Insee Conjoncture Grand EstBilan économique 2017 - Grand Est

En 2017, l’emploi salarié des secteurs principalement marchands du Grand Est progresse pour la deuxième année consécutive : + 1,0 % après + 0,7 %. La région se situe à la dixième place en métropole, avec une tendance proche de la Bourgogne-Franche-Comté et des Hauts-de-France. L’emploi dans la construction renoue avec la croissance pour la première fois depuis 2009. L’érosion se poursuit pour l’industrie hors intérim, mais la situation s’améliore en cours d’année et se stabilise au quatrième trimestre. L’emploi intérimaire se maintient à haut niveau pour la troisième année. Le tertiaire hors intérim continue de se développer, timidement dans le commerce, mais avec une embellie dans l’hébergement-restauration et les services aux entreprises.

Insee Conjoncture Grand Est
No 13
Paru le :Paru le31/05/2018
Brigitte Ziegler, Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal)
Insee Conjoncture Grand Est No 13- Mai 2018
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Construction - Vers une reprise de la construction neuve de logements Bilan économique 2017

Brigitte Ziegler, Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal)

En 2017, les mises en chantier de logements progressent nettement, dans l’individuel et encore davantage dans le collectif. Les autorisations de construire également, mais la croissance est moindre. Du côté des locaux d’activité, les surfaces autorisées sont en baisse cette année. Les ventes et les mises en vente de logements neufs baissent respectivement de 17 % et 25 % par rapport à 2016, tout en restant à un bon niveau. Ainsi, l’encours de logements disponibles est encore inférieur à celui de l’année précédente.

Insee Conjoncture Grand Est

No 13

Paru le :31/05/2018

En 2017, avec 25 800 logements commencés, les mises en chantier de logements sont en hausse dans le Grand Est, à un rythme proche de celui de la France métropolitaine (+ 18 % et + 17 %). Le chiffre dépasse de 3 200 logements le volume moyen de la construction des années 2012 à 2016, lesquelles sont les cinq années où l’activité s’est révélée la plus faible depuis plus de quinze ans. Dans tous les départements, excepté les Ardennes et la Marne, les mises en chantier de logements sont plus nombreuses en 2017 que l’année précédente.

De même, 30 500 logements sont autorisés par des permis de construire en 2017, soit + 11 % comparé à 2016 : c’est 3 points de plus qu’à l’échelle nationale. Par rapport à la moyenne des cinq années précédentes, on atteint 3 500 logements de plus. Au niveau départemental, l’évolution est positive, excepté dans les Ardennes, l’Aube, la Meuse et les Vosges. Dans le Bas-Rhin, le nombre de logements autorisés est stable, au regard d’une année 2016 déjà favorable, et demeure supérieur à la moyenne des années 2012 à 2016.

Bonne tendance pour l’individuel, encore meilleure pour le collectif

La croissance du nombre de logements commencés et autorisés en 2017 concerne tous les segments de la construction. Dans l’individuel, l’augmentation est de 13 %, pour les mises en chantier comme pour les autorisations.

Elle est la plus marquée dans l’individuel pur : avec 8 600 maisons commencées, les ouvertures de chantier sont en hausse de 15 %, les autorisations progressant quasiment d’autant (+ 16 %). Les mises en chantier de logements individuels purs s’accroissent entre 2016 et 2017 dans tous les départements, mais restent inférieures à la moyenne des cinq années précédentes dans les Ardennes, la Haute-Marne, la Meuse et les Vosges. Globalement dans la région, l’individuel groupé fait apparaître une hausse de 7 % pour les mises en chantier comme pour les autorisations.

Avec 14 200 logements mis en chantier, le secteur du collectif et des résidences se redresse de 23 % dans le Grand Est, soit 3 points de plus qu’en France métropolitaine. Le niveau est supérieur de 18 % à la moyenne de la période 2012-2016. Selon des données encore provisoires, l’Eurométropole de Strasbourg concentre le tiers des déclarations d’ouverture de chantier de logements collectifs et en résidences transmises par les maîtres d’ouvrages. Après une forte diminution en 2016, celles-ci doubleraient presque et se rapprocheraient du très bon chiffre de 2015. Dans les agglomérations de Metz, Thionville, Nancy et Mulhouse, la construction de logements collectifs serait plus importante qu’en 2016 et également supérieure à la moyenne des cinq années précédentes, à l’exception de celle de Mulhouse. Dans l’agglomération de Colmar, les mises en chantier de logements collectifs et en résidences stagneraient par rapport à 2016, mais à un niveau supérieur à la moyenne quinquennale.

Dans la région, le nombre de logements collectifs autorisés s’élève à 17 200, en hausse de 9 % comparé à 2016. Ce volume est supérieur de 15 % à la moyenne des années 2012 à 2016. En France métropolitaine, la croissance est inférieure à celle de la région (+ 7 %) ; en revanche, le niveau atteint dépasse de 22 % la moyenne quinquennale. Selon des données encore provisoires, l’Eurométropole de Strasbourg rassemblerait le quart des logements collectifs et en résidences autorisés en 2017 dans le Grand Est, en augmentation par rapport à l’année précédente dont le niveau était déjà important. Dans les agglomérations de Colmar, Mulhouse et Nancy, les autorisations progressent fortement, après des valeurs basses en 2016, ainsi qu’en 2015 pour Mulhouse et Nancy. Les autorisations s’accroissent légèrement à Reims et dépassent nettement la moyenne des cinq dernières années. Elles reculent fortement à Metz, mais l’année 2016 a été particulièrement favorable.

Les ventes d’appartements à un niveau encore élevé

En 2017, 5 800 appartements neufs sont vendus ou réservés, soit une baisse de 17 % par rapport à 2016, mais l’activité demeure à un bon niveau. À l’échelle nationale, les réservations continuent de croître. À l’exception des agglomérations mosellanes de Metz et Thionville, où les ventes progressent dans chacune de plus de 20 %, le négoce dans le neuf se replie dans tous les territoires de la région. Dans la Métropole du Grand Nancy et Mulhouse Alsace Agglomération, le recul dépasse même 30 % ; à Mulhouse, il fait suite à une année 2016 déjà médiocre, alors qu’à Nancy, les volumes vendus étaient particulièrement importants l’année précédente. L’Eurométropole de Strasbourg concentre, pour la quatrième année consécutive, plus de 40 % de l’activité régionale ; les ventes y diminuent pourtant de 20 %. Dans le Grand Est, deux appartements vendus sur trois sont localisés dans les communes classées en zone B1 où le marché du logement est considéré comme le plus tendu. Dans cette zone, les acheteurs peuvent bénéficier de conditions favorables comme des montants plus importants de prêts à taux zéro sous condition de ressources et une fiscalité avantageuse pour les investissements locatifs.

La baisse des ventes concerne toutes les tailles d’appartements. En 2017, comme c’est le cas depuis trois ans, les appartements de une et deux pièces représentent la moitié des réservations et ceux de trois pièces, plus d’un tiers. Le prix moyen progresse de moins de 1 %, au même rythme qu’au niveau national, et s’établit à 3 245 euros le m². Il dépasse 3 000 euros dans les principales agglomérations de la région : à plus de 3 400 euros, il est le plus élevé dans celle de Strasbourg, et à 3 000 euros, le plus bas dans celle de Thionville.

Les nouveaux programmes sont moins nombreux qu’en 2016. Les promoteurs ont réduit de 25 % les mises sur le marché et l’encours d’appartements disponibles en fin d’année diminue pour la quatrième année consécutive. Au rythme actuel des ventes, le délai d’écoulement des stocks s’établit à moins de 10 mois, alors qu’il était de 9 mois fin 2016 et de 17 mois fin 2014.

Diminution des surfaces autorisées de locaux

En 2017, selon le décompte provisoire des enregistrements de permis délivrés et de déclarations d’ouverture de chantiers transmises par les maîtres d’ouvrage aux centres instructeurs, les surfaces de plancher des locaux d’activité, aussi bien pour les surfaces commencées que pour les surfaces autorisées, sont inférieures à la moyenne des dix années précédentes, avec respectivement 1,9 et 2,5 millions de m². Néanmoins, les surfaces autorisées des locaux de l’artisanat, de l’hébergement hôtelier et des entrepôts sont nettement au-dessus de la moyenne décennale. Entre 2016 et 2017, les surfaces de plancher des locaux autorisés diminuent de 8 %. La surface des entrepôts et des locaux industriels mis en chantier augmente fortement.

Rédaction achevée le 4 mai 2018, avec pour la construction neuve, les estimations au 30 avril 2018 (données en date réelle pour la France métropolitaine, les régions et départements, et en date de prise en compte pour les principales EPCI de la région).

Figure 1Logements autorisés par département

en %
Logements autorisés par département (en %)
Logements en 2017 (nombre) Évolution 2017/2016 Évolution annuelle moyenne 2016/2011 (1)
Ardennes 500 -18,5 -9,6
Aube 1 300 -8,9 -7,8
Marne 2 900 3,3 -3,1
Haute-Marne 300 17,7 -8,8
Meurthe-et-Moselle 3 000 20,4 -13,0
Meuse 300 -7,5 -14,0
Moselle 6 500 8,7 -0,1
Bas-Rhin 8 900 -2,4 -0,9
Haut-Rhin 5 000 47,8 -7,1
Vosges 900 -8,7 -17,9
Grand Est 29 600 8,1 -5,1
France métropolitaine 482 600 8,0 -2,2
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 28 mars 2018.

Figure 2Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type

en %
Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type (en %)
Grand Est France métropolitaine
Surfaces autorisées en 2017 (en milliers de m²) Évolution 2017/2016 Évolution annuelle moyenne 2016/2011 (1) Évolution 2017/2016 Évolution annuelle moyenne 2016/2011 (1)
Artisanat 139 11,6 -4,7 5,1 -3,1
Bureaux 242 -1,8 -7,3 7,9 -3,3
Commerce 392 6,7 -3,4 -0,6 -0,5
Entrepôt 403 -17,1 7,2 -3,6 8,2
Exploitation agricole ou forestière 599 -11,8 -11,3 -5,4 -4,0
Hébergement hôtelier 56 -15,0 1,8 11,7 2,2
Industrie 309 -21,1 -0,8 -6,8 -1,8
Service public ou d'intérêt collectif 325 -16,9 -13,4 0,6 -7,8
Ensemble 2 465 -10,4 -6,3 -1,3 -2,3
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de locaux, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SDES, Sit@del2, résultats au 28 mars 2018.

Figure 3Évolution de la construction de logements

en indice base 100 en 2005
Évolution de la construction de logements (en indice base 100 en 2005)
Logements autorisés - Grand Est Logements commencés - Grand Est Logements autorisés - France métropolitaine Logements commencés - France métropolitaine
2005 100 100 100 100
2006 106,3 111,71 109,29 105,8
2007 103,02 104,2 103,75 105,09
2008 85,39 86,49 85,65 85,48
2009 69,77 77,48 68,34 74,37
2010 75,57 85,29 85,63 88,74
2011 89,92 86,49 94,29 92,24
2012 80,1 75,38 87,09 81,98
2013 65,24 68,47 76,28 76,8
2014 66,75 66,07 68,36 71,72
2015 57,43 63,96 72,98 72,01
2016 69,02 65,77 84,28 79,23
2017 74,56 76,88 90,99 92,57
  • Note : données estimées provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
  • Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 28 mars 2018.

Figure 3Évolution de la construction de logements

  • Note : données estimées provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
  • Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 28 mars 2018.

Figure 4Évolution de la construction de locaux non résidentiels

en indice base 100 en 2005
Évolution de la construction de locaux non résidentiels (en indice base 100 en 2005)
Locaux autorisés - Grand Est Locaux commencés - Grand Est Locaux autorisés - France métropolitaine Locaux commencés - France métropolitaine
2005 100 100 100 100
2006 111,17 110,77 109,93 108,59
2007 106,81 115,05 109,64 114,17
2008 105,32 100,45 106,11 103,65
2009 91,25 75,78 93,98 86,61
2010 95,38 79,31 95,41 78,86
2011 110,37 84,3 100,24 81,62
2012 93,53 76,64 95,51 74,71
2013 90,49 73,55 87,4 73,54
2014 68,65 60,03 75,02 65,68
2015 68,15 54,56 82,6 61,12
2016 79,91 59,04 89,41 63,46
2017 71,58 88,29
  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SDES, Sit@del2, résultats au 28 mars 2018.

Figure 4Évolution de la construction de locaux non résidentiels

  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SDES, Sit@del2, résultats au 28 mars 2018.

Figure 5Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Grand Est

en indice base 100 en 2005
Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Grand Est (en indice base 100 en 2005)
Logements neufs disponibles en fin d'année Logements neufs mis en vente Logements neufs vendus (réservés)
2005 100 100 100
2006 148,01 126,96 104,16
2007 176,89 120,63 110,99
2008 181,84 65,78 58,77
2009 115,78 55,69 76,88
2010 95,77 70,95 81,18
2011 117,8 87,7 76,86
2012 148,4 81,49 61,89
2013 173,24 82,86 64,67
2014 196,49 77,62 61,2
2015 186,71 84,39 82,63
2016 168,38 102,23 105,31
2017 162,8 85,66 93,12
  • Note : données redressées pour 2017.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Figure 5Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Grand Est

  • Note : données redressées pour 2017.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

figure 6Ventes d’appartements neufs

Ventes d’appartements neufs
Grand Est France métropolitaine
2017 Évolution 2017/2016 (en %) Évolution annuelle moyenne 2016/2011 (2) 2017 Évolution 2017/2016 (en %) Évolution annuelle moyenne 2016/2011 (2)
Nombre de ventes (1) 5 787 -17,0 5,6 119 178 2,6 5,5
Prix moyen au m² (en €) 3 245 0,7 1,7 3 974 0,5 1,1
  • (1) : réservations avec dépôt d'arrhes
  • (2) : taux d'évolution annuel qu'auraient connu le nombre de ventes ou le prix moyen si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine
  • Source : SDES, enquête ECLN

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.

Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.

En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.

Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la donnée dans l'application Sit@del2.
Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).