Économie et Statistique n° 438-439-440 - 2010 Aspects de la crise

Economie et Statistique
Paru le :Paru le30/06/2011
Valérie Chauvin et Olivier Damette
Economie et Statistique- Juin 2011
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Effets de richesse : le cas français

Valérie Chauvin et Olivier Damette

Les évolutions récentes de la richesse dans les principaux pays industrialisés ont été fortement influencées par la crise financière. Afin d'apprécier leur impact sur la consommation, on évalue les effets de richesse en France sur la période 1987-2008 et sur la période récente. On utilise pour cela des techniques de cointégration en séries temporelles. Empruntant les deux principales voies théoriques de la littérature sur les effets de richesse (approche en termes de propension marginale à consommer et approche en termes d'élasticité), nos estimations prennent en considération plusieurs concepts de consommation (consommation totale, de biens non durables ou à l'exclusion des services financiers) et reposent sur trois méthodes d'estimation différentes du vecteur de cointégration (DOLS, VECM-ML et VECM-GLS). Cette démarche comparative aboutit à des estimations stables et convergentes. Elle permet de conclure à l'existence, dans le cas français, d'effets de richesse significatifs, mais modérés : un doublement de la richesse amène une hausse de la consommation de l'ordre de 8 à 10 % pour les effets de richesse agrégée. Il ressort également des estimations réalisées que les effets financiers (de l'ordre de 10 à 12 %) dominent toujours les effets immobiliers (de l'ordre de 6 %), quelles que soient l'approche ou la méthode retenues. Ces estimations semblent se rapprocher des effets identifiés en Italie. Elles s'avèrent plus faibles que dans les pays anglo-saxons ou en Allemagne. Par ailleurs, l'ajustement de court terme est réalisé à travers le revenu disponible, comme en Allemagne, et non pas par les actifs, comme c'est le cas aux États-Unis. Au total, si le phénomène était considéré comme permanent par les ménages, la chute du prix des actifs observée pendant la crise aurait amputé leur consommation de quelques dixièmes de point de pourcentage.

Economie et Statistique

No 438-440

Paru le :30/06/2011