Insee Conjoncture Grand EstBilan économique 2017 - Grand Est

En 2017, l’emploi salarié des secteurs principalement marchands du Grand Est progresse pour la deuxième année consécutive : + 1,0 % après + 0,7 %. La région se situe à la dixième place en métropole, avec une tendance proche de la Bourgogne-Franche-Comté et des Hauts-de-France. L’emploi dans la construction renoue avec la croissance pour la première fois depuis 2009. L’érosion se poursuit pour l’industrie hors intérim, mais la situation s’améliore en cours d’année et se stabilise au quatrième trimestre. L’emploi intérimaire se maintient à haut niveau pour la troisième année. Le tertiaire hors intérim continue de se développer, timidement dans le commerce, mais avec une embellie dans l’hébergement-restauration et les services aux entreprises.

Insee Conjoncture Grand Est
No 13
Paru le :Paru le31/05/2018
Philippe Marchet, Insee
Insee Conjoncture Grand Est No 13- Mai 2018
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Chômage - La baisse du chômage se confirme Bilan économique 2017

Philippe Marchet, Insee

Soutenu par une fin d’année bien orientée, le taux de chômage baisse de 1,3 point en 2017 et représente 8,6 % de la population active dans le Grand Est. Le recul des conventions de conversion et des licenciements est manifeste. Moins de 300 000 demandeurs d’emploi n’ayant exercé aucune activité sont inscrits à Pôle emploi en fin d’année. Parmi eux, le nombre de jeunes diminue franchement quand celui des seniors est stable. Le chômage de longue durée continue de croître à un rythme élevé.

Insee Conjoncture Grand Est

No 13

Paru le :31/05/2018

En 2017, la croissance de l’économie française accélère pour atteindre + 2 %, après seulement + 1,1 % et + 1,2 % en 2015 et 2016. Cela favorise une reprise notable de l’emploi et une embellie sur le marché du travail dans toutes les régions de France.

En effet, le taux de chômage perd 1,3 point dans le Grand Est et s’établit à 8,6 %. C’est la plus forte baisse des régions, suivie de la Bourgogne-Franche-Comté et de l’Occitanie (- 1,2 point). En France métropolitaine, il diminue de 0,7 point au dernier trimestre 2017 et de 1,1 point en un an, passant de 9,7 % à 8,6 %, niveau qui n’avait plus été atteint depuis début 2009.

Les régions Hauts-de-France et Occitanie sont toujours les plus touchées par le chômage (11,1 % et 10,5 %), à l'inverse des Pays de la Loire et de la Bretagne (7,3 % et 7,4 %). La région Grand Est se place de nouveau à la huitième place devant la Normandie et derrière la Nouvelle-Aquitaine.

En dix ans, le taux de chômage a augmenté de 1,4 point dans le Grand Est, à peu près autant qu’en France métropolitaine. La hausse se situe autour de 1,1 point en Île-de-France et en Bourgogne-Franche-Comté, elle est de 2 points en Occitanie.

Tous les territoires bénéficient du recul du chômage

L’amélioration sur le marché du travail est visible dans tous les départements de la région : la baisse annuelle du taux de chômage varie de 1,6 point dans l’Aube et les Ardennes, territoires durement touchés par le chômage, à 1,1 point dans le Bas-Rhin.

De même, le chômage diminue dans les 31 zones d’emploi de la région Grand Est. C’est dans celle de Charleville-Mézières qu’il décroît le plus et dans celles d’Epernay et de Wissembourg qu’il décroît le moins (- 1,9 et - 0,6 point). Avec un taux de 5,3 %, Wissembourg est la zone d’emploi où le chômage est le plus faible, celle de Saint-Dié des Vosges possédant le taux le plus élevé (11,8 %). L’écart entre ces deux zones est de 6,5 points, en repli de 1 point par rapport à 2016. Sur les dix dernières années, le chômage a augmenté de 3,2 points dans la zone d’emploi de Troyes et de seulement 0,2 et 0,3 point dans celles de Bar-le-Duc et de Charleville-Mézières.

Un marché du travail qui favorise les formes particulières d’emploi au détriment des CDI

Toutes catégories confondues, 522 600 demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle emploi à la fin du mois de décembre 2017, soit une diminution de 1,1 % en un an. Parmi eux, 468 200 sont tenus d'accomplir des "actes positifs de recherche d’emploi" (catégories A, B et C) et 54 400 n’y sont pas contraints (catégories D et E).

Établi à 292 000, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A passe en dessous de 300 000, soit une baisse de 2,9 % qui prolonge celle de 2016 (- 3,4 %). Parallèlement, les inscrits des catégories B et C sont toujours plus nombreux : + 7,6 % en 2017, contre + 6,6 % en 2016. Ces demandeurs d’emploi cumulent activité professionnelle et recherche d’emploi. Leur nombre d’heures exercées augmente de 25 % entre décembre 2016 et décembre 2017.

Finalement, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, B et C continue de progresser, alors qu’il recule de 15 % dans les catégories D et E. Mais cette situation marque une évolution du marché du travail, avec une hausse des formes particulières d’emploi (intérim, contrat à durée déterminée, etc.), au détriment des contrats à durée indéterminée.

Si en dix ans, l’accroissement de la population est faible dans la région (+ 0,5 %), le nombre de demandeurs d’emploi a lui très fortement augmenté, passant de 180 000 à 292 000 pour la catégorie A et de 78 000 à 176 000 pour les catégories B et C. Toutes catégories confondues, la hausse est de 77 %, soit 227 000 personnes de plus inscrites à Pôle emploi.

Toutes les tranches d’âge concernées par la baisse

Cette année, toutes les classes d’âge profitent du dynamisme du marché du travail. 40 600 jeunes de moins de 25 ans sont inscrits en catégorie A : leur nombre s’érode de 5,3 % après - 10 % en 2016. Le nombre d’inscrits de 25 à 49 ans diminue de 3,6 %, et celui des seniors se stabilise après plusieurs années de croissance. Comme le nombre de jeunes demandeurs d’emploi baisse plus fortement, la part des seniors augmente : ces derniers représentent 28 % des demandeurs d’emploi de la catégorie A, soit 80 400 personnes à la fin de l’année 2017.

Si les hommes demandeurs d’emploi sont toujours majoritaires dans la catégorie A (53 %), leur nombre se réduit de nouveau cette année plus nettement que celui des femmes. À l’inverse, les femmes sont plus nombreuses dans les catégories B et C (60 % et 52 %) et leur nombre progresse davantage que celui des hommes.

Amélioration dans les Ardennes, département durement touché par le chômage

Le nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégorie A décroît de 6,2 % dans le département des Ardennes, soit - 1 060 personnes, suivi du Haut-Rhin, des Vosges et de la Moselle (- 4,8 %, - 3,3 % et - 3,2 %). C’est dans les départements de la Haute-Marne, de la Meurthe-et-Moselle et du Bas-Rhin qu’il diminue le moins (entre - 1,3 % et - 1,6 %). Le fort recul dans les Ardennes provient des inscriptions de jeunes hommes, en chute de 18 %.

Fléchissement du nombre de demandeurs d’emploi dans l’industrie et le bâtiment

La reprise de l’emploi concerne l’industrie et surtout la construction. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A y diminue respectivement de 8,5 % et de 10 % en 2017. Par ailleurs, il ne baisse que de 0,7 % dans le commerce et de 1,6 % dans les services.

Deux tiers des demandeurs d’emploi de catégorie A ne possèdent pas le baccalauréat. Parmi les autres, les femmes sont plus nombreuses que les hommes (56 400 contre 52 600). En outre, parmi les diplômés âgés de plus de 50 ans, le nombre de femmes est en hausse de 6 %, soit 4 points de plus que celui des hommes. À l’inverse, du côté des demandeurs d’emploi peu diplômés et âgés de moins de 25 ans, le nombre d’hommes diminue de 10 %, contre 2 % pour les femmes.

Conjoncturellement, le diplôme ne joue pas toujours un rôle favorable vis-à-vis du chômage : le nombre de demandeurs d’emploi faiblit d’à peine 0,5 % pour les titulaires du baccalauréat ou d’un diplôme supérieur (en raison du nombre de seniors diplômés qui progresse de 4 %), mais il se contracte de 4,3 % pour ceux qui ne l’ont pas. Il diminue de 4,4 % pour les titulaires d’un CAP-BEP et a tendance à augmenter pour ceux qui possèdent au moins un diplôme de niveau bac +3.

L’amélioration de l’emploi profite aux ouvriers : le nombre de demandeurs d’emploi recule de 11 % pour les ouvriers qualifiés et de 9 % pour les ouvriers spécialisés. Le repli est un peu moins marqué pour les ingénieurs et les techniciens (autour de - 5,5 %). A contrario, le nombre de demandeurs d’emploi s’accroît chez les agents de maîtrise et les employés non qualifiés.

Hausse du chômage de longue et très longue durée

Fin 2017, 221 400 personnes recherchent un emploi depuis plus d’un an parmi les catégories A, B et C, soit 7 % de plus qu’un an auparavant. Cela représente 47,3 % des demandeurs d’emploi, contre 44,6 % l’année précédente. À plus de 50 %, la part des chômeurs de longue durée est toujours la plus élevée dans les départements des Ardennes et des Vosges. Ce sont les départements du Haut-Rhin et de la Haute-Marne qui sont les moins concernés par ce type de chômage (un peu plus de 45 %), même s’il augmente fortement dans le Haut-Rhin (+ 3,9 points).

Les demandeurs d’emploi venant de l’industrie sont toujours les plus touchés par le chômage de longue durée (52 %). En revanche, ceux issus du commerce ne le sont qu’à 42 % et ceux venant du bâtiment à 45 %. Néanmoins, c’est dans ce dernier que la part du chômage de longue durée progresse le plus (+ 3,2 point).

Le chômage de longue durée concerne 50 % des inscrits peu diplômés, contre 42 % des titulaires d’un bac ou plus ; 54 % des ouvriers spécialisés inscrits à Pôle emploi sont au chômage depuis plus d’un an, soit 8 points de plus que les ingénieurs. Toutefois, le chômage de longue durée augmente davantage pour les plus qualifiés que pour les moins qualifiés (+ 10 % contre + 5 %).

La durée d’inscription se rallonge et passe à 618 jours pour les hommes et à 589 pour les femmes (contre 584 et 563 en 2016). La durée moyenne est plus réduite dans le Haut-Rhin (555 jours), et la plus élevée dans les Ardennes et les Vosges (681 et 692 jours). Le nombre de jours d’inscription varie selon le diplôme : il est de 515 pour les titulaires d’un baccalauréat ou plus et s’élève à 662 pour les moins diplômés.

Le nombre de demandeurs d’emploi de très longue durée s’accroît davantage qu’en 2016 (+ 4,4 % contre + 2 %). Ils sont 76 900 à rechercher un emploi depuis plus de trois ans, soit 16,5 % des inscrits.

Baisse des licenciements et augmentation des démissions

En 2017, la reprise de l’emploi se manifeste par une diminution du nombre d’inscriptions suite à des conventions de conversion ou des licenciements économiques (- 33 % et - 12 %) ; les fins de mission ou de CDD ne reculent que de 3,2 %. En revanche, le nombre de démissions augmente, mais à un rythme moins élevé qu’en 2016 (+ 10 % contre + 15 %), de même que les reprises d’activité (+ 6 % après + 90 %).

La part des reprises d’activité et des premières entrées progresse aussi pour constituer 27 % des motifs d’entrée, tandis que les fins de CDD et d’intérim correspondent toujours à un quart des motifs, en particulier 33 % des jeunes et 9 % des seniors. Les conventions de conversion concernent au contraire 4 % des jeunes et 40 % des seniors, tandis que les démissions sont plutôt le fait d’actifs de 25 à 49 ans. Les ruptures conventionnelles ne représentent que 6 % des inscriptions à Pôle emploi et leur forte croissance de 2016 ne s’est pas renouvelée en 2017 (+ 2 %, pour arriver à 33 400 personnes).

Davantage d’offres d’emploi en 2017

En 2017, on dénombre 230 700 offres d’emploi, soit 7 % de plus que l’an passé. La part d’emplois durables est en forte hausse et représente 56 % de l’ensemble des offres (+ 4,3 points). La proportion d’emplois qualifiés augmente de 15 %, soit 55 % des emplois proposés. Le secteur des services regroupe 76 % des offres d’emploi (+ 2 points par rapport à 2016), le commerce 11 % et l’industrie 7 %. Le secteur de la construction offre 9 600 emplois, soit 25 % de plus que l’année précédente.

Figure 1Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2016 T4 2017 T1 2017 T2 2017 T3 2017T4 (p) Évolution 2017T4/2016T4 (en points de %)
Ardennes 12,0 11,5 11,2 11,2 10,4 -1,6
Aube 12,8 12,3 11,9 12,1 11,2 -1,6
Marne 9,5 9,0 8,9 9,0 8,2 -1,3
Haute-Marne 9,1 8,6 8,4 8,4 7,9 -1,2
Meurthe-et-Moselle 9,8 9,5 9,3 9,5 8,7 -1,1
Meuse 9,6 9,2 9,0 9,1 8,5 -1,1
Moselle 10,2 9,8 9,7 9,8 8,9 -1,3
Bas-Rhin 8,6 8,3 8,1 8,3 7,6 -1,0
Haut-Rhin 9,7 9,3 9,0 9,1 8,2 -1,5
Vosges 10,8 10,3 10,2 10,3 9,4 -1,4
Grand Est 9,9 9,5 9,3 9,4 8,6 -1,3
France métropolitaine 9,7 9,3 9,1 9,3 8,6 -1,1
  • p : données provisoires.
  • Notes : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 2Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2017 (en milliers) Évolution 2017/2016 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 234,5 154,6 -1,4 -5,3
Femmes 233,7 137,5 3,1 -0,1
Moins de 25 ans 64,8 40,6 -3,1 -5,3
25 à 49 ans 284,7 171,0 0,6 -3,6
50 ans ou plus 118,7 80,4 3,5 -0,1
Inscrits depuis un an ou plus 221,4 nd 7,0 nd
Grand Est 468,2 292,0 0,8 -2,9
France métropolitaine 5 683,2 3 523,6 2,5 -0,2
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2016 et le 31/12/2017.
  • Note : données brutes.
  • Sources : Pôle emploi ; DARES.

Figure 3Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Grand Est France métropolitaine
1er trim. 2005 8,0 8,3
2e trim. 2005 8,2 8,4
3e trim. 2005 8,5 8,6
4e trim. 2005 8,6 8,7
1er trim. 2006 8,8 8,7
2e trim. 2006 8,7 8,6
3e trim. 2006 8,6 8,5
4e trim. 2006 8,0 8,0
1er trim. 2007 8,0 8,1
2e trim. 2007 7,7 7,8
3e trim. 2007 7,6 7,6
4e trim. 2007 7,2 7,1
1er trim. 2008 6,8 6,8
2e trim. 2008 7,0 7,0
3e trim. 2008 7,1 7,1
4e trim. 2008 7,4 7,4
1er trim. 2009 8,5 8,2
2e trim. 2009 9,2 8,8
3e trim. 2009 9,1 8,8
4e trim. 2009 9,3 9,1
1er trim. 2010 9,1 9,0
2e trim. 2010 9,0 8,9
3e trim. 2010 8,9 8,8
4e trim. 2010 8,8 8,8
1er trim. 2011 8,7 8,8
2e trim. 2011 8,7 8,7
3e trim. 2011 8,8 8,8
4e trim. 2011 9,0 9,0
1er trim. 2012 9,1 9,1
2e trim. 2012 9,4 9,4
3e trim. 2012 9,5 9,4
4e trim. 2012 9,9 9,7
1er trim. 2013 10,2 9,9
2e trim. 2013 10,3 10,1
3e trim. 2013 10,2 9,9
4e trim. 2013 9,9 9,8
1er trim. 2014 10,0 9,8
2e trim. 2014 10,0 9,8
3e trim. 2014 10,1 10,0
4e trim. 2014 10,3 10,1
1er trim. 2015 10,2 10,0
2e trim. 2015 10,3 10,2
3e trim. 2015 10,3 10,1
4e trim. 2015 10,1 9,9
1er trim. 2016 10,0 9,9
2e trim. 2016 9,8 9,7
3e trim. 2016 9,8 9,7
4e trim. 2016 9,9 9,7
1er trim. 2017 9,5 9,3
2e trim. 2017 9,3 9,1
3e trim. 2017 9,4 9,3
4e trim. 2017 8,6 8,6
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 3Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).