Une approche de la qualité de vie dans les Hauts-de-France
La région Hauts-de-France se caractérise à la fois par son urbanisation prononcée et par l'importance de ses surfaces agricoles, grands pôles urbains et paysages agricoles étant parfois proches. La qualité de vie de ses habitants ne saurait cependant se résumer aux aménités du cadre de vie. Celui-ci demande à être mis en regard des caractéristiques sociodémographiques des résidents. Ainsi, les conditions de vie des quelque trois millions et demi d'habitants vivant dans les espaces aérés diffèrent en fonction de leur profil et de leur éloignement des pôles d'emploi et de services. Ces distances, motivées bien souvent par le niveau des coûts du foncier métropolitain ou la structure de l'offre de transport, n'ont pas les mêmes conséquences selon la situation sociale des résidents. Les plus favorisés sont majoritairement installés dans les couronnes périurbaines des deux grands ensembles métropolitains au nord et au sud de la région, les moins favorisés autour des plus petits pôles d'emploi de la région. D'un autre côté, les quelque deux millions et demi d'habitants vivant dans les agglomérations sont majoritairement confrontés à des difficultés sociales fortes tandis que les situations d'aisance sociale sont représentées de façon minoritaire dans le cœur de la métropole lilloise. Emplois et services sont plus accessibles en raison de leur densité mais au prix de situations plus fréquentes de sur-occupation des logements ou d'engorgement des réseaux routiers. Ce dossier livre, à l'échelle des 261 territoires de vie de la région Hauts-de-France regroupés par type, les valeurs des indicateurs statistiques caractérisant le cadre de vie et les situations sociales des habitants.
Territoires de vie urbains et denses, où la population se caractérise par des difficultés sociales importantes (1-1)
Mickaël BREFORT, Virginie GAMBLIN
Les 34 territoires urbains qui composent cet ensemble, denses et bien équipés, sont situés essentiellement dans le bassin minier et sur le littoral. Leurs habitants (12,5 % de la population régionale) ont un accès facilité aux services et aux pôles d'emploi : ainsi, plus de 8 actifs sur 10 mettent moins de 1/2 heure pour se rendre sur leur lieu de travail. Néanmoins, cette population est confrontée à des difficultés notables, en particulier sur le marché du travail : la part d'actifs occupés est faible (68,5 % contre 76 % en moyenne dans la région), notamment chez les jeunes et les femmes, et le chômage de 5 points supérieur à la moyenne régionale. À cela s'ajoute une rémunération moindre du travail, conséquence possible d'un niveau d'étude plus faible de la population (seulement 3 bacheliers pour 10 habitants). De fait, la population dispose de revenus partout plus faibles qu'en moyenne dans la région, et un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté (contre 18 % dans la région). Les familles monoparentales sont aussi un peu plus présentes dans ces territoires. Toutefois, il existe des différences notables entre ces nombreux territoires, dont la population est plus ou moins exposée selon le type de difficultés. Par exemple, les différences de niveau de vie sont assez importantes : de 14 260 € pour les habitants du territoire de Denain à 17 630 € pour ceux de Trith-Saint-Léger, plus proche du niveau régional. La part des personnes vivant sous le seuil de pauvreté est par conséquent deux fois plus élevé sur Denain, où la part des 18-25 ans en emploi ou en formation est particulièrement faible, qu'à Trith-Saint-Léger (respectivement 34 ,0 % contre 17,5 %).
Insee Dossier Hauts-de-France
Paru le :08/11/2016