importantes en pommes et cerises.

Puis, le printemps exceptionnellement doux et les canicules estivales perturbent les calendriers de commercialisation. Ils alimentent un excès d’offre à l’origine de crises pour l’abricot et le melon. À l'inverse, la tomate et la courgette régionales parviennent à tirer parti de la saison estivale, et les vins régionaux remportent un franc succès, y compris à l'export.

Enfin, la sécheresse exceptionnellement longue, perdurant même à l’automne, impose des mesures de restrictions d'eau. Cette sécheresse d'ampleur historique dans les Alpes altère la production de fourrages au point de justifier une procédure de reconnaissance au titre des calamités agricoles.

Marché immobilier et construction : le marché se stabilise à un niveau élevé

En 2017, la commercialisation des logements neufs diminue en Provence-Alpes-Côte d’Azur tout en conservant un niveau élevé. Il en va de même pour les ventes nettes de logements neufs. Dans le même temps, les prix cessent d’augmenter.

Sur le marché de la construction, le nombre de permis accordés diminue cette année alors que le nombre de mises en chantier continue de progresser fortement.

La création d’entreprises moins dynamique qu’au niveau national

En 2017, le nombre de créations d’entreprises augmente en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cette hausse est plus rapide qu’en 2016 (+4,1 % après +1,9 %). Elle est notamment due au redressement des immatriculations sous le régime du micro-entrepreneur. Le nombre de défaillances d’entreprises augmente très légèrement en 2017 après un net repli en 2016.

Nette augmentation des effectifs en collèges

Le nombre d’élèves scolarisés dans les établissements des premier et second degrés continue d’augmenter en 2017. Le net ralentissement des effectifs en écoles élémentaires est atténué par le rebond du nombre de collégiens. La croissance des effectifs est plus marquée dans l’académie d’Aix-Marseille que dans celle de Nice.

87,1 % des candidats ont obtenu le baccalauréat, résultat en baisse en Paca comme au niveau national.

En 2017, l’encours de crédits bancaires demeure dynamique

Sur l’année 2017, l’encours de crédits bancaires progresse de 6,5 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cette hausse est légèrement supérieure à celle de la France de province (+5,9 %). Dans la région, les trois principales composantes de l’encours sont orientées à la hausse : les crédits à l’habitat, les crédits d’équipement et les crédits de trésorerie. Tous les départements de la région sont concernés.

Contexte national - L’économie française progresse vivement en 2017

La croissance de la zone euro au plus haut depuis 2007

En 2017, l’activité mondiale a accéléré : + 3,9 % après + 3,3 % en 2016. L’activité continue à reprendre quelques couleurs dans les pays émergents (+ 6,5 % après + 4,9 %) : l'activité chinoise se stabilise mais l’activité se reprend au Brésil et en Russie. Dans les économies avancées, l’activité accélère aussi (+ 2,3 % après + 1,7 % en 2016) essentiellement du fait des États-Unis (+ 2,3 % après + 1,5 %) portée par une reprise de la dépense publique et de l'investissement des entreprises. La croissance britannique se stabilise (+ 1,8 % après + 1,9 %). Dans la zone euro, l'activité accélère vivement : + 2,5 % après + 1,8 % avec des niveaux de confiance des entrepreneurs à des plus hauts historiques depuis 17 ans. L'accélération de l'activité dans la zone euro est surtout portée par le commerce extérieur avec des exportations très dynamiques (+ 5,3 % après + 3,4 %). L'investissement reste allant, aidé par la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui reste accommodante et maintient les taux d’intérêt à un niveau faible. Les disparités de croissance demeurent, l'Italie étant moins dynamique que ses principaux partenaires européens. Au total, le commerce mondial se reprend franchement en 2017, à + 5,3 % après + 2,0 %.

L’économie française accélère franchement en 2017

En 2017, le PIB français progresse de 2,2 % en volume, après + 1,2 % en 2016. Il s’agit de la plus forte croissance depuis 2011 (figure 1).

Le commerce extérieur contribue positivement à la croissance du PIB pour la première fois depuis 2012 (+ 0,1 point contre - 0,5 point en 2016) : en effet, les exportations sont particulièrement vigoureuses (+ 4,5 % après + 1,5 %) tandis que les importations accélèrent moins fortement (+ 4,0 % après + 3,0 %). Les entreprises stockent plus en 2017 (contribuant pour + 0,2 point à la croissance annuelle, après - 0,4 point en 2016), compensant le ralentissement de la demande intérieure.

En effet, la demande intérieure hors stocks ralentit un peu (contribution de + 1,8 point à la croissance du PIB en 2017 contre + 2,1 points en 2016), freinée par la consommation (ménages et administrations) dont la contribution au PIB passe à + 0,8 point en 2017 après + 1,5 point en 2016. Le ralentissement de la consommation des ménages (+ 1,1 % après + 2,0 %) provient en partie de celui de leur pouvoir d’achat (+ 1,3 % après + 1,8 %). Du côté de la demande publique, la consommation collective des administrations publiques marque légèrement le pas (+ 0,5 % après + 0,7 %) mais leur investissement accélère (+ 1,4 % après + 0,2 % en 2016 faisant suite à des replis les années précédentes dont - 4,6 % en 2015).

Figure 1Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

Variations annuelles en %, contributions en points
Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution (Variations annuelles en %, contributions en points)
Consommation (ménages et APU*) Investissement Solde du commerce extérieur Variation de stocks Croissance du Produit Intérieur Brut (PIB)
2013 0,63 -0,18 -0,11 0,24 0,58
2014 0,76 0,01 -0,53 0,71 0,96
2015 1,05 0,22 -0,44 0,28 1,11
2016 1,45 0,61 -0,49 -0,40 1,17
2017 0,84 0,99 0,11 0,21 2,16
  • * Administrations publiques.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 1Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

  • * Administrations publiques.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

La vigueur de l’investissement contribue fortement à la croissance du PIB

L’investissement accélère nettement en 2017 (+ 4,5 % après + 2,8 % en 2016) jusqu’à dépasser son rythme de 2008. L’investissement des ménages progresse très fortement (+ 5,6 % après + 2,8 %), notamment du fait d’achats immobiliers très dynamiques. Malgré une diminution des livraisons de matériels militaires, l’investissement public accélère en 2017 (+ 1,4 % après + 0,2 %), porté par les dépenses en bâtiment et en travaux publics. Enfin, l’investissement des entreprises non financières, déjà dynamique en 2016 (+ 3,4 %), accélère encore en 2017 (+ 4,1 %). Le taux d’utilisation de leurs capacités de production atteint en fin d’année des niveaux inédits depuis la crise financière de 2008, tout comme l’ensemble des facteurs de tension sur l’offre (difficultés de recrutement et goulots de production). 

L’accélération de l’emploi a conduit à une baisse d’un point du taux de chômage

L’emploi total accélère : + 261 000 sur un an fin 2017, après + 251 000 un an auparavant. Il est porté par l’emploi salarié marchand non agricole (+ 257 000 après + 213 000) qui bénéficie de l’accélération de l’activité. Ainsi, le taux de chômage en France entière baisse davantage que l’année passée, passant de 10,0 % fin 2016 à 9,0 % fin 2017.

Le pouvoir d’achat des ménages ralentit du fait de l’inflation

En moyenne annuelle, les prix de la consommation retrouvent une progression significative en 2017 après avoir stagné en 2016 (+ 1,3 % après - 0,1 %), tandis que le revenu disponible des ménages accélère nettement (+ 2,6 % après + 1,7 %), du fait de la vigueur des revenus d’activité et du patrimoine et de la modération des prélèvements obligatoires. L’accélération des prix l’emportant sur celle des revenus, le pouvoir d’achat des ménages ralentit légèrement en 2017 (+ 1,3 % après + 1,8 %, figure 2).

Figure 2Évolution du pouvoir d'achat des ménages et de ses composantes

Variations annuelles en %, contributions en points
Évolution du pouvoir d'achat des ménages et de ses composantes (Variations annuelles en %, contributions en points)
Pouvoir d'achat des ménages Revenus d'activité Revenus nets du patrimoine Prestations sociales Prélèvements obligatoires Prix de la consommation
2013 -1,16 0,54 -0,83 1,01 -1,24 -0,64
2014 1,21 0,87 0,20 0,86 -0,62 -0,11
2015 0,93 1,01 0,10 0,55 -0,47 -0,26
2016 1,83 1,26 0,18 0,63 -0,39 0,13
2017 1,34 1,98 0,73 0,67 -0,75 -1,28
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 2Évolution du pouvoir d'achat des ménages et de ses composantes

  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.