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Insee Conjoncture Guadeloupe · Juin 2023 · n° 24
Insee Conjoncture GuadeloupeBilan économique 2022 - Guadeloupe Une reprise d’activité entravée par les tensions inflationnistes

En 2022, avec l’allègement des restrictions sanitaires, l’activité économique guadeloupéenne se redresse. Toutefois, le renforcement des tensions inflationnistes entrave la reprise. La consommation des ménages repart à la hausse grâce aux mesures gouvernementales en faveur du pouvoir d’achat et aux augmentations salariales. Les entreprises guadeloupéennes continuent d’investir cette année malgré un climat national et international d’incertitude économique. Ces investissements dynamisent la création d’emplois et influent sur la demande d’emploi dans un contexte ou le taux de chômage est deux fois et demi supérieur à celui observé au niveau national. La création d’entreprise est à son plus haut niveau des 20 dernières années. Enfin, l’activité touristique se redresse nettement grâce au ralentissement de l’épidémie de Covid-19 sans pour autant retrouver son niveau de 2019.

Insee Conjoncture Guadeloupe
No 24
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Chômage et politiques de l’emploi - Baisse significative de la demande d’emploi et hausse des dispositifs d’accompagnement des jeunes Bilan économique 2022

Ali Benhaddouche (Insee), Charly Darmalingon, Roman Janik (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

En 2022, en Guadeloupe, la population active est estimée à 140 996 individus et le taux de chômage atteint 18,6 %. Dans le prolongement de la baisse initiée en 2021 (-1 %), le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi en catégories A, B et C est en recul plus marqué de 6,4 %, un peu plus qu’en Martinique et France (hors Mayotte). Si toutes les catégories d’âge sont concernées par la baisse de la demande d’emploi, ce sont surtout les demandeurs d’emplois de longue durée qui profitent le plus de cette embellie sur le front de l’emploi (-14,1 %). Le nombre de contrat aidés chute tandis que les dispositifs d’accompagnement des jeunes progressent.

Insee Conjoncture Guadeloupe

No 24

Paru le :01/06/2023

Avertissement sur les DEFM

La généralisation du nouveau formulaire d’actualisation en fin de mois des demandeurs d’emploi, intervenue par étapes au cours de l’année 2022, a un impact pérenne à la baisse sur le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, en contrepartie d'une hausse des catégories B et C liées à la meilleure déclaration des heures d’activité réduite et d’une légère hausse des sorties de listes.

Pour plus de détails, voir la note de la Dares : « Ouvrir dans un nouvel ongletIncidents et changements de procédure » (pages 4 et 5).

Une baisse importante de la demande d’emploi en Guadeloupe

En 2022, la population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) est estimée à 140 996 personnes. Le taux de chômage s’établit à 18,6 % de la population active âgée de 15 ans ou plus (figure 1) soit 1,5 points de plus par rapport à 2021 il reste deux fois et demi supérieur au taux de chômage national (7,2 %) mais inférieur au niveau atteint avant la crise sanitaire (21 % en 2019). Il est également plus élevé que le taux de chômage en Martinique (12,5 %) et en Guyane (13,1 %).

À la fin de l’année 2022, 56 460 demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C en Guadeloupe. Sur un an, la demande d’emploi des 3 catégories diminue de 6,4 % localement. Elle recule de 5,1 % en France (hors Mayotte). Cette baisse ramène la demande d’emploi bien en deçà de son niveau observé début 2020 en Guadeloupe, avant la pandémie de Covid-19. La demande d’emploi diminue tout au long de l’année 2022, notamment au second et troisième trimestre où le recul est le plus sensible. Cette baisse est dans le prolongement des tendances de l’année 2021 mais de façon plus marquée (figure 2).

Les demandes d’emploi masculines et féminines diminuent dans des proportions similaires (respectivement -6,6 % et -6,2 %). Les femmes représentent 58,4 % des demandeurs d’emploi (en catégories A, B, C). La plus forte baisse de demande d’emploi concerne les adultes âgés de 25 à 49 ans (−6,6 %) alors que cette tranche d’âge est la plus représentée dans les effectifs de Pôle emploi (29 920). La demande d’emploi pour les jeunes de moins de 25 ans est en baisse de 5,6 %. Elle diminue également pour les seniors de 50 ans et plus (-6,3 %).

Dans l’ensemble des demandes d’emploi (A, B, C, D, E), la catégorie A est en forte baisse (-12,1 %), entraînant une perte de 6 points sur un an de sa proportion dans l’ensemble de la demande d’emploi (71,6 % en 2022 contre 77,6 en 2021). À l’inverse, les autres catégories sont toutes en hausse, cette progression étant très marquée pour les catégories B et D (respectivement +27,6 et +23,5 %) et légèrement moindre pour les catégories C et E (respectivement +17,5 et +10,9 %).

En Martinique, l’évolution de la demande d’emploi est assez comparable à celle de la Guadeloupe sur un an (-5,8 % en catégories A, B, C). À la Réunion, la baisse de la demande est plus modérée (-2,4 %). En Guyane, la demande remonte de 0,8 %. Cette hausse est encore plus forte à Mayotte (+22,7 %) prolongeant la tendance constatée en 2021.

Figure 1Taux de chômage trimestriel

(en % de la population active)
Taux de chômage trimestriel ((en % de la population active))
Zonage 2022 T1 2022 T2 2022 T3 2022 T4 Évolution 2022 T4 / 2021 T4 (points de %) Évolution 2022 T4 / 2019 T4 (points de %)
Guadeloupe 18,2 18,6 18,3 19,3 3,8 -1,6
Taux de chômage « lissé » - Guadeloupe 18,2 18,6 18,8 19,0 1,4 -0,5
France hors Mayotte 7,3 7,4 7,3 7,2 -0,3 -1,0
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Avertissement : dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données. Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 2Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Décomposition Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2022 Évolution 2022 T4 / 2021 T4
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 23 510 18 830 41,6 42,9 -6,6 -12,5
Femmes 32 950 25 100 58,4 57,1 -6,3 -11,8
Moins de 25 ans 6 270 4 750 11,1 10,8 -5,7 -15,5
De 25 à 49 ans 29 900 22 460 53,0 51,1 -6,6 -13,0
50 ans ou plus 20 290 16 720 35,9 38,1 -6,3 -9,9
Inscrits depuis un an ou plus 29 620 nd 52,5 nd -14,1 nd
dont inscrits depuis 2 ans ou plus 19 470 nd 34,5 nd -17,6 nd
Guadeloupe 56 460 43 930 100,0 100,0 -6,4 -12,1
France entière 5 389 500 3 052 700 100,0 100,0 -5,1 -9,2
  • nd : données non disponibles.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Fort recul des demandes d’emploi de longue durée

En Guadeloupe, la demande d’emploi de longue durée (DELD) en catégories A, B, C chute de 14,0 % en 2022 après avoir reculé de 4,3 % en 2021. Cette forte baisse fait suite à la mise en place d’un plan visant à la remobilisation des demandeurs d’emploi inscrits en longue durée par Pôle emploi (accompagnement, formation….). Avec 29 620 demandeurs inscrits depuis un an ou plus à Pôle emploi, la part des demandeurs d’emploi de longue durée s’établit à 52,3 % fin 2022 (4,6 points de baisse sur un an). Parmi ceux-ci, les 14 270 demandeurs inscrits à Pôle emploi sans discontinuité depuis trois ans ou plus sont en forte baisse (-17,7 %). Cela concerne un peu moins d’une demande de longue durée sur deux.

Hausse de la demande d’emploi à Saint-Martin et Saint-Barthélemy

Fin 2022, 5 835 demandeurs d’emploi sont inscrits en catégories A, B, C dans les Îles du Nord (5 265 à Saint-Martin et 570 à Saint-Barthélemy), en hausse de 1,7 % sur un an soit 100 demandes en plus. À Saint-Martin, la demande d’emploi augmente de 1,4 % sur un an. Elle est également en hausse à Saint-Barthélemy (+0,5 %) mais sur un effectif dix fois moindre. La DELD (calculée à partir des catégories A, B, C) est moins élevée dans les Îles du Nord qu’en Guadeloupe. Elle diminue de 11,3 % en 2022. Avec 2 305 demandes, elle représente 40,0 % des demandes à Saint-Martin (2 105 demandes) et 35,1 % à Saint-Barthélemy (200 demandes). La catégorie A représente 4 775 demandeurs dans les Îles du Nord (4 365 à Saint-Martin et 410 à Saint-Barthélemy). En un an, le nombre de demandeurs d’emploi de cette catégorie diminue de 4,2 %.

Léger repli des dispositifs d’aide à l’emploi en 2022 mais progression des dispositifs d’accompagnement jeunes et montée en charges des compétences par la formation

Les aides à l’emploi diminuent de 2 % par rapport à l’année 2021. Ce recul est imputable à la forte baisse des entrées dans l’insertion par l’activité économique et des entrées en contrat de professionnalisation (respectivement -34 % et -17 % sur un an). Les autres dispositifs d’aide à l’emploi sont en progression notable sur un an notamment pour le contrat d’apprentissage (+10 %), en raison de la politique gouvernementale dont l’objectif est de favoriser le développement de l’apprentissage comme une voie d’excellence vers l’emploi (figure 3). Au sein des contrats aidés (PEC, CIE, IAE et emploi franc), c’est le secteur marchand qui comptabilise le plus grand nombre de contrats. En 2022, la progression du CIE se poursuit (+2 % sur un an) et représente plus de deux contrats sur cinq. Cependant, l’alternance maintient sa position principale. On y comptabilise plus de la moitié des dispositifs d’aide à l’emploi (contrats aidés + alternance).

En parallèle, la mise en œuvre des mesures d’accompagnement d’aide en faveur des jeunes a bondi de 39 % en raison de l’arrivée du Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) qui remplace la Garantie Jeune. Ce dispositif d’accompagnement est moins contraignant que le précédent.

À côté de ces mesures d’aides, la volonté du gouvernement de faire monter en compétences les inscrits à Pôle emploi grâce au PIC (plan d’investissement dans les compétences), a permis de poursuivre l’augmentation du nombre d’inscriptions en stage (AIS) qui s’établit désormais à 4 606 (soit une hausse 16 % en 2022 après +23 % en 2021).

Figure 3Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Guadeloupe

Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Guadeloupe
Type d'aide  2021   2022 
Aides à l'emploi 5 803 6 810
dont contrats aidés 3 152 3 428
Parcours emploi compétences (PEC) et contrats d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 534 676
Contrats initiative emploi (CUI-CIE) 1 156 1 184
Insertion par l'activité économique (IAE) ¹ 1 462 1 568
dont contrats en alternance 2 651 3 382
Apprentissage 2 389 3 156
Contrats de professionnalisation 262 226
Accompagnement des jeunes 3 526 5 286
Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) 3 526 1 465
dont Garantie jeunes 1 904 117
Contrat d’engagement jeune nd 3 821
dont premières entrées nd 3 332
Emplois francs 142 127
  • ¹ : année glissante de décembre N-1 à novembre N.
  • nd : non disponible.
  • Note : les entrées comprennent les conventions initiales et les reconductions de contrats.
  • Source : Dares, extraction du 13/04/2023.

Figure 4Évolution du taux chômage trimestriel

(en % de la population active)
Évolution du taux chômage trimestriel ((en % de la population active))
Guadeloupe Taux de chômage « lissé » - Guadeloupe France hors Mayotte
1ᵉ trim. 2014 23,8 24,0 10,1
2ᵉ trim. 2014 23,8 23,9 10,2
3ᵉ trim. 2014 23,6 23,8 10,3
4ᵉ trim. 2014 24,3 23,7 10,5
1ᵉ trim. 2015 23,3 23,5 10,3
2ᵉ trim. 2015 23,7 23,5 10,5
3ᵉ trim. 2015 23,5 23,5 10,3
4ᵉ trim. 2015 23,8 23,7 10,2
1ᵉ trim. 2016 26,1 24,0 10,2
2ᵉ trim. 2016 25,7 24,1 10,0
3ᵉ trim. 2016 22,2 23,8 9,9
4ᵉ trim. 2016 21,2 23,4 10,0
1ᵉ trim. 2017 22,2 22,7 9,6
2ᵉ trim. 2017 23,2 22,3 9,5
3ᵉ trim. 2017 21,5 22,1 9,5
4ᵉ trim. 2017 22,5 22,3 9,0
1ᵉ trim. 2018 24,0 22,6 9,3
2ᵉ trim. 2018 21,0 22,8 9,1
3ᵉ trim. 2018 23,5 22,7 9,0
4ᵉ trim. 2018 22,0 22,4 8,8
1ᵉ trim. 2019 21,8 21,8 8,7
2ᵉ trim. 2019 19,5 21,1 8,4
3ᵉ trim. 2019 20,6 20,4 8,4
4ᵉ trim. 2019 20,9 19,5 8,2
1ᵉ trim. 2020 18,9 18,5 7,9
2ᵉ trim. 2020 11,4 17,7 7,1
3ᵉ trim. 2020 19,6 17,2 9,0
4ᵉ trim. 2020 19,8 16,9 8,1
1ᵉ trim. 2021 17,4 16,9 8,2
2ᵉ trim. 2021 19,6 17,0 7,9
3ᵉ trim. 2021 16,3 17,3 8,0
4ᵉ trim. 2021 15,5 17,6 7,5
1ᵉ trim. 2022 18,2 18,2 7,3
2ᵉ trim. 2022 18,6 18,6 7,4
3ᵉ trim. 2022 18,3 18,8 7,3
4ᵉ trim. 2022 19,3 19,0 7,2
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Avertissement : dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données. Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 4Évolution du taux chômage trimestriel

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Avertissement : dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données. Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Encadré 1 – Les dispositifs de lutte contre le chômage

La poursuite de la baisse du marché du travail en 2022 peut s’appuyer les politiques de l’emploi, notamment en direction des personnes les plus éloignés de l’emploi. L’année 2022 est marquée par une hausse des prescriptions de contrats initiative emploi (CUI-CIE) et du parcours emploi compétences (PEC) et concernent un public plutôt âgé ayant de bas de niveaux de formation. L’insertion par l’activité économique (IAE) touche en revanche un public plutôt jeune notamment dans les chantiers d’insertion.

Le volume de prescription est en recul en raison de la dégradation financière des collectivités locales, acteurs importants dans la mise en œuvre des différents chantiers d’insertion. Le dynamisme de l’alternance est, quant à lui, porté par l’apprentissage, dont la croissance (+10,4 % par rapport à 2021) est associée à la réforme introduite par la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel et par les mesures de soutien décidées dans le cadre des aides à l’embauche des jeunes.

Enfin, les dispositifs d’accompagnement des jeunes, continuent leur progression en 2022 en raison de l’arrivée du Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) en remplacement de la Garantie Jeune, dispositif d’accompagnement moins contraignant.

Publication rédigée par :Ali Benhaddouche (Insee), Charly Darmalingon, Roman Janik (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les demandeurs d'emploi sont regroupés en cinq catégories.

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi durant une semaine donnée
  • être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
  • avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Contrat d’engagement jeune :

le contrat d’engagement jeune (CEJ) s’adresse à tous les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus (ou 29 ans révolus lorsqu’ils disposent de la reconnaissance de travailleur handicapé), qui rencontrent des difficultés d'accès à l'emploi durable. Mis en œuvre à la fois par Pôle emploi et les missions locales depuis le 1er mars 2022, il propose à ces jeunes éloignés de l’emploi un programme d’accompagnement intensif (avec un objectif de 15 à 20 heures d’accompagnement par semaine), et une mise en activité régulière. Le parcours est prévu pour durer de 6 à 12 mois. Le bénéficiaire peut toutefois quitter le dispositif de façon anticipée ou au contraire le prolonger jusqu’à 18 mois maximum. Les jeunes peuvent percevoir une allocation mensuelle pouvant aller jusqu’à 520 euros, en fonction de ses ressources et sous condition de respecter ses engagements. Contrairement à la Garantie jeunes qui s’inscrivait nécessairement dans un Pacea, le CEJ ne peut pas être concomitant avec un Pacea.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Demande d'indemnisation pour activité partielle :

le dispositif de l’activité partielle (ou chômage partiel) permet aux établissements confrontés à des difficultés temporaires de diminuer ou suspendre leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation pour compenser leur perte de salaire. L’activité partielle fait l’objet de demandes d’autorisation préalables (DAP) déposées par les établissements souhaitant recourir à l’activité partielle en raison de la crise sanitaire, ainsi que les demandes d’indemnisation (DI). Lors de la phase d’indemnisation, il est possible que le nombre d’heures effectivement consommé soit inférieur à celui qui avait été demandé. L’ensemble des données présentées sur l’activité partielle sont susceptibles d’être révisées.

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Demandeurs d'emploi de très longue durée / DETLD :

les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits à Pôle emploi depuis deux ans ou plus.

Emplois francs :

expérimenté à partir du 1er avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1er janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’une aide financière lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), en CDI ou en CDD d’au moins six mois.

Garantie jeunes :

expérimentée à partir d'octobre 2013 puis généralisée en janvier 2017, la Garantie jeunes est un dispositif à destination des jeunes de 16 à 25 ans révolus, ni en études, ni en emploi, ni en formation (NEET) et en situation de précarité. Elle mêle d’une part un accompagnement vers l’emploi et la formation, assuré par les missions locales, et d’autre part le versement d’une allocation mensuelle selon les revenus du jeune. Sa durée initiale est de 9 ou 12 mois, pouvant atteindre 18 mois après renouvellement. La Garantie jeunes est une modalité et une phase d’accompagnement spécifique du Pacea. Au 1er mars 2022, la Garantie jeunes est remplacée par le Contrat d’engagement jeune.

Insertion par l’Activité Économique (IAE) :

l’insertion par l’activité économique (IAE) consiste en un accompagnement dans l’emploi destiné à aider les personnes très éloignées de l’emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles afin de faciliter leur insertion sur le marché du travail. La spécificité du parcours d’insertion consiste à proposer un contrat de travail, doublé d’un accompagnement social et professionnel personnalisé, de façon à lever les principaux freins d’accès à l’emploi. En complément de l’accompagnement dispensé, les salariés peuvent bénéficier de formations adaptées à leurs besoins.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) :

mis en place à partir de 2017, le PACEA est le cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus. Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.

En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune en PACEA, destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie.

Parcours emploi compétences (PEC) :

depuis janvier 2018, les contrats aidés du secteur non-marchand (CUI-CAE) sont transformés en parcours emploi compétences.

Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, est modulé selon le type de public (PEC « tout public », PEC QPV-ZRR, PEC Jeunes).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).