Les résultats 2016 pour les grandes cultures rappellent ceux de la tristement célèbre année 1976. Les céréales affichent des pertes considérables (figure 1). Après un début de campagne plutôt favorable, les conditions météo se sont dégradées à un moment où les céréales sont particulièrement vulnérables. Les pluies torrentielles et les crues de juin ont provoqué verse, asphyxie racinaire et maladies (figure 5). Cumulées à un manque de luminosité en juin les quantités et la qualité s’en sont trouvées diminuées (figure 4).

Le rendement moyen du blé tendre, en chute libre, ampute la production de 40 % par rapport à la moyenne quinquennale. Malgré une augmentation des surfaces de 14 %, la production des orges diminue d’autant. Le blé dur paye le plus lourd tribut avec un rendement de 23 q/ha contre une moyenne quinquennale de 66 q/ha. La production s’effondre de 60 %, malgré une hausse des surfaces de 30 %.

Les rendements du maïs grain décrochent de 21 % et sont hétérogènes. L’irrigation n’a pas pu compenser la sécheresse estivale et les rendements des maïs non irrigués ont été divisés par plus de deux par rapport aux maïs irrigués.

La production de colza se replie de 12 %, en dépit d’une hausse de 3 % des surfaces. Le rendement perd cinq quintaux à l’hectare par rapport à 2015.

La production de tournesol fond de moitié par rapport à la moyenne quinquennale à cause du manque d’eau et de surfaces en recul de 43 %.

Les protéagineux ont également souffert des conditions printanières exécrables et leur production s’est réduite de plus d’un tiers par rapport à 2015.

Les marchés mondiaux sont restés indifférents à la très sévère chute des rendements hexagonaux ; la récolte mondiale est même annoncée comme la plus importante jamais enregistrée, à 2,094 milliards de tonnes. Malgré un rebond au second semestre, le cours du blé perd 11 % et celui de l’orge autour de 18 %. Le prix du maïs se redresse également en deuxième partie d’année. Le cours du colza remonte progressivement la pente, pour atteindre la moyenne quinquennale fin 2016 (figure 2).

La récolte de raisin de cuve chute de 27 % par rapport à la moyenne quinquennale. Des périodes de gel intense ont succédé à un hiver doux, détruisant les bourgeons. L’impact a été très variable selon les vignobles, allant jusqu’à annihiler toute récolte par endroits. Le millésime 2016 s’annonce pour autant de bonne qualité. La progression des cours se poursuit : le prix du Chinon rouge, notamment, s’est apprécié de 47 % en dix ans.

La mauvaise météo du printemps a ralenti les productions et la consommation de légumes. Certains secteurs de production ont été inondés. Cependant, l’ensemble de l’année a été plutôt correct, avec des prix souvent plus élevés que la moyenne.

La production de pommes et de poires est pénalisée par la présence de nombreux fruits de petits calibres liés à la sécheresse d’août, mais les prix sont meilleurs que ceux de la campagne précédente.

Le rendement régional des prairies est inférieur de plus d’un tiers au rendement annuel de référence.

La qualité des fourrages est hétérogène.

La fin des quotas laitiers a entrainé une surproduction européenne, faisant chuter les prix. Le prix du lait de vache payé aux producteurs s’établit ainsi en 2016 à 308 € / 1000 L, soit une baisse de 6 % par rapport à 2015 et de 19 % par rapport à 2014. En septembre, la Commission européenne a instauré une aide pour la réduction de la production laitière, qui a contribué au redressement des marchés des produits laitiers et du lait.

La crise laitière a poussé les éleveurs à vendre leurs vaches, engorgeant le marché, avec pour conséquence une chute du prix des vaches « R » de 6 % sur un an.

Toujours soumis aux contraintes liées à la fièvre catharrale ovine (FCO), le marché des broutards a, malgré tout, repris des couleurs. Les exportations depuis le Centre-Val de Loire progressent de 12 % sur l’année.

En 2016, le volume régional des livraisons de lait de chèvre augmente de 4 % par rapport à 2015 et les prix sont en hausse de 2 % (744 € / 1000 L).

Le marché du porc charcutier s’est assaini dans toute l’Europe. Avec une demande exponentielle des pays asiatiques, les cours sont repartis à la hausse. En France, les prix s’apprécient de 4 %.

Sur un an, le prix d’achat des intrants a baissé de 4,4 %, amplifiant le mouvement de l’année précédente (- 1,8 %), sous l’effet du recul particulièrement marqué du prix des engrais et amendements et de l’énergie (figure 3). Mais, le coût de cette dernière est reparti à la hausse en fin d’année.