Insee Conjoncture Grand EstBilan économique 2016 - Grand-Est

En 2016, l’emploi salarié des secteurs principalement marchands du Grand Est progresse pour la première fois depuis 2010 : + 0,7 % après - 0,2 %. La région reste cependant une des moins dynamiques avec la Normandie et la Bourgogne-Franche-Comté (+ 0,3 % et + 0,5 %, pour + 1,2 % en métropole). Concentrée au quatrième trimestre après trois trimestres de stagnation, cette hausse s’appuie sur le secteur tertiaire marchand dans lequel l’emploi augmente de 1,8 % et de 1,3 % hors intérim. Les secteurs de l’industrie et de la construction continuent d’éprouver des difficultés, comme au niveau national.

Insee Conjoncture Grand Est
No 8
Paru le :Paru le23/05/2017
Brigitte Ziegler, Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal)
Insee Conjoncture Grand Est No 8- Mai 2017
Consulter

Construction - La construction reste peu dynamique mais le nombre de permis autorisés et de réservations d’appartements neufs ouvre des perspectives favorables Bilan économique 2016

Brigitte Ziegler, Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal)

Dans le Grand Est, les mises en chantier de logements sont stables et ne sont pas touchées par le dynamisme national. Heureusement, les autorisations progressent nettement, grâce à la vitalité du secteur collectif. Les ventes d’appartements neufs augmentent ainsi que les nouvelles mises en vente ; les délais de commercialisation raccourcissent et le stock de logements disponibles diminue.

Insee Conjoncture Grand Est

No 8

Paru le :23/05/2017

En 2016, avec 21 000 logements commencés, les mises en chantier de logements sont stables dans le Grand Est alors que la France métropolitaine affiche une hausse de 12 % comparé à 2015. En revanche, le déficit est de 3 100 logements par rapport à la moyenne des cinq années précédentes, soit - 13 %. Dans tous les départements, le nombre de logements commencés en 2016 est inférieur à la moyenne quinquennale. Les autorisations de logements par les permis de construire délivrés augmentent de 12 % par rapport à 2015 mais on compte 3 700 logements de moins comparé à la moyenne des cinq années précédentes. En France métropolitaine, la croissance annuelle est de 15 %, le nombre de logements autorisés en 2015 dépassant de 4 % la moyenne quinquennale. Hormis le repli marqué des autorisations dans le Haut-Rhin, la majorité des autres départements affiche des progressions.

Stabilité des mises en chantier grâce aux maisons individuelles

En 2016, les mises en chantier dans l’individuel s’accroissent de 2 %. Dans le Grand Est, les 7 100 maisons individuelles commencées font apparaître une hausse de 5 % dans l’individuel pur, contre + 9 % en France métropolitaine. Avec une baisse de 17 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années, la comparaison sur le moyen terme montre cependant une régression des mises en chantier de logements individuels purs dans la région. À plus long terme, la diminution est encore plus nette : les chantiers de maisons individuelles pures sont moitié moins nombreux qu’au début des années 2000. Dans la majeure partie des départements, on assiste à une progression des mises en chantier de logements individuels purs entre 2015 et 2016.

Quant aux maisons groupées, les mises en chantier et les autorisations reculent par rapport à 2015 : de 4 % pour les premières pour atteindre 2 340 logements - plus bas niveau observé depuis 2002 - et de 10 % pour les secondes.

Les mises en chantier de logements collectifs et en résidences sont en repli de 2 % dans la région alors que la France métropolitaine affiche une croissance de 15 %. C’est le plus faible niveau observé depuis 2004. L’activité reste cependant plus importante qu’au début des années 2000. Selon des données encore provisoires, l’Eurométropole de Strasbourg regroupe 27 % des déclarations d’ouverture de chantier de logements collectifs transmises par les maîtres d’ouvrages. Après une forte augmentation en 2014 et surtout en 2015, leur nombre diminue de moitié et retrouve le niveau de 2013. Dans les agglomérations de Colmar, Reims et Metz, la construction de logements collectifs est plus importante qu’en 2015 mais ce n’est que dans celle de Reims que le niveau est supérieur à la moyenne des cinq dernières années.

Hausse des autorisations dans le collectif

L’augmentation des projets autorisés est essentiellement portée par le secteur collectif et les résidences. En 2016, le nombre de logements collectifs autorisés (y compris en résidences) s’élève à 13 800 logements, en hausse de 24 % par rapport à l’année 2015, contre + 18 % en France métropolitaine. Le volume reste cependant inférieur de 12 % à la moyenne quinquennale dans la région, tandis qu’il la dépasse de 12 % au niveau national. Selon des données encore provisoires, l’Eurométropole de Strasbourg concentre 29 % des logements collectifs autorisés en 2016 dans la région. La croissance annuelle y est de 13 % après une année 2015 particulièrement basse mais le volume atteint est inférieur de 6 % à la moyenne des cinq dernières années. Dans les agglomérations de Metz et de Reims, les autorisations sont en forte augmentation après des valeurs faibles en 2015, 2014 et 2013 (Reims seulement). Grâce aux résidences, le nombre de logements autorisés progresse également à Nancy. Il est stable à Thionville mais en forte baisse à Mulhouse.

La commercialisation d’appartements neufs est dynamique

Au cours de l’année 2016, 6 900 appartements neufs en promotion immobilière sont réservés à la vente dans la région, soit respectivement 26 % et 40 % de plus qu’en 2015 et que la moyenne quinquennale. Il s’agit d’évolutions très positives classant le Grand Est parmi les régions métropolitaines les plus dynamiques à cet égard. Ce niveau n’avait plus été atteint depuis le déclenchement de la crise. En revanche, la région ne retrouve pas le volume des années précédant la récession. Le prix moyen s’établit à 3 250 € le m², soit 450 € de moins que la moyenne de province. Le prix moyen a augmenté de 2 % par rapport à 2015, comme le prix moyen métropolitain. Comparée à la moyenne des cinq dernières années, la hausse est de 6 % alors qu’elle n’est que de 3 % pour l’ensemble du territoire métropolitain.

En 2016, les promoteurs ont ouvert de nombreux programmes immobiliers permettant la mise sur le marché de 6 400 nouveaux appartements, soit une progression de 14 % par rapport à l’année précédente et de 8 % par rapport à la moyenne quinquennale. Ces évolutions sont identiques à celles enregistrées au niveau national. Les ventes étant supérieures aux mises en vente, les délais de commercialisation se réduisent nettement : ils sont estimés à 8 mois au dernier trimestre 2016 alors qu’ils étaient encore de 12 mois un an auparavant. Le stock disponible a diminué de 20 % entre le 31 décembre 2015 et le 31 décembre 2016 avec un encours de 4 600 appartements proposés à la vente. Cette année encore, l’essentiel des ventes, comme des mises en commercialisation, est localisé dans les agglomérations de la région, là ou le marché du logement est considéré comme le plus tendu. Les investissements locatifs y bénéficient d’avantages fiscaux incitatifs et l’accession à la propriété, sous condition de revenus, est encouragée par l’octroi du prêt à taux zéro pour un montant emprunté plus important. C’est en particulier le cas de l’Eurométropole de Strasbourg, où les 3 000 appartements vendus et les 2 700 nouvellement offerts à la vente représentent 43 % des totaux régionaux respectifs. Comparé à 2015, les ventes ont doublé dans l’EPCI d’Obernai et progressé aussi dans ceux de Saint-Louis et d’Haguenau (+ 80 %), de Nancy, de Strasbourg et de Reims (+ 55 %, + 40 % et + 10 %). Elles ont diminué de 25 % dans l’EPCI de Metz et de 5 % dans celui de Mulhouse.

Augmentation des surfaces autorisées de locaux

En 2016, selon le décompte provisoire des enregistrements de permis délivrés et de déclarations d’ouverture de chantiers transmises par les maîtres d’ouvrage aux centres instructeurs, les surfaces de plancher des locaux d’activité, aussi bien les commencés que les autorisés, sont inférieures à la moyenne décennale avec respectivement 1 434 000 m² et 2 434 000 m². Entre 2015 et 2016, les surfaces mises en chantier baissent de 15 % et les surfaces autorisées s’accroissent de 6 %. Les locaux industriels mis en chantier sont en légère augmentation après une année 2015 particulièrement basse. Quant aux surfaces autorisées, elles sont au-dessus de la moyenne des dix dernières années dans les secteurs de l’hébergement hôtelier, de l’artisanat et des entrepôts avec des grands chantiers pour la logistique.

Figure 1Logements autorisés par département

en %
Logements autorisés par département (en %)
Logements en 2016 (nombre) Évolution 2016/2015 Évolution annuelle moyenne 2015/2010 (1)
Ardennes 600 13,0 -10,6
Aube 1 200 55,9 -20,4
Marne 2 200 -1,3 -9,4
Haute-Marne 300 8,7 -10,4
Meurthe-et-Moselle 2 100 2,9 -9,1
Meuse 300 -0,4 -14,5
Moselle 5 800 34,2 -5,5
Bas-Rhin 8 000 13,0 1,6
Haut-Rhin 3 200 -13,9 -2,6
Vosges 900 24,5 -18,4
Grand Est 24 600 12,0 -6,0
France métropolitaine 437 800 14,8 -3,4
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations au 30 mars 2017.

Figure 2Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type

en %
Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type (en %)
Grand Est France métropolitaine
Surfaces autorisées en 2016 (en milliers de m²) Évolution 2016/2015 Évolution annuelle moyenne 2015/2010 (1) Évolution 2016/2015 Évolution annuelle moyenne 2015/2010 (1)
Artisanat 113 6,2 -2,8 0,5 -3,8
Bureaux 242 20,4 -8,8 8,6 0,2
Commerce 314 7,4 -4,9 8,5 -2,5
Entrepôt 442 36,8 1,3 17,8 4,3
Exploitation agricole ou forestière 664 -8,3 -8,5 -10,7 -3,7
Hébergement hôtelier 59 -14,2 0,3 -6,6 2,2
Industrie 247 9,9 -8,4 8,3 -3,2
Service public ou d'intérêt collectif 352 -3,7 -10,1 8,1 -8,7
Ensemble 2 434 5,5 -6,8 2,9 -2,9
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de locaux, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SOeS, Sit@del2, résultats au 30 mars 2017.

Figure 3Évolution de la construction de logements

en indice base 100 en 2005
Évolution de la construction de logements (en indice base 100 en 2005)
Logements autorisés - Grand Est Logements commencés - Grand Est Logements autorisés - France métropolitaine Logements commencés - France métropolitaine
2005 100 100 100 100
2006 106,3 111,71 109,29 105,8
2007 103,02 104,2 103,75 104,93
2008 85,39 86,49 85,65 85,5
2009 69,77 77,48 68,34 74,41
2010 75,57 85,29 85,63 88,85
2011 89,67 86,49 94,29 92,35
2012 80,1 75,98 86,97 82,29
2013 65,74 70,87 76,49 78,76
2014 66,5 66,67 68,21 72,43
2015 55,42 63,36 71,87 72,41
2016 61,96 63,06 82,54 81,33
  • Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
  • Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations au 30 mars 2017.

Figure 3Évolution de la construction de logements

  • Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
  • Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations au 30 mars 2017.

Figure 4Évolution de la construction de locaux non résidentiels

en indice base 100 en 2005
Évolution de la construction de locaux non résidentiels (en indice base 100 en 2005)
Locaux autorisés - Grand Est Locaux commencés - Grand Est Locaux autorisés - France métropolitaine Locaux commencés - France métropolitaine
2005 100 100 100 100
2006 111,17 110,77 109,99 108,66
2007 106,8 115,05 109,64 114,17
2008 105,32 100,45 106,06 103,65
2009 91,24 75,78 94,16 86,54
2010 95,36 79,31 95,47 78,81
2011 110,5 84,25 100,64 81,61
2012 93,67 76,76 96,01 74,81
2013 89,67 73,16 88,44 73,29
2014 68,61 58,82 75,83 65,43
2015 66,99 54,16 82,33 59,67
2016 70,68 84,72
  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SOeS, Sit@del2, résultats au 30 mars 2017.

Figure 4Évolution de la construction de locaux non résidentiels

  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SOeS, Sit@del2, résultats au 30 mars 2017.

Figure 5Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Grand Est

en indice base 100 en 2005
Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Grand Est (en indice base 100 en 2005)
Logements neufs disponibles en fin d'année Logements neufs mis en vente Logements neufs vendus (réservés)
2005 100 100 100
2006 148,7 126,13 103,75
2007 180,98 121,88 111,06
2008 181,98 63,85 58,54
2009 115,08 54,01 76,09
2010 102,05 79,44 86,88
2011 122,2 91,33 79,3
2012 140,95 77,74 63,33
2013 161,65 78,51 62,37
2014 181,88 73,08 58,68
2015 168,19 77,21 76,46
2016 135,3 88,08 96,73
  • Note : données brutes.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers.
  • Source : SOeS, enquête ECLN.

Figure 5Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Grand Est

  • Note : données brutes.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers.
  • Source : SOeS, enquête ECLN.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer (MEEM). Les mouvements relatifs à la vie du permis (dépôts, autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier, déclarations d'achèvement des travaux) sont exploités à des fins statistiques.

Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.

En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.

Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la donnée dans l'application Sit@del2.

Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la date de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.

D’autres données, produites à partir des informations collectées sur les formulaires (permis autorisés, déclaration de mise en chantier,…) sont disponibles sur le site du SOeS

Ouvrir dans un nouvel onglethttp://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/donnees-ligne/th/logementconstruction-2.html

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).