Atlas régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur Les défis d'une région contrastée
À la fois méditerranéenne et alpine, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur possède la plus grande étendue d’espaces naturels des régions françaises. Mais, avec plus de cinq millions d’habitants, elle est aussi une région très dense. En un demi-siècle, et malgré un ralentissement, le nombre d’habitants a augmenté de 50 %. Cette pression humaine entraîne de nombreuses tensions, sur la consommation foncière, les prélèvements en eau, la production de déchets et les émissions de gaz à effet de serre.
La moitié des habitants vit dans une commune littorale et la quasi-totalité dans une aire d’attraction des villes. La démographie est en particulier toujours dynamique dans l’espace périurbain, avec des conséquences importantes sur les déplacements domicile-travail et sur la consommation d’espace pour l’habitat et les activités économiques. La population régionale est par ailleurs vieillissante : 1,5 million d’habitants sont âgés de 60 ans ou plus.
La région est également marquée par de fortes inégalités : Provence-Alpes-Côte d’Azur est la 3e région métropolitaine la plus touchée par la pauvreté et la plus inégalitaire de province, tandis que des tensions existent pour l’accès au logement. Le marché du travail apparaît polarisé entre, d’un côté, des cadres très diplômés en emploi, et de l’autre, des personnes peu ou pas diplômées souvent sans emploi.
L’économie régionale est diversifiée, tournée à la fois vers des activités à forte valeur ajoutée (comme l’information et communication, l’aéronautique, l’agriculture biologique) et vers des activités liées à la satisfaction des besoins de la population présente, qu’elle soit résidente ou touristique.
Un espace en ralentissement démographique marqué par l’attractivité des petites villes et la périurbanisation Cinquante ans de dynamiques territoriales
Fabrice Michaïlesco, Carole Zampini (Insee)
Au 1er janvier 2019, Provence-Alpes-Côte d’Azur compte 5 081 100 habitants. Dans cette région très urbanisée, près de la moitié de la population vit sur la bande littorale densément peuplée. En 50 ans, la région a progressivement perdu de son attractivité migratoire vis-à-vis du reste du territoire, pour devenir la région du sud de la France à la croissance démographique la plus faible. Le solde naturel, c’est-à-dire l’excédent des naissances sur les décès, resté relativement stable depuis les années 1970, est le principal moteur de la hausse de la population depuis 2008, avec l’indice conjoncturel de fécondité le plus élevé de France métropolitaine (1,9).
Lors des 50 dernières années, le nombre de logements a augmenté nettement plus vite que le nombre d’habitants, en raison de la baisse du nombre moyen de personnes par ménage et du quadruplement du nombre de résidences secondaires. L’évolution du nombre d’emplois a suivi l’évolution démographique. Ces tendances se constatent également à l’échelle nationale. Au contraire des autres régions de province, en 50 ans, la concentration de la population et de l’emploi ne s’est pas amplifiée dans les principales agglomérations de la région. Population et emploi ont progressé beaucoup plus fortement au sein des plus petites aires d’attraction des villes. Si les habitants, les emplois et les logements demeurent concentrés au sein des pôles urbains, la croissance est portée par les couronnes périurbaines, qui bénéficient d’un apport migratoire toujours conséquent. Les trajets domicile-travail se sont ainsi intensifiés entre les couronnes et les pôles de la région.
Insee Dossier Provence-Alpes-Côte d'Azur
Paru le :01/12/2022