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Insee Conjoncture Guyane · Juillet 2021
Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2020 - Guyane

En 2020, l’économie guyanaise subit, comme les autres régions françaises, les conséquences de la pandémie mondiale : son PIB devrait subir une baisse de 4 %, dû au confinement du printemps. Cet impact touche une économie qui suit une dynamique positive depuis plusieurs années, qu’elle doit surtout aux besoins importants d’une population en forte croissance. De plus, les dispositifs d’aides gouvernementales associés à l’importance du secteur public en Guyane permettent d’amortir le ralentissement de l’activité. Ainsi, l’emploi est peu affecté, la hausse des prix est contenue et la consommation se redresse après le confinement.

Insee Conjoncture Guyane
No 14
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
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Transport automobile - Un marché en forte baisse Bilan économique 2020

Philippe Dorelon (Insee)

Le marché automobile guyanais a souffert en 2020 avec une baisse de près de 20 % des ventes de voitures particulières et commerciales. Le marché de l’occasion a été moins impacté. L’évolution des normes environnementales favorise l’essor des hybrides et électriques au détriment du diesel. Les ventes des autres types de véhicules, cyclomoteurs tout comme les véhicules industriels et de transport continuent de progresser.

Insee Conjoncture Guyane

Paru le :08/07/2021

Avertissement

Les données sur le Transport Routier de Marchandises relatives à l’année 2020 produites par le Service de la Donnée et des Études Statistiques (SDES) ne sont pas disponibles au moment de la rédaction de ce bilan économique.

En 2020, les ventes de voitures particulières et commerciales ont accusé une baisse de 19 % par rapport à l’année précédente. Le marché de l’occasion a été moins impacté avec un repli de 7,1 %.

L’évolution des normes environnementales fait évoluer l’offre des constructeurs automobiles et favorise l’essor des hybrides et électriques au détriment des motorisations diesel. Malgré ces évolutions, les émissions de CO₂ baissent lentement en raison de la montée en gamme du parc automobile.

Les ventes des autres types de véhicules n’ont pas été freinées par la crise sanitaire que ce soient les cyclomoteurs ou les véhicules industriels et de transport.

Une baisse de 19 % des ventes de voitures

En 2020, avec des concessions automobiles fermées pendant plusieurs mois et des incertitudes liées au contexte socio-économique, seulement 4385 voitures particulières et commerciales neuves ont été immatriculées, contre 5401 en 2019, soit un recul de 19 %. Le marché retrouve son niveau de 2015. En France le recul est de 25 % avec un retour au niveau de 1972. Aux Antilles, le recul est encore supérieur, 27 % en Guadeloupe et 28 % en Martinique.

Les ventes de véhicules utilitaires légers ont été moins impactées avec un recul de 7,6 % avec 1193 immatriculations.

Une percée des véhicules hybrides et électriques

Les évolutions des taxes sur les carburants, des normes anti-pollutions, du barème du bonus/malus écologique et des aides gouvernementales à l’achat impactent l’offre des constructeurs automobiles en particulier sur le type de motorisation avec notamment la disparition progressive des motorisations diesel sur les citadines. Ainsi la part du diesel dans les ventes de voitures poursuit sa baisse. En 10 ans, elle a été divisée par deux passant de 64 % à 32 %. La part des motorisations hybrides et électriques progresse fortement en un an, passant de 2,7 % à 9 %, quand le marché national est déjà à 21 %. L’essentiel de ces ventes, 79 %, concerne les hybrides non rechargeables. Les ventes de modèles hybrides rechargeables et électriques sont restées confidentielles avec seulement une quarantaine de ventes pour chaque catégorie.

En Guadeloupe et en Martinique, les motorisations hybrides et électriques représentent une part similaire, respectivement 9 % et 10 % mais avec une proportion deux fois plus importante de véhicules électriques. La faible étendue de ces territoires atténue les contraintes de ce type de motorisation contrairement à la Guyane.

Des émissions de CO₂ augmentent avec l’essor des SUV

Les trois quarts des automobiles vendues ont une puissance fiscale inférieure à 7 chevaux. L’essor des ventes de SUV, plus lourds, nécessitant des motorisations supérieures, a fait diminuer cette part de 10 points en cinq ans et de 4 points en un an au profit des véhicules de 7 à 11 chevaux. Les ventes de véhicules de 12 chevaux et plus restent marginales avec seulement 1 % de part de marché.

Depuis le 1er mars 2020, les émissions de CO₂/km sont mesurées selon la nouvelle norme WLTP (voir encadré) plus représentative des conditions réelles d’utilisation des véhicules. En 2020, les émissions des voitures vendues en Guyane s’élèvent en moyenne à 137 grammes de CO₂/km en norme WLTP, et à 107 grammes dans l’ancienne norme NEDC, les chiffres sont équivalents aux Antilles. En France, ces émissions sont inférieures d’une dizaine de grammes grâce aux hybrides et électriques plus nombreux.

Par rapport aux années précédentes, les émissions de CO₂ baissent lentement en raison de la montée en gamme du parc automobile Guyanais et de l’essor tardif et encore limité des motorisations hybrides et électriques.

Un marché de l’occasion moins impacté

La crise sanitaire a également impacté le marché de l’occasion avec 7891 ventes en repli de 7,1 % par rapport à 2019. Mécaniquement le ratio ventes véhicules d’occasion sur ventes véhicules neufs progresse pour atteindre 1,8. Depuis 2010, ce ratio oscille entre 1,6 et 2. En Martinique, la baisse des ventes des voitures d’occasion est similaire, en Guadeloupe elle n’atteint que 3,1 %

Les cyclomoteurs ont la cote

En 2020 en Guyane, 2220 cyclomoteurs ont été vendus, soit une progression de 34 %.La forte proportion de jeunes et de personnes n’ayant pas le permis de conduire expliquent ces chiffres.

En Guadeloupe et en Martinique, les ventes n’atteignent que respectivement 942 et 172 cyclomoteurs

Les motocycles, tricycles, quadricycles à moteur ou les voiturettes attirent peu en Guyane, avec un total des ventes inférieur à 400 unités.

La crise n’impacte pas les ventes de véhicules de transports

Les ventes des véhicules industriels et de transport en commun ont été au beau fixe avec une hausse de 14 %, signe d’une économie résiliente à la crise sanitaire. Ainsi 36 autobus ou autocars, 45 camions et 17 tracteurs routiers ont été immatriculés.

Figure 1Immatriculations de véhicules neufs

Immatriculations de véhicules neufs
Véhicules particuliers Véhicules utilitaires légers ¹ Véhicules industriels à moteur ² Ensemble immatriculations ³
2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%) 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%) 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%) 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%)
Guyane 4 385 -18,8 1 193 -3,1 77 42,6 5 691 -15,3
France entière 1 684 697 -24,8 410 020 -15,6 43 877 -23,2 2 144 937 -23,1
  • Note : données brutes.
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • ³ : y compris immatriculations de transports en commun.
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 2Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

indice base 100 en 2013
Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs (indice base 100 en 2013)
Guyane France entière
2013 100 100
2014 99,8 100,6
2015 103,6 107,5
2016 109,7 113,1
2017 114,2 118,6
2018 125,6 122,1
2019 126,8 124,1
2020 102,9 93,3
  • Note : données brutes.
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 2Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

  • Note : données brutes.
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 3Immatriculations de véhicules neufs selon la puissance

(en indice, base 100 en 2010)
Immatriculations de véhicules neufs selon la puissance ((en indice, base 100 en 2010))
Année 1 à 6 CV et non indiquée 7 à 11 CV 12 CV et plus Total
2010 100 100 100 100
2011 105 118 95 107
2012 100 96 77 99
2013 100 89 60 97
2014 102 80 64 97
2015 108 74 47 101
2016 114 81 60 107
2017 118 89 36 111
2018 125 119 50 122
2019 122 136 71 123
2020 94 134 41 100

Figure 3Immatriculations de véhicules neufs selon la puissance

Figure 4Immatriculations de voitures neuves selon la source d’énergie

Immatriculations de voitures neuves selon la source d’énergie
Année Autres (hybride, électrique….) Essence Gazole
2010 0,1 36,2 63,7
2011 0,0 41,4 58,6
2012 0,4 41,8 57,8
2013 0,8 42,0 57,2
2014 1,3 44,6 54,1
2015 1,3 46,7 52,0
2016 1,5 52,3 46,2
2017 1,9 56,7 41,4
2018 1,8 61,9 36,3
2019 2,7 63,3 34,0
2020 9,0 58,7 32,4
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers

Figure 4Immatriculations de voitures neuves selon la source d’énergie

  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers

Figure 5Emissions de CO2 des voitures neuves en Guyane

en g/km
Emissions de CO2 des voitures neuves en Guyane (en g/km)
Année Émissions de CO2
2014 119
2015 115
2016 113
2017 113
2018 115
2019 115
2020 108
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers

Figure 5Emissions de CO₂ des voitures neuves en Guyane

  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers

Encadré – Normes d’homologation des véhicules

Les émissions de CO₂ des véhicules neufs sont mesurées lorsque le constructeur demande l'homologation d'un nouveau modèle. Depuis 1973, elles étaient mesurées selon la norme européenne NEDC (New European Driving Cycle).

En septembre 2018 a été introduite une nouvelle norme internationale, baptisée WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures).

Avec cette nouvelle norme, les mesures ont lieu lors d'essais sur route et non pas en laboratoire : elles sont donc beaucoup plus proches des conditions réelles d'utilisation, et les valeurs sont plus élevées d'environ 25 %. À partir du 1er mars 2020, la carte grise doit désormais obligatoirement mentionner la valeur WLTP, toutes les voitures neuves étant désormais homologuées selon la nouvelle norme.

Ce changement réglementaire se traduit par une rupture de série dans les statistiques. Néanmoins les émissions de CO₂ 2020 ont pu être estimées dans les deux normes.

Par ailleurs, le règlement européen n° 443/2009 « fixe l'objectif, applicable à partir de 2020 au parc de voitures neuves, de 95 g de CO₂/km de niveau moyen d'émissions » sur l’année civile en norme NEDC. Pour les constructeurs automobiles, l’amende s’élève à 95 € par gramme excédentaire et par véhicule vendu ne respectant pas l’objectif.

Publication rédigée par :Philippe Dorelon (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Immatriculations de véhicules neufs :

Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.