Économie et Statistique n° 438-439-440 - 2010 Aspects de la crise

Economie et Statistique
Paru le :Paru le30/06/2011
Guy Lalanne et Léa Mauro
Economie et Statistique- Juin 2011
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L'Asie émergente a-t-elle tiré la reprise mondiale ?

Guy Lalanne et Léa Mauro

À partir du deuxième trimestre 2009, la stabilisation de l'activité dans les économies avancées a marqué la fin d'une récession d'ampleur inédite. Cette stabilisation a été concomitante avec un rebond de l'activité des pays émergents et asiatiques en particulier, dont la demande intérieure a été très dynamique. Dans quelle mesure la reprise en Asie émergente a-t-elle profité aux économies avancées et quelle a été sa contribution à la stabilisation de leur activité ? L'augmentation de la demande intérieure d'un pays, comme celle observée en Asie émergente, se répercute chez ses partenaires commerciaux directs par une augmentation de leur activité et de leurs exportations (effet « direct »). Mais à cet effet direct s'ajoute un effet « d'écho » : la hausse de l'activité chez les partenaires se traduit par une augmentation de leur demande intérieure. Ainsi, la reprise se transmet aux partenaires commerciaux des partenaires directs via une augmentation de leur activité et de leurs exportations, et ainsi de suite. La prise en compte des échos engendrés par la relance en Asie émergente est indispensable pour donner un ordre de grandeur de leur contribution au retour de la croissance dans les pays avancés aux deuxième et troisième trimestres 2009. Les effets d'écho de la reprise en Asie émergente auraient de la sorte contribué de façon significative à l'activité des économies avancées au sortir de la crise : en France, l'impulsion à la croissance en provenance des pays de l'Asie émergente serait de 0,35 point en moyenne par trimestre aux deuxième et troisième trimestres 2009. La seule prise en compte des effets d'entraînement direct donne une impulsion à la croissance française de 0,1 point sur cette période, le reste étant imputable aux effets indirects. Le Japon et, dans une moindre mesure, les États-Unis et l'Allemagne auraient davantage bénéficié de cette impulsion. A contrario, l'Espagne et le Royaume-Uni auraient été moins tirés par la demande intérieure asiatique.

Economie et Statistique

No 438-440

Paru le :30/06/2011