Insee Conjoncture Grand EstBilan économique 2017 - Grand Est

En 2017, l’emploi salarié des secteurs principalement marchands du Grand Est progresse pour la deuxième année consécutive : + 1,0 % après + 0,7 %. La région se situe à la dixième place en métropole, avec une tendance proche de la Bourgogne-Franche-Comté et des Hauts-de-France. L’emploi dans la construction renoue avec la croissance pour la première fois depuis 2009. L’érosion se poursuit pour l’industrie hors intérim, mais la situation s’améliore en cours d’année et se stabilise au quatrième trimestre. L’emploi intérimaire se maintient à haut niveau pour la troisième année. Le tertiaire hors intérim continue de se développer, timidement dans le commerce, mais avec une embellie dans l’hébergement-restauration et les services aux entreprises.

Insee Conjoncture Grand Est
No 13
Paru le :Paru le31/05/2018
Jean-Jacques Joanteguy, Banque de France
Insee Conjoncture Grand Est No 13- Mai 2018
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BTP - Accélération de l'activité en 2017, optimisme relatif pour 2018 Bilan économique 2017

Jean-Jacques Joanteguy, Banque de France

Le retournement conjoncturel qui s’était amorcé en 2016 s’est confirmé en 2017 avec une augmentation de la production de 4 % qui s’est appuyée en particulier sur le net rebond qu’ont connu les travaux publics (+ 9,2 %). Ces résultats étaient par ailleurs escomptés puisqu’il y a un an, les entreprises de travaux publics faisaient état d’un rythme de croissance espéré de 7,2 %. Dans ce contexte, les effectifs ont augmenté notamment grâce à un recours plus intensif à la main d’œuvre intérimaire.

Le bon niveau des carnets de commandes permet aux chefs d’entreprise du BTP d’anticiper une nouvelle augmentation de leur activité en 2018, mais à un rythme qui sera toutefois plus modéré (+ 1,9 %).

Insee Conjoncture Grand Est

No 13

Paru le :31/05/2018

Après une année 2016 caractérisée par l’amorce d’une reprise, les niveaux de production dans le BTP sont en augmentation sensible en 2017 (+ 4 %), grâce à une demande qui est restée vigoureuse tant dans sa composante privée que publique.

Cela est particulièrement vrai pour les entrepreneurs de travaux publics dont l’activité progresse de 9,2 %, dépassant même les prévisions formulées il y a un an, pourtant jugées optimistes à l’époque (+ 7,2 %). Cette bonne orientation a favorisé les recrutements dans cette branche (+ 5 % des effectifs), mouvement qui s’est notamment porté vers l’emploi intérimaire.

Dans le bâtiment, l’embellie est plus mesurée. Ainsi, l’activité dans les entreprises de second œuvre progresse de 2,6 %, alors que dans le gros œuvre, bien qu’accompagnée par la remontée des mises en chantier de logements, l’amélioration s’est limitée à 2,2 %. Les recrutements sont également de mise dans ces deux secteurs : les effectifs progressent de 0,8 % dans le second œuvre et de 2,8 % dans le gros œuvre.

Encouragées par cet environnement porteur, les entreprises du BTP ont accru leurs dépenses d’investissements de 7 %. Toutes les branches sont concernées, la plus forte progression étant à mettre au crédit du gros œuvre avec une hausse de près de 22 % entre 2016 et 2017.

La reprise conjoncturelle et l’amélioration des carnets de commandes a par ailleurs permis de desserrer la contrainte concurrentielle qui pesait sur le prix des devis. Dans les travaux publics, près de 60 % des chefs d’entreprise constatent une amélioration de leurs marges. Ils sont 40 % à faire ce constat dans le bâtiment.

Une nouvelle progression, plus modérée, attendue pour 2018

Un certain nombre d’éléments (bon niveau des carnets de commandes, bonne orientation des autorisations pour les logements et les locaux professionnels, progression tendancielle du niveau des prix) amène les chefs d’entreprise à prévoir une nouvelle hausse d’activité pour 2018 (+ 1,9 %).

Elle correspondrait à une accélération dans le gros œuvre avec + 2,9 %, combinée à une légère décélération pour le second œuvre (+ 1,7 %) et à un assez fort ralentissement pour les travaux publics avec + 1,3 %.

Dans ce contexte qui reste somme toute porteur, les effectifs devraient encore progresser, de façon très uniforme selon les secteurs : + 1,6 % attendus dans chacune des branches. En dépit des difficultés  rencontrées pour trouver la main-d’œuvre adaptée, les professionnels demeurent, de ce point de vue, assez optimistes. Ceux du bâtiment le sont moins en termes d’investissements puisqu’ils prévoient un repli de leurs dépenses (- 13 % pour le second œuvre et - 14 % pour le gros œuvre), alors que ceux des travaux publics adoptent des prévisions plus volontaristes en la matière : + 5 %.

L’année 2018 devrait se traduire par une nouvelle consolidation de la rentabilité : plus de 90 % des professionnels anticipent soit un maintien, soit une amélioration de celle-ci. L’optimisme est même de mise dans le secteur des travaux publics où près de 60 % des chefs d’entreprise considèrent que leur profitabilité s’améliorera encore en 2018.

Figure 1Variation de la production et des effectifs par secteur du BTP dans le Grand Est en 2017

en %
Variation de la production et des effectifs par secteur du BTP dans le Grand Est en 2017 (en %)
Production Effectifs
Construction 4,0 2,0
Gros œuvre 2,2 2,8
Second œuvre 2,6 0,8
Travaux publics 9,2 4,7
  • Source : Banque de France.

Figure 1Variation de la production et des effectifs par secteur du BTP dans le Grand Est en 2017

  • Source : Banque de France.

Figure 2Prévision de la production et des effectifs par secteur du BTP dans le Grand Est en 2018

en %
Prévision de la production et des effectifs par secteur du BTP dans le Grand Est en 2018 (en %)
Production Effectifs
Construction 1,9 1,6
Gros œuvre 2,9 1,6
Second œuvre 1,7 1,6
Travaux publics 1,3 1,6
  • Source : Banque de France.

Figure 2Prévision de la production et des effectifs par secteur du BTP dans le Grand Est en 2018

  • Source : Banque de France.

Pour comprendre

Ces données sont extraites d’un document publié chaque début d’année sur le site internet de la Ouvrir dans un nouvel ongletBanque de France

Les résultats publiés pour le BTP proviennent des réponses obtenues par l’enquête annuelle de la Banque de France auprès de 573 entreprises de la construction de la région Grand Est, représentant 33,1 % des effectifs régionaux du BTP recensés par l’ACOSS au 31/12/2016.