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Insee Conjoncture Guyane · Juillet 2021 · n° 14
Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2020 - Guyane

En 2020, l’économie guyanaise subit, comme les autres régions françaises, les conséquences de la pandémie mondiale : son PIB devrait subir une baisse de 4 %, dû au confinement du printemps. Cet impact touche une économie qui suit une dynamique positive depuis plusieurs années, qu’elle doit surtout aux besoins importants d’une population en forte croissance. De plus, les dispositifs d’aides gouvernementales associés à l’importance du secteur public en Guyane permettent d’amortir le ralentissement de l’activité. Ainsi, l’emploi est peu affecté, la hausse des prix est contenue et la consommation se redresse après le confinement.

Insee Conjoncture Guyane
No 14
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
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Épargne-crédit - L’activité bancaire progresse nettement en 2020 Bilan économique 2020

Doriane Brunel, David Fardel (Institut d'émission des départements d'outre-mer)

Malgré les restrictions sanitaires liées à la crise sanitaire, le financement de l’économie et la collecte de dépôts continuent de progresser en Guyane. Ce dynamisme est porté par les entreprises. En bénéficiant de mesures d’aides telles que les Prêts Garantis par l’État ou de moratoires sur les crédits bancaires, elles ont pu continuer d’investir. Ainsi, l’encours sain de crédits progresse de 10 % en 2020.

Insee Conjoncture Guyane

No 14

Paru le :08/07/2021

Malgré la crise sanitaire, les fondamentaux économiques de la Guyane, le soutien de l’État (activité partielle, dispositif de prêt garanti, fonds de solidarité) et des banques ont permis à l’activité et à l’emploi de se maintenir. En effet, la Guyane demeure un territoire en croissance démographique avec des besoins d’investissements structurants et un emploi public important qui tirent l’économie et la rendent plus résiliente aux chocs exogènes.

Progression des actifs financiers portée par les dépôts à vue

En 2020, les actifs financiers détenus par les établissements de crédit augmentent de 20 % (+ 432 M€) portant l’encours total à 2 545,1 M€. La croissance des des entreprises (+ 37 %, +  221 M€) et des ménages (+ 22 % ; + 109 M€) porte cette hausse. Les actifs financiers totaux des entreprises se sont appréciés de 36 % portant leur valeur totale à 868,6 M€ fin 2020. L’épargne des ménages s’inscrit également en hausse (+ 14 % soit + 180 M€). Cet encours s’établit à 1 476,7 M€, soit 58 % de l’ensemble des actifs, une part qui se contracte légèrement par rapport à 2019 (61,4 %).

L’encours sain de crédit progresse, porté par les entreprises

Au 31 décembre 2020, l’encours sain total des crédits bancaires atteint 4 026,4 M€, en croissance de 10 % sur un an (+ 366 M€). Les entreprises demeurent les premiers clients bancaires avec 54 % de l’encours sain. Les ménages constituent le deuxième segment de clientèle avec 34 % de l’encours, et les collectivités locales représentent 7 %.

En 2020, le financement des entreprises progresse de 17 % portant ainsi l’encours à 2 169 M€. Malgré les restrictions liées à la crise sanitaire, les entreprises investissent : les crédits à l’équipement augmentent (+ 16 %, soit + 95 M€), et les crédits d’investissement croissent de 13 % pour atteindre 831 M€, soit 38 % de l’encours. Les crédits immobiliers sont en hausse de 74 M€ (+ 7 %). Les crédits d’exploitation augmentent de 131 % (contre - 3 % l’an dernier).

Parallèlement, l’encours sain des crédits aux ménages progresse moins que l’année précédente (+ 5,6 % après + 16 % en 2019) pour atteindre 1 387 M€ fin décembre 2020. Cette hausse s’explique par la progression de l’encours des crédits à l’habitat (+ 6 %), constituant 74 % de l’encours total sain des ménages. Quant aux crédits à la consommation, leurs encours augmentent de 3,6 %, à 361 M€.

Enfin, l’encours sain de crédit aux collectivités locales diminue de 4,6 % pour atteindre 284 M€.

En 2020, les brutes s’élèvent à 142,9 M€, dont 52,8 M€ sont provisionnés. Les créances douteuses nettes des entreprises augmentent (+ 7,7 %, à 28,4 M€) après une diminution en 2019 (– 11,4 %), alors que celles des collectivités diminuent de 9,7 % pour atteindre 38,1 M€.

Réduction des dépôts de dossiers de surendettement

En 2020, 126 dossiers ont été déposés auprès de la commission de surendettement, soit une chute de 58 % par rapport à l’année 2019. Cette baisse s’explique principalement par les restrictions sanitaires liées à la pandémie et la fermeture temporaire des guichets d’accueil du public. De plus, en 2019, un nombre record de dossiers de surendettement ont été déposés auprès de l’IEDOM, accentuant l’évolution à la baisse de l’année 2020. Cette année, sur les 176 décisions prises par la Commission, 47,7 % des dossiers ont été placés en procédure de rétablissement personnel (avec ou sans liquidation judiciaire) et 52,3 % ont suivi une procédure de réaménagement des dettes. Le montant total agrégé des dettes atteint 8,5 M€. L’endettement médian est de 20 096 €. Les arriérés de charges courantes concernent 90,9 % des dossiers, les crédits à la consommation 58 % des dossiers, et les dettes immobilières 8 %.

Figure 1Chiffres clés de l’épargne-crédit

Encours sain des crédits (en millions d'euros et en %)
Chiffres clés de l’épargne-crédit (Encours sain des crédits (en millions d'euros et en %))
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2019 2020 Variation 2020/ 2019 (en %)
Entreprises 1 212,6 1 277,8 1 353,8 1 443,9 1 461,8 1 556,9 1 693,1 1 792,5 1 852,8 1 855,3 2 169,0 17,1
Crédits d'investissement 411,8 388,6 409,3 446,0 487,3 530,9 601,2 680,6 734,8 737,4 830,8 13,1
dont Crédits à l'équipement 317,1 294,0 314,5 348,8 375,7 416,2 472,8 554,5 611,9 611,7 706,9 15,5
Crédits à l'habitat 714,8 782,1 841,0 911,7 887,0 935,0 987,7 1 020,3 1 029,2 1 029,2 1 102,9 7,2
Crédits d'exploitation 80,1 101,0 94,1 77,3 81,6 89,9 103,0 90,3 87,5 87,5 202,3 131,3
Ménages 733,7 795,7 857,9 882,3 971,2 1 002,7 1 064,8 1 131,1 1 313,0 1 224,1 1 386,9 5,6
Crédits à la consommation 168,1 164,7 170,7 171,8 180,5 182,3 202,0 231,1 348,5 259,6 360,8 3,6
Crédits à l'habitat 565,4 630,9 687,0 709,8 790,6 820,2 860,4 897,9 962,7 962,7 1 024,5 6,4
Collectivités locales 388,5 380,7 356,2 358,7 346,5 329,7 320,3 308,4 297,3 339,4 283,5 -4,6
Crédits d'exploitation 1,3 0,6 0,7 4,9 3,2 3,2 7,8 10,5 13,7 13,7 15,1 10,2
Crédits d'investissement 386,7 379,8 355,5 353,8 343,3 326,5 312,5 297,9 283,6 325,7 268,4 -5,4
dont Crédits à l'équipement 386,6 379,8 355,5 353,7 342,8 326,1 312,2 297,6 283,4 325,5 268,3 -5,3
Autres agents et CCB non ventilés encours sain 29,7 40,3 65,9 97,8 118,7 158,5 155,7 213,6 197,1 197,1 186,9 -5,2
  • Note : encours au 31 décembre de l'année, en millions d’euros.
  • Source : Iedom, Système unifié de reporting financier (SURFI).

Figure 250 % des crédits accordés aux entreprises concernent l'immobilier

Répartition des crédits aux entreprises (en %)
50 % des crédits accordés aux entreprises concernent l'immobilier (Répartition des crédits aux entreprises (en %))
%
Crédits d'exploitation 9
Crédits d'investissement 39
Crédits immobiliers 52
  • Source : Iedom, Système unifié de reporting financier (SURFI).

Figure 250 % des crédits accordés aux entreprises concernent l'immobilier

  • Source : Iedom, Système unifié de reporting financier (SURFI).

Figure 3Indicateur du Climat des Affaires

base 100
Indicateur du Climat des Affaires (base 100)
Période ICA
2010 T2 95,69
2010 T3 107,06
2010 T4 106,13
2011 T1 113,33
2011 T2 112,48
2011 T3 111,72
2011 T4 111,82
2012 T1 106,81
2012 T2 99,38
2012 T3 101,81
2012 T4 97,79
2013 T1 93,62
2013 T2 94,15
2013 T3 90,58
2013 T4 95,04
2014 T1 94,79
2014 T2 92,09
2014 T3 85,13
2014 T4 78,76
2015 T1 84,23
2015 T2 86,00
2015 T3 83,59
2015 T4 86,08
2016 T1 83,36
2016 T2 89,58
2016 T3 92,61
2016 T4 96,64
2017 T1 71,58
2017 T2 86,67
2017 T3 94,05
2017 T4 98,49
2018 T1 103,80
2018 T2 100,10
2018 T3 105,60
2018 T4 97,80
2019 T1 105,50
2019 T2 104,80
2019 T3 97,60
2019 T4 93,50
2020 T1 64,20
2020 T2 77,80
2020 T3 85,90
2020 T4 96,10
  • Note : la valeur de base de l’ICA est de 100. Au-dessus, les chefs d’entreprises sont optimistes, au-dessous, ils sont pessimistes.
  • Source : Iedom, Système unifié de reporting financier (SURFI).

Figure 3Indicateur du Climat des Affaires

  • Note : la valeur de base de l’ICA est de 100. Au-dessus, les chefs d’entreprises sont optimistes, au-dessous, ils sont pessimistes.
  • Source : Iedom, Système unifié de reporting financier (SURFI).
Publication rédigée par :Doriane Brunel, David Fardel (Institut d'émission des départements d'outre-mer)

Définitions

Dépôts à vue : dépôts assortis d’une échéance de 24 heures. Cette catégorie d’instruments comprend principalement les dépôts qui sont entièrement mobilisables par chèque ou par instrument similaire, mais aussi les dépôts non mobilisables et convertibles en numéraire sur demande ou le jour suivant la clôture. à la clôture du jour suivant.

Créances douteuses : Créances de toute nature (crédits, prêts en blanc, pensions...), y compris celles assorties de garanties, présentant un risque probable ou certain de non-recouvrement total ou partiel, ou un caractère contentieux (faillite personnelle, liquidation judiciaire...), ou donnant lieu à un recouvrement litigieux.

Pour en savoir plus

Toutes les publications de l’IEDOM sont disponibles en ligne sur le site internet : Ouvrir dans un nouvel onglethttp://www.iedom.fr/.