La population viennoise a été relativement préservée de l’épidémie de Covid en 2020. Les décès augmentent de 2 %, comme à l’échelle de la région, et nettement moins qu’au niveau national (+ 9 %). Dans le département, la hausse du 4^e trimestre est plus affirmée (8 %), mais reste en deçà du pic régional (figure 1).

Les conséquences du Covid sont un peu plus importantes en 2021. Toutes causes confondues, 4 660 décès sont enregistrés, soit une hausse de 4 % par rapport à l’année 2019. Cette progression reste néanmoins plus faible qu’aux niveaux régional (6 %) et national (8 %).

L’augmentation du nombre de décès, et la baisse tendancielle des naissances dans une moindre mesure, accentuent le déficit naturel par rapport à 2019.

En décembre 2021, l’économie viennoise retrouve un niveau identique à celui d’avant-crise, avec un même nombre d’heures rémunérées qu’en décembre 2019 (figure 2), alors qu’il est dépassé en région Nouvelle-Aquitaine et en France (respectivement + 1 % et + 2 %).

Le début d’année ayant été pénalisé par les mesures sanitaires, la baisse d’activité moyenne en 2021 atteint 3 % dans la Vienne, soit le recul le plus important des départements néo-aquitains. L’industrie contribue nettement à cette baisse, devant l’hébergement-restauration. Les niveaux d’activité d’avant-crise sont rejoints ou dépassés dès janvier pour les services principalement non marchands et la construction, en juillet pour l’hébergement et la restauration et en octobre pour les autres services marchands. Fin 2021, l’activité industrielle reste en retrait d’un point par rapport à 2019, particulièrement la fabrication de matériels de transport et la fabrication de produits métalliques.

En 2020, l’activité a diminué de 10 % en moyenne annuelle, davantage qu’aux niveaux régional (8 %) ou national (9 %). Cette baisse est surtout due au confinement du printemps 2020, où l’activité a reculé de 35 % dans le département, soit un peu plus que la baisse nationale (33 %), car l’industrie viennoise a été plus fortement (et plus durablement) affectée. Proche des niveaux national et régional, 16 % de Viennois ont été placés intégralement en chômage partiel pendant le premier confinement. En revanche, moins de Viennois ont exclusivement télétravaillé (18 %) que dans la région (22 %) ou en France (28 %).

Après une reprise progressive de l’activité pendant l’été, un deuxième confinement est intervenu à l’automne 2020. La baisse de l’activité a été nettement moindre (– 9 % en novembre). Les restrictions ont davantage ciblé les services, notamment l’hébergement-restauration et le commerce. Les activités de production ont pu s’organiser pour s’adapter aux nouvelles conditions.

La consommation des ménages a aussi diminué en 2020, notamment pendant les confinements : par rapport au même mois de 2019, le montant des transactions par cartes bancaires CB recule de 44 % au mois d’avril 2020, et de 26 % en novembre. La consommation résiste davantage en 2021, malgré un léger trou d’air au mois d’avril.

Par ailleurs, les créations d’entreprises sont un peu plus dynamiques en 2021 (4 400 entreprises créées, soit 15 % par rapport à 2020) qu’en 2020, même si la Vienne était alors restée plus dynamique (+ 10 % par rapport à 2019) qu’en moyenne régionale et nationale.

L’emploi salarié viennois a augmenté au cours de l’année 2019. Au moment du premier confinement, sa baisse s’est établie à 2,4 %, soit - 3 900 emplois. Ce recul est bien moindre que celui de l’activité économique.

Puis l’emploi salarié repart à la hausse et, fin 2021, dépasse de 1,4 % son niveau d’avant-crise, soit la plus faible progression de la région.

L’intérim a constitué la variable d’ajustement : fortement touché au 1^er trimestre 2020 (- 40 %), il retrouve un niveau proche de celui d’avant-crise dès fin 2020 et le dépasse de 9 % fin 2021.

Hors intérim, l’emploi industriel a diminué, rompant avec une tendance plutôt favorable avant la crise sanitaire. Fin 2021, il reste inférieur de 2,1 % à son niveau de 2019. Dans les services marchands, la baisse de l’emploi en 2020 laisse place à un rebond l’année suivante, pour terminer l’année 2,2 % au-dessus de son niveau pré-crise. Dans le tertiaire non marchand, il est globalement stable. La progression est plus nette dans la construction, avec 5,8 % de plus qu’en 2019, une performance équivalente à la moyenne nationale.

Le chômage, qui baissait régulièrement depuis 2017, a fortement progressé durant la crise pour atteindre 7,4 % au 3^e trimestre 2020. Puis, la reprise économique et les créations d’emplois ont permis son recul à 5,8 %, un niveau inférieur à celui de Nouvelle-Aquitaine (6,6 %).

Les dispositifs d’aide aux employeurs ont soutenu indirectement le pouvoir d’achat des actifs en protégeant les emplois. Le pouvoir d’achat a également été protégé par des mesures directes de maintien dans les dispositifs de protection comme le revenu de solidarité active (RSA) ou l’indemnisation chômage, ou des aides monétaires exceptionnelles accordées aux familles modestes courant 2020.

Durant le premier confinement, 19 % des Viennois déclarent avoir rencontré des difficultés financières, moins que dans la région (22 %) et en France (23 %).

En 2020, le nombre de bénéficiaires du RSA augmente de 4 % en Vienne, une hausse plus limitée qu’aux niveaux régional et national (7 %). Après un pic atteint fin 2020, la reprise de l’activité économique et le desserrement des contraintes sanitaires, le nombre de bénéficiaires du RSA baisse en 2021. Sous l’effet des retours à l’emploi, il retrouve un niveau proche de celui observé avant le début de la crise, avec 12 600 allocataires en décembre 2021.

Le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité est resté globalement stable malgré la crise sanitaire, autour de 33 000 bénéficiaires.

Seuls 2 % des ménages viennois déclarent ressentir une amélioration de leurs finances lors du premier confinement. Le patrimoine financier des Viennois augmente pourtant en 2020-2021, à un rythme plus élevé qu’au cours de la période pré-crise. Ce surplus d’épargne s’explique par la prudence des ménages face aux incertitudes et par les restrictions qui ont limité leurs dépenses. Les encours des produits d’épargne (différents livrets) augmentent d’un milliard d’euros entre février 2020 et décembre 2021 Cette progression de 7 % en rythme annuel est proche de la moyenne régionale et nationale de 8 %.