Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesBilan économique 2016 - Auvergne-Rhône-Alpes

En 2016, en Auvergne-Rhône-Alpes, la reprise économique amorcée en 2015 se confirme. En effet, le chômage recule légèrement, en particulier celui des jeunes. De plus, l’emploi est dynamique notamment dans les services marchands et l’intérim. Les créations d’entreprises sont elles aussi en progression et les défaillances sont moins nombreuses que l’année précédente. Les exportations augmentent mais moins vite que les importations. Contrairement aux années précédentes, le secteur de la construction montre des signes de reprise. En revanche, pour l’agriculture, une nouvelle fois 2016 est une année difficile.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 08
Paru le :Paru le23/05/2017
Christine Jakse, Direccte Auvergne-Rhône-Alpes
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes No 08- Mai 2017
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Chômage - Taux de chômage en recul mais encore loin du taux d’avant crise Bilan économique 2016

Christine Jakse, Direccte Auvergne-Rhône-Alpes

Fin 2016, en Auvergne-Rhône-Alpes, le taux de chômage s’élève à 8,6 % de la population active. Il est en léger recul par rapport à l’année précédente. Le nombre de demandeurs d’emploi sans emploi diminue lui aussi. Cette baisse est plus importante pour les moins de 25 ans alors que pour les 50 ans et plus la situation sur le marché du travail continue de se dégrader.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes

No 8

Paru le :23/05/2017

Fin 2016, en Auvergne-Rhône-Alpes, 8,6 % des actifs sont au chômage (figure 1). Le taux de chômage régional reste un point en-deçà de la moyenne nationale (9,7 %). La région est au troisième rang des régions présentant le taux le plus faible de France métropolitaine, derrière les Pays de la Loire et la Bretagne.

Les disparités sont assez fortes selon les départements. Le taux de chômage varie, en effet, de 6,2 % dans le Cantal à 10,9 % dans la Drôme (figure 2).

Le taux de chômage régional est en léger recul (– 0,3 point) par rapport à 2015. Toutefois, il ne retrouve pas son niveau d’avant la crise. Il reste ainsi 2,5 points au-dessus du taux du deuxième trimestre 2008.

Chômage massif mais amélioration globale

Le chômage reste massif mais 2016 marque une amélioration globale, qu’il faut nuancer selon les populations concernées.

Fin 2016, 387 200 demandeurs d’emploi sans emploi sont inscrits à Pôle emploi (données brutes, catégorie A) (figure 3). En 2016, leur nombre a reculé significativement (– 3,3 %) et de façon un peu plus prononcée qu’au niveau France métropolitaine (– 3,0 %).

Contrairement aux années précédentes, la situation en incluant les personnes en recherche active d’emploi en activité réduite ne se dégrade plus (au total, 628 800 inscrits en catégories ABC). Alors que leur nombre s’était accru de 6,2 % entre 2014 et 2015, il est quasi stable (+ 0,1 %) entre 2015 et 2016. Cette situation est inédite depuis 2007, les évolutions annuelles oscillant sur la période entre + 4 % et + 20 %.

Par ailleurs, les évolutions sont contrastées selon les départements. Alors que le nombre de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues décroît sur un an dans la Haute-Loire, l’Allier, le Cantal, le Puy-de-Dôme et dans une moindre mesure, dans le Rhône, il augmente partout ailleurs, tout particulièrement en Ardèche (+ 1,9 %), en Savoie (+ 1,3 %) et dans l’Ain (+ 1,2 %).

Hausse du chômage chez les plus de 50 ans, baisse chez les plus jeunes

La diminution du nombre des demandeurs d’emploi (toutes catégories confondues) de moins de 25 ans (– 5,7 %) et la stabilisation des 25-49 ans (– 0,2 %) n’ont pas compensé la hausse de ceux de 50 ans ou plus (+ 5 %). Le nombre de ces derniers (147 000) a presque triplé depuis décembre 2007 (51 400), dernière année d’amélioration du chômage avant la crise. Le constat est moins défavorable pour les 25-49 ans même si leur nombre a été multiplié par 1,7 depuis cette date, ainsi que pour les moins de 25 ans, dont le nombre a été multiplié par 1,6 sur la même période.

Légère amélioration pour les hommes, pas pour les femmes

Le nombre de femmes inscrites à Pôle emploi (cat. ABC) reste supérieur à celui des hommes (320 300 contre 308 500). L’écart se creuse en 2016, avec une augmentation de la demande d’emploi des femmes (+ 0,8 %) et une diminution de celle des hommes (– 0,6 %). Si le nombre de demandeuses d’emploi de moins de 25 ans diminue plus faiblement (– 4,5 %) que celui des jeunes hommes (– 6,7 %), celui des femmes âgées de 25 à 49 ans progresse (+ 0,4 %) et celui des hommes du même âge diminue (– 0,9 %).

Réduction annuelle du chômage de longue durée mais une proportion croissante de chômeurs inscrits depuis au moins 12 mois

Enfin, le nombre d’inscrits depuis au moins 12 mois sur les listes de Pôle emploi est en retrait sur un an (– 1,2 %). Cette amélioration n’était pas survenue dans la région depuis décembre 2008. Le poids des chômeurs de longue durée parmi l’ensemble des chômeurs inscrits à Pôle emploi reste toutefois importante (42 % contre 27 % fin 2008). En revanche la part de personnes inscrites depuis plus de deux ans parmi les chômeurs de longue durée continue de progresser (54 % fin 2016 contre 44 % fin 2008). Ceci met en évidence l’accroissement des risques d’enracinement au chômage.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Auvergne-Rhône-Alpes France métropolitaine
1er trim. 2005 7,2 8,3
2e trim. 2005 7,4 8,4
3e trim. 2005 7,5 8,6
4e trim. 2005 7,5 8,7
1er trim. 2006 7,6 8,7
2e trim. 2006 7,4 8,6
3e trim. 2006 7,3 8,5
4e trim. 2006 6,9 8,0
1er trim. 2007 7,0 8,1
2e trim. 2007 6,8 7,8
3e trim. 2007 6,7 7,6
4e trim. 2007 6,1 7,1
1er trim. 2008 5,9 6,8
2e trim. 2008 6,1 7,0
3e trim. 2008 6,3 7,1
4e trim. 2008 6,6 7,4
1er trim. 2009 7,5 8,2
2e trim. 2009 8,2 8,8
3e trim. 2009 8,1 8,8
4e trim. 2009 8,4 9,1
1er trim. 2010 8,3 9,0
2e trim. 2010 8,1 8,9
3e trim. 2010 7,9 8,8
4e trim. 2010 7,9 8,8
1er trim. 2011 7,8 8,8
2e trim. 2011 7,8 8,7
3e trim. 2011 7,9 8,8
4e trim. 2011 8,0 9,0
1er trim. 2012 8,1 9,1
2e trim. 2012 8,4 9,3
3e trim. 2012 8,4 9,4
4e trim. 2012 8,7 9,7
1er trim. 2013 8,9 9,9
2e trim. 2013 8,9 10,0
3e trim. 2013 8,7 9,9
4e trim. 2013 8,6 9,8
1er trim. 2014 8,6 9,8
2e trim. 2014 8,7 9,8
3e trim. 2014 8,8 10,0
4e trim. 2014 9,0 10,1
1er trim. 2015 8,9 10,0
2e trim. 2015 9,0 10,1
3e trim. 2015 9,1 10,2
4e trim. 2015 8,9 9,9
1er trim. 2016 8,8 9,9
2e trim. 2016 8,6 9,6
3e trim. 2016 8,7 9,8
4e trim. 2016 8,6 9,7
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 2Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2015 T4 2016 T1 2016 T2 2016 T3 2016T4 (p) Évolution 2016T4/2015T4 (en points de %)
Ain 7,3 7,3 7,3 7,4 7,3 0,0
Allier 10,7 10,6 10,4 10,6 10,4 -0,3
Ardèche 10,8 10,7 10,6 10,9 10,7 -0,1
Cantal 6,4 6,4 6,2 6,3 6,2 -0,2
Drôme 11,2 11,1 10,9 11,2 10,9 -0,3
Isère 8,5 8,5 8,3 8,4 8,3 -0,2
Loire 10,0 10,0 9,8 9,9 9,8 -0,2
Haute-Loire 8,4 8,4 8,1 8,3 8,0 -0,4
Puy-de-Dôme 8,9 8,8 8,6 8,7 8,7 -0,2
Rhône 9,1 9,0 8,8 8,9 8,8 -0,3
Savoie 7,8 7,7 7,5 7,8 7,7 -0,1
Haute-Savoie 7,5 7,5 7,2 7,3 7,2 -0,3
Auvergne-Rhône-Alpes 8,9 8,8 8,6 8,7 8,6 -0,3
France métropolitaine 9,9 9,9 9,6 9,8 9,7 -0,2
  • p : données provisoires.
  • Notes : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2016 (en milliers) Évolution 2016/2015 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 308,5 202,9 -0,6 -4,3
Femmes 320,3 184,3 0,8 -2,2
Moins de 25 ans 88,8 54,3 -5,7 -8,1
25 à 49 ans 393,0 235,1 -0,2 -4,2
50 ans ou plus 147,0 97,8 5,0 1,9
Inscrits depuis un an ou plus 262,9 nd -1,2 nd
Auvergne-Rhône-Alpes 628,8 387,2 0,1 -3,3
France métropolitaine 5 546,7 3 529,6 -0,1 -3,0
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2015 et le 31/12/2016.
  • Note : données brutes.
  • Source : Pôle emploi ; DARES.

Pour comprendre les résultats

Comparaison des indicateurs :

Le taux de chômage rapporte le nombre de chômeurs, au sens du BIT, à la population active. Les données de Pôle emploi ne couvrent que le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi. Ainsi, certains demandeurs d’emploi ne sont pas chômeurs au sens du BIT et, inversement, certains chômeurs au sens du BIT ne sont pas inscrits à Pôle emploi. De ce fait, le taux de chômage peut être stable et le nombre de chômeurs peut augmenter pour la même période.

Catégories de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi :

- Catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;

- Catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;

Catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois).

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).