Une approche de la qualité de vie dans les Hauts-de-France
La région Hauts-de-France se caractérise à la fois par son urbanisation prononcée et par l'importance de ses surfaces agricoles, grands pôles urbains et paysages agricoles étant parfois proches. La qualité de vie de ses habitants ne saurait cependant se résumer aux aménités du cadre de vie. Celui-ci demande à être mis en regard des caractéristiques sociodémographiques des résidents. Ainsi, les conditions de vie des quelque trois millions et demi d'habitants vivant dans les espaces aérés diffèrent en fonction de leur profil et de leur éloignement des pôles d'emploi et de services. Ces distances, motivées bien souvent par le niveau des coûts du foncier métropolitain ou la structure de l'offre de transport, n'ont pas les mêmes conséquences selon la situation sociale des résidents. Les plus favorisés sont majoritairement installés dans les couronnes périurbaines des deux grands ensembles métropolitains au nord et au sud de la région, les moins favorisés autour des plus petits pôles d'emploi de la région. D'un autre côté, les quelque deux millions et demi d'habitants vivant dans les agglomérations sont majoritairement confrontés à des difficultés sociales fortes tandis que les situations d'aisance sociale sont représentées de façon minoritaire dans le cœur de la métropole lilloise. Emplois et services sont plus accessibles en raison de leur densité mais au prix de situations plus fréquentes de sur-occupation des logements ou d'engorgement des réseaux routiers. Ce dossier livre, à l'échelle des 261 territoires de vie de la région Hauts-de-France regroupés par type, les valeurs des indicateurs statistiques caractérisant le cadre de vie et les situations sociales des habitants.
Territoires de vie urbains et denses, où la situation sociale de la population est proche de la moyenne régionale (1-3)
Mickaël BREFORT, Virginie GAMBLIN
Les 10 territoires de vie de cet espace regroupent une population d'environ 205 700 habitants, représentant 3,4 % de la population régionale. La moitié d'entre eux sont situés dans l'ancien bassin minier et sidérurgique. À l'exception de Cucq et Thourotte, les densités de population sont bien supérieures aux moyennes régionales (190 hab./km²) et nationales (116 hab./km²). De même, l'artificialisation des sols est importante dans la plupart des territoires. Les principaux équipements sont accessibles en 15 minutes ou moins pour la majorité de la population. La proximité à l'emploi, mesurée ici par la proportion d'actifs résidant à moins de 30 minutes du lieu de travail, est satisfaisante : plus de 8 actifs sur 10 sont à moins d'une demi-heure de leur lieu de travail. Les territoires de vie d'Halluin, d'Ostricourt et Wingles font toutefois exception. Les temps de trajet sont supérieurs à la demi-heure pour au moins un tiers de leurs actifs. L'utilisation des transports en commun ne compense pas cette situation, la voiture restant le moyen de transport privilégié. Le niveau de vie des populations est relativement proche de la moyenne régionale (18 106 €), avec un minimum pour le territoire d'Ostricourt (17 790 €) et un maximum à Thourotte (20 650 €). Les situations de pauvreté sont un peu moins fréquentes, le maximum étant atteint à Ostricourt (17,4 %), un peu en dessous du niveau régional (18,1 %). De même, les situations d'isolement, mesurées ici par les proportions de familles monoparentales et de personnes âgées de 75 ans ou plus sont variables d'un territoire de vie à l'autre mais globalement moins fréquentes qu'au niveau régional.
Insee Dossier Hauts-de-France
Paru le :08/11/2016