Comptes de l'agriculture en 2021 Comptes nationaux annuels - base 2014

Chiffres détaillés
Paru le :Paru le07/07/2022
Vivien Heim, Philippe Lauraire, Claire Géry (Insee)
- Juillet 2022

Il s'agit de comptes spécifiques relatifs à la branche « Agriculture » dont les modalités d'élaboration diffèrent de celles des comptes nationaux.

Le compte prévisionnel de l’agriculture pour 2021 Hausse généralisée des prix

Vivien Heim, Philippe Lauraire, Claire Géry (Insee)

En 2021, la production agricole en valeur augmente de 7,5 %. Cette forte augmentation est dominée par l’évolution des prix dans le contexte général de hausse du prix des matières premières. La hausse de la production agricole est surtout marquée pour la production végétale, en particulier celle des céréales (+ 46,2 %), stimulée par la poussée conjuguée du volume et des prix. En revanche, la production viticole connaît une baisse historique des volumes (– 19,4 %). La valeur de la production animale croît à un rythme modéré, la baisse des volumes atténuant l’augmentation des prix.

Dans le même temps, les consommations intermédiaires des agriculteurs augmentent de 2,8 %, du fait essentiellement du renchérissement des prix de l’énergie et de l’alimentation animale. Sous l’effet de l’accroissement modéré des charges et de la forte hausse de la production, la valeur ajoutée de la branche agricole progresse nettement. Au total, d’après les estimations du compte prévisionnel de l’agriculture, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif augmenterait de 11,2 % en 2021 en termes réels, après une baisse de 3,0 % en 2020.

Avertissement
Le compte de l’agriculture présenté ici décrit les performances de l’agriculture en tant qu’activité économique. Est estimée notamment la valeur ajoutée, soit la richesse créée par cette activité. Augmenté des subventions et net des impôts au titre de son exercice, ce résultat est qualifié de valeur ajoutée brute au coût des facteurs.
Il ne constitue pas une mesure du revenu disponible des ménages dont la personne de référence est agriculteur.

En volume, forte hausse de la production céréalière et forte baisse de la production viticole

En 2021, la production de la hors se redresse très nettement en valeur (+ 7,5 %) (figure 1, figure 2 et figure 3).

Figure 1 – Évolution de la production agricole hors subventions en 2020 et 2021

en %
Figure 1 – Évolution de la production agricole hors subventions en 2020 et 2021 (en %) - Lecture : en 2021, la valeur de la production agricole hors subventions augmente de 7,5 % par rapport à 2020.
2021 2020
Valeur 7,5 – 1,9
Volume – 1,1 – 2,9
Prix 8,7 1,0
  • Lecture : en 2021, la valeur de la production agricole hors subventions augmente de 7,5 % par rapport à 2020.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

Figure 1 – Évolution de la production agricole hors subventions en 2020 et 2021

  • Lecture : en 2021, la valeur de la production agricole hors subventions augmente de 7,5 % par rapport à 2020.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

Figure 2 –Contributions à la variation en valeur de la production hors subventions en 2020 et 2021

en points de %
Figure 2 –Contributions à la variation en valeur de la production hors subventions en 2020 et 2021 (en points de %) - Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions augmente de 7,5 % en 2021. La production de céréales contribue positivement à cette variation à hauteur de 6,1 points. Les fruits contribuent, quant à eux, négativement à hauteur de – 0,1 point.
2021 2020
Ensemble (en %) 7,5 – 1,9
Produits végétaux
Céréales 6,1 – 1,3
Oléagineux et protéagineux 1,7 0,3
Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs 0,7 0,2
Fourrages 0,3 – 0,1
Autres plantes industrielles¹, y c. betteraves 0,3 – 0,3
Fruits – 0,1 0,2
Vin – 2,1 – 0,3
Produits animaux
Bétail 0,3 – 0,2
Volailles et œufs 0,2 – 0,2
Lait et autres produits de l'élevage 0,1 0,1
Services 0,1 – 0,2
  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, cannes à sucre, etc.
  • Note : les produits sont classés par ordre décroissant de leur contribution à l’évolution 2021/2020.
  • Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions augmente de 7,5 % en 2021. La production de céréales contribue positivement à cette variation à hauteur de 6,1 points. Les fruits contribuent, quant à eux, négativement à hauteur de – 0,1 point.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

Figure 2 – Contributions à la variation en valeur de la production hors subventions en 2020 et 2021

  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, cannes à sucre, etc.
  • Note : les produits sont classés par ordre décroissant de leur contribution à l’évolution 2021/2020.
  • Lecture : la valeur de la production agricole totale hors subventions augmente de 7,5 % en 2021. La production de céréales contribue positivement à cette variation à hauteur de 6,1 points. Les fruits contribuent, quant à eux, négativement à hauteur de – 0,1 point.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

Figure 3 – De la production à la valeur ajoutée

Figure 3 – De la production à la valeur ajoutée - Lecture : en 2021, la production de la branche agricole hors subventions s’élève à 81,2 milliards d’euros ; la valeur ajouté brute augmente de 14,2 % par rapport à 2020.
Valeur 2021
(en milliards d'euros)
Évolution 2021/2020
(en %)
Volume Prix Valeur
Production hors subventions (a) 81,2 – 1,1 8,7 7,5
Produits végétaux 49,4 – 0,9 12,6 11,6
Céréales 14,6 17,0 24,9 46,2
Oléagineux et protéagineux 3,6 9,5 40,3 53,6
Autres plantes industrielles1 1,4 16,2 1,9 18,4
Fourrages 5,6 5,0 – 0,8 4,2
Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs 10,7 – 1,0 6,0 4,9
Fruits 3,2 – 11,3 10,4 – 2,1
Vins 10,3 – 19,4 7,4 – 13,4
Produits animaux 26,8 – 1,6 3,4 1,8
Bétail (bovins, porcins, ovins, caprins, équidés) 11,2 – 0,8 2,6 1,8
Volailles et œufs 4,7 – 1,0 4,5 3,5
Lait et autres produits de l'élevage 10,8 – 2,6 3,8 1,0
Services2 5,0 0,0 1,0 1,0
Subventions sur les produits (b) 1,1 – 1,2 1,4 0,2
Production au prix de base (c) = (a) + (b) 82,3 – 1,1 8,6 7,4
Consommations intermédiaires (d) 46,8 – 0,7 3,5 2,8
dont achats 39,2 – 1,3 3,6 2,2
Valeur ajoutée brute (e) = (c) - (d) 35,5 – 1,6 16,0 14,2
Subventions d'exploitation 7,8 – 0,1
Autres impôts sur la production 1,7 6,0
dont impôts fonciers 1,0 9,6
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs 41,6 11,5
Emploi agricole3 – 0,2
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif 11,7
Prix du produit intérieur brut 0,5
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels 11,2
  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, cannes à sucre, etc.
  • 2. Production des entreprises de travaux agricoles, des coopératives d’utilisation de matériel agricole, services entre agriculteurs, agritourisme, etc.
  • 3. Mesuré en unités de travail annuel (équivalents temps plein de l’agriculture).
  • Lecture : en 2021, la production de la branche agricole hors subventions s’élève à 81,2 milliards d’euros ; la valeur ajouté brute augmente de 14,2 % par rapport à 2020.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

La production végétale tire la croissance (+ 11,6 %) tandis que la production animale progresse à un rythme plus modéré (+ 1,8 %). La production de céréales et d’oléagineux bondit (respectivement + 46,2 % et + 53,6 % en valeur) avec l’envolée des prix consécutive au dynamisme de la demande mondiale et la hausse des récoltes (figure 4). Pour autant, la production de vin et de fruits se contracte dans un contexte météorologique défavorable (figure 5). La production animale s’accroît en valeur, portée par l’augmentation des prix (+ 3,4 %), tandis que les volumes se replient légèrement (– 1,6 %).

Figure 4 – Contributions à la variation du prix de la production hors subventions en 2020 et 2021

en points de %
Figure 4 – Contributions à la variation du prix de la production hors subventions en 2020 et 2021 (en points de %) - Lecture : le prix de la production agricole totale hors subventions augmente de 8,7 % en 2021. La production de fourrages contribue négativement à cette variation à hauteur de – 0,1 point.
2021 2020
Ensemble (en %) 8,7 1,0
Produits végétaux
Céréales 3,9 1,4
Oléagineux et protéagineux 1,4 0,3
Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs 0,8 0,1
Fourrages – 0,1 – 0,3
Autres plantes industrielles¹, y c. betteraves 0,0 0,0
Fruits 0,4 0,4
Vin 0,9 – 0,6
Produits animaux
Bétail 0,4 – 0,2
Volailles et œufs 0,3 – 0,2
Lait et autres produits de l'élevage 0,5 – 0,1
Services 0,1 0,0
  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : l’ordre des produits (classés par ordre décroissant de leur contribution à l’évolution en valeur 2021/2020) est identique à celui de la figure 2.
  • Lecture : le prix de la production agricole totale hors subventions augmente de 8,7 % en 2021. La production de fourrages contribue négativement à cette variation à hauteur de – 0,1 point.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

Figure 4 – Contributions à la variation du prix de la production hors subventions en 2020 et 2021

  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : l’ordre des produits (classés par ordre décroissant de leur contribution à l’évolution en valeur 2021/2020) est identique à celui de la figure 2.
  • Lecture : le prix de la production agricole totale hors subventions augmente de 8,7 % en 2021. La production de fourrages contribue négativement à cette variation à hauteur de – 0,1 point.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

Figure 5 – Contributions à la variation en volume de la production hors subventions en 2020 et 2021

en points de %
Figure 5 – Contributions à la variation en volume de la production hors subventions en 2020 et 2021 (en points de %) - Lecture : le volume de la production agricole totale hors subventions diminue de 1,1 % en 2021. La production de céréales contribue positivement à cette variation à hauteur de 2,2 points. Le lait et les autres produits de l’élevage contribuent, quant à eux, négativement à hauteur de – 0,4 point.
2021 2020
Ensemble (en %) – 1,1 – 2,9
Produits végétaux
Céréales 2,2 – 2,7
Oléagineux et protéagineux 0,3 0,0
Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs – 0,1 0,1
Fourrages 0,4 0,1
Autres plantes industrielles¹, y c. betteraves 0,2 – 0,3
Fruits – 0,5 – 0,3
Vin – 3,0 0,2
Produits animaux
Bétail – 0,1 0,0
Volailles et œufs – 0,1 – 0,1
Lait et autres produits de l'élevage – 0,4 0,2
Services 0,0 – 0,2
  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : l’ordre des produits (classés par ordre décroissant de leur contribution à l’évolution en valeur 2021/2020) est identique à celui de la figure 2.
  • Lecture : le volume de la production agricole totale hors subventions diminue de 1,1 % en 2021. La production de céréales contribue positivement à cette variation à hauteur de 2,2 points. Le lait et les autres produits de l’élevage contribuent, quant à eux, négativement à hauteur de – 0,4 point.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

Figure 5 – Contributions à la variation en volume de la production hors subventions en 2020 et 2021

  • 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
  • Note : l’ordre des produits (classés par ordre décroissant de leur contribution à l’évolution en valeur 2021/2020) est identique à celui de la figure 2.
  • Lecture : le volume de la production agricole totale hors subventions diminue de 1,1 % en 2021. La production de céréales contribue positivement à cette variation à hauteur de 2,2 points. Le lait et les autres produits de l’élevage contribuent, quant à eux, négativement à hauteur de – 0,4 point.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

Production végétale : forte hausse des volumes et des prix des céréales, baisse du volume du vin

La production végétale (hors subventions) diminue faiblement en volume, de 0,9 %. La récolte de vin atteint un niveau historiquement bas, en recul de 19,4 %, dû au gel printanier et à une météo estivale humide favorisant l’émergence de maladies. En revanche, la récolte des grandes cultures est en nette hausse, en particulier celle des céréales (+ 17,0 %). Les récoltes de blé tendre (+ 21,5 %), d’orge (+ 10,1 %) et de maïs (+ 9,4 %) ont toutes vu leur rendement s’améliorer. Après la chute de 2020, la production des betteraves industrielles repart nettement à la hausse (+ 30,0 %), bénéficiant de conditions météorologiques favorables à leur culture. La récolte d’oléagineux croit à nouveau (+ 8,5 %), celle des protéagineux rebondit (+ 20,4 %) grâce notamment aux rendements des pois protéagineux. La production de pommes de terre est stable (– 0,2 %) malgré un recul des surfaces. En revanche, la production de fruits baisse à nouveau (– 11,3 %). Les fruits d’été ont été particulièrement touchés par les gelées printanières alors que les fruits à pépins ont mieux résisté. La production de légumes se replie en volume (– 2,9 %) du fait de conditions climatiques défavorables.

En 2021, le prix de la production végétale (hors subventions) augmente fortement (+ 12,6 %). Les prix des céréales (+ 24,9 %) sont soutenus par une demande dynamique et une production mondiale contrainte. Le prix du blé tendre a bénéficié des mauvaises récoltes en Russie et aux États-Unis. Le prix de l’orge a profité de la forte demande de l’Arabie saoudite et de la Chine qui s’est détournée de la production australienne. Le prix des betteraves industrielles augmente (+ 3,2 %), tiré par les prix à la hausse des produits dérivés comme le sucre. Le dynamisme des prix des oléagineux s’explique en partie par le prix du colza, qui profite de la mauvaise récolte du Canada, premier pays exportateur. Les prix des fruits sont élevés (+ 10,4 %) en raison d’une offre faible et de stocks bas. Le prix des pommes de terre se redresse (+ 10,0 %) grâce à la reprise de la demande industrielle et à la réouverture de la restauration hors foyer. Le prix du vin rebondit (+ 7,4 %), poussé par la faible récolte, la reprise de la demande intérieure avec la réouverture des restaurants et le dynamisme de la demande mondiale.

Production animale : hausse des prix et repli modéré des volumes

La production animale (hors subventions) décroît légèrement en volume (– 1,6 %). Elle diminue pour les gros bovins (– 1,2 %), les veaux (– 1,0 %) et les porcins (– 1,0 %), alors qu’elle augmente pour les ovins et les caprins (+ 3,0 %). Elle fléchit également pour les volailles (– 2,7 %) et le lait (– 1,5 %). En revanche, elle progresse pour les œufs (+ 3,2 %).

Le prix de la production animale (hors subventions) progresse (+ 3,4 %) du fait du prix des gros bovins (+ 5,2 %), des veaux (+ 7,4 %), des ovins (+ 9 %), des volailles (+ 4,5 %) et du lait (+ 3,9 %). Cette hausse des prix s’explique par le dynamisme de la demande intérieure, conséquence de la réouverture progressive de la restauration collective, et par la fermeté de la demande mondiale, notamment en produits laitiers industriels. Seul le prix des porcins recule (– 4,5 %) pour la deuxième année consécutive, sous l’effet de l’affaiblissement de la demande asiatique et du niveau élevé des stocks européens.

La production agricole en forte hausse en 2021 après deux années de baisse

Avec le fort rebond en 2021, la production (hors subventions) en valeur fait plus que compenser les baisses des deux années précédentes ; par rapport à 2018, elle augmente de 5,0 %. Cette hausse est due à celle des prix (+ 10,1 %), alors que la production se contracte en volume (– 4,7 %) (figure 6). La production végétale s’accroît en valeur de 6,1 %, grâce au dynamisme des prix (+ 13,5 %), et malgré le repli en volume (– 6,5 %). La progression de la production animale est plus modérée en valeur (+ 3,3 %), tirée elle aussi par les prix (+ 5,9 %), alors que son volume recule (– 2,4 %).

Figure 6 – Évolution de la production hors subventions en volume, en prix et en valeur entre 2018 et 2021

en %
Figure 6 – Évolution de la production hors subventions en volume, en prix et en valeur entre 2018 et 2021 (en %) - Lecture : entre 2018 et 2021, l’ensemble de la production agricole (hors subventions) croît en valeur de 5,0 %.
Valeur Volume Prix
Production agricole¹ 5,0 – 4,7 10,1
Production végétale 6,1 – 6,5 13,5
Production animale 3,3 – 2,4 5,9
  • 1. Y compris production de services.
  • Lecture : entre 2018 et 2021, l’ensemble de la production agricole (hors subventions) croît en valeur de 5,0 %.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

Figure 6 – Évolution de la production hors subventions en volume, en prix et en valeur entre 2018 et 2021

  • 1. Y compris production de services.
  • Lecture : entre 2018 et 2021, l’ensemble de la production agricole (hors subventions) croît en valeur de 5,0 %.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

Hausse de la valeur des intrants

En 2021, les de la branche agricole augmenteraient en valeur (+ 2,8 %, après – 1,9 % en 2020), sous l’effet de la hausse des prix (+ 3,5 %), et malgré une légère baisse des volumes (– 0,7 %).

L’augmentation du prix des achats s’explique essentiellement par la remontée des prix de l’énergie (+ 15,7 %), alourdissant sensiblement la facture énergétique (+ 15,5 %) des exploitations agricoles, les volumes étant quasi stables (– 0,2 %).

L’achat d’aliments pour animaux auprès des industries agroalimentaires diminue en volume (– 1,5 %), mais les prix grimpent (+ 9,5 %), suivant l’évolution du prix des céréales, et augmentant en valeur ce poste de dépenses (+ 7,8 %).

La baisse en valeur des dépenses d’engrais et d’amendements (– 11,5 %) s’explique par la diminution de leur recours en volume (– 10,6 %) et des prix légèrement plus faibles (– 1,1 %) durant la campagne d’utilisation.

La valeur des pesticides et produits phytosanitaires fléchit légèrement sous l’effet des prix (– 0,9 %).

Enfin, le prix des dépenses vétérinaires augmente de 1,3 % en 2021.

La valeur ajoutée au coût des facteurs repart fortement à la hausse

En 2021, la de la branche agricole augmenterait sensiblement (+ 14,2 %, après – 2,0 % en 2020), du fait de la hausse de la (+ 7,4 %), c’est-à-dire y compris les subventions sur les produits (figure 3). Les consommations intermédiaires augmentent moins fortement que la production, ce qui conduit à une hausse marquée de la valeur ajoutée.

En 2021, les s’élèveraient à 7,8 milliards d’euros, quasi stables par rapport à 2020.

En prenant en compte les subventions d’exploitation et les impôts sur la production, la augmenterait de 11,5 % en 2021. Comme l’emploi agricole décroît tendanciellement (– 0,2 % en 2021), sous l’effet de la baisse de l’emploi non salarié, la augmenterait ainsi de 11,7 %. , elle s’accroîtrait de 11,2 %, après une baisse de 3,0 % en 2020 (figure 7).

Figure 7 – Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels¹

indice 100 en 2010
Figure 7 – Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels¹ (indice 100 en 2010) - Lecture : en 2021, l’indice de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels se situe à 120,4.
Valeur ajoutée brute au coût des facteurs
par actif en termes réels
Moyenne mobile sur 3 ans
2000 82,5 82,6
2001 83,1 83
2002 83,4 83,2
2003 83,1 83,8
2004 84,8 83,3
2005 82,0 85,2
2006 88,8 89,3
2007 97,1 91,9
2008 89,7 88,6
2009 79,1 89,6
2010 100,0 94,5
2011 104,3 103,4
2012 105,8 101,8
2013 95,3 101,2
2014 102,4 101,2
2015 105,8 101,5
2016 96,2 103,1
2017 107,4 107,1
2018 117,7 112,3
2019 111,6 112,5
2020 108,3 113,4
2021 120,4
  • 1. Déflatée par l’indice de prix du produit intérieur brut.
  • Lecture : en 2021, l’indice de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels se situe à 120,4.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

Figure 7 – Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la branche agricole en termes réels¹

  • 1. Déflatée par l’indice de prix du produit intérieur brut.
  • Lecture : en 2021, l’indice de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels se situe à 120,4.
  • Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2021.

Encadré - Rappel sur le compte 2020

Les données présentées ici concernent le compte 2021 prévisionnel de l’agriculture.

En juillet 2021, à l’occasion de la publication du compte 2020 provisoire, l’évolution de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels a été révisée de + 3,2 points par rapport au compte prévisionnel de décembre 2020 (baisse de 3,3 % au lieu de 6,5 %). Les données 2020 seront mises à jour en juillet 2022 (version semi-définitive). Elles seront publiées simultanément avec les comptes 2019 définitif et 2021 provisoire.

Sources

Le compte français de l’agriculture est établi selon la méthode et les concepts du Système européen des comptes (SEC). Le compte prévisionnel 2021 repose sur des informations disponibles en novembre 2021.

Définitions

La branche agricole est le regroupement de toutes les unités d’activité économique qui exercent les activités suivantes : culture de végétaux (y compris maraîchage et horticulture), élevage d’animaux, activités de travaux agricoles à façon, chasse et activités annexes. Outre les exploitations agricoles, les unités caractéristiques de la branche comprennent les groupements de producteurs (coopératives) produisant du vin et de l’huile d’olive et les unités spécialisées qui fournissent des machines, du matériel et du personnel pour l’exécution de travaux agricoles à façon.

Les subventions à l’agriculture comprennent les subventions sur les produits (aides associées à certains types de production), qui ont pour la plupart disparu en 2010, et les subventions d’exploitation, entièrement restructurées dans le cadre de la PAC 2015, telles que le paiement de base (DPB), le paiement vert (aide agro-environnementale), les aides pour calamités agricoles.

Les consommations intermédiaires correspondent aux biens et services qui entrent dans le processus de production.

La valeur ajoutée brute est égale à la production valorisée au prix de base diminuée des consommations intermédiaires.

La production au prix de base est égale à la production valorisée au prix auquel vend le producteur, augmentée des subventions sur les produits qu’il perçoit et diminuée des impôts spécifiques sur les produits qu’il reverse.

La valeur ajoutée brute au coût des facteurs est obtenue par ajout des subventions d’exploitation et déduction des impôts sur la production. Son évolution peut être rapportée à celle du nombre d’unités de travail annuel total (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l’évolution de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole par actif.

Les indicateurs de résultats sont présentés en termes réels : les évolutions à prix courants sont déflatées par l’indice de prix du produit intérieur brut (PIB), qui couvre l’ensemble du champ de l’économie. Ainsi, l’évolution d’un prix ou d’un résultat calculée en termes réels est positive si elle est supérieure à l’évolution générale des prix. Il s’agit d’une moyenne qui résulte d’une grande diversité de situations individuelles.

Pour en savoir plus

Guillet X., Lauraire P., « Le compte provisoire de l’agriculture pour 2020 - Forte baisse de la production céréalière », Insee Première n° 1868, juillet 2021.

Guillet X., Géry C., Lauraire P., « L’agriculture en 2020 - Les comptes nationaux provisoires de l’agriculture en 2020 », Documents de travail n° E2021\03, Insee, juillet 2021.

Guillet X., Lauraire P., « Le compte prévisionnel de l’agriculture pour 2020 Forte baisse de la production céréalière », Insee Première n° 1831, décembre 2020.

Guillet X., Lauraire P., « L’agriculture en 2020 - Les comptes nationaux prévisionnels de l’agriculture en 2020 », Documents de travail n° E2020/04, Insee, décembre 2020.

Reynaud D., « L’agriculture française en Europe de 2000 à 2015 - Au premier rang avec cependant une érosion de ses positions », Insee Première n° 1704, juillet 2018.

Eurostat, Ouvrir dans un nouvel ongletindicateur « A » (valeur ajoutée nette au coût des facteurs par actif en termes réels) pour l’ensemble des pays de l’Union européenne.

Pour comprendre

Le compte de l'agriculture

Le compte spécifique de l'agriculture est un compte de branche. Il retrace l'activité des unités d'activité économique locales (UAEL) exerçant une activité agricole, quelle que soit l'activité principale de l'unité institutionnelle à laquelle elles appartiennent. Il porte sur un champ légèrement différent de celui retenu pour la branche agriculture dans le cadre central de la comptabilité nationale :

  • les établissements produisant des semences certifiées, les entreprises de paysagisme et les jardins familiaux ne font pas partie du compte spécifique, alors qu'ils sont couverts par le cadre central,
  • les activités non agricoles non séparables des exploitations agricoles font partie de la branche agricole du compte spécifique, alors qu'elles n'en font pas partie dans le cadre central. La liste des activités non séparables de l'UAEL agricole est limitée à la fabrication de produits laitiers à la ferme, la champagnisation dans le cadre de l'exploitation viticole, les travaux forestiers des exploitants agricoles, l'agritourisme.

Les séries publiées sont issues des comptes de l'agriculture en base 2010 présentés deux fois par an à la Commission des comptes de l'agriculture de la Nation (CCAN). Les comptes prévisionnels pour l'année en cours sont présentés en décembre. Les comptes provisoires de l'année écoulée sont présentés en juin ou juillet de l'année suivante. Les comptes des deux années qui précèdent sont alors révisés. Les résultats remontent à l'année 1959.

La séquence des comptes

Alors que les comptes de branche du cadre central s'arrêtent au compte d'exploitation, la séquence des comptes CCAN se prolonge au-delà, compte tenu des spécificités de la branche agriculture, qui permettent d'affecter sans ambiguïté certains agrégats comptables à l'activité agricole. Ainsi s'enchaînent le compte de production, le compte d'exploitation et le compte de revenu.

La production (P1) correspond à la production totale de la branche, qu'elle soit marchande ou non marchande. La production est évaluée au moment où elle est effectuée. La production hors subventions (tableau 10.203) est valorisée au prix payé au producteur auquel on soustrait les impôts sur les produits. Les subventions (tableau 10.202) sont présentées séparément compte tenu de l'intérêt qu'elles présentent pour l'agriculture. Elles sont évaluées en montant dû au titre de la production de l'année. Enfin, la production est valorisée au prix de base (tableaux 10.201, 10.204, 10.205, 10.206, 10.207), c'est-à dire au prix payé au producteur, moins les impôts nets sur les produits qu'il reverse, plus les subventions sur les produits qu'il reçoit.

La consommation intermédiaire (P2) correspond à la valeur des biens et services consommés dans le processus de production. Les consommations intermédiaires (tableaux 10.301 à 10.305) sont évaluées au prix d'acquisition, hors TVA déductible. Dans le cas particulier des fourrages, presque exclusivement intraconsommés, l'évaluation est fondée sur des coûts de production.

La valeur ajoutée brute (B1g), solde du compte de production (tableaux 10.101 à 10.103), est égale à la production valorisée au prix de base moins les consommations intermédiaires.

La consommation de capital fixe (P51c) mesure la dépréciation annuelle des actifs fixes liée à l'usure et à l'obsolescence.

Selon que cette estimation est prise en compte ou pas, les agrégats sont qualifiés de nets ou de bruts.

Valeur ajoutée au coût des facteurs = valeur ajoutée + subventions d'exploitation - autres impôts sur la production, dont impôts fonciers (tableaux 10.101 à 10.103).

La valeur ajoutée nette au coût des facteurs est aussi appelée revenu des facteurs de la branche agricole.

L'excédent d'exploitation, solde du compte d'exploitation (tableaux 10.101 à 10.103), est égal à la valeur ajoutée au coût des facteurs moins la rémunération des salariés. Il est aussi appelé revenu mixte, puisqu'il contient implicitement la rémunération du travail non salarié (travail de l'exploitant et de la main-d'œuvre familiale).

Le résultat de la branche agricole est égal à : valeur ajoutée au coût des facteurs - salaires - cotisations sociales à la charge des employeurs - intérêts versés - charges locatives nettes (tableaux 10.101 à 10.103).

Plusieurs indicateurs de résultat (tableau 10.104) sont définis à partir des soldes comptables :

  • l'évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs est rapportée à l'évolution du nombre total d'unités de travail annuel (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l'évolution de la valeur ajoutée au coût des facteurs par actif (elle est aussi présentée en termes réels, c'est-à-dire déflatée par l'indice de prix du PIB),
  • l'évolution du résultat de la branche agricole est rapportée à celle du nombre d'unités de travail annuel des non-salariés (ou équivalents temps plein) : on obtient l'évolution du résultat de la branche agricole par actif non salarié (elle est aussi présentée en termes réels).