L'épidémie de Covid n’a pas épargné la population landaise. En 2020, toutes causes confondues, 4 800 Landais sont décédés (+ 5 % par rapport à 2019). Cela place le département en deuxième position dans la région, derrière le Lot-et-Garonne.

La surmortalité est concentrée en fin d’année, lors de la « deuxième vague » avec une augmentation trimestrielle de 21 % sensiblement égale à l’évolution nationale (+ 20 %), nettement plus forte que celle de la Nouvelle-Aquitaine (+ 11 %) (figure 1).

Avec 4 850 décès, les conséquences de l’épidémie se font sentir en 2021, mais de manière moins marquée que dans d’autres départements de la région. Au total sur l’année, les décès augmentent de 7 % par rapport à 2019 (6 % en Nouvelle-Aquitaine et 8 % en France). Cette hausse est maximale au 4^e trimestre (+ 12 % par rapport à la même période de 2019), plus forte qu’au niveau national et comparable au niveau régional.

En décembre 2021, l’activité économique landaise dépasse son niveau d’avant-crise, le nombre d’heures rémunérées s'établissant 3 % au-dessus de son niveau de décembre 2019 (+ 1 % en France) (figure 2).

Malgré un début d’année 2021 pénalisé par les restrictions liées aux mesures sanitaires, l’activité landaise résiste. Contrairement à d’autres départements néo-aquitains, elle retrouve son niveau de 2019 en moyenne annuelle.

L'industrie landaise reste durablement touchée : elle n’a pas totalement rebondi et contribue pour 2 points à la réduction d’activité, en raison de difficultés dans le secteur agroalimentaire, sans lien avec la pandémie de Covid-19, qui ont débuté fin 2020 et se sont poursuivies au cours de l’année 2021.

Toutefois, la forte hausse des heures rémunérées dans les services marchands compense largement cette baisse, de même que les services non marchands dans une moindre mesure. La construction et l’hébergement-restauration retrouvent leur niveau d’avant-crise.

L’activité a diminué plus fortement en 2020 (- 9 %). Le département des Landes se situe dans la moyenne régionale, légèrement plus protégé qu’au niveau national. Le confinement du printemps 2020 explique ce repli d’activité (- 35 % contre - 33 % en Nouvelle-Aquitaine ou en France). Le chômage partiel intégral a alors concerné 16 % des Landais pendant le premier confinement, comme en Nouvelle-Aquitaine ou en France. Les Landais ont, en revanche, moins souvent exclusivement télétravaillé (13 %) que dans la région (22 %) ou la France (28 %).

Après une reprise progressive de l’activité pendant l’été, un deuxième confinement est intervenu à l’automne 2020. La baisse a été nettement moindre (- 9 % en novembre), les restrictions ayant davantage ciblé les services, notamment l’hébergement-restauration et le commerce. Les activités de production ont pu s’organiser pour s’adapter aux nouvelles conditions, même si un nouvel épisode d’épizootie aviaire a affecté l’industrie agroalimentaire au 4^e trimestre 2020.

Grâce à une forte fréquentation estivale, la consommation des ménages a résisté en 2020, à la différence de la plupart des départements. Toutefois, elle a largement pâti des confinements, même si son repli a été moins marqué qu’au niveau national.

Ainsi, par rapport au même mois de 2019, le montant de transactions par cartes bancaires CB a baissé de 37 % en avril 2020, et de 17 % en novembre. La consommation résiste mieux en 2021, malgré un nouveau trou d’air en avril.

Les créations d’entreprises sont dynamiques en 2021 (5 800 entreprises créées, + 24 % par rapport à 2020) après une stabilité en 2020. Le rebond de 2021 dépasse la moyenne nationale (+ 17 %).

L’emploi salarié landais est dynamique avant la crise sanitaire. Il s’est contracté au 1^er semestre 2020 (- 2,6 %, soit - 3 600 emplois), mais dans des proportions moindres que l’activité économique. Puis les Landes renouent avec la hausse de l'emploi salarié. Fin 2021, il dépasse de 3,7 % son niveau d’avant-crise.

Même s’il a moins baissé qu’ailleurs, l’intérim a constitué la variable d’ajustement : au 1^er trimestre 2020, il a reculé de 31 %. Il retrouve son niveau d’avant-crise au 3^e trimestre 2021 et le dépasse de 10 % à la fin de l’année.

Hors intérim, l’emploi industriel a été relativement préservé. Fin 2021, il est légèrement supérieur à son niveau d’avant-crise (+ 1 %). Après une légère baisse en 2020, l’emploi a surtout progressé dans les services marchands (+ 6 % par rapport à son niveau d’avant-crise). C’est la plus forte croissance régionale, et deux fois supérieure à la moyenne française. Dans le tertiaire non marchand, l’emploi progresse légèrement. À l’image de la région, la construction a continué de créer des emplois en 2020, et plus encore en 2021 (+ 9 % fin 2021 par rapport à l’avant-crise).

Le chômage, en baisse régulière depuis 2017, a fortement progressé durant la crise pour atteindre 8,8 % au 3^e trimestre 2020. Puis, la reprise économique a permis des créations d’emplois et une baisse du chômage à 7 % fin 2021, un niveau légèrement supérieur à celui de Nouvelle-Aquitaine (6,6 %).

Les dispositifs d’aide aux employeurs ont soutenu indirectement le pouvoir d’achat des actifs en protégeant les emplois. Le pouvoir d’achat a également été soutenu par des mesures directes de maintien dans les dispositifs de protection comme le revenu de solidarité active (RSA), l’indemnisation chômage ou des aides monétaires exceptionnelles à destination des familles modestes courant 2020.

Durant le premier confinement, 22 % des Landais évoquent des difficultés financières, soit un niveau comparable aux moyennes nationale et régionale.

En 2020, le nombre de bénéficiaires du RSA augmente de 9 % dans les Landes. C’est plus qu’en France ou en Nouvelle-Aquitaine. En 2021, sous l’effet des retours à l’emploi permis par la reprise de l’activité économique et le desserrement des contraintes sanitaires, ce nombre baisse. En décembre, il retrouve son niveau d’avant le début de la crise (8 200 allocataires).

La croissance du nombre de bénéficiaires d’une prime d’activité a été moins spectaculaire, mais le département se distingue par une nette hausse, + 3 % en 2020, supérieure à la moyenne nationale. Le nombre des bénéficiaires se stabilise en 2021.

Seuls 2 % des Landais déclarent ressentir une amélioration de leurs finances lors du premier confinement. Leur patrimoine financier augmente en 2020-2021, à un rythme plus soutenu qu'avant la crise. La prudence des ménages face aux incertitudes et les restrictions limitant les opportunités de consommer peuvent expliquer cette hausse de l'épargne. Les encours des produits d’épargne (différents livrets) augmentent de 1,2 milliard d’euros entre février 2020 et décembre 2021. Cette progression (+ 8 % par an) est elle aussi comparable aux moyennes régionale et nationale.