Insee Conjoncture Ile-de-FranceBilan économique 2015 - Ile de France

En 2015, dans le mouvement européen, l'économie française continue d'accélérer. La croissance du produit intérieur brut (PIB) en volume est estimée à + 1,3 % contre + 0,6 % en 2014. La consommation et le pouvoir d'achat des ménages sont en augmentation, l'emploi progresse et le taux de chômage baisse de 0,1 point en 2015 en France métropolitaine. En Ile-de-France, l'activité économique s'améliore en 2015. En un an l'emploi a crû de 0,8 % et le taux de chômage a diminué au quatrième trimestre de 0,2 point pour s'établir à 8,8 % de la population active. Les créations d'entreprises ont augmenté de 1,3 % par rapport à l'année précédente. Les autorisations de construction de logements sont en hausse de 12,4 % et le nombre de logements dont la construction a commencé a augmenté de 20,5 % par rapport à 2014. En termes de nuitées, l'activité hôtelière en Ile-de-France a légèrement diminué en 2015 (- 0,6 %) en raison des attentats de novembre.

Insee Conjoncture Ile-de-France
Paru le :Paru le31/05/2016
Athémane Dahmouh, Direccte Ile-de-France
Insee Conjoncture Ile-de-France- Mai 2016

Chômage - Un marché du travail francilien qui peine à redémarrer

Athémane Dahmouh, Direccte Ile-de-France

À la fin de l’année 2015, 974 300 demandeurs d’emploi immédiatement disponibles étaient inscrits à Pôle emploi en Ile-de-France (catégories A, B et C), dont 677 000 n’avaient exercé aucune activité au cours du dernier mois (catégorie A). Le nombre de demandeurs d’emploi continue d’augmenter, mais à un rythme ralenti par rapport à 2014. Le taux de chômage, au sens du BIT, s’élève au quatrième trimestre 2015 à 8,8 % en Ile-de-France, en baisse de 0,2 point sur un an.

Insee Conjoncture Ile-de-France

No 10

Paru le :31/05/2016

En 2015, la hausse du nombre de demandeurs d’emploi s’est poursuivie en Ile-de-France, mais à un rythme un peu moins soutenu qu’en 2014. En un an, le nombre d’inscrits à Pôle emploi immédiatement disponibles a ainsi progressé de 5,0 % (catégories A, B et C) tandis que pour les seuls demandeurs d’emploi sans aucune activité, la hausse est de 2,9 % (catégorie A) (figure 1). Ces évolutions sont très proches de celles observées au niveau national (+ 4,9 % pour les catégories A, B et C et + 2,4 % pour la catégorie A uniquement).

En Ile-de-France, tous les départements sont concernés par la hausse du nombre de demandeurs d’emploi en 2015, mais Paris l’est dans de plus faibles proportions : + 1,9 % pour les demandeurs d’emploi de la catégorie A et + 3,0 % pour les catégories A, B et C.

Figure 1Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2015 (en milliers) Évolution 2015/2014 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 500,3 357,9 4,4 2,3
Femmes 474,0 319,1 5,6 3,6
Moins de 25 ans 102,8 75,6 -0,3 -3,1
25 à 49 ans 636,7 431,2 4,2 2,0
50 ans ou plus 234,8 170,2 9,6 8,5
Inscrits depuis un an ou plus 425,0 nd 7,1 nd
Ile-de-France 974,3 677,0 5,0 2,9
France métropolitaine 5 551,7 3 638,5 4,9 2,4
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2014 et le 31/12/2015
  • Note : données brutes.
  • Source : Pôle emploi ; DARES.

Un mouvement de baisse amorcé chez les jeunes, pas d’amélioration pour les seniors

Si le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans se stabilise en 2015 pour les catégories A, B et C (- 0,3 %), il diminue de façon significative pour la catégorie A (- 3,1 %). C’est véritablement lors du second semestre 2015 qu’un mouvement de baisse s’amorce chez les jeunes. Les changements de procédures dans la gestion des listes de Pôle emploi ont pu avoir une légère influence sur ces évolutions. En France métropolitaine, la conjoncture est aussi plus favorable pour les jeunes demandeurs d’emploi (- 0,5 % en catégories A, B et C et - 4,2 % en catégorie A).

La situation continue en revanche de se dégrader pour les seniors (50 ans ou plus), avec un nombre d’inscrits qui progresse toujours à un rythme très soutenu dans la région en 2015 (+ 9,6 % en catégories A, B et C).

Contrairement à 2014, la hausse du nombre de demandeurs d'emploi est plus accentuée pour les femmes que pour les hommes en 2015.

Le nombre de demandeurs d’emploi (catégories A, B et C), inscrits depuis plus d’un an, s’accroît de 7,1 % en 2015. Il continue de progresser plus vite que l’ensemble des demandeurs d’emploi ; en revanche, le rythme de progression est ralenti par rapport aux deux années précédentes (+ 11,3 % en 2014 et + 12,1 % en 2013). La part des demandeurs d’emploi de longue durée atteint désormais près de 44 % du total des demandeurs en catégories A, B et C.

Le taux de chômage se stabilise depuis 2013

En estimation provisoire, le taux de chômage (au sens du BIT) en Ile-de-France s’élève à 8,8 % de la population active au quatrième trimestre 2015, toujours sensiblement inférieur à celui de France métropolitaine qui atteint 10,0 % (figure 2). Par rapport au quatrième trimestre 2014, le taux de chômage francilien est en repli de 0,2 point (- 0,1 point en France métropolitaine). C’est à Paris et en Seine-Saint-Denis que les baisses annuelles ont été les plus importantes (respectivement - 0,4 point et - 0,3 point). Le taux de chômage est supérieur à la moyenne régionale dans trois départements franciliens sur huit : le Val-de-Marne, le Val-d’Oise et la Seine-Saint-Denis. Malgré une accalmie de courte durée en 2010 et début 2011, le taux de chômage francilien peine à retrouver son niveau d’avant-crise (figure 3). Depuis 2013, il a peu évolué.

Figure 2Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2014 T4 2015 T1 2015 T2 2015 T3 2015T4 (p) Évolution 2015T4/2014T4 (en points de %)
Paris 8,4 8,1 8,1 8,2 8,0 -0,4
Seine-et-Marne 8,3 8,2 8,1 8,3 8,1 -0,2
Yvelines 7,5 7,3 7,4 7,5 7,4 -0,1
Essonne 7,8 7,7 7,7 7,8 7,8 0,0
Hauts-de-Seine 8,0 7,9 7,9 8,0 7,8 -0,2
Seine-Saint-Denis 13,4 13,2 13,2 13,3 13,1 -0,3
Val-de-Marne 9,1 8,9 9,0 9,1 9,0 -0,1
Val-d'Oise 10,3 10,2 10,1 10,3 10,1 -0,2
Ile-de-France 9,0 8,9 8,9 9,0 8,8 -0,2
France métropolitaine 10,1 10,0 10,0 10,1 10,0 -0,1
  • p : données provisoires.
  • Notes : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 3Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Ile-de-France France métropolitaine
1er trim. 2005 8,3 8,3
2e trim. 2005 8,3 8,4
3e trim. 2005 8,3 8,6
4e trim. 2005 8,4 8,7
1er trim. 2006 8,3 8,7
2e trim. 2006 8,1 8,6
3e trim. 2006 8,0 8,5
4e trim. 2006 7,5 8,0
1er trim. 2007 7,6 8,1
2e trim. 2007 7,3 7,8
3e trim. 2007 7,2 7,6
4e trim. 2007 6,6 7,2
1er trim. 2008 6,2 6,8
2e trim. 2008 6,3 6,9
3e trim. 2008 6,4 7,1
4e trim. 2008 6,5 7,4
1er trim. 2009 7,0 8,2
2e trim. 2009 7,6 8,8
3e trim. 2009 7,7 8,8
4e trim. 2009 8,2 9,2
1er trim. 2010 8,0 9,0
2e trim. 2010 7,8 8,9
3e trim. 2010 7,9 8,8
4e trim. 2010 7,9 8,8
1er trim. 2011 7,8 8,7
2e trim. 2011 7,7 8,7
3e trim. 2011 7,9 8,8
4e trim. 2011 8,0 9,0
1er trim. 2012 8,1 9,1
2e trim. 2012 8,2 9,3
3e trim. 2012 8,3 9,4
4e trim. 2012 8,5 9,7
1er trim. 2013 8,7 9,9
2e trim. 2013 8,7 10,0
3e trim. 2013 8,7 9,9
4e trim. 2013 8,7 9,7
1er trim. 2014 8,7 9,8
2e trim. 2014 8,7 9,7
3e trim. 2014 8,9 10,0
4e trim. 2014 9,0 10,1
1er trim. 2015 8,9 10,0
2e trim. 2015 8,9 10,0
3e trim. 2015 9,0 10,1
4e trim. 2015 8,8 10,0
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 3Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 4Nombre d'entrées dans les principales mesures d'accompagnement et d'aide à l'emploi

Nombre d'entrées dans les principales mesures d'accompagnement et d'aide à l'emploi
2014 2015 (p) Évolution 2015/2014 (en %)
Contrats en alternance
Contrats de professionnalisation nd /// ///
Contrats d'apprentissage du secteur privé 55 123 55 687 1,0
Emplois aidés du secteur marchand
Contrat unique d'insertion - Contrat initiative emploi (CUI-CIE) 8 288 14 966 80,6
Emplois d'avenir 2 803 2 584 -7,8
Emplois aidés du secteur non marchand
Contrat unique d'insertion - Contrat d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 31 204 29 473 -5,5
Emplois d'avenir 9 635 8 227 -14,6
Mesures d'accompagnement des jeunes
Contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS) (1) 22 211 14 952 ///
  • p : données provisoires.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • (1) : le chiffre de 2015 n'est pas comparable avec 2014, il concerne les contrats de janvier à octobre.
  • Note : extraction en avril 2016.
  • Source : DARES.

Nouvelle gestion des listes des demandeurs d’emploi

À compter de juin 2015, Pôle emploi prend en compte des données administratives plus complètes lui permettant de mieux classer, dans la catégorie correspondant à leur situation, les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé dans l’insertion par l’activité économique. Ces opérations, réalisées principalement en juin 2015, se sont poursuivies à la marge en juillet et en août et ont eu un impact à la baisse sur les évolutions du nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C. Ainsi, au niveau national, environ 0,5 % des demandeurs d’emploi en catégories A, B et C ont été reclassés en catégorie D ou E.

La politique de l’emploi en 2015

En 2015, le nombre de contrats par alternance s’est stabilisé (figure 4). Parmi les emplois aidés du secteur marchand, les entrées en contrat unique d’insertion-contrat initiative emploi (CUI-CIE) ont fortement augmenté. Dans le secteur non marchand, les entrées dans les contrats uniques d’insertion-contrat d’accompagnement dans l’emploi (CUI-CAE) baisse légèrement après la forte diminution enregistrée en 2014, vraisemblablement liée au changement de durée de ces contrats (passant de 6 à 24 mois en 2013 à 12 à 24 mois en 2014). Le nombre d’emplois d’avenir, instaurés fin 2012, diminue pour la première fois en 2015, après la montée en puissance du dispositif en 2013, puis en 2014.

Sources

Avertissement 

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).

Pour en savoir plus

Dahmouh A., Rabadeux D., « Fin 2015, l'Ile-de-France retrouve son niveau d'emploi d'avant-crise », Insee Conjoncture Ile-de-France n° 9, avril 2016.

Site de la Direccte Ile-de-France : Ouvrir dans un nouvel onglethttp://idf.direccte.gouv.fr/

Ouvrir dans un nouvel ongletDares

Documentation

Définitions (pdf, 45 Ko )