Insee Conjoncture Grand EstBilan économique 2016 - Grand-Est

En 2016, l’emploi salarié des secteurs principalement marchands du Grand Est progresse pour la première fois depuis 2010 : + 0,7 % après - 0,2 %. La région reste cependant une des moins dynamiques avec la Normandie et la Bourgogne-Franche-Comté (+ 0,3 % et + 0,5 %, pour + 1,2 % en métropole). Concentrée au quatrième trimestre après trois trimestres de stagnation, cette hausse s’appuie sur le secteur tertiaire marchand dans lequel l’emploi augmente de 1,8 % et de 1,3 % hors intérim. Les secteurs de l’industrie et de la construction continuent d’éprouver des difficultés, comme au niveau national.

Insee Conjoncture Grand Est
No 8
Paru le :Paru le23/05/2017
Marie-Laure Kayali, Insee
Insee Conjoncture Grand Est No 8- Mai 2017
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Allemagne-Belgique-Luxembourg-Suisse - Croissance renforcée au Luxembourg et en Allemagne, moins dynamique en Belgique et en Suisse Bilan économique 2016

Marie-Laure Kayali, Insee

En 2016, la croissance s’est renforcée au Luxembourg et en Allemagne, particulièrement dans les länder du Bade-Wurtemberg et de la Rhénanie-Palatinat, soutenue par le dynamisme de la consommation des ménages et la bonne performance du commerce extérieur. La hausse de l’activité est plus modérée en Belgique et en Suisse. Dans ce contexte favorable, l’emploi progresse et le chômage est en repli dans les quatre pays voisins du Grand Est.

Insee Conjoncture Grand Est

No 8

Paru le :23/05/2017

Sur l’ensemble de l’année 2016, stimulé par la dépense de consommation des ménages, le produit intérieur brut (PIB) de la Zone euro (ZE19) a augmenté de 1,7 % et celui de l’Union européenne (UE28) de 1,9 % (contre respectivement + 2,0 % et + 2,2 % en 2015). La contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB est négative dans la zone euro mais positive dans l’UE28.

Expansion économique au Luxembourg

Au Luxembourg, l’expansion économique se poursuit et la croissance se renforce encore en 2016 avec un PIB en hausse de 4,2 % (+ 4,0 % en 2015). L’activité est principalement portée par les échanges extérieurs, avec un net accroissement des exportations de biens et services non financiers, ainsi que par l’investissement et la consommation des ménages, qui se confirment également en fin d’année. La bonne performance du secteur financier luxembourgeois, soutenu par la très forte progression des marchés boursiers, contribue positivement à l’évolution du PIB. En 2016, l’emploi intérieur augmente de 3,0 %, tout comme l’emploi salarié. Il s’appuie principalement sur les travailleurs frontaliers (176 580 en moyenne annuelle, soit + 4,1 % comparé à 2015), dont la moitié vient de France, mais aussi sur les résidents étrangers. Ces travailleurs représentent 70 % de la main-d’œuvre au Luxembourg. Sur le marché du travail, la décrue du chômage se poursuit. En fin d’année, on compte 18 200 demandeurs d’emploi, soit une baisse de 3,9 % par rapport à l’année précédente. Ainsi, le taux de chômage au sens du BIT s’établit à 6,3 % pour 6,7 % en 2015.

Croissance confirmée en Allemagne

L’Allemagne affiche, une fois de plus, une bonne croissance en 2016. Le PIB progresse de 1,9 %, après + 1,7 % en 2015. En moyenne, sur les dix dernières années, l’activité s’est accrue de 1,4 %.

La consommation intérieure, facteur déterminant de la croissance, est vigoureuse, non seulement grâce à la consommation des ménages mais surtout à la consommation publique (+ 2,0 % et + 4,2 %). Cette dernière est due à l’accueil de demandeurs d’asile dont le nombre a augmenté de 63 % durant l’année.

Les investissements des entreprises de construction et d’équipements rebondissent (+ 3,1 % et + 1,7 %), contribuant ainsi favorablement à l’accélération de l’activité. Globalement, la valeur ajoutée brute est en hausse de 1,8 %, davantage dans la construction que dans l’industrie et la performance économique est visible dans tous les secteurs du tertiaire.

L’évolution du commerce extérieur de l’Allemagne freine la croissance de 0,1 point, car les importations de biens et services ont progressé plus fortement que les exportations (+ 3,4 % contre + 2,5 %). Pourtant, avec 252,9 milliards d’euros, l’Allemagne dépasse en 2016 le record de l’excédent commercial de 2015, qui était de 244,3 milliards d'euros.

En moyenne en 2016, 43,4 millions de résidents en Allemagne occupent un emploi, soit un gain de 1,0 % en un an ; s’y ajoutent 82 000 actifs habitant à l’étranger (+ 4 000 en un an). Fin 2016, le chômage au sens du BIT concerne 1,85 million de personnes et son taux atteint 4,1 % (contre 4,6 % en 2015).

Dynamique de croissance dans le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat

Le land du Bade-Wurtemberg affiche quant à lui une croissance de 2,2 % en 2016 (+ 3,1 % en 2015). Il occupe la troisième place parmi les seize länder, derrière Berlin et la Saxe (+ 2,7 %). Le PIB nominal a progressé de 3,6 % à 477 milliards d’euros, soit 15,2 % du PIB allemand.

L’activité industrielle, qui représente le tiers du PIB bade-wurtembergeois, est en hausse de 2 %. Globalement, les commandes industrielles restent vigoureuses grâce aux demandes intérieures mais aussi étrangères. La croissance de la production industrielle est essentiellement portée par l’industrie pharmaceutique (+ 9,9 %). Les exportations de biens manufacturiers se montent à 191,7 milliards d’euros mais sont en repli de 2,2 %, comparées au niveau record de 2015 ; les secteurs de l’automobile et des machines enregistrent un fort recul de respectivement 7,2 % et 4,6 %. Pour la première fois depuis 2009, les commandes en provenance des États-Unis, premier partenaire à l’export, se contractent de plus de 9 %, alors que la France conserve sa deuxième place. Dans le même temps, les importations s’accroissent de 3,8 % pour atteindre 161,6 milliards d’euros.

L’emploi continue de progresser et son niveau n’a jamais été aussi élevé : 6,14 millions de personnes en emploi en moyenne en 2016, soit + 64 700 actifs par rapport à 2015 (+ 1,1 %). Par ailleurs, le chômage se stabilise à 3,8 % comme en 2015.

En Rhénanie-Palatinat, le PIB progresse de 1,5 % en 2016, après + 1,4 % en 2015. Le PIB nominal atteint 139 milliards d’euros, soit 4,5 % du PIB national, et s’accroît de 3 %. Il est porté par le dynamisme de l’industrie qui a enregistré un chiffre d’affaires global record de 86,7 milliards d’euros en 2016. Le commerce extérieur reste très dynamique. Les exportations atteignent un niveau record de 52,6 milliards d’euros (+ 2,5 %), dont 33,1 milliards vers les pays européens et principalement vers la France. Les importations augmentent de 0,9 %, à 34,5 milliards d’euros.

Ce Land compte en moyenne 2 millions d’emplois en 2016, soit 0,5 % de plus qu’en 2015, essentiellement dans le tertiaire, la construction et l’industrie. Le chômage est en léger repli et s’établit à 4,9 % fin 2016.

En 2016, l’économie Sarroise est atone, après deux années de reprise économique : la croissance est nulle, après + 1,7 % en 2015. L’industrie pèse nettement sur l’activité sarroise et son chiffre d’affaires chute de 3,3 %. En revanche, dans la construction, le chiffre d’affaires est en hausse de 10 %. Dans ce contexte, les exportations progressent de 1,2 % à 15,5 milliards d’euros et les importations diminuent de 2,8 % à 12,7 milliards d’euros. L’emploi augmente de 0,2 % pour aboutir à 520 500 emplois en moyenne annuelle. Quant au chômage, il passe de 7,0 % fin 2015 à 6,7 % fin 2016.

Net recul du chômage en Belgique

La Belgique connaît une croissance modérée en 2016 : + 1,2 %, après + 1,5 % en 2015. L’activité belge s’appuie surtout sur les exportations (+ 6,1 %), qui contribuent pour 0,8 point à la croissance. La situation sur le marché du travail belge est favorable : avec 4,6 millions d’actifs occupés au sens du BIT en 2016, l’emploi intérieur augmente de 0,8 % en un an. De plus, la Belgique compte 532 380 demandeurs d’emploi en moyenne en 2016, soit une baisse de 6,7 % comparé à 2015. Ainsi, le chômage au sens du BIT en décembre 2016 est en net recul : il s’établit à 7,8 % contre 8,5 % un an auparavant.

La progression du PIB de la Wallonie est estimée à 1,0 % (+ 0,9 % en 2015). L’activité repose en partie sur le commerce extérieur. Les exportations en volume auraient enregistré une croissance de + 2,9 %. Sur l’ensemble de l’année, la croissance de l’emploi est estimée à + 1,2 % en moyenne. En un an, 14 000 créations nettes d’emplois auraient ainsi été réalisées. Le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 205 400 et il recule de 6,5 % depuis 2015. Le chômage au sens du BIT diminue également : 11,9 % en 2015 et 10,5 % en 2016.

Reprise de la croissance en Suisse

La croissance suisse se redresse en 2016 : + 1,3 %, après + 0,8 % en 2015. Après un premier semestre positif, la croissance marque le pas durant les deux derniers trimestres. L’activité est stimulée tant par la demande intérieure que par le commerce extérieur. La progression de la consommation des ménages et du secteur public est similaire à celle des années passées (+ 1,2 % et + 1,9 %), alors que les investissements bondissent de 4,1 %. Dans le même temps, les exportations s’accentuent (+ 3,8 %) pour atteindre un niveau record de 210,7 milliards de francs suisses, tirées par les produits chimiques et pharmaceutiques. Les importations se sont également accrues de 4,1 %.

Fin 2016, la Suisse compte 4,9 millions d’emplois, en hausse de 0,3 % sur un an, uniquement du fait du secteur tertiaire, le secondaire en perdant. L’emploi dans la Suisse du Nord-Ouest s’établit à 657 000 fin 2016, soit un recul de 1,1 %, mais de 2,8 % dans le secteur secondaire. La Suisse accueille 318 500 frontaliers étrangers fin 2016, soit + 3,7 % en un an, dont une majorité de français. Cette croissance est néanmoins la plus faible depuis 2010. Parmi les 42 100 frontaliers résidant en France et se rendant dans les cinq cantons de la Suisse du Nord-Ouest, près de 83 % proviennent des départements alsaciens.

Le chômage suisse au sens du BIT est resté quasiment stable à 4,6 % en 2016. En revanche, dans les trois cantons de la Suisse du Nord-Ouest, il passe de 4,0 % en 2015 à 4,7 % en 2016.

Figure 1Croissance du PIB réel en volume de 2010 à 2016

Variation par rapport à l'année précédente (en %)
Croissance du PIB réel en volume de 2010 à 2016 (Variation par rapport à l'année précédente (en %)) -
Allemagne Bade-Wurtemberg Rhénanie-Palatinat Sarre Suisse Belgique Wallonie Luxembourg France Zone euro Union européenne
2010 4,1 5,5 4,8 4,7 3,0 2,7 3,9 5,7 2 2,1 2,1
2011 3,7 4,8 3,4 4,7 1,8 1,8 0,7 2,6 2,1 1,5 1,7
2012 0,5 1,9 0,7 -0,9 1,1 0,1 -0,6 -0,8 0,2 -0,9 -0,5
2013 0,5 0,9 -0,4 -1,6 1,9 -0,1 -0,8 4,3 0,6 -0,3 0,2
2014 1,6 2,4 1,1 1,3 1,9 1,7 1,4 4,1 0,6 1,2 1,6
2015 1,7 3,1 1,4 2,4 0,9 1,5 0,9 4,8 1,3 2 2,2
2016 1,9 2,2 1,5 0,0 1,3 1,2 1,0 4,2 1,2 1,7 1,9
  • Note : le produit intérieur brut (PIB) est une mesure de l'activité économique. Il est défini comme la valeur de tous les biens et services produits, moins la valeur des biens et services utilisés dans leur création. Le calcul du taux de croissance annuel du PIB en volume est destiné à permettre les comparaisons des dynamiques du développement économique à la fois à travers le temps et entre des économies de différentes tailles.
  • Pour le calcul du taux de croissance du PIB en volume, le PIB à prix constants est évalué avec les prix de l'année précédente et les changements du volume ainsi calculés sont imputés au niveau d'une année de référence. C'est ce qu'on appelle une série chaînée liée. Par conséquent, les mouvements de prix ne contribuent pas à augmenter le taux de croissance.
  • Sources : Destatis, Statistische Landesämter Rheinland-Pfalz, Baden-Württemberg, Saarland, Confédération Suisse Secrétariat d'Etat à l'économie, Banque nationale de Belgique, Office national pour l'emploi belge, Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique, Institut national de la statistique et des études économiques luxembourgeois (Statec).

Figure 1Croissance du PIB réel en volume de 2010 à 2016

  • Note : le produit intérieur brut (PIB) est une mesure de l'activité économique. Il est défini comme la valeur de tous les biens et services produits, moins la valeur des biens et services utilisés dans leur création. Le calcul du taux de croissance annuel du PIB en volume est destiné à permettre les comparaisons des dynamiques du développement économique à la fois à travers le temps et entre des économies de différentes tailles.
  • Pour le calcul du taux de croissance du PIB en volume, le PIB à prix constants est évalué avec les prix de l'année précédente et les changements du volume ainsi calculés sont imputés au niveau d'une année de référence. C'est ce qu'on appelle une série chaînée liée. Par conséquent, les mouvements de prix ne contribuent pas à augmenter le taux de croissance.
  • Sources : Destatis, Statistische Landesämter Rheinland-Pfalz, Baden-Württemberg, Saarland, Confédération Suisse Secrétariat d'Etat à l'économie, Banque nationale de Belgique, Office national pour l'emploi belge, Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique, Institut national de la statistique et des études économiques luxembourgeois (Statec).