Les salaires bruts dans le secteur privé en 2021  Base Tous salariés - Insee Résultats

Chiffres détaillés
Insee Résultats
Paru le :Paru le09/10/2023
Insee Résultats- Octobre 2023

Les salaires bruts dans le secteur privé en 2021 Synthèse

En 2021, en France hors Mayotte, les salariés du secteur privé perçoivent en moyenne 39 851 euros bruts par an pour un équivalent temps plein (EQTP). Les femmes gagnent en moyenne 14,4 % de moins que les hommes. En termes horaires, le salaire brut moyen s’élève à 21,5 euros de l’heure, après 21,4 euros en 2020, et 20,6 euros en 2019.

La crise sanitaire continue d’affecter le niveau moyen des salaires en 2021, relativement au niveau de 2019. Le chômage partiel, dont le recours a été massif en 2020 et demeure important dans certains secteurs en 2021, concerne davantage les salariés les moins rémunérés. Il a pour effet de modifier la composition des emplois, rehaussant ainsi mécaniquement le niveau moyen des salaires.

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Paru le :09/10/2023

En 2021, le salaire brut en équivalent temps plein atteint en moyenne 39 851 euros par an

En 2021, en France hors Mayotte, les salariés du secteur privé perçoivent en moyenne 39 851 euros bruts par an en équivalent temps plein (EQTP), soit 3 321 euros bruts par mois. La moitié d’entre eux perçoivent un salaire brut annuel en EQTP inférieur à 31 438 euros (médiane). De plus, les 10 % de salariés les mieux rémunérés gagnent plus de 64 511 euros par an (9e décile), alors que les 10 % de salariés les moins bien rémunérés perçoivent moins de 21 048 euros (1er décile). En termes horaires, le salaire brut moyen des salariés du secteur privé s’élève à 21,5 euros de l’heure, après 21,4 euros en 2020 et 20,6 euros en 2019.

En 2021, la crise sanitaire a continué d’affecter le niveau du salaire horaire moyen. En effet, l’intensité du recours au dispositif d’activité partielle a été très contrastée selon les secteurs d’activité, conditions d’emploi et qualification ; or les indemnités de chômage partiel ne sont comptabilisés ni dans les salaires ni dans les heures rémunérées, ce qui exclut les salariés concernés du calcul du niveau moyen des salaires. En 2021, les secteurs les moins rémunérateurs (comme l’hébergement - restauration) n’ont pas tous retrouvé en moyenne sur l’année la composition d’emploi antérieure à la crise sanitaire ; les salariés les moins qualifiés étant relativement moins nombreux qu’avant la crise sanitaire, cela continue d’augmenter mécaniquement le niveau moyen du salaire des salariés restants. Pour en savoir plus, voir à ce sujet l’Insee Première n° 1938.

Le salaire brut des femmes est inférieur de 14,4 % à celui des hommes

En 2021, dans le secteur privé, le salaire brut en EQTP des femmes est inférieur de 14,4 % à celui des hommes : 36 292 euros contre 42 373 euros en moyenne. Cet écart provient en partie des différences de catégorie socioprofessionnelle. Notamment, un quart des hommes sont cadres (en EQTP), contre une femme sur cinq. La condition d’emploi affecte également ces inégalités de salaires : les postes à temps non complet constituent 22 % de l’effectif des femmes, contre un dixième de celui des hommes.

Les cadres ont les salaires les plus hétérogènes : le rapport interdécile des salaires annuels bruts (rapport entre le 9ᵉ décile et le 1ᵉʳ décile) est de 3,3 tandis qu’il est inférieur ou égal à 1,9 pour les autres catégories socioprofessionnelles. Du fait notamment de leur sous-représentation parmi les cadres, les salaires des femmes sont moins dispersés que ceux des hommes : le rapport interdécile est de 2,8 pour les femmes contre 3,2 pour les hommes.

Le salaire dans le secteur privé varie également en fonction de l’âge : de 26 058 euros par an en moyenne pour les salariés de 25 ans ou moins, à 46 501 euros pour les salariés de 50 ans et plus.

Les salaires horaires bruts moyens sont très dispersés selon les secteurs

Les services financiers, la production et la distribution d’énergie ainsi que les télécommunications sont les secteurs d’activité avec les salaires les plus élevés. Le salaire horaire brut moyen y atteint au moins 32,8 euros, soit plus d’une fois et demie la moyenne de l’ensemble des secteurs. Les emplois y sont en effet plus qualifiés : plus de 3 salariés sur 4 sont des cadres ou exercent des professions intermédiaires, c’est près de deux fois plus que dans l’ensemble des emplois du secteur privé.

À l’opposé, dans les secteurs de l’action sociale et de l’hébergement-restauration, le salaire horaire brut moyen est nettement moins élevé que dans l’ensemble des secteurs (inférieur à 15,0 euros). Dans ces secteurs, la proportion de cadres atteint au plus 9 % contre 22 % pour l’ensemble des salariés du secteur privé. En contrepartie, dans ces mêmes secteurs, la part des ouvriers et des employés est nettement supérieure : de 67 % à 79 %, contre 57 % en moyenne.

Outre ces disparités sectorielles, le salaire horaire brut augmente avec la taille de l’établissement : 17,9 euros en moyenne dans les entreprises de 1 à 9 postes, 20,0 euros dans celles de 10 à 49 postes et 30,8 euros dans les entreprises de 500 postes ou plus.

Le salaire brut horaire moyen est beaucoup plus élevé en Île-de-France qu’en province

Les différences de salaires entre l’Île-de-France et la province sont très marquées : en Île-de-France, le salaire brut horaire moyen d’un salarié du secteur privé est de 27,9 euros. C’est 35 % de plus qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, qui est la région de province où les salaires sont les plus élevés.

Cela s’explique notamment parce que l’Île-de-France concentre 43 % du total des cadres, ainsi que les secteurs d’activité les plus rémunérateurs (38 % des effectifs des services financiers, par exemple).

À l’opposé, c’est à La Réunion que les salariés sont les moins bien rémunérés, avec un salaire horaire brut moyen de 17,7 euros. Les autres DOM (hors Mayotte) proposent en revanche un salaire horaire entre 19,1 et 19,5 euros, comparable aux régions métropolitaines moyennes.

Sources

Les données utilisées sont issues de la base Tous salariés.

La base Tous salariés est une base statistique sur l’ensemble des salariés, produite à partir des déclarations administratives de leurs employeurs. Sur le champ privé, les salaires annuels et les effectifs sont principalement issus des déclarations sociales nominatives (DSN) que les entreprises adressent à l’administration et que l’Insee traite ensuite. Les salariés du secteur agricole, les agents du secteur public, les salariés des particuliers employeurs, ainsi que les apprentis et les stagiaires sont exclus de cette étude. Les bénéficiaires de contrats aidés et de professionnalisation sont en revanche inclus.

Une observation de salaire correspond à un poste salarié, soit un individu dans un établissement une année donnée (un individu présent dans deux établissements est donc comptabilisé dans deux postes distincts).

Evolution méthodologique :

Depuis le millésime 2017, au sein du champ privé, les DSN ont progressivement remplacé les DADS (Déclarations Annuelles de Données Sociales). Pour le millésime 2021, celles-ci ne représentent plus qu’un poste sur mille environ. Dans ce contexte de changement progressif des sources d'informations, l'Insee a refondu ses traitements statistiques (voir notamment l’onglet documentation de l’ Insee Résultats 2017.
Pour toute comparaison de données issues de millésimes différents, il convient de consulter les documentations associées.

Définitions

Condition d'emploi :

Les résultats sont fournis par condition d'emploi, c’est-à-dire la qualification du poste selon le taux d’activité : postes à temps complet (C) ou postes à temps non complet (N). Depuis 2001, la réglementation sociale considère comme à temps complet toute personne effectuant la durée légale ou conventionnelle de l’entreprise.

Nombre d'heures :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Salaire brut :

Le salaire brut correspond à l’intégralité des sommes perçues par le salarié au titre de son contrat de travail, avant toute déduction de cotisations et contributions salariales obligatoires. Il intègre les sommes versées dans le cadre de l’épargne salariale (participation et intéressement).

Salaire en équivalent temps plein (EQTP) :

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l'année, quel que soit le volume de travail effectif. Par exemple, pour un agent ayant occupé un poste de travail pendant six mois à 80 % et ayant perçu un total de 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000 / (0,5 * 0,8) = 25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes y compris les postes à temps partiel sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5 * 0,8 = 0,4 EQTP dans l'exemple précédent).

Secteur privé :

Le secteur privé s’entend au sens large, c’est-à-dire y compris entreprises publiques. Une entreprise publique est une entreprise sur laquelle l'État peut exercer directement ou indirectement une influence dominante du fait de la propriété ou de la participation financière, en disposant soit de la majorité du capital, soit de la majorité des voix attachées aux parts émises. Les entreprises publiques sont donc à bien distinguer de la fonction publique (qui regroupe les personnes morales et organismes soumis au droit administratif dans lequel le recrutement se fait sur la base du droit public).

Le secret statistique :

Dans les tableaux, le « S » indique une case masquée pour cause de secret statistique.

Pour les tableaux au lieu de résidence, les critères sont les suivants :

- aucune case ne doit comporter moins de 5 salariés ;

- aucun salarié ne doit représenter plus de 80 % de la masse salariale de la case.

Pour les tableaux au lieu de travail, les critères sont les suivants :

- en plus des deux critères précédents, aucune case ne doit se rapporter à moins de 3 établissements (ou entreprises) ;

- un établissement (ou une entreprise) ne doit pas représenter plus de 85 % de la grandeur étudiée dans la case.

Pour en savoir plus il est possible de consulter la politique de confidentialité.

Champ

Les salariés du secteur privé, à l’exclusion :

  • des agents du secteur public, les salariés du secteur agricole et les salariés des particuliers employeurs ;
  • des apprentis, des stagiaires ;
  • des agriculteurs salariés (catégorie socioprofessionnelle commençant par 1) ;
  • du département de Mayotte ;
  • des salariés ayant un nombre d'heures nul.

Depuis 2012, les bénéficiaires d'emplois aidés et les chefs d'entreprise salariés de leur entreprise ont été intégrés dans le champ de la publication.

Pour en savoir plus

« Les salaires dans le secteur privé en 2021 », Insee Première, n° 1938, février 2023.

« En 2021, l'emploi augmente de nouveau dans la fonction publique », Insee Première, n° 1947, mai 2022.

« Les salaires dans la fonction publique de l’État », Insee Première, n° 1955, juin 2023.

« Les salaires dans la fonction publique territoriale », Insee Première, n° 1956, juillet 2023.

« Les salaires dans la fonction publique hospitalière », Insee Première, septembre 2023.

« Description des emplois salariés en 2021 », Fichier détail, octobre 2023.

« Emploi, chômage, revenus du travail », Insee Références, Édition 2023.